lundi 8 février 2016

Arnaque au brocoli

— Moi ze veux pas les grocolis ! Ze veux que la viande !
— Filou, arrête de brailler. Je te préviens, si tu ne termines pas ton gratin de brocoli, tu n'auras pas de dessert.
— Buuuuaaaaaaa !
— Mais regarde, tu as déjà presque tout mangé ! Allez, cinq cuillerées, et c'est bon.
— Non, pas cinq ! Côme ça !
Il me montre trois doigts. Je réfléchis, puis je propose :
— Très bien, les trois doigts de la main droite, et les trois doigts de la main gauche. OK ?
— Ah, oui, d'accord.
Et il a mangé ses 3 + 3 cuillerées sans faire d'histoire, tout content d'avoir réussi à négocier.

samedi 6 février 2016

Un livre / jeu de rôle

— J'ai un bouquin à te proposer, m'a dit un éditeur. Pas très facile : c'est un livre/jeu de rôle, assez compliqué, et c'est le 27ème de la série...
— Le traducteur précédent s'est lassé ? ai-je demandé.
— Non, mais il n'est pas disponible. Il va tout de même falloir qu'on lui demande un lexique, c'est un vocabulaire tout particulier...

En rentrant à la maison après le rendez-vous, j'ai donc voulu lire quelques extraits du volume précédent, qu'elle m'avait donné. J'ai ouvert le livre au hasard. Et je suis tombée sur ça :

En arrivant devant la tour, chaque apprenti se voit remettre un flambeau et défile devant des moines qui lui accordent leur diabolique bénédiction. Au moment de passer devant eux, vous baissez la tête... Utilisez votre dé à dix faces. Si vous maîtrisez la Grande Discipline de la Magie Koï, du Bouclier Psychique ou de l'Invisibilité, ajoutez 2 au résultat obtenu. Par ailleurs, si vous possédez une Tablette Runique, ajoutez 1 ; si vous détenez le Poignard de Winter, retranchez 3 et, pour chaque rang de Véritable Maîtrise Koï supérieur à celui de Grand Maître Protecteur auquel vous avez accédé, ajoutez 1 au chiffre tiré. Si le résultat est inférieur ou égal à 4, retournez sur vos pas. S'il est supérieur ou égal à 5, continuez à avancer.*

Ah, ouais, quand même, ai-je pensé. 400 pages de ce tonneau, ça va me paraître long. A tout prendre, je préférais presque la praxis homilétique des ordres prêcheurs statutairement itinérants, dis donc.

Mais j'ai besoin d'épinards pour y mettre du beurre, donc j'ai accepté.
— Tu peux le faire pour mi-mars ? m'a demandé l'éditeur.
— Ah non, je suis désolée, mais j'ai une autre traduction à terminer avant, et puis il y a les vacances scolaires... Mi-avril, éventuellement.
— Ah. C'est ennuyeux, il était programmé pour juin, ça va faire trop court... Écoute, je vois si je peux le décaler, et je te rappelle.

Deux jours plus tard, j'ai reçu un coup de fil :
— Fofo, écoute, j'ai discuté avec mon chef, on a décidé de décaler la sortie du bouquin.
— Ah, très bien.
— Mais du coup, le traducteur habituel peut le faire.
(Bien sûr. Suis-je bête.)
— Bon, tant pis.
(Nous nous passerons d'épinards. Ce n'est pas les gamins qui s'en plaindront.)
— Du coup, à la place, je peux te proposer un autre roman, une belle histoire d'amitié pendant la guerre. Tu n'es pas trop déçue ?

Oh, disons que je vais m'en remettre...

*J'ai modifié quelques termes pour que les fans ne me retrouvent pas, mais je vous jure que c'est presque exactement ça, y compris la "diabolique bénédiction".

vendredi 5 février 2016

Le Grand commente mon blog

De temps en temps, le Grand lit mon blog. Surtout les billets qui le concernent, bien entendu.

Hier, il est passé par ici. Et cette fois, il a laissé des commentaires. Ce n'est pas la première fois que ça arrive, mais c'est la première fois qu'il en laisse autant. Il a même laissé deux d'entre eux trois fois de suite, et j'ai dû faire le ménage ce matin.
Mais ça, ce n'est rien.

Bien entendu, il a fait des fautes d'orthographes. "Tu as aussi trouver un gros atlas". Ce n'est pas comme si je lui avais répété cent fois depuis la primaire de se demander toujours si on dirait "tu as finir" ou "tu as fini", hein.
Mais ça, ce n'est rien.

Ce qui est plus ennuyeux (pour LUI), c'est qu'il n'a pas réalisé qu'il commentait un billet que j'avais écrit à 22h44.
A l'heure où il est censé dormir depuis longtemps, donc.
Sachant qu'il est également censé cesser d'utiliser n'importe quel appareil électronique à partir de 19h30.

Il n'a pas non plus réalisé que l'heure à laquelle il écrivait serait affichée au-dessus de son commentaire.
00:17.
Minuit et quart.

Je crois qu'on peut appeler ça une gaffe, non ?


jeudi 4 février 2016

Un appartement à vider

On en trouve, des choses, dans l'appartement d'une vieille dame qui habitait là depuis une soixantaine d'années !


Des ustensiles de cuisines cachés dans les placards les plus farfelus...



Assez d'aiguilles à tricoter pour confectionner trente pulls en même temps...


Beaucoup, beaucoup de bouchons, au cas où on entammerait 120 bouteilles sans les terminer et qu'on veuille ensuite les refermer...


Un tuyau de poêle, dans un appartement sans poêle...


Un lustre en cristal cassé en plusieurs morceaux depuis des lustres, mais soigneusement conservé dans la paille...


