lundi 7 novembre 2011

La crème des yaourts

Alors, le mot "casseroles" dans le titre du blog, ce n'est pas seulement parce que dans une famille nombreuse, il y a forcément un des deux parents (ou les deux) qui passe un bon bout de temps chaque jour à préparer la tambouille. C'est aussi parce que (attention, aveu honteux) j'aime bien cuisiner.
J'ai bien conscience de l'image que je donne de moi. Ma mère me l'a d'ailleurs aimablement signalé, l'autre jour : "Tu faisais des grands discours féministes, et maintenant, tu as plein d'enfants, tu travailles à la maison et tu passes ton temps libre aux fourneaux". Ce n'est que longtemps après avoir raccroché que j'ai réalisé qu'elle était féministe, qu'elle adorait cuisiner, qu'elle avait eu trois enfants et qu'en tant que psy, elle recevait ses patients à la maison. Et avant, elle était instit. Alors zut, hein, camembert.
Mais bon, je vois ce qu'elle veut dire. Oui, la mère de famille nombreuse qui concocte jour après jour des bons petits plats pour sa progéniture alors que son mari est incapable de faire des pâtes, c'est un cliché. Désolée. Dans une autre vie, je m'intéresserai aux bagnoles.
(Cela dit, à trois ans, le Grand disait "le balais de papa", "le fer à repasser de papa" et "le tournevis de maman". C'est bon, je me rattrape un peu ?)

Où en étais-je ? Ah oui, j'aime bien cuisiner. Ceci étant, ce blog n'a pas du tout vocation à devenir un blog culinaire. Mais de temps en temps, vous me pardonnerez si je vous parle d'une de mes réalisations comestibles, parce que ça fait partie de ma vie et de mes petits plaisirs quotidiens.

Tout ça pour dire que ce matin, j'ai découvert comment faire ZE yaourt ultra-crémeux, vous savez, un peu comme les "bulles de yaourt" des supermarchés. Il suffit de remplacer une (petite) partie du lait par du lait concentré, sucré ou non. Croyez-moi sur parole, c'est dé-li-cieux.

dimanche 6 novembre 2011

Soupe à la grimace

Ce soir, après une journée agréable mais épuisante, avec retour à 18h45, toujours boitillante, je trouve tout de même la force d'éplucher un gros morceau de potiron, de le débiter en petits morceaux, de le faire cuire, de le mixer avec de l'huile de noisette et de la ciboulette pour faire une soupe, tout en en réservant une part que j'ai écrasée à la fourchette pour les Things. Repas léger et réhydratant : nous en avions tous besoin.
Après avoir nourri les plus jeunes, changé les couches, mis les pyjamas, donné à boire cinq ou six fois, vaguement rangé la chambre dans l'hypothèse d'un appel nocturne (rien de plus douloureux que marcher sur un légo dans le noir), Darling et moi allons les coucher. Juste avant, nous ordonnons au Grand de mettre la table.
J'étais encore penchée sur Miss Thing One quand j'ai entendu un grand "patatras !" venant de la cuisine.
Bilan : vingt-cinq minutes pour éponger la soupe de potiron qui s'était immiscée jusque sous les brûleurs à gaz, dans les rainures du lave-vaisselle, et sous la plinthe du meuble.

On a mangé une soupe Picard. Pas mauvaise, d'ailleurs.

samedi 5 novembre 2011

Un samedi casse-pieds

Le samedi est le jour le plus difficile de la semaine. Darling travaille (eh oui, les librairies ont l'idée déplorable d'être ouvertes le samedi), le Grand est à la maison (merci la semaine de quatre jours), et bien sûr, les Things aussi. Le matin, il faut aller au marché acheter assez de fruits, légumes et viande pour une famille nombreuse de gros mangeurs, et l'après-midi, on ne peut rien faire tant que les Things n'ont pas terminé leur sieste (+ goûter, + changement de couche). Donc même si j'avais le courage de prendre le bus ou le métro avec ma poussette de 40 kilos (bébés inclus), je n'aurais pas vraiment le temps d'aller ou que ce soit dans mon mini-créneau entre 16h et 18h. Mais de toute façon, je n'ai pas le courage, en tous cas pas depuis que je suis enceinte. Tout au plus nous rendons-nous au square ou à la bibliothèque.

