mardi 31 mars 2015

Un nouveau vélo

Mon vieux vélo, acheté d'occasion il y a une quinzaine d'années, est en bout de course. Je l'ai utilisé pour aller au boulot pendant des années, quand je ne travaillais pas à la maison, et je l'utilise encore presque tous les jours pour emmener le Filou chez l'assistante maternelle, mais je peine. Les garde-boues sont arrachés, les lampes sont mortes depuis belle lurette, ça grince de partout, un frein m'est resté dans la main il y a quelques semaines (je vous rassure, il y en avait deux, comme sur tous les vélos), et sur les trois vitesses, il y en a une, la première, qui fonctionne très mal : je démarre en première, et je me retrouve en seconde au bout de trois tours de roue. Autant dire que dans la dernière montée jusqu'à la maison, avec le vélo de 25 kg + le Filou de 17 kg + mes kilos à moi, je souffre.

Du coup, depuis quelques mois, je louche sur les nouveaux vélos. Je cherchais la perle rare : un vélo hollandais (position assise droite, pas de poids sur les poignets : j'y tiens à mes poignets, ce sont eux qui assurent ma survie), avec vitesses dans le moyeu (pour ceux qui n'y connaissent rien, ça veut dire qu'on ne déraille pas), avec au minimum 7 vitesses (parce que trois, c'est suffisant aux Pays-Bas, certes, mais un peu juste à Paris, sauf quand elles sont réglées très bas comme celles des vélibs – mais dans ce cas c'est quand on veut aller vite qu'on est gêné), sans barre transversale (un cadre "femme", quoi, bien plus pratique même quand on ne porte pas souvent de jupe), et avec de bons freins (et surtout pas de rétropédalage, comme la grande majorité des vélos hollandais). Et si possible, pas trop lourd. Des critères difficiles à concilier, même en acceptant d'y mettre le prix, surtout si on ne veut pas acheter sur Internet sans avoir essayé avant.

Et puis vendredi dernier, miracle ! Dans un magasin spécialisé en vélos hollandais à quelques minutes de chez moi (mais bien caché), j'ai trouvé la perle rare. D'occasion, mais en parfait état. Avec tout ce que je voulais, et même des trucs en plus : une suspension, un cadre en aluminium (nettement plus léger), un guidon inclinable à volonté pour changer de position en cours de route si on veut aller plus ou moins vite. Une très bonne marque, Gazelle. Pour un prix très correct, en plus : 450 euros. S'il me dure quinze ans comme l'autre, ça fait 30 euros d'amortissement par an. Raisonnable, non ?

Je suis allée le chercher hier (parce que vendredi, j'étais à vélo, pardi ! Et revenir avec deux vélos, je n'ai pas osé tenter...). Je suis revenue dessus. Bon sang qu'il est léger ! Et silencieux ! Et toutes ces vitesses ! Quel plaisir !
Donc voilà, depuis hier, j'ai un nouveau vélo, et je suis drôlement contente.


Et à votre avis, ce matin, pour me détendre entre deux chapitres, qu'est-ce que j'ai fait ?
J'ai louché longuement sur des sites présentant des superbes vélos utilitaires...
(Inguérissable.)




Évidemment, il y a la version plus légère et rapide (avec seulement deux roues et une caisse plus petite) de mon triporteur chéri, le biporteur Bakfiets...

Ou alors en plus sportif, l'Urban Arrow, très chic, non ?

Mais moi, ce qui me fait vraiment rêver, c'est le Douze dont je vous avais déjà parlé. Regardez-moi cette merveille ! Le seul hic, c'est qu'il est cher. Et la position très penchée ne me convient pas vraiment.


Mon dernier coup de cœur : le Yuba Mundo, un "longtail". J'en rêve. Regardez, on dirait presque un "vrai" vélo !


Et pourtant, on peut y mettre deux énormes sacoches et pas mal de gamins...





dimanche 29 mars 2015

Une déesse

Les things regardent Fantasia. Initiation à la mythologie grecque avec la symphonie pastorale de Beethoven. Mr Thing Two m'interroge :
— Maman, pourquoi le monsieur il lance des éclairs ?
— Ah, Zeus ! C'est un dieu, mon poussin. Une partie des personnages de cette histoire sont des dieux : il y a le dieu du vin, celui qui est ivre ; et puis le dieu du soleil ; et puis aussi celle de l'arc-en-ciel...
— C'est une dieu dame ?
— Oui, on dit une déesse.
Il me regarde avec des yeux ronds, ahuris :
— Mais non !
— Mais si, je t'assure. On dit "un dieu" et "une déesse".
Il a l'air complètement perplexe. Je ne comprends pas ce qui le dérange. C'est finalement le Grand qui devine quel est le problème :
— C'est pas une DS pour jouer aux pokemons, hein ! Ça ne s'écrit pas pareil !
Ah, oui. J'oubliais que les gamins d'aujourd'hui connaissent les DS avant les déesses, les pokemons avant la mythologie grecque...

vendredi 27 mars 2015

Fin de semaine

Envoyer une traduction à un éditeur un vendredi soir à 23h30, ça n'a aucun sens, on est bien d'accord.

Quand en plus, on sait que l'éditeur en question sera absent toute la semaine prochaine pour cause de foire de Bologne (LA foire internationale du livre pour la jeunesse), cela devient complètement ridicule.

Mais que ne ferait-on pas pour avoir le plaisir de se dire qu'on est en weekend et qu'on a le droit de se reposer, hein ?