Trois bons kilos de clous (la photo ne rend pas justice à l'épaisseur de la boîte), précédemment triés par taille dans des feuilles de papier journal datées avril 1960, avec une douzaine de gonds pour faire bonne mesure...


Un élément de panier gourmand préparé par mes soins pour Noël 2008...


... et puis des robes de mon arrière-grand-mère morte depuis longtemps, une trentaine de boîtes de peintures à moitié utilisées datant des années 60, un paquet de biscuit à consommer avant 2004 planqué au milieu des chaussettes, une barboteuse de petit garçon toute neuve garantie 100% vintage, un ballon de football (?) percé (??), une peinture hideuse représentant un bonhomme rouge avec une barbe bleue et des cheveux jaunes...
(Et bien sûr, des livres, des livres, des livres !)

mercredi 3 février 2016

Mon éditrice et la grève du RER

SMS du soir (que j'ai reçu par miracle, moi qui utilise si peu mon téléphone portable), de la part d'une éditrice avec laquelle j'avais rendez-vous demain :
Fofo, grève du RER demain, on peut reporter à lundi ou mardi ?
Moi, magnanime :
D'accord pour mardi. Mais je croyais que vous alliez au travail en autolib ?
Elle, raisonnable :
Demain, ça va être la bagarre pour trouver un autolib !
Elle n'a pas tort. Mais elle habite à quelques centaines de mètres de chez moi, et devinez quel moyen de transport j'utilise, moi, quand je dois aller à son bureau, à moins de neuf kilomètres d'ici ? Gagné. Une demi-heure de balade à vélo, sur une piste cyclable d'un bout à l'autre, ça ne se refuse pas. Et ça fait des années que j'essaie de la convaincre d'en faire autant. L'occasion ou jamais d'en rajouter une couche. Je suggère donc :
Vélo ? (Moi obstinée)
Sa réponse, immédiate :
Pas s'il pleut (moi frileuse)
Elle m'a bien fait rire, donc je me suis arrêtée là et je ne lui ai pas cité le proverbe bien connu de tous ceux qui pédalent été comme hiver : "Il n'y a pas de mauvais temps, il n'y a que des mauvais vêtements !"
(Mais je le lui dirai à l'oral la prochaine fois que je la verrai) (Mardi prochain, donc) (Moi très obstinée)

mardi 2 février 2016

Mes essentials beauty à moi

Hier, une très aimable commentatrice m'a dit, après être allée au théâtre voir une pièce dont j'avais parlé, que j'étais une "blogueuse influente".
Autant dire que j'ai sauté de joie. Parce que bon, tenir un blog pour le plaisir de jouer avec les mots et le côté journal-pas-si-intime et les souvenirs et blablabla, c'est très bien, mais les blogueuses influentes, elles reçoivent des cadeaux, voyez-vous. Et moi, j'aime bien les cadeaux.
(Parenthèse : l'auteur que j'accompagnais ces deniers jours a reçu un cadeau lors d'une séance de dédicace. Quand il m'a vue palper, soupeser, secouer le paquet pour essayer de deviner ce qu'il contenait, il a fini par me lancer "Tu peux l'ouvrir, si tu veux, comme ça tu pourras peut-être de nouveau te concentrer sur les noms que tu es censée m'épeler ?") (Je l'ai effectivement ouvert, pour lui rendre service) (En fin de compte, c'était juste des chocolats, et ils ne m'étaient pas destinés, mais j'étais toute contente de déchirer le papier comme une gamine.)

Bref, du coup, ce soir, comme je ne sais pas quoi vous raconter ("Bonjour, aujourd'hui j'ai traduit deux chapitres, et mes enfants m'ont cassé les oreilles, et au dîner on a mangé des pâtes", ça ne me semble pas l'idéal pour augmenter mes statistiques et me faire inviter gratuitement deux semaines au Népal par une agence de voyage désireuse de profiter de mon influence), j'ai décidé de vous faire un billet sur mes cosmétiques préférés, comme j'ai déjà eu l'occasion d'en voir sur des blogs très influents, pour le coup. Avec un titre en franglais, pour faire bonne mesure.

Donc voilà, je vais vous dévoiler tous les secrets de ma beauté ravageuse.
Vous prenez des notes ?

Alors (roulement de tambour), j'utilise au quotidien les produits suivants :
- Un savon-douche-shampoing des familles, bio (n'importe lequel, le moins cher au litre) ;
- Du dentifrice bio pour me laver les dents.

Et donc, la routine (très importante, la routine, si j'ai bien compris) :
- Vous vous lavez le corps, les cheveux et le visage avec le savon-douche-shampoing;
- Et vous vous lavez les dents avec le dentifrice.
(Attention, l'inverse n'est pas recommandé.)

Voilà, c'est tout. Non, inutile de me remercier, c'était de bon cœur, vraiment.

(Avec ça, toutes les marques de cosmétiques devraient illico me proposer des partenariats, non ?)

lundi 1 février 2016

Les dessins des Things

Sortie d'école maternelle. Les trois petits m’aperçoivent et se précipitent vers moi, comme d'habitude. Je suis habituée, maintenant : je mets un pied devant l'autre, bien écarté, et je me penche un peu en avant, pour ne pas être renversée. Le Filou se jette en effet dans mes jambes, mais aujourd'hui, les Things font un peu plus attention, parce qu'ils ont chacun à la main un dessin et qu'ils ne veulent pas le froisser. Tous les deux réclament mon attention à grands cris, et brandissent leur dessin sous mon nez. Je les regarde :
– Mr Thing Two a dessiné une scène de bataille en noir et blanc ;
– Miss Thing One a dessiné des jolies fleurs multicolores sous un soleil souriant.

(Mais enfin, pourquoi, pourquoi ?)