mercredi 8 janvier 2014

Dernier sommeil

Les Things jouent ensemble avec des peluches. Miss Thing One couche un renard par terre.
— Oh ! s'étonne Mr Thing Two. Pourquoi il dort ?
— Non, non, le détrompe sa soeur :  il dort pas, il est juste mort.
— Ah, d'accord.

Ouf, tout va bien, alors.

(Un rapport avec leur nouvelle devise, "Plutôt mourir que faire la sieste" ?)

mardi 7 janvier 2014

Rémunération forfaitaire

Bonjour, je vous contacte sur les conseils de ma collègue Machine, que vous connaissez bien [Ah bon ?]. Nous recherchons un traducteur pour un roman graphique de qualité, d'environ 200 pages. La traduction serait à rendre fin février, et je vous propose une rémunération forfaitaire de 1000 euros. Ces conditions vous conviennent-elles ?

Alors,
S'il y a 1000 signes par page : Vous vous fichez de moi ou vous avez oublié un zéro ?
S'il y a 500 signes par page et que c'est une nouvelle adaptation en BD de Fantômette : Peut-on négocier un peu le tarif, siouplé ?
S'il y a 300 signes par page et que ce sont les aventures porno-sado-maso d'un tortionnaire pendant l'ultime guerre mondiale : Ce compte mail a été désactivé, merci de ne plus jamais écrire à cette adresse sous peine de faire exploser le serveur.
S'il y a 100 signes par page, et que la moitié des pages sont occupée uniquement par des dessins : Où dois-je signer ?

(Tous les traducteurs vous le diront : il faut toujours connaître le contexte !)


lundi 6 janvier 2014

Rencontre annuelle

Ce sont des gens que rien ne me destinaient à rencontrer un jour, réunis presque par hasard, mais qui, au fil du temps, sont devenus des véritables amis. Ce weekend, ils étaient cinq invités à dormir chez moi, et quatre de plus pendant les journées et les repas, en comptant les enfants. Pendant deux jours, nous avons bavardé de tout et de rien ; nous avons visité un château déserté par les touristes ; nous avons tiré les rois avec deux fèves fabriquées spécialement pour l'occasion, et deux galettes confectionnées par mes soins, dont une sans produits laitiers qui s'est finalement avérée être la meilleure ; nous avons suivi des conversations croisées et eu un immense fou-rire quand l'une de nous, discutant avec deux personnes à la fois, a semblé dire qu'une femme de ménage n'était pas obligée de couvrir le sol de paillettes après l'avoir lavé ; nous avons forcé une non-initiée à regarder le premier et le dernier épisode de Friends, en un raccourci saisissant ; nous avons laissé les gamins vivre leur vie, piocher dans les assiettes ce qui leur plaisait, mettre le bazar dans toute la maison, sauter la sieste pour les petits, jouer à la DS plusieurs heures de suite pour les grands ; nous nous sommes rappelés qu'une femme pouvait rester glamour, en longue robe noire et bijoux étincelants, même avec un pot de chambre plein à la main ; nous avons chanté Le magicien d'Oz à pleine voix ; nous nous sommes relayés pour gonfler un matelas pneumatique et avons testé plusieurs méthodes différentes ; nous avons fait la queue à la douche ; et surtout, nous avons beaucoup ri.
La seule chose que je me demande, c'est pourquoi Darling manquait d'appétit au point de sauter le repas du samedi soir ET celui du dimanche midi, et pourquoi il est resté vingt-quatre heures au lit, deux étages au-dessus de celui où la fête battait son plein ?

samedi 4 janvier 2014

RER gallo-romain

— Et ça, là-bas, c'est quoi ? me demande une touriste, en me désignant le pont sur lequel passe le RER, un peu plus loin dans ma rue.
— C'est le viaduc du métro de banlieue.
— Oh ! s'extasie-t-elle. Un viaduc ? Comme un aqueduc ? Il date du temps des Romains ?

vendredi 3 janvier 2014

Alors moi, va pleurer !

Un garçon et une fille de trois ans et demi, dans une salle de jeux, au milieu d'une mer de Lego.

LUI, saisissant une sorte de panneau indicateur :
— Moi, ze prends celui-là, paske c'est mon préféré, c'est comme un Pokemon X !
[Gné ? Il faudra que le Grand m'explique...]
ELLE, d'une voix autoritaire :
— Mais alors toi tu me le donnes, d'accord ? Pake il est pour moi.
LUI, geignard :
— Mais non, c'est mon préféré, c'est comme un Pokemon X, regade !
ELLE, d'une voix féroce :
— Oui mais toi tu me le donnes, d'accord ? Pake sinon, moi, va pleurer !
LUI, de plus en plus geignard :
— Non, il est pour moi !
ELLE, d'une voix plus menaçante et hargneuse que jamais :
— Alors moi, va pleurer !
Bref silence, puis encore LUI, des larmes dans la voix :
— Mais alors moi z'en a plus !

