samedi 8 octobre 2016

Lunettes égarées

Après avoir pris sa douche et s'être mise en pyjama, Miss Thing One descend au rez-de-chaussée, puis se ravise tout à coup et remonte au premier étage.
Puis au deuxième.
Redescend ensuite au premier.
Commence à pleurer, avec ces pleurs que nous reconnaissons immédiatement, ceux qui ne veulent pas dire "j'ai mal" ni "je suis malheureuse", mais "je suis en colère", ceux qui nous font dire "Tiens, elle essaie de faire quelque chose et n'y arrive pas".
Je l'ignore un moment, et puis je craque. Je l'appelle dans la cage d'escalier :
— Qu'est-ce qui t'arrive encore, ma chérie ?
— Je trouve pas mes luneeeeettes !
Elle s'en passe très bien, mais elle sait qu'elle ne doit pas regarder la télévision sans, sous peine de maux de tête. Et après la douche, les petits ont droit à quelques minutes de télévision pendant que je termine de préparer le dîner.
— Tu as regardé dans la salle de bain ? Tu les as enlevées pour prendre ta douche.
— Ouiiiii, j'ai regardé, et aussi dans ma chambreeeeeee !
La voix est de plus en plus geignarde. Je soupire, et je monte. En la voyant, je me mets à rire. Inutile de dire qu'elle le prend très mal.
— Arrête de te moquer de moi !
— Tes lunettes sont sur ton nez, ma chérie.
— C'est pas vrai !
— Je t'assure que si.
— Mais noooooon, regarde !
Elle lève la main pour me le prouver. Sa tête mi-stupéfaite, mi-vexée quand ses doigts ont rencontré le verre était assez drôle à voir.

Mais enfin, chercher ses lunettes alors qu'on les a déjà mises, ce n'est pas légalement réservé aux grand-mères ? La mienne faisait ça tout le temps...

7 commentaires:

  1. Trop mignon ! J'ai bien ri !

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  2. La p'tite mémère! Je vois la scène d'ici!

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  3. Moi, j'ai déjà cherché ma fille alors qu'elle dormait dans mes bras, alors je me garderai bien de me vanter que ça ne m'est jamais arrivé pour mes lunettes...

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  4. Sans aller jusqu'au niveau de 4F, je crois étant petit avoir aussi réussi pas mal question incongruité...
    Je me rappelle que, ayant dans les 8-9 ans, j'étais avec la fille au-pair canadienne qui nous gardait mes sœurs et moi...
    Et à un moment, j'arrête ce je-sais-plus-quoi que j'étais en train de faire, et je cherche désespérément ma montre.
    Impossible de mettre la main dessus. Comme Miss Thing one, je m'énerve...
    Et la fille au-pair (dont je garde un excellent souvenir), de tenter de m'expliquer, sans y parvenir (à moitié par son manque de maîtrise du français et à moitié parce que je ne voulais probablement rien écouter...), que j'avais mis ma montre... à ma cheville !!!

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  5. Mon fils a eu des lunettes de l'âge de 10 mois à l'âge de 8 ans (à une époque où on ne voyait pas de bébés à lunettes, c'est bien simple, il était le premier bébé à lunettes de la crèche). Alors les... disons trois premières années, la chasse aux lunettes vraiment égarées, on a connu. Je vous livre quelques-uns des lieux improbables où on les a retrouvées :
    - dans l'évier sous la vaisselle sale, logique elles étaient pleines de purée !
    - dans la machine à laver le linge, logique, je lui avais retirées pour faire la sieste, elles étaient dans la poche de mon pantalon qui lui était plein de purée
    - dans le linge sale d'un restaurant, dans une serviette de table, elle-même enroulée dans la nappe (ouf, on s'est aperçu de la disparition des lunettes au moment d'installer l'enfant dans la voiture mais ils avaient déjà débarrassé notre table)
    - à l'intérieur de la housse du canapé, ce qui nous a permis de retrouver un des ses chaussons perdu depuis plusieurs semaines
    - dans la caisse des jouets (plusieurs fois, dont une en compagnie des clés de l'appartement)
    - au pied de l'immeuble, même pas cassées.
    C'est d'ailleurs le seul objet qu'il ait jamais lancé par la fenêtre, mais n'en concluez pas qu'il voulait s'en débarrasser, il y tenait beaucoup. Quand, par hasard, il sortait sans ses lunettes en hiver, il se plaignait d'avoir froid aux yeux.
    Avec les années, je n'ai pas perdu la main, je vérifie tous les lundis soir que ma petite-fille repart bien chez elle avec ses lunettes sur le nez.
    GM

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  6. L'anecdote me rappelle un prestidigitateur de rue à Las Vegas, pour tout ce qui est des objets qu'on oublie qu'on les porte, ou qu'on ne détecte pas qu'on se les ai fait volé.

    L'homme joue à voler la montre d'un passant consentant devant d'autres, entre autres tours.
    Il explique la technique : il appuie à un moment sur le bracelet et la montre pour renforcer la sensation du porté. Alors il peut retirer la montre. On continue à sentir une montre qui n'est plus là, une montre fantôme.
    Le cerveau ne vérifie pas à tout instant qu'on a sa montre, en saturant la sensation de porté, lors d'un moment de diversion, le cerveau va avoir sa dose d'influx pour 2mn. C'est le moment d'agir.
    En gros, avoir appuyer crée une sensation de chauffe et de poids qui va ~overrider la sensation de frais à l'air et de légèreté de la montre disparue.

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