Sortie au cirque avec les petites sections de la maternelle. Quand je ne suis pas trop débordée, je me porte volontaire comme accompagnatrice, parce que j'ai des bons souvenirs des fois où ma mère accompagnait ma classe quand j'étais petite. Et c'est la première sortie scolaire du Filou. Ça tombe bien, nous devions aller au cirque pendant les vacances de Noël, mais nous n'avons pas pu pour cause de vilain virus...
Cirque avec des enfants de 3 ans, donc. Certains numéros ne leur font ni chaud ni froid : la contorsionniste qui pose un chapeau sur sa tête avec ses pieds tout en étant en équilibre sur son ventre, elle oublie qu'il n'y a pas si longtemps qu'ils se grattaient le nez avec leurs orteils. Les trapézistes, c'est un peu plus spectaculaire. Bien entendu, ce qu'il y a de mieux, ce sont les clowns et leur humour si fin à base de baffes à répétitions. Mais les animaux récoltent eux aussi un petit succès, même quand ils ne font que tourner autour de la piste. Des lions, des chameaux, des poneys, des zèbres, et même des lamas ! Chaque nouvelle arrivée déclenche de nouvelles acclamations. Le Filou lui-même cesse de gigoter deux minutes pour mieux regarder. Et puis, derrière moi, un petit bonhomme demande avec curiosité à son instit :
— Et après, il y aura un dragon ?
3 ans, l'âge où tout est possible...
La vie d'une traductrice, mère célibataire de famille nombreuse
vendredi 8 janvier 2016
jeudi 7 janvier 2016
Projets de vacances à la neige
Alors, on fait son deuil du petit cinquième, et on cherche des compensations, on a dit. Et bien avant le fait de pouvoir manger des sushis ou du fromage non pasteurisé ou même du chocolat (en cas de diabète gestationnel), ce qu'il y a de plus chouette quand on est sûre de ne pas tomber enceinte, c'est qu'on peut recommencer à skier.
Le problème, c'est que c'est un peu plus cher qu'un Mont d'Or ou un resto japonais. Petit calcul : partir à six, pendant les vacances scolaires, nous coûterait... gloups. Plus d'un mois de revenus. Inenvisageable.
Sauf que je n'y suis pas allée l'année dernière, et que pour moi, c'est LA semaine de vacances qui vaut toutes les autres réunies. Offrez-moi une semaine au ski à vie contre la promesse de ne plus jamais mettre les pieds sur une plage, et je signe tout de suite. Je ne sais pas très bien comment l'expliquer, mais le simple fait d'être à la montagne me donne l'impression que je respire mieux, que je respire enfin, comme si j'étais en apnée toute l'année sans vraiment m'en rendre compte. Et si, en plus, il y a de la neige, c'est double ration d'oxygène.
Ce n'est pas raisonnable, ce n'est pas écologique, ce n'est pas très prudent, ce n'est pas reposant, mais je VEUX aller skier cette année. Et j'aimerais bien emmener aussi les Things, qui me l'ont réclamé à moult reprises l'année dernière et de nouveau cette année. Le Filou est trop petit, et trop casse-pied en ce moment, avec ses caprices et ses colères à répétition ; et je sais que le Grand s'en passera sans grand regret, tout comme Darling. Et puis à trois, c'est beaucoup moins cher, surtout qu'on peut partir hors vacances scolaires...
J'en suis là de mes calculs et de mes réflexions quand Miss Thing One vient me voir pour se plaindre de je-ne-sais-quoi. Elle me surprend en train d'errer sur des sites d'offices de tourisme pleins d'images de neige. Elle s'étonne, et je lui explique :
— Je vais essayer de vous emmener au ski. Ce n'est pas sûr que ce soit possible, mais j'aimerais qu'on y aille tous les trois : toi, ton jumeau, et moi.
Ses yeux s'illuminent comme si je lui avais annoncé qu'on allait de nouveau fêter Noël, voire plus, et elle part en courant. Une demi-seconde plus tard, je l'entends qui assène au Filou :
— Nous, on va aller au ski avec maman, mais pas toi. Juste Mr Thing Two et moi, mais pas toi, ni le Grand. Vous, vous resterez ici. On irai au ski sans vous.
