Je ne vais pas souvent dans des salles de concert ; ce n'est pas trop mon truc. Le nombre de chanteurs que j'ai vu sur scène se compte sur les doigts d'une main : Dorothée quand j'étais petite, Barbara quand j'étais ado, Anne Sylvestre il y a quelques années... et puis Renaud. Mais lui, je l'ai vu plusieurs fois. C'est le tout premier chanteur "pour adultes" que j'ai découvert, et je pense que ça reste mon préféré. La première fois que je l'ai vu sur scène, c'était au Casino de Paris ; j'avais seize ans et deux jours, et j'étais terriblement émue. Et puis je l'ai vu dans une salle encore plus petite lors d'un concert enregistré pour la radio. Et puis à Toulouse, quand je faisais des études, avec un copain aveugle. Et puis la dernière fois qu'il est passé au Zenith, avec Darling, il y a une dizaine d'années, même qu'il avait une voix épouvantable. Hier soir, de nouveau au Zénith, c'était donc la cinquième fois.
Disons les choses très franchement, au niveau de la voix, ça ne s'est pas vraiment amélioré. J'avais bon espoir, pourtant, mais on est très loin même du niveau de son nouvel album, où certaines chansons sont pourtant débitées d'une voix assez... pâteuse. Hier, il a avoué lui-même que sa voix était "rocailleuse, comme disent les journalistes". Si on était un peu plus brutal, on pourrait dire qu'il ne peut plus du tout chanter : tout était presque aussi monocorde que le slam "Ta batterie".
Mais ce n'est pas grave. Ce n'est pas pour sa voix que j'aime Renaud, de toute façon. Et puis le public chantait, lui, et on retrouvait ainsi les mélodies originales. Et les arrangements étaient supers, les décors magnifiques, l'ambiance très chouette. Et j'ai redécouvert des chansons que je n'avais pas écoutées depuis au moins quinze ou vingt ans et que je savais miraculeusement encore par cœur, et que je ne me suis pas privée de chanter moi-même à pleine voix.
Bref, une chouette soirée. Pas tout à fait la même émotion que quand j'avais seize ans et que j'étais assise à trois mètres de lui (au deuxième rang), mais une chouette soirée quand même !
La vie d'une traductrice, mère célibataire de famille nombreuse
mercredi 26 octobre 2016
lundi 24 octobre 2016
Vacances de Toussaint
Pas beaucoup de temps pour bloguer, en ce moment... La faute aux vacances. Il faut dire qu'il faut occuper les enfant. Donc :
On visite de beaux châteaux...
On court, et parfois même on vole...
On admire les couleurs de l'automne...
Ou des arc-en-ciels...
On découvre un jardin de statues en plein air...
Et puis on va au cinéma (Ivan Tsarévitch et la princesse changeante : un régal pour les yeux), et puis on organise des pique-nique, et puis le soir, quand les enfants son couchés, je me mets au travail et je pique du nez sur mon clavier avant de me coucher à minuit passé et de lire encore un peu parce qu'on m'a demandé une fiche de lecture urgentissime.
Depuis que les enfants ont un peu grandi, je ne déteste plus autant les vacances, mais il faudra encore un certain nombre d'années, je pense, avant qu'elles redeviennent synonymes de "repos" ou "temps libre"...
On visite de beaux châteaux...
On court, et parfois même on vole...
On admire les couleurs de l'automne...
Ou des arc-en-ciels...
On découvre un jardin de statues en plein air...
Et puis on va au cinéma (Ivan Tsarévitch et la princesse changeante : un régal pour les yeux), et puis on organise des pique-nique, et puis le soir, quand les enfants son couchés, je me mets au travail et je pique du nez sur mon clavier avant de me coucher à minuit passé et de lire encore un peu parce qu'on m'a demandé une fiche de lecture urgentissime.
Depuis que les enfants ont un peu grandi, je ne déteste plus autant les vacances, mais il faudra encore un certain nombre d'années, je pense, avant qu'elles redeviennent synonymes de "repos" ou "temps libre"...
samedi 22 octobre 2016
Un chat à moitié nu
Un chat à poils très très long, c'est beau. Sauf quand les poils s’emmêlent et que la vétérinaire décide de raser la moitié de la bête parce que "ça lui fera du bien".
Voilà, maintenant Monseigneur Virgile sait ce que cela pourrait faire pour un humain de se promener avec un bonnet, une écharpe, et trois pulls, mais le bas du corps nu, sauf les pieds. Si ma grand-mère voyait ce que je fais subir à son chat de race, je pense qu'elle aurait deux mots à me dire...
