samedi 1 octobre 2016

Séjour à Londres (2)

Le début ici.

Le troisième jour était un dimanche, et nous avons décidé de l'inaugurer de manière traditionnelle par un véritable English Breakfast, avant de partir d'un pas décidé vers Kenwood House, un très beau manoir devenu musée.


J'habitais non loin de là quand j'étais jeune fille au pair, donc j'y étais déjà allée très souvent, mais cela remonte à loin, et j'y suis retournée avec plaisir : j'avais gardé un souvenir ébloui de la bibliothèque. Mon amie, elle, voulait surtout voir les lieux où a habité Dido Elizabeth Belle, l'une des premières jeunes filles métisses (fille d'une esclave noire et d'un amiral) à avoir été élevée comme une jeune fille de la haute société par Lord Mansfield, son grand-oncle, le propriétaire de Kenwood House vers la fin du XVIIIe siècle.

Avouez que cette pièce fait rêver...
(Photographie © Ficelle)

Dido Belle et sa cousine Elizabeth Murray :
premier tableau à représenter une blanche et une noire sur un pied d'égalité.
Nous avons ensuite traversé le grand parc de Hampstead Heath, vu une fois de plus combien la "skyline" de Londres avait changé ces dernières années, et puis nous avons pris un de ces bus à deux étages qui vous donne toujours l'impression qu'on va écrabouiller tout ce qui se trouve sur le passage, jusqu'au British Museum.

Moi, mon sac à dos et mes cheveux gris. (Photo © Ficelle)

Nous ne l'avons pas visité à fond, car nous n'avions pas le temps ni l'énergie. Nous y sommes restées une heure ou deux, le temps de voir un peu de pierre de Rosette, un peu d'horloges extraordinaires, un peu de jeu d'échec de Lewis, un peu de vases étrusques, un peu de bustes romains... et même quelques sirènes venues manifester contre le partenariat entre le British Museum et BP qui contribue à l'empoisonnement des océans.

Les sirènes, qui chantaient à tue-tête (Je me demande bien
comment elles ont pu franchir le service de sécurité.)


Ensuite, il y a eu encore un passage par une énorme librairie, et puis un thé traditionnel avec les scones et les sandwichs au concombre et tout le tralala, et puis l'église St James, et nous sommes rentrées, avec la certitude d'avoir davantage marché en trois jours qu'au cours des trois derniers mois, mais ravies de notre journée. Le temps de préparer une tartiflette et une tarte aux pommes pour le dîner, et nous nous sommes affalées devant... Belle, le film qui raconte la vie (romancée, bien sûr) de cette fameuse Dido Elizabeth Belle. Un film vraiment charmant, qui ne parle pas seulement du racisme mais de toutes les inégalités (sexe, origine sociale, richesse...), avec de très bons acteurs et une merveilleuse diction garantie 100% british.

Les deux cousines dans le film.


Et tout à coup, le weekend était terminé. Le lendemain, nous avons juste eu le temps de remplir notre valises de fudge, de cheddar, de thé, de biscuits, et même de quelques vêtements, et c'était déjà l'heure de reprendre notre train dans l'autre sens.


Quand j'y repense, en résumé, en plus de la National Gallery et du British Museum, nous avons vu :
- Une pièce tirée d'un roman de Victor Hugo ;
- Une autre pièce tirée d'un roman de Gregory Maguire ;
- Le Museum d'histoire naturelle, sur les traces des héroïnes du roman de Tracy Chevalier ;
- Kenwood House, à cause de Dido Belle, dont l'histoire est racontée dans un livre de Paula Byrne, et à cause de sa magnifique bibliothèque ;
- Le Monument, à cause du prochain livre que je vais traduire et qui parle du Grand Incendie ;
- Deux librairies où nous sommes restées à chaque fois au moins une heure.

On doit sans doute pouvoir en conclure quelque chose, mais quoi ?


Allez, quelques dernières cartes postales :

Une voiture à longs cils.

Mais comment ont-ils fait pour fabriquer ça ?
Et si un client veut acheter le livre tout en haut, comme dans Gaston ?

Une librairie (Hatchards)

Un vélo-bus, où les passagers doivent pédaler pour avancer !
Pas de pollution, pas de bruit, pas d'essence... génial ! A souffler à la RATP.

Une autre librairie (Waterstones Picadilly)



14 commentaires:

  1. Wah, ça me donne vraiment envie d'aller passer quelques jours à Londres ! Et cette histoire de Dido Belle, je connaissais pas du tout, je vais aller voir ça !

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  2. Génial, le vélo-bus !
    Je ne connaissais pas Dido Belle non plus, mais je la trouve en position beaucoup plus égalitaire dans l'image du film que sur le tableau, où elle est un peu en retrait et plus affairée que sa cousine oisive. C'est pour pinailler, parce qu'on voit que ce n'est pas la servante non plus, alors pour le XVIIIe...