Sur quoi le Filou a piqué la dixième colère de la journée, à base de hurlements stridents, de roulades par terre, et de lancers d'objets à travers la pièce. Il voulait aller au ski, lui aussi, parce qu'il n'était plus malade, et qu'il était déjà grand. Il voulait y aller tout de suite. Non, il ne voulait pas prendre un bain, ni manger des pâtes pour le dîner : il voulait partir au ski TOUT DE SUITE.
(Aïe aïe aïe. C'est loin d'être gagné...)
Le problème, c'est que c'est un peu plus cher qu'un Mont d'Or ou un resto japonais. Petit calcul : partir à six, pendant les vacances scolaires, nous coûterait... gloups. Plus d'un mois de revenus. Inenvisageable.
Sauf que je n'y suis pas allée l'année dernière, et que pour moi, c'est LA semaine de vacances qui vaut toutes les autres réunies. Offrez-moi une semaine au ski à vie contre la promesse de ne plus jamais mettre les pieds sur une plage, et je signe tout de suite. Je ne sais pas très bien comment l'expliquer, mais le simple fait d'être à la montagne me donne l'impression que je respire mieux, que je respire enfin, comme si j'étais en apnée toute l'année sans vraiment m'en rendre compte. Et si, en plus, il y a de la neige, c'est double ration d'oxygène.
Ce n'est pas raisonnable, ce n'est pas écologique, ce n'est pas très prudent, ce n'est pas reposant, mais je VEUX aller skier cette année. Et j'aimerais bien emmener aussi les Things, qui me l'ont réclamé à moult reprises l'année dernière et de nouveau cette année. Le Filou est trop petit, et trop casse-pied en ce moment, avec ses caprices et ses colères à répétition ; et je sais que le Grand s'en passera sans grand regret, tout comme Darling. Et puis à trois, c'est beaucoup moins cher, surtout qu'on peut partir hors vacances scolaires...
J'en suis là de mes calculs et de mes réflexions quand Miss Thing One vient me voir pour se plaindre de je-ne-sais-quoi. Elle me surprend en train d'errer sur des sites d'offices de tourisme pleins d'images de neige. Elle s'étonne, et je lui explique :
— Je vais essayer de vous emmener au ski. Ce n'est pas sûr que ce soit possible, mais j'aimerais qu'on y aille tous les trois : toi, ton jumeau, et moi.
Ses yeux s'illuminent comme si je lui avais annoncé qu'on allait de nouveau fêter Noël, voire plus, et elle part en courant. Une demi-seconde plus tard, je l'entends qui assène au Filou :
— Nous, on va aller au ski avec maman, mais pas toi. Juste Mr Thing Two et moi, mais pas toi, ni le Grand. Vous, vous resterez ici. On irai au ski sans vous.
Sur quoi le Filou a piqué la dixième colère de la journée, à base de hurlements stridents, de roulades par terre, et de lancers d'objets à travers la pièce. Il voulait aller au ski, lui aussi, parce qu'il n'était plus malade, et qu'il était déjà grand. Il voulait y aller tout de suite. Non, il ne voulait pas prendre un bain, ni manger des pâtes pour le dîner : il voulait partir au ski TOUT DE SUITE.
(Aïe aïe aïe. C'est loin d'être gagné...)
mardi 5 janvier 2016
Adieux à un enfant qui ne naîtra pas
Il y a six mois, la gynéco m'a annoncé que je n'aurais très probablement plus d'enfant.