Voilà, maintenant Monseigneur Virgile sait ce que cela pourrait faire pour un humain de se promener avec un bonnet, une écharpe, et trois pulls, mais le bas du corps nu, sauf les pieds. Si ma grand-mère voyait ce que je fais subir à son chat de race, je pense qu'elle aurait deux mots à me dire...
jeudi 20 octobre 2016
Le Grand est dans la Lune
Le Grand, entre la poire et le fromage :
— Maman, si on découpait la lune, la planète entière, en cubes de 50 cm de large, disons, et qu'ensuite on les rapportait sur la Terre, est-ce qu'il y en aurait assez pour couvrir toute la surface de la Terre ? Ou trop ?
Non mais je vous jure. Cet enfant a l'art de me poser des questions qui ne m'avaient jamais effleurée.
— Eh bien, mon chéri, tu sais quoi, tu cherches sur ta tablette le diamètre de la Lune, ce qui te permettra de calculer son volume, puis tu cherches le diamètre de la Terre, ce qui te permettra de calculer sa superficie, et quand tu auras fait le calcul, tu me donneras la réponse, d'accord ? Ça tombe bien, tu es en vacances, tu as du temps à perdre.
Bien sûr, il ne l'a pas fait. Du coup, je reste sur ma faim. Donc je vous propose de vous y mettre, vous, là-bas, qui vous ennuyez derrière vos écrans. Sachant que le diamètre de la Lune est 3475 km environ, et celui de la Terre 12.740 km (en moyenne : on négligera le fait que la Terre est aplatie aux pôles), pouvons-nous faire à la Terre un joli plancher en pierre de lune ? Vous avez deux heures. L'usage du sèche-cheveux et de la montre à gousset est interdit.
— Maman, si on découpait la lune, la planète entière, en cubes de 50 cm de large, disons, et qu'ensuite on les rapportait sur la Terre, est-ce qu'il y en aurait assez pour couvrir toute la surface de la Terre ? Ou trop ?
Non mais je vous jure. Cet enfant a l'art de me poser des questions qui ne m'avaient jamais effleurée.
— Eh bien, mon chéri, tu sais quoi, tu cherches sur ta tablette le diamètre de la Lune, ce qui te permettra de calculer son volume, puis tu cherches le diamètre de la Terre, ce qui te permettra de calculer sa superficie, et quand tu auras fait le calcul, tu me donneras la réponse, d'accord ? Ça tombe bien, tu es en vacances, tu as du temps à perdre.
Bien sûr, il ne l'a pas fait. Du coup, je reste sur ma faim. Donc je vous propose de vous y mettre, vous, là-bas, qui vous ennuyez derrière vos écrans. Sachant que le diamètre de la Lune est 3475 km environ, et celui de la Terre 12.740 km (en moyenne : on négligera le fait que la Terre est aplatie aux pôles), pouvons-nous faire à la Terre un joli plancher en pierre de lune ? Vous avez deux heures. L'usage du sèche-cheveux et de la montre à gousset est interdit.
mardi 18 octobre 2016
VF : Version Fausse ?
Entendu dans une librairie, où deux gamins de neuf ou dix ans discutaient devant Harry Potter and the cursed child :
— Ça, c'est la vraie version. En français, c'est la fausse version.
— C'est pas une fausse version ! C'est juste traduit, mais c'est la vraie version.
— Non, c'est comme dans les films : il y a la VO et la VF, et la VF, c'est pas la vraie version.
L'autre réfléchit, puis objecte :
— Mais c'est pas pareil ! Dans les films, c'est pas les vraies voix des acteurs. Mais dans les livres, c'est juste les vrais mots traduits.
Et d'enterrer le débat :
— Et de toute façon, la vraie version, celle qu'elle a écrite en vrai, tu l'auras jamais. Tout ça, c'est juste des copies : elle a pas tapé des millions de livres...
(Quand ils seront un peu plus grands et qu'ils connaîtront peut-être une ou deux autres langues, on pourra les mettre d'accord en leur citant Umberto Eco : traduire, c'est dire presque la même chose...)
— Ça, c'est la vraie version. En français, c'est la fausse version.
— C'est pas une fausse version ! C'est juste traduit, mais c'est la vraie version.
— Non, c'est comme dans les films : il y a la VO et la VF, et la VF, c'est pas la vraie version.
L'autre réfléchit, puis objecte :
— Mais c'est pas pareil ! Dans les films, c'est pas les vraies voix des acteurs. Mais dans les livres, c'est juste les vrais mots traduits.
