lundi 29 février 2016

Vent frais, vent du matin...

J'avais déjà vu des poubelles renversées, des branches arrachées, des meubles en plastique qui traversaient la route tout seuls. J'avais déjà dû tenir mes gamins pour qu'ils ne se fassent pas renverser par une rafale. Mais c'est la première fois de ma vie que je me retrouve par terre moi-même.

Aujourd'hui, j'ai compris pour la première fois le sens de l'expression "un vent à décorner les bœufs". Nous avons visité un château en ruine en devant nous agripper aux garde-fous. Miss Thing One, que j'ai lâchée une fraction de seconde, à parcouru vingt mètres sans réussir à s'arrêter, poussée par le vent. Le Filou est tombé plusieurs fois, dont une avec moi, donc. Nous avons renoncé à monter en haut du donjon : j'avais peur que même les barrières ne suffisent pas. La pluie la plus torrentielle ne m'aurait pas davantage donné l'impression de lutter contre les éléments.

Aujourd'hui, j'ai fait la connaissance du Mistral.

samedi 27 février 2016

Amours virtuelles

Le voyage en train s'est bien passé : miraculeusement, aucun gamin n'a été malade, je n'ai fait que six aller-retour aux toilettes, et les autres voyageurs ne nous ont pas chassés à coups de pied. Nous nous sommes reposés chez ma mère cet après-midi, mais étrangement, ma soeur n'est pas sortie de sa chambre, même pas pour dîner ni pour regarder un film. Je demande à ma mère :
- Mais qu'est-ce qu'elle a ? A part 14 ans, je veux dire ?
- Oh, des problèmes de coeur.
- Elle s'est fait larguer ?
- Non, au contraire. Elle n'arrive pas à choisir entre son ex, qui voudrait de nouveau sortir avec elle, et son petit copain actuel.
- Ah ! Bof, y a pas de quoi se mettre dans des états pareils.
- D'autant plus qu'elle ne les connaît ni l'un ni l'autre.
- Pardon ?
- Ce sont des camarades de classe d'une amie à elle qui habitent à 100 km d'ici. Ils sont "sortis ensemble" via skype.
- ...

(Je me sens vieille)
(Cela dit, je comprends que ça ne facilite pas le choix)
(Voyons le bon côté des choses : quelle que soit sa décision, elle ne risque pas de se prendre une baffe du perdant...)

vendredi 26 février 2016

Grévin, balade, anniversaire, et départ (dans l'ordre)

Et à part ça, me direz-vous, quoi de neuf ?


Eh bien, d'abord, une petite visite au musée Grévin, parce que j'ai découvert que c'était gratuit jusqu'à 6 ans et demi-tarif jusqu'à 14 ans, donc en attendant six mois de plus ça nous aurait coûté le triple. Bien entendu, les gamins n'ont pas reconnu grand-monde, et moi non plus ("Euh, ça, euh, c'est une dame qui s'appelle Jennifer Lopez, d'après l'étiquette. Euh, c'est une chanteuse, je crois. Ou pas ? Et ça, regardez, c'est un footballer, ça se voit, il a un ballon de foot devant lui. Son nom ? Attendez, je regarde. Ibra... Ibrahi... Oulà, c'est un nom compliqué, dites donc..."). Mais je me suis nettement plus amusée devant les personnages de l'histoire de France ou de la littérature. Y avait même Idéfix.


"Il est pas beau, lui", a commenté Mr Thing Two.
Un tableau en 3D, j'adore...

Une jolie ballade dans Paris, aussi, avec la découverte de quelques passages couverts charmants, et de la nouvelle aire de jeu des Halles. Celle pour les 2-6 ans. Le Grand n'a jamais voulu aller tout seul dans l'aire réservée aux 7-14 ans. Il a préféré faire le fou avec les petits.
(— Mon Grand, descend de là, c'est écrit "réservé aux enfants de 4 à 7 ans", tu vas tout faire s'écrouler !
— Mais maman, il y a écrit "Peut porter jusqu'à dix enfants à la fois", je ne pèse pas plus que dix enfants de sept ans, tout de même, si ?)

