lundi 8 décembre 2014

Fête des Lumières

Escapade à Lyon, chez une amie, pour la fête des Lumières. Depuis le temps que je me promettais de venir... Deux jours sans enfants, sans boulot (les relectures d'épreuves, ça ne compte pas, hein ?), sans ordinateur, sans lessives et sans horaires. Une petite pause, le temps d'emmagasiner quelques belles images et quelques fous rires, et puis on recommence.




dimanche 7 décembre 2014

Le Grand a grandi

Il faut vraiment, vraiment que j'achète des nouveaux t-shirts à ce garçon.


samedi 6 décembre 2014

Les six chaussettes de Saint-Nicolas

Nous avions beau en parler depuis une semaine, hier soir, à l'heure d'aller se coucher, ni enfants ni parents ne se sont souvenus de laisser un verre de lait pour Saint-Nicolas et une carotte pour son âne – et dire que j'en avais gardée une exprès.

Malgré tout, miraculeusement, Saint-Nicolas n'a pas oublié de faire un crochet par Paris au milieu de sa tournée des pays germaniques (et assimilés) afin de nous apporter plein de bonnes choses. Je dis bien miraculeusement, car ça ne lui est revenu à l'esprit que vers minuit et quelques, alors qu'il venait de fermer les volets et s'apprêtait à aller se coucher après s'être usé les yeux sur un écran d'ordinateur toute la soirée. Un peu étourdi, parfois, le Saint.

Tout le monde a été bien gâté, même Darling qui, peu friand de sucreries, a eu la surprise de trouver une bouteille de bière dans une chaussette à son nom (même sans savoir lire, les trois petits ont tout de suite compris à qui était elle était destinée, ce matin). Et depuis, le Grand dévore du pain d'épices, Miss Thing One dévore du chocolat, et le Filou et Mr Thing Two dévorent tout ce qui leur tombe sous la main, du moment que c'est sucré.

Voilà, ça, c'est fait, tout comme les calendriers de l'avent, les décorations, et la crèche. Prochaines étapes : les lettres au Père Noël, le sapin, le réveillon du 24, le déjeuner du 25, le nouvel an, la galette des rois, et éventuellement la Befana. J'ai eu beau scruter mon arbre généalogique sous tous les angles, je n'ai trouvé aucun ancêtre suédois à prendre pour prétexte pour fêter Sainte Lucie. Mais en fin de compte, je ne le regrette pas tant que ça...

vendredi 5 décembre 2014

Couvercle retourne-omelette

Parmi les ustensiles absolument indispensables qui occupent ma cuisine, il y a un couvercle retourne-omelette.
Vous vous moquez ? Vous avez tort.

Les omelettes à tout et n'importe quoi, c'est un excellent moyen d'écouler les restes, en y ajoutant simplement des œufs, du fromage, et un peu de lait. Et ce qu'il y a de mieux, c'est que même si les gamins ont détesté cette poêlée de légumes accompagnée de riz basmati, par exemple, lorsque ce qu'ils ont dédaigné est transformé en omelette, ils n'y voient que du feu, dévorent leur part, et en redemandent, même le Filou, toujours si pénible au moment des repas !

Le problème, c'est que retourner une grosse omelette bien épaisse de 30 cm de large n'est pas facile. Avant, je faisais glisser l'omelette dans une grande assiette, puis je posais la poêle par-dessus, puis je saisissais le tout avec de grosses maniques, puis je faisais pivoter l'ensemble en priant pour que l'assiette ne glisse pas, et en m'éclaboussant d'huile bouillante au passage.

Jusqu'au jour où, donc, j'ai acheté cette "tapa voltea-tortilla" tout droit venue du pays des omelettes aux pommes de terre. En réalité, ce n'est qu'un couvercle tout simple, mais parfaitement lisse (à l'exception de la petite vis qui tient la poignée) et sans trous. Pas plus cher qu'un couvercle quelconque, d'ailleurs, et vous pouvez aussi l'utiliser sur une casserole pour faire bouillir de l'eau, il ne se vexera pas. Un achat pas ruineux, et bien utile, donc.

Je dois cependant avouer que ce soir, pour la première fois, mon couvercle m'a fait défaut. Ou peut-être est-ce moi qui ai voulu aller trop vite ? Toujours est-il que cinq minutes avant de passer à table, au moment de retourner une énorme omelette au riz et légumes, j'ai raté mon coup, et j'ai fichu la moitié de mon omelette par terre.

Ce que j'ai fait ?
A votre avis ?