Je déteste être enfermée à la maison avec des bébés, ramasser toutes les trois minutes les livres ou DVD qu'ils jettent par terre, crier "Non-ne-grimpe-pas-sur-la-chaise-pliante-non-ne-vide-pas-la-poubelle-non-ne-lèche-pas-les-chaussures", intervenir quand l'un tire les cheveux de l'autre qui mord l'un qui frappe l'autre, et entendre des cris toute la journée. Je préfère encore sortir, si le temps le permet.

Je déteste aussi aller au marché avec eux, déranger tout le monde avec la poussette double, faire mes achats pendant qu'ils crient parce qu'ils s'ennuient ou qu'ils veulent un "tâteau", et surtout revenir avec cinq sacs, la poussette qu'on ne m'a pas autorisée à laisser dans le local à vélo ("C'est réservé aux vélos, madame. On ne va pas faire une exception sous prétexte que votre poussette double ne rentre pas dans l'ascenseur, qu'elle pèse quinze kilos, que vous avez deux bébés et que vous êtes enceinte !"), les Things qu'il faut convaincre d'entrer dans l'ascenseur tout en retenant celui-ci ouvert d'une main et en pliant la poussette de l'autre et en transférant les sacs de nourriture de la troisième.

Bref, je n'aime pas les samedis.
Aujourd'hui, c'est samedi.
Pourquoi a-t-il fallu que ce soit justement ce matin que je me retourne l'ongle d'un orteil et que je me mette à boiter bas ?

vendredi 4 novembre 2011

Allô ?

Hier soir, 18h30, le téléphone sonne. Je sais déjà que c'est Darling, qui va me demander si tout va bien et s'il faut qu'il achète du pain sur le chemin du retour.
- Drrrriiiiing !
Aussitôt, d'un geste très naturel, Miss Thing One et Mr Thing Two portent à leur oreille ce qu'ils tenaient à la main (une chaussure pour l'un, un livre pour l'autre) et disent dans un bel ensemble :
- Allô ?
Dix-huit mois, bon sang. Et ils savent dire "allô" avant de savoir dire "encore" ou le prénom de leur frangin. Ah ben bravo.

(J'aurais bien voulu voir leurs têtes si le livre et la chaussure leur avaient répondu, tiens.)

jeudi 3 novembre 2011

Suspense

Il est très rare que je n'aie pas déjà lu un livre au moment de le traduire. Je crois que ça ne m'est arrivé qu'une seule fois en dix années de carrière. En effet, une partie de mon travail consiste à faire des fiches de lecture, comme la plupart des traducteurs travaillant dans l'édition jeunesse (du moins les traducteurs de "langues rares", c'est-à-dire... tout ce qui n'est pas l'anglais). On me soumet un roman étranger, je le lis, je fait un rapport ; s'il est positif, ou plutôt franchement enthousiaste, et si bien d'autres conditions sont remplies (l'éditeur aime le résumé ; il cherche un livre de ce genre ; un autre lecteur a également fait une fiche positive ; le thème n'a pas déjà été abordé récemment ; une autre maison d'édition n'a pas déjà fait une offre plus importante, etc.), l'éditeur achète les droits et me confie la traduction. Autant dire que ça ne concerne qu'une demi-douzaine de romans sur les dizaines qui me passent entre les mains chaque année.
La conséquence positive de ce boulot très mal payé de lectrice, c'est que forcément, j'aime toujours ce que je traduis. J'estime avoir beaucoup de chance par rapport à ceux qui traduisent des "harlequinades", ou des essais très ennuyeux, ou des polars médiocres à la chaîne.