Et d'enterrer le débat :
— Et de toute façon, la vraie version, celle qu'elle a écrite en vrai, tu l'auras jamais. Tout ça, c'est juste des copies : elle a pas tapé des millions de livres...
(Quand ils seront un peu plus grands et qu'ils connaîtront peut-être une ou deux autres langues, on pourra les mettre d'accord en leur citant Umberto Eco : traduire, c'est dire presque la même chose...)
lundi 17 octobre 2016
Oliver Twist
Avec des amis, nous avions réservé ce weekend de mi-octobre pour aller voir Le Fantôme de l'Opéra, que j'ai déjà vu à Londres il y a tout plein d'années, mais que j'aurais volontiers revu. Sauf que voilà, le théâtre Mogador a brûlé. Représentation annulée, Fantôme de l'Opéra repoussé, places remboursée. Alors ?
Alors j'ai proposé de tester à la place le nouveau spectacle musical sur Oliver Twist qui se joue actuellement Salle Gaveau, dans une mise en scène de Ladislas Chollat. J'avais vu la bande annonce, et cela ressemblait vraiment à une comédie musicale comme celles que l'on peut voir à Londres. Samedi soir, avec deux de mes amis et avec le Grand, nous sommes donc allés voir ce que cela donnait.
Conclusion ? C'est très bien, évidemment. Des très bonnes voix, des chorégraphies spectaculaires, des décors très réussis. Mais comme je suis devenue très difficile pour ce genre de choses, je me suis permis de maugréer un peu en sortant. D'abord parce que la salle "d'une acoustique exceptionnelle" est visiblement faite pour écouter et pas pour voir : scène trop basse et parterre horizontal, donc on voit surtout les têtes des spectateurs devant soi et pas les acteurs. Ensuite, parce que les acteurs sont trop âgés : je sais qu'en France, il est impossible de trouver plein de gamins qui savent à la fois jouer et chanter (et, tant qu'à faire, danser), mais c'est vraiment dommage (j'avais vu le spectacle Oliver ! adapté du même roman il y a quelques années à Londres, et il y avait une bonne dizaine de gamins sur scène...). Et puis parce que les chansons ne sont pas inoubliables, et puis parce que certains acteurs chantent et dansent mieux qu'ils ne jouent, et puis parce que certains détails sont carrément lourds (par exemple, l'immense silhouette d'un garçon qui court, projetée sur le rideau derrière Oliver pendant sa seule chanson en solo, est d'un goût plus que douteux), et puis parce que certains enchaînements ne sont pas très réussis ("Je le défendrai au péril de ma vie !" dit brusquement Nancy alors qu'elle s'était totalement désintéressée du sort du gamin jusque là), et puis parce que le message du roman est passablement dénaturé ("Quand on est honnête et qu'on garde la foi, on peut toujours s'en sortir", dit en substance Oliver, gosse de riche qui va bientôt retrouver sa famille, à ses camarades qui crèvent de faim)...
Néanmoins, c'est un beau spectacle. Et j'insiste sur le mot spectacle. N'allez pas là-bas pour chercher de l'émotion, pour verser des larmes sur le sort des miséreux dans l'Europe des années 1830. Si c'est ce que vous cherchez, Les Misérables est la pièce qu'il vous faut (plus qu'à aller à Londres). Mais c'est une comédie musicale tout à fait honorable, et "made in France", en prime (Les Misérables aussi, cela dit) (d'accord, j'arrête).
Un dernier avertissement, cependant. Si vous avez des enfants trop sensibles, faites attention. Le Grand, qui passe son temps à regarder des documentaires sur la Seconde Guerre mondiale, s'est trouvé mal parce qu'à un moment donné, l'actrice qui jouait une gamine malade est apparue avec un peu de rouge autour de la bouche. Et là, le grand dadais de quatorze ans est tombé dans les pommes. Si, pour de vrai. Il s'est effondré sur mes genoux, et il ne me répondait plus. Il a perdu connaissance deux minutes à peine, mais ça m'a fait un choc, tout de même. En fait, c'est sans doute l'émotion la plus forte que j'ai ressentie de la soirée...
Alors j'ai proposé de tester à la place le nouveau spectacle musical sur Oliver Twist qui se joue actuellement Salle Gaveau, dans une mise en scène de Ladislas Chollat. J'avais vu la bande annonce, et cela ressemblait vraiment à une comédie musicale comme celles que l'on peut voir à Londres. Samedi soir, avec deux de mes amis et avec le Grand, nous sommes donc allés voir ce que cela donnait.
