lundi 17 octobre 2016

Oliver Twist

Avec des amis, nous avions réservé ce weekend de mi-octobre pour aller voir Le Fantôme de l'Opéra, que j'ai déjà vu à Londres il y a tout plein d'années, mais que j'aurais volontiers revu. Sauf que voilà, le théâtre Mogador a brûlé. Représentation annulée, Fantôme de l'Opéra repoussé, places remboursée. Alors ?



Alors j'ai proposé de tester à la place le nouveau spectacle musical sur Oliver Twist qui se joue actuellement Salle Gaveau, dans une mise en scène de Ladislas Chollat. J'avais vu la bande annonce, et cela ressemblait vraiment à une comédie musicale comme celles que l'on peut voir à Londres. Samedi soir, avec deux de mes amis et avec le Grand, nous sommes donc allés voir ce que cela donnait.

Conclusion ? C'est très bien, évidemment. Des très bonnes voix, des chorégraphies spectaculaires, des décors très réussis. Mais comme je suis devenue très difficile pour ce genre de choses, je me suis permis de maugréer un peu en sortant. D'abord parce que la salle "d'une acoustique exceptionnelle" est visiblement faite pour écouter et pas pour voir : scène trop basse et parterre horizontal, donc on voit surtout les têtes des spectateurs devant soi et pas les acteurs. Ensuite, parce que les acteurs sont trop âgés : je sais qu'en France, il est impossible de trouver plein de gamins qui savent à la fois jouer et chanter (et, tant qu'à faire, danser), mais c'est vraiment dommage (j'avais vu le spectacle Oliver ! adapté du même roman il y a quelques années à Londres, et il y avait une bonne dizaine de gamins sur scène...). Et puis parce que les chansons ne sont pas inoubliables, et puis parce que certains acteurs chantent et dansent mieux qu'ils ne jouent, et puis parce que certains détails sont carrément lourds (par exemple, l'immense silhouette d'un garçon qui court, projetée sur le rideau derrière Oliver pendant sa seule chanson en solo, est d'un goût plus que douteux), et puis parce que certains enchaînements ne sont pas très réussis ("Je le défendrai au péril de ma vie !" dit brusquement Nancy alors qu'elle s'était totalement désintéressée du sort du gamin jusque là), et puis parce que le message  du roman est passablement dénaturé ("Quand on est honnête et qu'on garde la foi, on peut toujours s'en sortir", dit en substance Oliver, gosse de riche qui va bientôt retrouver sa famille, à ses camarades qui crèvent de faim)...


Néanmoins, c'est un beau spectacle. Et j'insiste sur le mot spectacle. N'allez pas là-bas pour chercher de l'émotion, pour verser des larmes sur le sort des miséreux dans l'Europe des années 1830. Si c'est ce que vous cherchez, Les Misérables est la pièce qu'il vous faut (plus qu'à aller à Londres). Mais c'est une comédie musicale tout à fait honorable, et "made in France", en prime (Les Misérables aussi, cela dit) (d'accord, j'arrête).

Un dernier avertissement, cependant. Si vous avez des enfants trop sensibles, faites attention. Le Grand, qui passe son temps à regarder des documentaires sur la Seconde Guerre mondiale, s'est trouvé mal parce qu'à un moment donné, l'actrice qui jouait une gamine malade est apparue avec un peu de rouge autour de la bouche. Et là, le grand dadais de quatorze ans est tombé dans les pommes. Si, pour de vrai. Il s'est effondré sur mes genoux, et il ne me répondait plus. Il a perdu connaissance deux minutes à peine, mais ça m'a fait un choc, tout de même. En fait, c'est sans doute l'émotion la plus forte que j'ai ressentie de la soirée...

9 commentaires:

  1. Ahah, tu postes tes articles récapitulatifs à la même heure tardive que moi ^^

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    1. Pour ma part, n' ayant pas la même experience des comedies musicales, je n' ai pas été aussi exigeant. Comme tu dis c' était davantage un spectacle, mais il m'en a mis plein les yeux et plein la tête -en tout cas suffisamment- pour que cela me plaise. J' ai eu cette petite impression de voir un disney chanté en chair et en os, grandeur nature : cela me va ;)

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    2. Bien sûr, tu as raison, je suis difficile parce que j'en ai vu des dizaines ! Et c'est vrai que c'était beau, et que comme toujours, on est impressionné par la performance des acteurs qui se donnent à fond. Les chorégraphies étaient particulièrement soignées. Je ne pense pas qu'on puisse en ressortir déçu, même pas moi !

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  2. Eh ben, ton Grand est super sensible, en effet ! Ça a dû te faire tout drôle de le voir s'effondrer comme ça...

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    1. Heureusement, il n'a pas fallu interrompre le spectacle pour évacuer la grande carcasse. Imaginons la scène :
      Le Pompier : faites place s'il vous plait!qui s'est trouvé mal? Une personne âgée? une femme enceinte? Un jeune enfant?
      Nous : heu non non. C'est le grand jeune homme en parfaite santé. Non, il ne se drogue pas. Et il a mangé il y a une heure. Il a bien dormi.Oui, oui, pour nous aussi c'est un mystère.

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    2. Sur le moment, je n'en menais pas large, mais à posteriori, je suis morte de rire en y repensant ! Comme m'a dit une copine, il vaut mieux qu'il ne fasse pas médecine...

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  3. Le pauvre, aucune intimité, tout sur internet! :D

    J'y avais jamais pensé, comment il fait pour sa passion de la 2nde guerre mondiale?
    Et est-ce qu'il en retire le même plaisir que nous un film d'horreur, à regarder des pages entre deux doigt de sa main plaquée sur son visage.
    Les images des camps de concentration, des exécutions sommaires, ou même la femme de Dresden momifiée sur place par les fumées incendiaire du bombardement (vous voyez la fin de Psychose de Hitchcock, bin c'est ça, sauf que c'est vrai).

    Ca fait du bien de voire quelqu'un qui a un coeur.

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    1. Pour la Seconde Guerre mondiale, il ne s'intéresse pas tellement aux camps de concentration ou au sort des civils, davantage aux questions stratégiques (par exemple le déroulement du débarquement) ou aux itinéraires des principaux acteurs (généraux, présidents, etc.). Je lui reproche parfois de ne pas voir la guerre pour ce qu'elle est, une boucherie... mais je comprends pourquoi il ne veut surtout pas regarder ces images terribles.

      "Aucune intimité", tu exagères : on ne trouve ni son nom ni sa tête ni son adresse, donc même ses copains ne le reconnaîtraient pas s'ils tombaient sur ce blog !

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    2. Tu as raison, ses copains ne peuvent pas savoir, il est sauf.
      Néanmoins tous les amis de sa mère, oui.

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