Vous croyez qu'ils l'ont vu, le passage couvert ?

Un anniversaire, aussi, avec un chouette brunch.

Qui a dit que je ne savais pas dessiner ?

Et puis aujourd'hui, Oma, la mère de Darling, est repartie. Nous l'avons tous accompagnés jusqu'à la gare, et avons réussi à la faire monter dans le train après au moins trois tournées de bisous, sous l'oeil hilare de deux cheminots qui renseignaient les voyageurs et draguaient éhontément les voyageuses.
("Allez, go, Oma, go, puisqu'on te le dit ! Ah la la, ça n'a pas l'air facile, hein madame ? Votre belle-mère, c'est ça ? Vous voulez qu'on la perde ? Dites-nous où elle descend, on va lui indiquer la mauvaise gare...")  (Proposition certifiée 100% authentique)


Et demain matin, on reprend le train (sans Darling) vers le sud. Au programme, des balades et encore des balades. Je vous raconterai ça à l'occasion...

jeudi 25 février 2016

Hernie soit qui mal y pense

— Ça ne va pas ? je demande à Oma, ma belle-mère, en la voyant descendre ce matin une main plaquée sur le ventre.
— Non, j'ai une hernie. Tu veux toucher ?
— Heu... Non, merci, sans façon...

(Non mais franchement, moi j'ai mes règles, quelqu'un veut voir ?)

mardi 23 février 2016

Le Bourgeois Gentilhomme au Théâtre Michel

"Promis, juré, le théâtre Michel, on y retournera", avais-je dit juste après Noël, au sortir d'une représentation de L'avare.

Promesse tenue : nous y sommes retournés aujourd'hui, le Grand et moi, pour voir Le bourgeois Gentilhomme. Même troupe (Le Grenier de Babouchka), même metteur en scène (Jean-Philippe Daguerre), même théâtre, même auteur, même genre, même acteur principal (Didier Lafaye) : ça ne pouvait pas être mauvais.

En effet, ça ne l'était pas. Une fois de plus, j'ai beaucoup ri, et le Grand aussi. Une fois de plus, j'ai été saisie d'admiration devant la mise en scène qui réussit le tour de force d'être à la fois très classique (l'une des cibles est clairement les ados qui voient ces pièces pour la première fois) et moderne (joyeuse, vive, bondissante, avec quelques clins d’œil, et juste les micro-coupures nécessaire pour ne pas ennuyer le spectateur du XXIe siècle). Une fois de plus, j'ai applaudi les acteurs à la gaité et l'énergie communicatives. Et si le décor était on ne peut plus basique, les costumes, eux, étaient resplendissants.


 Bref, une chouette sortie en famille, pas trop chère, et qui enchantera tout le monde. Je recommande, et je confirme encore une fois que j'y retournerai !

dimanche 21 février 2016

Une matinée à Montmartre

Hier, journée pyjama pour les enfants. Pas deux jours de suite, c'est la règle, sinon le huit-clos devient insupportable et tout le monde a envie de tuer tout le monde. Qu'est-ce qu'on fait dimanche, alors ?
En lisant un album qui se passe à Paris, hier soir, j'ai la réponse : on va faire un tour à Montmartre ! Parmi les monuments les plus célèbres de Paris, le Sacré-Cœur est le seul que les petits ne connaissent pas.
— Sauf s'il pleut, sinon il faudra trouver autre chose, ai-je dit.
— Un parapluie ? a suggéré en toute innocence Mr Thing Two.