Bref, actuellement, je traduis le troisième volume d'une série, et cette fois, le livre a été acheté en même temps que les deux précédents, alors qu'il n'avait pas encore été écrit. Du coup, je découvre l'histoire au fur et à mesure que je la traduis.
Et là, mon héroïne vient de retrouver son protecteur gravement blessé alors qu'il devait se rendre à un bal masqué pour empêcher un vilain méchant de devenir maître du monde. Que va-t-elle faire, grands dieux ?

(Oui, bon, d'accord. N'empêche que j'ai hâte de découvrir la suite !)

mercredi 2 novembre 2011

Surpoids

Ce matin, je monte sur ma balance, par curiosité - ça m'arrive environ deux fois par an, à peine plus quand je suis enceinte - histoire de savoir comment mon poids évolue maintenant que j'ai dépassé le premier trimestre.
Et voilà que sans sourciller, celle-ci affiche 156 kilos.
Ah. J'ai donc pris quasiment 90 kilos au cours des dernières semaines.

Je sens que je vais me faire gronder par la gynéco.

mardi 1 novembre 2011

Premiers mots

J'ai terriblement hâte que les Things apprennent à parler. D'abord, parce que "j'ai mal aux oreilles", "je préférerais un yaourt plutôt qu'une compote", "ma couche est pleine", "mon frère m'a piqué mon jouet" ou "je voudrais que tu m'aides à ouvrir cette boîte", c'est plus constructif que "Oooooouuuuuiiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn !" Et ensuite, parce que ça voudra dire qu'ils auront entamé leur passage de "bébé" à "enfants". Or, je n'aime pas les bébés. (Si si, c'est vrai. Je vous raconterai ça une autre fois.)

Bon, autant vous avouer qu'à 18 mois et quelques jours, nous sommes loin du compte. Il y a une gamine de leur âge, à la crèche, qui sait déjà dire "Ranzer saussures ? Serser saussons ? Ranzer manteaux ? Manteau à Nina ! Manteau rose !" Vous dire que je suis jalouse est une litote.

Mais depuis quelques jours/semaines, un semblant de début de vocabulaire a fait son apparition. Bien entendu, leur premier mot a été "Maman", et ils me le disent avec tout l'amour du monde, et je fonds à chaque fois.
Naaan, c'est une blague. Il y a plein de mots bien plus important que "maman", hein ? (Sales mioches !)
Voici où nous en sommes, à peu près dans l'ordre d'arrivée :
- A tout seigneur, tout honneur : le premier mot, pour les deux, a été "gâteau" (ou "tateau" ou "dateau"). Pas de doute, c'est bien la chair de ma chair.
- Puis il y a eu "doudou". OK.
- Ensuite, "d'l'eau". C'est mieux que "du vin", vous me direz.
Ces trois-là, ils maîtrisent tous les deux. Pour l'instant, Miss Thing One s'est arrêtée là, mais Mr Thing Two a récemment ajouté "bobo" (maintenant, ce serait bien qu'il me le dise à la prochaine otite, en se touchant l'oreille de préférence, ça m'éviterait d'appeler SOS Médecin au bout de plusieurs heures de hurlements, comme samedi dernier, quand mon cerveau embué a enfin compris que ce n'était pas le manque de sommeil ou les dents), et puis il y a aussi quelques mots "passifs", dans le sens où il ne les utilise pas pour réclamer quelque chose, mais il les répète quand on les dit : "bain", "papa", "dodo", "pain", et peut-être même "maman", soyons fou.
Ah, et puis j'allais oublier la dernière acquisition de Mr Thing Two, la plus importante, celle que nous guettions avec une impatience non dissimulée et qu'il emploie environ cinquante fois par heure, à tout propos, avec crise de rage à l'appui si nécessaire, depuis quelques jours.
"Non !"

Chic.