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    1. En fait, pour moi, dans le tableau, il y en a une qui dit "Reste ici, tu es ma cousine germaine, tu mérites de figurer sur ce tableau autant que moi", et l'autre qui dit "Comme vous voudrez, mais voyez ma couleur de peau !". Et clairement, il y en a une qui a l'air plus sage, et l'autre plus espiègle ; et une qui est plus oisive, comme tu le dis, et l'autre plus active...
      Franchement, si tu as l'occasion de voir le film, n'hésite pas, il y a une vraie réflexion sur la position des femmes de la haute société à cette époque, et ça parle du tout premier pas vers l'abolition de l'esclavage fait par Lord Mansfield, le grand-oncle de Dido.

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    2. Pour moi, elles posaient toutes les deux sur le banc, puis Dido de nature plus vive s'est impatientée et s'est levée en disant "moi les gars j'ai des trucs à faire, j'me casse", tandis qu'Elizabeth essaie de la retenir "non mais attend, on fait un selfie".
      C'est oisif de bouquiner? ;)
      Reste que la grosse inégalité entre les deux, c'est que Dido est une fille naturelle dont la mère a une origine obscure, tandis qu'Elizabeth à un arbre généalogique aristocratique. A l'époque, ce n'est pas rien.

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    3. Voui, voui, c'est super-oisif de lire, c'est la perdition de la femme ! Elle pourrait au moins avoir un ouvrage de broderie, ho !

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    4. Ah oui! Les femmes qui lisent sont dangereuses...

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  3. Moi aussi je trouve ça incroyable le vélo-bus ! J'ai voulu faire des recherches dessus sur le net mais je n'ai rien trouvé... Ça doit avoir un nom particulier !
    Je suis d'accord avec 4F, pour ma part je ne trouve pas que Dido soit sur le même pied d'égalité que sa cousine, sur le tableau.
    En revanche tu m'as donné envie de voir le film. Surtout que j'adoooore entendre un anglais britannique avec une diction parfaite, c'est un mini-orgasme pour mes oreilles ! *rougit*
    Et toutes ces belles librairies... Le pied, quoi.

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    1. Pour le vélo-bus, j'ai trouvé ça :
      http://www.wedemain.fr/Velomnibus-le-bus-ecolo-dont-vous-etes-le-moteur_a779.html
      Et ça, dans un genre un peu différent :
      http://www.scool-bus.org/
      Celui que nous avons vu devait être celui-là :
      http://www.pedibus.co.uk/

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  4. +1 pour "j'ai envie de voir le film alors que je ne connaissais rien à rien de ce truc juste avant de cliquer sur ton billet".
    En plus, des bons films, instructifs, avec de bons acteurs une bonne diction (et de jolis costumes!!!), c'est pas toujours facile à trouver
    dernière question tout de même : scènes violentes ou pas ? J'y suis très très (trop) sensible, ça me pourrit une soirée en moins de quelques secondes.

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    1. Je n'ai jamais trouvé personne de plus sensible que moi face aux scènes violentes dans des films... J'exclus par principe tout ce qui est déconseillé aux plus de 15 ans, et une bonne partie de ce qui est déconseillé aux plus de 12 ans. Donc n'ait pas la moindre crainte !

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    2. tu n'as jamais trouvé ? Hum, je crois que je peux me mettre sur les rangs...
      Depuis que j'ai lâché l'affaire (= décidé qu'il était vain de me forcer pour finir par passer une soirée sensée être "de détente" dans un état de crispation intenable), la liste des films-que-je-verrai-tout-seul de Monsieur a explosé.

      Mais il n'empêche; si tu y es sensible, et que tu dis qu'il n'y a rien, ça me rassure, je peux y aller tranquille (bicoz perso, il me suffit de penser qu'il va y avoir une scène violente pour que ledit état intenable s'installe. En mon jeune temps, j'ai passé tout "danse avec les loups" à attendre le massacre des indiens, qui n'intervient, en fait, qu'après la fin...)
      bref, merki encore !!

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  5. Il faut vraiment que je gagne au loto ( pour faudrait déjà jouer), afin de m'offrir une telle bibliothèque.
    Je n'ai que les moyens d'offrir du suédois à mes livres.
    Et en plus, ils vont devoir faire quelques mois de sous-sol et de cartons car nous partons dans une maison où nos étagères ne rentreront.
    Merci pour la découverte de Belle, je ne connaissais pas son histoire.
    Merci de ces messages intéressants.

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  6. Hatchards, pas Harrods!
    Lapsus révélateur décidemment.
    Je te promets que la prochaine fois, on se fait une cure de Harrods.

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