D'où j'en conclus qu'il a cédé.

Je les rejoins dans la salle de jeu, et j'interviens. J'ordonne à la gamine de rendre ce Lego (qui ne l'a jamais intéressée jusqu'à présent) à son frère. Elle hurle :
— Alors moi, VA PLEURER !
— Eh bien pleure, ma chérie, pleure. Et quand tu auras fini de pleurer, tu pourras recommencer à jouer.
Elle me regarde comme si elle voulait me tuer, essaie de hurler un bon coup, lance un grand coup de pied dans ma direction (mais d'assez loin, car ce matin elle m'a touchée, et ma main a été plus rapide que mes principes : elle s'est pris une bonne tape sur la jambe en retour). Je l'ignore, rends le Lego à Mr Thing Two, repars.
Une minute plus tard, la gamine arrive, tout sourire :
— Il a donné le Lego à moi, regade !

Jusqu'à présent, elle menaçait de lui taper dessus, et passait à l'acte si nécessaire, sans jamais de représailles en retour (à part quelques cris). Que va-t-il devenir si maintenant, la simple menace qu'elle se mette à pleurer suffit à le faire céder ?

jeudi 2 janvier 2014

La Belle et la Bête et les comédies musicales

Je vous ai récemment parlé de mon amour pour les "grands classiques" Disney, en particulier ceux postérieurs à La Petite Sirène, avec une histoire d'amour qui finit bien (donc pas Pocahontas), des héros humains (donc pas Le Roi Lion) et plein de chansons. Logiquement, donc, La Belle et la Bête fait partie de mes préférés.

 Quand je suis allée visiter Londres pour la première fois, il y a une quinzaine d'années, j'ai découvert qu'un théâtre présentait une version scénique de ce dessin animé. A l'époque, je n'avais jamais vu de comédies musicales ; je ne savais même pas ce que c'était, ou presque, ce qui ne m'empêchait pas, en bonne lectrice de Télérama, d'en penser le plus grand mal. Mais la demi-minute d'extraits que j'ai vue à l'office du tourisme m'a beaucoup plu, et j'ai donc déboursé une somme astronomique pour aller le voir avec l'amie qui m'accompagnait et le copain qui nous hébergeait pendant ces quelques jours.

Coup de foudre.

Pas pour le copain, si sympathique fût-il. Ni pour La Belle et la Bête : j'avais déjà vu le dessin animé au moins trente fois, donc on peut dire que j'étais déjà amoureuse. Mais pour les comédies musicales en général. Moi qui ai toujours beaucoup aimé le théâtre, y compris très classique, voir juste sous mes yeux ces acteurs évoluer dans un décor souvent extraordinaire, chanter en direct, danser parfois, ça a été une révélation. Comment l'expliquer ? C'est comme aller voir votre chanteur préféré sur scène. Sa voix sera peut-être moins bonne que dans le CD, il y aura peut-être même des faux pas ou des fausses notes, et sauf si vous être incroyablement bien placés, vous le verrez nettement moins bien que sur votre écran chez vous, mais il y aura quelque chose, une magie, une présence physique, un lien, un charme que vous n'aurez jamais ressenti. Alors imaginez si, en plus, il ajoute des chansons que vous ne connaissez pas déjà par coeur...

La Belle et la Bête, c'était ça. Tout à coup, les personnages ont pris vie sous mes yeux. C'était une vraie jeune femme qui vivait cette histoire devant moi. Ses chansons, elle les chantait pour de vrai, accompagnée par un vrai orchestre. Et tout ce qui était fastoche dans un dessin animé – les transformations magiques, les chorégraphies, les décors grandioses – devenait une prouesse.
Un coup de foudre, je vous dis.

Depuis, j'ai vu des dizaines d'autres comédies musicales pendant les deux ans et demis passés à Londres. Et j'ai acheté le CD de celle-ci, ma première, pour avoir aussi les nouvelles chansons ajoutées à celles du dessin animé. C'est même ce CD-là que j'ai écouté la nuit de mon premier accouchement, au début, avant que la douleur ne m'empêche de me concentrer sur quoi que ce soit.