Heureusement, ce matin, au réveil, il ne pleuvait pas.
— On va à ton Martre, alors ? a demandé le Filou, tout content.
(Il m'a fallu quelques secondes pour comprendre que ce n'était pas une erreur de prononciation)

Petit-déjeuner. Je ne propose même pas à Darling (qui a travaillé hier et dont c'est le premier jour de vacances) de venir faire du tourisme avec nous. Je sais qu'il accepterait, mais qu'il n'en a pas la moindre envie. Vers 8h45, j'entre à pas de loup dans la chambre du Grand qui roupille encore, et je chuchote :
— Tu veux venir à Montmartre avec nous ?
— Grrrmmbllpfffzzzzzzz...
J'ai pris ça pour un non.

Je suis donc partie seule avec les trois moins-de-six-ans. C'est la première fois que je me lance dans une grande sortie (avec RER en prime) seule avec eux. J'ai eu de la chance, tout s'est très bien passé. Nous avons pris le funiculaire, ce qui est déjà amusant en soi. Nous avons admiré les toits de Paris, et reconnu deux ou trois monuments. Nous sommes entrés dans le Sacré-Cœur, et nous avons admiré les mosaïques, les vitraux, et la jolie maquette (avec même un triporteur au premier plan).


En sortant, j'ai remarqué qu'il n'y avait aucune queue pour monter sur le dôme, alors qu'à chaque fois que j'essaie de monter sur les clochers de Notre-Dame, je renonce à cause de la file d'attente. J'ai donc pris un autre risque, et j'ai bien fait : les enfants ont monté les 300 marches sans se plaindre et les ont descendues sans se casser la figure (ou presque : j'ai rattrapé au vol le Filou qui était parti la tête la première, mais comme j'avais eu l'intelligence de me mettre devant lui, j'ai arrêté la chute alors que son crâne était encore à environ 5cm du sol). Et en plus des escaliers en colimaçons rigolos et des gargouilles, et malgré le ciel gris, la vue d'en haut était magnifique, bien sûr.


Enfin, nous avons fait un petit tour par la place du Tertre, pour constater que c'était "comme dans Caroline" (celle de Pierre Probst), et qu'il y avait bel et bien des peintres partout.

Et puis nous sommes rentrés, affamés et fatigués (le Filou a failli s'endormir dans le métro, et les bâillements sonores de Mr Thing Two ont contaminé la moitié de la rame), mais très contents de notre sortie. Personnellement, je suis vraiment enchantée de me dire qu'à partir de maintenant, je ne serai plus contrainte de rester enfermée à la maison OU de me cantonner au parc le plus proche OU d'enrôler de force le Grand à chaque fois que je n'aurai pas d'adulte sous la main pour participer à nos sorties. De chouettes perspectives s'ouvrent devant nous !





vendredi 19 février 2016

Retour et dernières cartes postales enneignées

Et voilà, je suis rentrée aujourd'hui de ces quelques jours pendant lesquels nos familles respectives ont joué à "on a échangé nos mamans". Pendant quatre jours (sans compter le voyage), j'ai skié et vécu avec ma demi-sœur de 14 ans, tandis que ma mère, installée chez moi, gérait mes mômes. Et miraculeusement, tout s'est bien passé. Ma sœur n'a pas trop fait l'ado (téléphone vissé à l'oreille mis à part), n'a pas beaucoup râlé, s'est couché à des heures raisonnables sous ma supervision, et j'ai même réussi à lui faire faire ses devoirs de maths ; à l'autre bout de la France, mes gamins étaient plutôt sages, se lavaient les dents sans trop faire d'histoire, et criaient moins que d'habitude. Un miracle, je vous dit. Et en prime, j'ai eu des vacances sur lesquelles je n'osais plus compter. Parfois, la vie vous fait un cadeau inattendu...

Allez, quelques dernières cartes postales, pour le plaisir des yeux ?
(Vous pouvez cliquer sur les images pour les voir en grand)

Les arbres couverts de neige givrée : de la dentelle éphémère.

La neige fraîchement damée. Un seul skieur était passé par là avant moi.

Au bout de la piste, une mer de nuages...

"Oh, regarde ! a dit un gamin sur le télsiège. Quelqu'un a fait un smiley !"
(je me suis sentie vieille)