Franchement, qu'auriez-vous fait, vous ? Vous auriez partagé une demi-omelette entre six affamés ? Vous vous seriez lancé dans la confection d'un autre repas à 19h30 ?

De toute façon, ensuite, l'omelette a passé encore quelques minutes sur le feu, dans l'huile bouillante ; il n'y a pas beaucoup de microbes qui peuvent survivre à ce traitement, pas vrai ? Et trois grains de poussière frits n'ont jamais tué personne..

mercredi 3 décembre 2014

Le vélo, le chauffard, le loisir et le Bon Coin

Sur le site Le Bon Coin, les caravanes et les bateaux sont rangés dans la catégorie "véhicules", comme les voitures et les motos, mais les vélos sont rangés dans la catégorie "loisirs".

Ce qui me rappelle qu'il y a deux ou trois semaines, un dimanche soir, avec mon triporteur vide, dans une toute petite rue en zone 30 semi-piétonne, je me suis fait klaxonner par un goujat qui estimait que j'aurais dû m'arrêter et grimper sur le trottoir pour le laisser passer, puisqu'il n'avait pas la place de me doubler. Ce que j'ai fait, d'ailleurs, parce que c'est horrible d'être talonnée par une tonne de métal dirigée par un type énervé, potentiellement aussi meurtrière que n'importe quel flingue. Quand il est passé devant moi, cependant, je l'ai copieusement injurié – autrement dit, je lui ai lancé un "Non mais ça va pas ?" du plus bel effet (admirez mon courage et mon vocabulaire). Sur quoi il a pilé net et m'a hurlé par la portière : "Ta gueule, espèce de salope, va te promener à la campagne, je n'ai pas le temps de me traîner derrière une connasse qui fait du vélo !"
Après quoi, il a redémarré et a filé à toute allure, pour aller rejoindre les grands boulevards à cent mètres de là, probablement très fier d'avoir gagné au moins cinq secondes.

Alors, bien entendu, on pourrait épiloguer sur la violence du langage utilisé ; ou sur l'ironie qui consiste à s'arrêter pour expliquer qu'on est pressé ; ou sur la stratégie qui consiste à remprunter une zone 30 pour aller plus vite que sur les grands axes (assez peu embouteillés le dimanche soir, mais comprenant quelques feux rouges). Mais laissons cela pour un autre jour. Car en fait, ce qui m'a le plus frappé, une fois mon rythme cardiaque (fortement ébranlé, d'abord par le coup de klaxon inattendu, ensuite par les insultes) redevenu normal, c'est cette idée selon laquelle je me promenais. Pour ce charmant monsieur, je "faisais du vélo". Un dimanche soir, en pleine nuit, sous une petite bruine glaciale, dans une banlieue sans intérêt, seule sur un triporteur de 56 kilos, je n'allais pas quelque part dans un but précis, non : je flânais, très certainement. Parce que le vélo, aux yeux de bien des gens, c'est un loisir, pas un moyen de transport, et encore moins un véhicule permettant d'aller chercher un meuble à huit kilomètres de chez soi. Juste un loisir – ce que confirme Le Bon Coin.
Tous les cyclistes à qui des chauffards ont déjà lancé "dégage, moi je travaille" alors qu'ils roulaient en ville un jour de semaine à 9h du matin avec attaché-case sur le porte-bagage apprécieront.

mardi 2 décembre 2014

Paroles d'auteurs, Salon de Montreuil 2014

Allez, quelques derniers extraits du salon, et après on passe à autre chose, avant que ça fasse trop "réchauffé" :

— Monsieur, pourquoi vous écrivez des livres ? demande un jeune ado.
— Et toi, pourquoi est-ce que tu as un chapeau en carton sur la tête ?
(Je suppose que l'auteur voulait dire par là "parce que j'en ai envie", mais l'ado a eu envie de rentrer sous terre.)

— Est-ce que votre livre est disponible en e-book ? demande un technophile.
— Pas encore, je crois. Mais c'est assez facile de le pirater.
(L'éditrice était dans la salle. Je ne vous raconte pas sa tête.)

— Tu dois en avoir marre de signer des dédicaces à la chaîne,  dis-je à l'auteur que j'accompagne, compatissante. Même si ça doit faire plaisir de voir tout ce monde qui t'admire...
— Oui, et surtout, je me dis qu'à chaque livre que je signe, c'est un euro de plus sur mon compte en banque.
(Je me suis abstenue de traduire ça aux fans qui l'attendaient depuis des heures.)

