dimanche 30 novembre 2014

Calendriers de l'avent

— Tu ne vas pas avancer ta traduction, ce soir ? On regarde un film, alors ? me propose Darling, plein d'espoir.
— Ben non... Demain, c'est le 1er décembre, tu sais...
— Et alors ?

Et alors, nous avions du travail.


Quatre calendriers de l'avent en bois à remplir, avec exactement la même chose chaque jour pour chacun des gamins, pour éviter tout drame du genre "Oh mon dieu, mon frère a un bonbon au citron alors que le mien est à l'orange, il faut que je mette le monde entier, ou du moins tous les habitants du quartier n'ayant pas fait insonoriser leurs murs, au courant de ce scandale".

Ensuite, j'ai eu des velléités de fabriquer chacune des 24 pièces du calendrier de l'avent Lego, pour éviter les conflits, mais devant l'ampleur de la tâche, j'ai renoncé, et je me suis contentée d'ouvrir les sachets.



A ce stade, le plus dur était fait : il ne restait plus qu'à trouver une place dans le salon pour ces cinq calendriers-là, et aussi pour : un calendrier classique, en carton avec chocolats, envoyé par ma belle-mère ; un calendrier-cahier avec 24 dessins à colorier ; un calendrier-album avec un mini-livre à raconter chaque jour, et une bougie-calendrier à brûler petit à petit.

Ah, et aussi mon calendrier à moi, bien sûr, rempli par le Grand de chocolats Quality Street que je me suis acheté toute seule comme une grande. Noël, ce n'est pas que pour les mioches, pas vrai ?

(Quand je pense qu'un ami de passage était tout désolé d'avoir oublié de m'apporter le calendrier de l'avent Kinder qu'il avait acheté exprès pour nous, j'ai presque envie de rire...)

samedi 29 novembre 2014

Dédicaces en série

"Bonjour, tu as des livres à faire signer ? Oui, c'est lui l'auteur, mais il ne parle pas français, je suis son interprète. Quel est ton nom ? Tu peux l'épeler ? Tu as lu beaucoup de ses romans ? Quel est ton préféré ? Tu veux un autocollant ? Bonne lecture !"


Environ deux cent fois. Rien que pour cet après-midi. Autant ce matin. Et autant hier.

L'avantage, c'est que maintenant, je peux faire des statistiques très détaillées sur les prénoms les plus portés par les bons lecteurs entre 11 et 17 ans.

(Une chose est sûre, c'est que cette année, je ne me suis pas ennuyée au Salon de Montreuil. Dès que je toucherai à nouveau terre, je vous en donnerai quelques extraits.)

vendredi 28 novembre 2014

Angoisse au jardin

Ce matin, un monsieur qui me donne parfois un petit coup de main avec les travaux de jardinage vient arracher un buisson mal placé. Je l'accompagne dans le jardin derrière la maison, et une fois là, je m'arrête net, horrifiée, en découvrant mon beau figuier complètement déplumé, alors qu'il était parfaitement bien portant hier encore. Je glapis :
— Oh la la, qu'est-ce qui est arrivé à mon figuier pour qu'il perde toutes ses feuilles comme ça ? Il y a eu une tempête ? Un gamin a essayé de grimper dessus ? Il est malade ? C'est grave, vous croyez ? Qu'est-ce qui a bien pu se passer ?
Le monsieur me regarde, un peu étonné :
— Ben, heu... C'est l'automne...

jeudi 27 novembre 2014

Vélo fleuri

"Quand j'ai vu ça, j'ai tout de suite pensé à toi", m'a dit cette amie, qui a vaillamment trimbalé son cadeau dans le métro et le RER à l'heure de pointe, preuve suprême de dévouement s'il en est.

Ah bon, pourquoi ?



"Il me semble que tu n'es pas trop intolérante au kitch", a-t-elle ensuite ajouté (décidément, elle me connaît bien).


Plus qu'à essayer de se rappeler d'arroser les plantes de temps en temps...

("Vélo, pas ma'che !" a protesté le Filou, déçu, en constatant que les roues étaient fixes.)

mardi 25 novembre 2014

Les yeux ouverts

— Maman, il fait trop noir dans ma chambre ! se plaint Mr Thing Two.
— Mais non, tu vas t'habituer à l'obscurité. Et tu as une veilleuse.
— Mais je ne vois pas le dessin du tableau !
— Moi, je le vois déjà assez bien. De toute façon, tu n'as pas besoin de tout voir en détail, puisque tu vas dormir.
— Mais moi, je dors les yeux ouvert, toujours toujours !
— Allons bon. Tu es sûr ?
— Ah oui, très sûr !
— Pourtant, quand je sors le soir, et que je reviens tard alors que tu es déjà couché, et que je viens te faire un bisou dans ton lit, je te garantis que tu as toujours les yeux fermés...
Il se tait, un poil décontenancé, puis :
— C'est juste parce que je les ferme très vite quand tu entres, comme ça tu crois que je dors !


(C'est curieux, non, cette tendance qu'ont certaines personnes à vous jurer qu'elles ne dorment jamais, comme si c'était une activité un peu honteuse ? Ma grand-mère en faisait partie. Chaque soir, agenouillée sur ses mots croisés, elle piquait du nez vers son magasine, ses lunettes tombaient sur la table, son stylo roulait à terre, et elle se mettait à ronfler effroyablement – franchement, elle aurait fait concurrence à une motocyclette. Mais quand je la secouais pour lui proposer d'aller au lit et qu'elle réussissait enfin à sortir de son assoupissement, ce qui lui prenait parfois plusieurs minutes, elle se redressait toujours brusquement et me soutenait qu'elle n'avait pas fermé les yeux un seul instant...)

(Sur ce, je vais me coucher – et vous pouvez me croire, mes yeux à moi vont se fermer bien vite !)

lundi 24 novembre 2014

Premiers ateliers d'écriture

Quatre groupes. Les montagnes russes. Un groupe bien réveillé ; un groupe très dissipé ; un groupe intéressé ; un groupe assez déprimé. Nous avons commencé par quelque chose de facile : avec les plus jeunes, des liste de choses à ne pas faire, avec exemples, à classer par ordre d'importance (pas évident, mais tout le monde s'est mis d'accord sur le fait que tuer quelqu'un, ce n'était pas super sympa) (voilà qui devrait rassurer Darling), et avec les grands, des listes de petits bonheurs et moments de plaisir (curieusement, aucun n'a osé dire "écrire sur les murs" ou "faire l'école buissonnière").
J'en reviens avec une grosse migraine, quelques jolies phrases, le vague sentiment d'être une imposteuse (j'ai ressenti la même chose quand j'ai traduit mon premier roman, ou quand j'ai fait l'interprète pour la première fois, donc je me dis que ça va passer), une admiration sans borne pour ceux et celles qui ont volontairement décidé de travailler avec ces enfants parfois difficiles, et la promesse de retourner là-bas en janvier. Parce que tout de même, entendre ce gamin rigolard expliquer qu'il ne faut pas faire pipi sur le lit d'un camarade (heu ?), ou cet autre ultra-timide chuchoter que ce qui lui fait vraiment plaisir, c'est d'aller cueillir des champignons dans la forêt en famille, ou cette grande bavarde avouer que son moment préféré de la journée, c'est quand elle lit un roman avant de s'endormir, cela valait le déplacement...

dimanche 23 novembre 2014

Chien pas méchant mais presque


(Désolée, je fais court, je suis rentrée dans ma semaine de vie sociale intense...)