samedi 22 octobre 2016

Un chat à moitié nu

Un chat à poils très très long, c'est beau. Sauf quand les poils s’emmêlent et que la vétérinaire décide de raser la moitié de la bête parce que "ça lui fera du bien".



Voilà, maintenant Monseigneur Virgile sait ce que cela pourrait faire pour un humain de se promener avec un bonnet, une écharpe, et trois pulls, mais le bas du corps nu, sauf les pieds. Si ma grand-mère voyait ce que je fais subir à son chat de race, je pense qu'elle aurait deux mots à me dire...

jeudi 20 octobre 2016

Le Grand est dans la Lune

Le Grand, entre la poire et le fromage :
— Maman, si on découpait la lune, la planète entière, en cubes de 50 cm de large, disons, et qu'ensuite on les rapportait sur la Terre, est-ce qu'il y en aurait assez pour couvrir toute la surface de la Terre ? Ou trop ?

Non mais je vous jure. Cet enfant a l'art de me poser des questions qui ne m'avaient jamais effleurée.

— Eh bien, mon chéri, tu sais quoi, tu cherches sur ta tablette le diamètre de la Lune, ce qui te permettra de calculer son volume, puis tu cherches le diamètre de la Terre, ce qui te permettra de calculer sa superficie, et quand tu auras fait le calcul, tu me donneras la réponse, d'accord ? Ça tombe bien, tu es en vacances, tu as du temps à perdre.

Bien sûr, il ne l'a pas fait. Du coup, je reste sur ma faim. Donc je vous propose de vous y mettre, vous, là-bas, qui vous ennuyez derrière vos écrans. Sachant que le diamètre de la Lune est 3475 km environ, et celui de la Terre 12.740 km (en moyenne : on négligera le fait que la Terre est aplatie aux pôles), pouvons-nous faire à la Terre un joli plancher en pierre de lune ? Vous avez deux heures. L'usage du sèche-cheveux et de la montre à gousset est interdit.

mardi 18 octobre 2016

VF : Version Fausse ?

Entendu dans une librairie, où deux gamins de neuf ou dix ans discutaient devant Harry Potter and the cursed child :
— Ça, c'est la vraie version. En français, c'est la fausse version.
— C'est pas une fausse version ! C'est juste traduit, mais c'est la vraie version.
— Non, c'est comme dans les films : il y a la VO et la VF, et la VF, c'est pas la vraie version.
L'autre réfléchit, puis objecte :
— Mais c'est pas pareil ! Dans les films, c'est pas les vraies voix des acteurs. Mais dans les livres, c'est juste les vrais mots traduits.
Et d'enterrer le débat :
— Et de toute façon, la vraie version, celle qu'elle a écrite en vrai, tu l'auras jamais. Tout ça, c'est juste des copies : elle a pas tapé des millions de livres...

(Quand ils seront un peu plus grands et qu'ils connaîtront peut-être une ou deux autres langues, on pourra les mettre d'accord en leur citant Umberto Eco : traduire, c'est dire presque la même chose...)

lundi 17 octobre 2016

Oliver Twist

Avec des amis, nous avions réservé ce weekend de mi-octobre pour aller voir Le Fantôme de l'Opéra, que j'ai déjà vu à Londres il y a tout plein d'années, mais que j'aurais volontiers revu. Sauf que voilà, le théâtre Mogador a brûlé. Représentation annulée, Fantôme de l'Opéra repoussé, places remboursée. Alors ?



Alors j'ai proposé de tester à la place le nouveau spectacle musical sur Oliver Twist qui se joue actuellement Salle Gaveau, dans une mise en scène de Ladislas Chollat. J'avais vu la bande annonce, et cela ressemblait vraiment à une comédie musicale comme celles que l'on peut voir à Londres. Samedi soir, avec deux de mes amis et avec le Grand, nous sommes donc allés voir ce que cela donnait.

Conclusion ? C'est très bien, évidemment. Des très bonnes voix, des chorégraphies spectaculaires, des décors très réussis. Mais comme je suis devenue très difficile pour ce genre de choses, je me suis permis de maugréer un peu en sortant. D'abord parce que la salle "d'une acoustique exceptionnelle" est visiblement faite pour écouter et pas pour voir : scène trop basse et parterre horizontal, donc on voit surtout les têtes des spectateurs devant soi et pas les acteurs. Ensuite, parce que les acteurs sont trop âgés : je sais qu'en France, il est impossible de trouver plein de gamins qui savent à la fois jouer et chanter (et, tant qu'à faire, danser), mais c'est vraiment dommage (j'avais vu le spectacle Oliver ! adapté du même roman il y a quelques années à Londres, et il y avait une bonne dizaine de gamins sur scène...). Et puis parce que les chansons ne sont pas inoubliables, et puis parce que certains acteurs chantent et dansent mieux qu'ils ne jouent, et puis parce que certains détails sont carrément lourds (par exemple, l'immense silhouette d'un garçon qui court, projetée sur le rideau derrière Oliver pendant sa seule chanson en solo, est d'un goût plus que douteux), et puis parce que certains enchaînements ne sont pas très réussis ("Je le défendrai au péril de ma vie !" dit brusquement Nancy alors qu'elle s'était totalement désintéressée du sort du gamin jusque là), et puis parce que le message  du roman est passablement dénaturé ("Quand on est honnête et qu'on garde la foi, on peut toujours s'en sortir", dit en substance Oliver, gosse de riche qui va bientôt retrouver sa famille, à ses camarades qui crèvent de faim)...