(En réalité, je doute énormément que j'attendrai lundi pour commencer la suivante...)

mercredi 25 mars 2015

Et que ça saute !

Le Filou aime sauter. Ce soir, à la fin du dîner, il grimpe sur la troisième marche de l'escalier, et il saute. Plusieurs fois de suite. C'est toujours mieux que ce qu'il faisait une heure plus tôt, quand je le croyais bien sagement en train de jouer aux petits bateaux dans son bain et que je l'ai surpris en train de sauter dans la baignoire à pieds joints après être monté sur le rebord. Mais bien sûr, il finit par tomber. Il accourt vers son père en pleurant. Et Darling s'affole :
— Oh mon Dieu ! C'est grave ! Cette fois, il s'est vraiment blessé !
— Mais non, mais non, dis-je, toujours beaucoup moins inquiète que Darling.
— Si, je t'assure ! Il a une énorme griffure sur la joue ! Regarde, c'est tout rouge ! Il va avoir un bleu énorme ! Vite, vite, il faut mettre de la glace, désinfecter, mettre de la pommade, quelque chose !

Je me suis approchée calmement. J'ai frotté la joue avec une serviette. Et l'enfant s'est retrouvé subitement guéri.
C'était de la purée de carottes...

(Et je vous rassure, après un rapide bisou sur le bras – j'imagine qu'il est cogné le coude en tombant – le Filou est reparti sauter du canapé de la salle de jeu...)

mardi 24 mars 2015

Des prunes !

16h15. J'attends devant l'école. Une femme bien habillée, cinquante ou soixante ans, peut-être une jeune grand-mère, arrive. Une autre la salue :
— Ça va ?
— Oh non. Je suis d'une humeur massacrante. Je viens de me prendre une prune !
— Ah bon ? Pourquoi ?
— Parce que j'étais mal garée. Tu sais, sur la place du marché, sur le bord, il y a deux files de stationnement, je me suis mise à côté, à moitié sur l'allée piétonne. Tout le monde le fait, puisqu'il n'y a pas assez de place. Et voilà que des agents m'ont mis une amende. Police municipale. Je suis furieuse !
(Des agents municipaux qui empêchent les automobilistes de se garer sur les allées piétonnes ? C'est vrai qu'il y a de quoi être furieuse.)
— Tu n'as pas essayé de négocier ?
— Ils n'ont rien voulu entendre. Moi qui en ai fait sauter tellement, des amendes, quand je travaillais à la mairie !
(De plus en plus scandaleux, en effet.)
— Tu ne pouvais pas te garer ailleurs ?
— Mais il n'y a pas de place ! Il n'y a jamais de place, là-bas ! Elles sont toutes occupées par les gens des communes voisines qui viennent prendre le RER ! Du coup, nous qui sommes de la commune, nous ne savons plus où nous garer !
(Il faudrait les sanctionner, ces gens qui vont prendre le RER et qui ensuite laissent leur véhicule chez nous. Ils n'ont qu'à aller travailler à Paris en voiture, tiens. Quoi, la pollution ? Quoi, les embouteillages ? Eh bien, ils n'ont qu'à aller jusqu'au RER à pied, ou en bus, ou en vélo, eux.)
— C'était combien ?
— Trente-cinq euros !
(Oh bon sang, tant que ça ? C'est monstrueux. Surtout comparé au prix de la voiture.)
— Ah oui, c'est agaçant.
— Ah, mais vraiment, je suis très remontée. Je vais organiser une pétition. J'ai presque envie d'aller manifester ! Moi qui n'ai jamais participé à une manifestation de ma vie !
(C'est vrai que c'est une motivation bien plus importante que la liberté d'expression, la lutte contre le sexisme ou le racisme, ou autres futilités de ce genre.)

Enfin, les portes de l'école se sont ouvertes. Je me suis précipitée à l'intérieur pour ne plus entendre la bonne femme à la prune. Parce qu'à force, moi, je mourais d'envie de lui coller un marron...

Au grand jour

Nouvel atelier d'écriture en province, hier. Mais en sortant de la gare dimanche soir, choc : je ne reconnais plus rien ! Ben alors ? Je me suis trompée de gare ? Il y a bien un hôtel juste en face, mais ce n'est pas celui où je suis déjà descendue, il ne lui ressemble pas du tout ! Si ?
Il m'a fallu une bonne minute pour réaliser que pour la première fois, je voyais cet endroit alors qu'il faisait encore jour...

Du coup j'ai même découvert que c'est une fort jolie ville. Pas très vivante le dimanche soir, mais nettement moins morne que quand il fait nuit noire.


Je veux cette maison (mais à Paris, merci)

Ah, et puis j'ai aussi trouvé ça, et je ne me suis pas sentie trop dépaysée :


dimanche 22 mars 2015

Amour petit-filial

— Moi, j'aime beaucoup Mouna, me déclare Miss Thing One au moment de se coucher.
(Mouna, c'est ma mère.)
Je suis en train de la multi-bisouiller pour lui souhaiter bonne nuit.
Je lui demande :
— Et moi, tu m'aimes ?
Elle hésite, remarque mon air suppliant, et me dit gentiment :
— Oui, toi aussi je t'aime. Mais moins. Un peu, juste.

(J'en connais deux qui vont aller habiter chez leur grand-mère prochainement) (c'est mon beau-père qui va être content, tiens)