Cette longue introduction pour vous dire que l'autre jour, je suis allée avec mes deux sœurs voir la comédie musicale de La Belle et la Bête, enfin arrivée en France, au théâtre Mogador, à Paris. J'étais ravie de partager ça avec elles, et de montrer à la plus jeune (douze ans) ce que c'était qu'une comédie musicale, puisque je lui en avais tant parlé. J'avais juste peur d'être déçue. Ces spectacles exigent des décors très coûteux (ce qui est moins gênant à Londres, où ils peuvent rester des années à l'affiche), des grands théâtres, des acteurs sachant à la fois à chanter et danser (ce qui est bien plus rare en France que dans les pays anglo-saxons), une fosse d'orchestre... Des ingrédients difficiles à réunir, et qui, ajoutés à la quantité incroyable de répétitions qu'exigent les chorégraphies, justifient largement le prix du billet. J'avais peur que le spectacle ait été raccourci, que les acteurs soient moins bons, que les décors soient moins beaux, bref, qu'on perde 50% du charme de l'original...
Je serai franche : il y a un peu de perte, en effet. Mais plutôt 15 à 20%, pas plus. L'introduction est racontée sous forme de livre, comme dans le dessin animé, alors qu'à Londres, c'était déjà en trois dimensions. La scène est un peu moins grande, mais ce n'est pas gênant. Les acteurs sont un peu moins nombreux, mais ils se donnent à fond, même les "figurants" qui méritent tous cinq étoiles pour leur énergie et leur talent. Les chorégraphies sont formidables, impressionnantes, géniales. Les décors sont splendides.
Parmi les acteurs principaux, j'ai été particulièrement enchantée par Belle, vraiment exceptionnelle, et Gaston (exactement le physique de l'emploi, et il a une voix tellement magnifique que quand il a chanté "Aux armes, tous avec moi !", j'étais à deux doigts de prendre une faux et de monter sur scène pour aller tuer la Bête avec lui...). Quant aux chansons, ce sont les mêmes qu'à Londres, et les arrangements, adaptations et dialogues aussi : là-dessus, pas de surprise pour moi, mais un vrai bonus pour ceux qui ne connaissent que le dessin animé.
(A ce sujet : ma soeur craignait que les paroles des chansons aient été changées ; elle m'a dit que ça avait été le cas pour la comédie musicale du Roi Lion. Heureusement, pas cette fois. En revanche, les dialogues ont été retraduits ; ils ressemblent de très près à ceux de la VF du dessin animé, mais avec des petites différences du début à la fin. J'ignore pourquoi. Des questions de droits, sans doute...)

Aucun regret, donc. Au contraire, la joie d'avoir passé un excellent moment, et l'espoir que ce ne sera pas le dernier, et que d'autres comédies musicales ayant fait un tabac outre-Manche ou outre-Atlantique débarqueront peu à peu chez nous. Certes, j'aurais un prétexte de moins pour aller à Londres de temps en temps, mais ce sera moins loin !


mercredi 1 janvier 2014

Réveillon en famille

Ça a failli être un réveillon comme celui de l'année dernière, ou de l'année d'avant. Mauvaise humeur générale après une journée enfermés tous ensemble, dîner à base de soupe et de pain sec, deux heures de boulot sur mon ordinateur, et au lit à 11h30 au risque d'être éveillés par les cris et les pétards des gens qui s'amusent, eux.

On n'en est vraiment pas passé loin. Mais après la sieste, à défaut de pouvoir sortir, nous avons construit une superbe maison en Lego, tous ensemble dans la salle de jeux. Pour le dîner, à défaut de mettre les petits plats dans les grands, nous avons inauguré mon "multi-crèpes party" reçu à Noël, et avons avalé plein de crêpes miniatures au jambon ou au fromage, pour la plus grande joie des enfants. Après le dîner, à défaut de rester debout jusqu'à minuit, les petits ont longtemps dansé avec nous sur des chansons de ABBA, et nous avons tous beaucoup ri. Et après avoir couchés les gamins, à défaut de faire la fête, j'ai laissé tomber ma traduction et nous avons regardé une comédie romantique qui s'est terminée pile à 11h59, ce qui nous a laissé le temps de nous souhaiter mutuellement une bonne année.

On est d'accord, ça manque de champagne et de flonflons – même si, franchement, je n'aime pas le champagne et ne tiens pas vraiment au flonflons. Surtout, ça manque un peu de lien social, d'amis avec qui accueillir cette nouvelle année. Mais par rapport à nos réveillons habituels, c'était beaucoup, beaucoup plus joyeux.

(En plus, ce matin, les enfants nous ont fait la grâce de nous laisser dormir jusqu'à huit heures ; et il restait des crêpes pour le petit-déjeuner ; et j'ai inauguré l'année en allant courir une petite heure, ce qui m'a épuisée mais ravie.)

Allez, l'année prochaine on sort les confettis et le champomy.

PS : Bonne année à tous ! Que 2014 vous apporte l'occasion de réaliser des projets qui vous tiennent à cœur, et le courage de les mener à bien ; de l'amour et de l'amitié par wagons ; des grands bonheurs, des petites joies, et des plaisirs par milliers.