Néanmoins, c'est un beau spectacle. Et j'insiste sur le mot spectacle. N'allez pas là-bas pour chercher de l'émotion, pour verser des larmes sur le sort des miséreux dans l'Europe des années 1830. Si c'est ce que vous cherchez, Les Misérables est la pièce qu'il vous faut (plus qu'à aller à Londres). Mais c'est une comédie musicale tout à fait honorable, et "made in France", en prime (Les Misérables aussi, cela dit) (d'accord, j'arrête).

Un dernier avertissement, cependant. Si vous avez des enfants trop sensibles, faites attention. Le Grand, qui passe son temps à regarder des documentaires sur la Seconde Guerre mondiale, s'est trouvé mal parce qu'à un moment donné, l'actrice qui jouait une gamine malade est apparue avec un peu de rouge autour de la bouche. Et là, le grand dadais de quatorze ans est tombé dans les pommes. Si, pour de vrai. Il s'est effondré sur mes genoux, et il ne me répondait plus. Il a perdu connaissance deux minutes à peine, mais ça m'a fait un choc, tout de même. En fait, c'est sans doute l'émotion la plus forte que j'ai ressentie de la soirée...

vendredi 14 octobre 2016

Petits instantanés du jour

Petit chagrin du jour : rêver que la sœur et la mère (!) d'une amie sont enceintes, et qu'en apprenant la nouvelle, on éclate en sanglot parce que c'est trop injuste. Se réveiller avec un gros nœud dans la gorge. Se demander combien de temps il faudra encore avant de faire son deuil du numéro cinq.

Petite colère du jour : entendre une publicité qui parle d'une voiture hybride à "seulement 159 euros par mois". Écouter la publicité jusqu'au bout, et constater que pas une seule fois il n'est dit pendant combien de mois on est censé payer. Se dire qu'on prend vraiment les consommateurs pour des imbéciles.

Petit bonheur du jour : recevoir un coup de fil d'une amie et filer la rejoindre. Déjeuner ensemble, se promener, flâner dans des magasins. Se dire que même si on paye ce genre de moments en travaillant ensuite tous les soirs jusqu'à minuit, avoir des horaires flexibles est parfois un avantage merveilleux.

Petite résolution du jour : ne plus mettre de sucre dans le thé.

mercredi 12 octobre 2016

Miss Peregrine et les enfants particuliers

Je ne fais pas cela très souvent, mais ce soir, j'en avais envie. Peut-être même besoin. A 18h30, j'ai planté là homme et enfants, j'ai enfourché mon vélo, et je suis allée voir Miss Peregrine et les enfants particuliers.


C'est vrai, d'habitude, je n'aime pas trop les adaptations... quand j'ai vraiment aimé un livre. Ce qui, en toute franchise, n'était pas vraiment le cas pour celui-ci. Je l'ai lu juste avant sa sortie en France, je l'ai apprécié, sans plus, et puis je l'ai plus ou moins oublié. Le film ne risquait donc pas de chasser le roman dans ma mémoire, puisque le roman en était déjà sorti.

Quoi qu'il en soit, j'ai passé une excellente soirée. Entre autres parce que j'ai échappé au dîner des fauves, et parce que j'ai fait une heure de vélo, dans un superbe crépuscule à l'allée, et dans le noir au retour (j'adore), à admirer le jeu des ombres et les lumières, dont celle de la une, qui se reflétaient sur l'eau. Mais aussi parce que le film m'a plu. En tous cas, il m'a permis de m'évader. Je me suis laissée emporter par l'histoire, et n'est-ce pas la première chose que l'on demande à un film ?

Un petit reproche, tout de même. Non, pas au sujet des clichés divers, qui sont inévitables dans un film aussi commercial. Ni au sujet des quelques incohérences, qui ne posent problème que quand on y réfléchit après coup. Ni au sujet de l'intrigue passablement compliquée : je n'ai rien compris à ces histoires d'aller-retours dans le temps, mais ça n'a pas d'importance (il y a bien un Fantômette où je n'ai toujours pas compris pourquoi il fallait truquer la vedette et à quoi servait le cerf-volant, ce qui ne m'a pas empêchée de le relire une bonne quinzaine de fois).
Non, ce qui m'a vraiment choquée, c'est de voir cette Anglaise pur jus, très chic, boire son thé de l'après-midi non dans une tasse, mais dans un mug. Sans même une soucoupe. Ni une petite cuillère pour remuer le lait qu'elle vient d'ajouter. En 1943. En Angleterre. Un mug. Des enfants invisibles, forts comme Hercule, ou plus légers que l'air, passe encore, mais avec un détail pareil, comment voulez-vous que le film reste crédible ?

mardi 11 octobre 2016

Qu'avons-nous fait pour mériter cela ?

Un dîner ordinaire. Le Filou hurle parce qu'il voit du vert dans son assiette et que "C'est pas bon"*, Miss Thing One hurle parce que je lui ai parlé un peu trop sèchement lorsque je lui ai ordonné pour la troisième fois de se tenir correctement, et Mr Thing Two, qui a fait lui-même une crise de rage trois minutes plus tôt, pleurniche à présent parce que "Il y a trop de bruit". On se croirait dans une maison de fous. Darling soupire :
— Mais enfin, qu'est-ce qu'on a fait ?
— Des enfants, répond le Grand.
(Et dire que pas plus tard qu'hier, je lui ai expliqué ce qu'était une question rhétorique...)
(Nous avons fini par prendre le parti d'en rire)
(Ce qui n'a fait qu'augmenter la rage des enragés, bien sûr)
(Au secours)



*un gratin de riz et de blettes, à la béchamel et au fromage. Quand il a enfin accepté d'y goûter, il a fini son assiette en deux minutes.