— Aux débuts de l'internet, j'étais un vrai hacker, se vante un auteur. J'avais même réussi à créer une carte bleue virtuelle, et je me suis amusé à commander vingt exemplaires d'un bouquin. Ce n'est que quand les bouquins sont arrivés chez moi que j'ai mesuré l'erreur que j'avais commise.
— Vous avez dû être horrifié d'avoir commis un vol ! appuie le professeur qui accompagne la classe.
— Non, je me suis dit que j'aurais mieux fait de commander vingt livres différents, plutôt que vingt fois le même !
(Morale de l'histoire : cet auteur n'a pas de morale.)

— Combien de temps mettez-vous pour écrire un roman ? demande un jeune lecteur.
— A ton avis, combien de temps faut-il ?
— Six mois ? Un an ?
— C'est ce qu'on dit, en effet. Moi, les miens, je les écris en trois ou quatre semaines...
(Ah, d'accord, je comprends mieux.)

Je termine sur ces quelques mots prononcés non pas par un auteur, mais par un haut-parleur, à 8h59, juste avant l'ouverture, pendant que sur tous les stands, les éditeurs, libraires et organisateurs s'affairaient pour que tout soit prêt à temps :
— Mesdames et Messieurs, il est bientôt neuf heures. Le salon va ouvrir ses portes. Bon courage...
(Rassurant, non ?)

lundi 1 décembre 2014

La digne conclusion d'une journée bien remplie

Après s'être levée aux aurores, et habillée élégamment (enfin, avec des vêtements moins moches et troués que d'habitude, quoi), et avoir accompagné le Filou chez l'ass-mat une heure plus tôt que d'habitude, afin d'arriver au salon du livre jeunesse juste avant l'ouverture ;
Après avoir passé la matinée à parler dans une langue avec un auteur, et avoir joué l'interprète lors de deux rencontres, un rendez-vous avec une éditrice, et une séance de dédicaces ;
Après avoir déjeuné sur le pouce avec cet auteur très bavard, cherché un taxi, accompagné l'auteur jusqu'à la gare ;
Après avoir accueilli quelques minutes plus tard un autre auteur parlant une autre langue, et l'avoir accompagné aussitôt dans une autre gare que celle par laquelle il était arrivé ;
Après être allé avec lui en province, à une heure et demie de Paris, dans une librairie où il était attendu depuis des heures par des fans hystériques ;
Après avoir écrit en lettres capitales des centaines de prénoms, avoir offert des centaines d'autocollants, avoir eu le plus grand mal à trouver le temps de passer aux toilettes, et avoir renoncé à réclamer un goûter ;
Après avoir attrapé un train deux minutes avant son départ, et avoir espéré rentrer suffisamment tôt pour pouvoir dîner avec un ami de passage à Paris ;
Après avoir subi une panne de train en rase campagne, avoir attendu deux heures, avoir dû descendre du train dans une gare où il n'y a jamais dû y avoir plus de trois voyageurs à la fois (les jours d'affluence), dans le vent glacial ;
Après être monté dans un autre train, et avoir passé le reste du voyage assise par terre, étant donné que ce train-là était déjà plein de voyageurs ;
Après avoir négocié avec l'éditeur ayant invité cet auteur pour pouvoir se faire rembourser un taxi vu l'heure tardive, avoir cherché un taxi pendant un quart d'heure, et avoir finalement dû se résigner à prendre le RER ;
Après une journée pareille, donc, quand on a l'impression d'être parti depuis 48 heures, qu'on a jonglé avec trois langues, qu'on a sauté deux repas (oui, le goûter, c'est un repas), qu'on a passé cinq heures dans un train, qu'on a le crâne prêt à exploser, qu'on arrive chez soi à 23h40, que n'a-t-on pas forcément envie de découvrir ?

Réponse : que Darling, qui est exceptionnellement allé se coucher de bonne heure (ce qui lui arrive quatre fois par an), a certes caché dans le jardin les clefs (prêtées le matin même à une autre invitée qui quittait la maison), comme convenu, afin que l'on puisse pénétrer dans la maison, mais qu'il a omis de laisser le portail ouvert.

C'est ainsi qu'à minuit moins le quart, j'ai manqué de déchirer mon seul pantalon "de dame" en escaladant la grille du jardin hérissée de piques pointues. Une veine qu'aucun voisin n'ait regardé par la fenêtre à ce moment-là.

Et dire qu'il y a tant de journées où je me plains qu'il ne se passe rien...