mardi 30 janvier 2018

Accueil de réfugiés

Je fais un tour sur Facebook. Ça ne m'arrive pas souvent, mais il est arrivé que j'y trouve des infos intéressantes, concernant le monde de l'édition ou la vie locale. Et justement, il y a un message posté il y a quelques jours par ma municipalité :
Tout est prêt pour accueillir des réfugiés au gymnase Machintruc. Lits, repas, kits sanitaires, etc. Le maire est venu en personne vérifier les préparatifs.
Texte accompagné d'une photo de notre maire compassé, qui pose en effet devant lits de camps et des piles de nourriture.
J'en suis restée baba. Je n'en croyais pas mes yeux. Non, sérieusement, ma petite banlieue bourgeoise ultra-conservatrice va accueillir des réfugiés ? On parle bien de cette équipe municipale qui a fait un scandale et lancé une pétition il y a quelques années parce qu'un affreux parking désaffecté, dans une zone limitrophe de la commune, allait être transformé en aire verdoyante pour accueillir occasionnellement les gens du voyage ?

Il m'a fallu quelques secondes pour comprendre que les réfugiés dont il était question n'étaient pas des étranges ayant l'idée saugrenue de fuir la guerre, les tortures ou la misère, mais des gens bien de chez nous qui ont vu entrer quelques centimètres d'eau au rez-de-chaussée de leur villa très chic; à cause de la crue...

(Vérification faite, personne n'a profité de l'hébergement d'urgence mis en place à grand tapage par le maire. Oh surprise, les habitants du quartier ont tous des amis ou de la famille pouvant les loger si nécessaire, ou les moyens d'aller à l'hôtel. Incroyable, hein ?) (Jamais le proverbe "On ne prête qu'aux riches" ne sera si adapté.)

5 commentaires:

  1. Et oui...
    Et j'en profite pour te souhaiter bon courage!
    Ainsi que pour ne pas remercier le commentateur qui a cité Amelle Bent, j'ai ça dans la tête depuis 24h!
    Dorothée

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  2. WHAHAHAHAHAHA !
    (je laisse l'espace nécessaire pour interpréter: rires ou pleurs ?)

    Et je me joins aux (non-)remerciements concernant Amelle Bent. Même cause, même effet.

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  3. Ficelle for ever31 janvier 2018 à 10:00

    Le mot "réfugiés" était utilisé pour désigner les sinistrés de la crue? C'est fou.

    Bon, au moins, on sait qu'en cas de catastrophe majeure (carambolage monstre, explosion de centrale, fuite chimique...) votre collectivité est équipée...

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  4. Attention, plus de deux repas d'affilée sans pâtes, ou autre torture parentale dans ce genre, et le Filou pourra acquérir le statut de réfugié politique !
    (Pff, faut du courage pour en rire, quand même.)

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  5. Quand j'ai vu le titre, je me suis dit "quelle coïncidence" : hier soir, je participais à une "formation" pour faire des interventions en collège et lycée sur le thème "Migrations et migrants". Le point de départ de cette intervention, c'est le récit de l'arrivée dans un gymnase (réquisitionné) d'une ville bourgeoise de banlieue de 200 migrants délogés des squares de Paris pour cause d'Euro de foot et de la réunion publique organisée par le maire (qui s'est montré très digne) qui a suivi. Je te passe les détails mais l'intervention consiste à demander aux élèves, par petits groupes, de trouver les arguments pour l'accueil des migrants et ceux contre (et non de donner leur propre opinion). Ensuite, on recueille ces arguments et on travaille à réfuter les arguments "contre" par des faits (non l'Europe n'accueille pas tous les migrants ; ex Liban 5 millions d'habitants, 1 million de réfugiés). Puis un migrant vient raconter son parcours.
    Bref, j'ai bien ri en lisant ton billet, et puis j'ai un peu grincé des dents.

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