Conclusion ? C'est très bien, évidemment. Des très bonnes voix, des chorégraphies spectaculaires, des décors très réussis. Mais comme je suis devenue très difficile pour ce genre de choses, je me suis permis de maugréer un peu en sortant. D'abord parce que la salle "d'une acoustique exceptionnelle" est visiblement faite pour écouter et pas pour voir : scène trop basse et parterre horizontal, donc on voit surtout les têtes des spectateurs devant soi et pas les acteurs. Ensuite, parce que les acteurs sont trop âgés : je sais qu'en France, il est impossible de trouver plein de gamins qui savent à la fois jouer et chanter (et, tant qu'à faire, danser), mais c'est vraiment dommage (j'avais vu le spectacle Oliver ! adapté du même roman il y a quelques années à Londres, et il y avait une bonne dizaine de gamins sur scène...). Et puis parce que les chansons ne sont pas inoubliables, et puis parce que certains acteurs chantent et dansent mieux qu'ils ne jouent, et puis parce que certains détails sont carrément lourds (par exemple, l'immense silhouette d'un garçon qui court, projetée sur le rideau derrière Oliver pendant sa seule chanson en solo, est d'un goût plus que douteux), et puis parce que certains enchaînements ne sont pas très réussis ("Je le défendrai au péril de ma vie !" dit brusquement Nancy alors qu'elle s'était totalement désintéressée du sort du gamin jusque là), et puis parce que le message du roman est passablement dénaturé ("Quand on est honnête et qu'on garde la foi, on peut toujours s'en sortir", dit en substance Oliver, gosse de riche qui va bientôt retrouver sa famille, à ses camarades qui crèvent de faim)...
Néanmoins, c'est un beau spectacle. Et j'insiste sur le mot spectacle. N'allez pas là-bas pour chercher de l'émotion, pour verser des larmes sur le sort des miséreux dans l'Europe des années 1830. Si c'est ce que vous cherchez, Les Misérables est la pièce qu'il vous faut (plus qu'à aller à Londres). Mais c'est une comédie musicale tout à fait honorable, et "made in France", en prime (Les Misérables aussi, cela dit) (d'accord, j'arrête).
Un dernier avertissement, cependant. Si vous avez des enfants trop sensibles, faites attention. Le Grand, qui passe son temps à regarder des documentaires sur la Seconde Guerre mondiale, s'est trouvé mal parce qu'à un moment donné, l'actrice qui jouait une gamine malade est apparue avec un peu de rouge autour de la bouche. Et là, le grand dadais de quatorze ans est tombé dans les pommes. Si, pour de vrai. Il s'est effondré sur mes genoux, et il ne me répondait plus. Il a perdu connaissance deux minutes à peine, mais ça m'a fait un choc, tout de même. En fait, c'est sans doute l'émotion la plus forte que j'ai ressentie de la soirée...
vendredi 14 octobre 2016
Petits instantanés du jour
Petit chagrin du jour : rêver que la sœur et la mère (!) d'une amie sont enceintes, et qu'en apprenant la nouvelle, on éclate en sanglot parce que c'est trop injuste. Se réveiller avec un gros nœud dans la gorge. Se demander combien de temps il faudra encore avant de faire son deuil du numéro cinq.
Petite colère du jour : entendre une publicité qui parle d'une voiture hybride à "seulement 159 euros par mois". Écouter la publicité jusqu'au bout, et constater que pas une seule fois il n'est dit pendant combien de mois on est censé payer. Se dire qu'on prend vraiment les consommateurs pour des imbéciles.
Petit bonheur du jour : recevoir un coup de fil d'une amie et filer la rejoindre. Déjeuner ensemble, se promener, flâner dans des magasins. Se dire que même si on paye ce genre de moments en travaillant ensuite tous les soirs jusqu'à minuit, avoir des horaires flexibles est parfois un avantage merveilleux.
Petite résolution du jour : ne plus mettre de sucre dans le thé.
Petite colère du jour : entendre une publicité qui parle d'une voiture hybride à "seulement 159 euros par mois". Écouter la publicité jusqu'au bout, et constater que pas une seule fois il n'est dit pendant combien de mois on est censé payer. Se dire qu'on prend vraiment les consommateurs pour des imbéciles.
Petit bonheur du jour : recevoir un coup de fil d'une amie et filer la rejoindre. Déjeuner ensemble, se promener, flâner dans des magasins. Se dire que même si on paye ce genre de moments en travaillant ensuite tous les soirs jusqu'à minuit, avoir des horaires flexibles est parfois un avantage merveilleux.
Petite résolution du jour : ne plus mettre de sucre dans le thé.
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