Oui, nous y pensions, et oui, je suis sérieuse. Je vous ai raconté que quand j'étais ado, j'aurais voulu avoir douze enfants, comme dans Treize à la douzaine. Plus tard, j'ai bien plus raisonnablement baissé mon ambition à six, et après les Things et le Filou, j'ai petit à petit admis que cinq suffiraient peut-être. Mais je le voulais, ce cinquième. J'ai gardé tous les vêtements de bébé, les jouets, les livres, le matériel de puériculture. Nous avons emménagé dans une maison avec une chambre de plus, actuellement salle de jeux. C'est aussi rentré en ligne de compte dans le choix que j'ai fait d'un triporteur plutôt qu'un biporteur à seulement trois places. Je me suis posé la question de savoir si je m'inscrirais dans la même maternité, où il y a déjà un dossier sur moi épais comme un dictionnaire, ou dans une autre plus proche. Nous nous sommes déjà disputé plusieurs fois au sujet du prénom. Et je lui ai choisi un surnom pour ce blog.
Mais voilà, le petit cinquième ne verra pas le jour. J'ai eu du temps pour me préparer à cette idée, car j'ai commencé il y a un an à avoir des problèmes de santé qui ont conduit à plusieurs examens et traitements qui ont à leur tour conduit à cette conclusion. Quand la gynéco me l'a dit en juin dernier, donc, je ne suis pas tombée des nues. Et je me suis dit qu'en fin de compte, c'était aussi une chance. De le savoir, surtout. Je l'ai d'ailleurs chaudement remerciée :
— Vraiment, c'était bien que nous fassions ces examens, au moins je vais pouvoir passer à autre chose. Rendez-vous compte, entre les grossesses, les moments où j'attendais d'être enceinte, et les accidents de parcours, ça fait quatorze ans que je baigne là-dedans ! Je vais enfin pouvoir passer à autre chose. Je vais pouvoir faire des projets ! Pour la première fois, je vais pouvoir dire des choses du genre "L'été prochain, nous irons camper" ou "L'hiver prochain, nous irons au ski", ou prendre des engagements professionnels à long terme, sans ajouter à chaque fois à voix haute ou mentalement "... sauf si je suis enceinte" ! Je vais pouvoir me débarrasser une bonne fois pour tout des caisses de vêtements trop petits, je vais pouvoir me projeter dans l'avenir. Et ça, c'est chouette. Pour la première fois, je vais pouvoir me représenter notre famille dans cinq ou dix ans. Je vais pouvoir penser un peu à moi, aussi. Vous vous rendez compte, je n'aurai plus jamais de petit crampon de moins de trois ans à la maison ! Fini, les nuits blanches à répétition ! Fini, les couches ! Dans seulement trois ans, je pourrai m'absenter le soir, même si Darling n'est pas là ! Et je vais avoir plus de temps libre, et je ne risquerai plus de voir s'installer le diabète gestationnel, et je vais pouvoir réfléchir à mes ambitions personnelles... En fin de compte, je suis très contente !
Sur quoi j'ai éclaté en sanglots.
Le fait que j'aie pleuré à chaudes larmes ne signifie pas que tout ce que je venais de dire était faux, pourtant. D'un certain côté, c'est réellement un soulagement de me dire que je vais passer à autre chose. Et franchement, je serais très, mais vraiment très mal venue de me plaindre alors que j'ai eu quatre enfants qui sont tous en très bonne santé (les angines et otites et strabisme et même l'asthme, ça ne compte pas). Je sais que bien des gens n'arrivent pas à en avoir, je sais que d'autres en ont un ou deux et auraient aimé en avoir davantage. Il est évident que j'ai énormément de chance.
N'empêche que ça me pince encore le cœur, souvent. Quand je vois ma sœur avec son mignon petit Gnafron. Quand je retrouve un soutien-gorge d'allaitement au milieu de mes slips. Quand je me rends compte que dans quelques années à peine, je n'aurai plus que des ados ou pré-ados pour décorer le sapin de Noël avec moi. Quand je reçois un faire-part d'une copine qui vient d'avoir un bébé. Quand j'entends parler d'une famille de cinq ou six enfants. Quand ma mère me persuade de donner mes vêtements de grossesse à Emmaüs. Vous savez quoi ? Je n'ai pas pu. J'ai récupéré le sac poubelle qu'elle avait préparé, et je l'ai remis à la cave. C'est complètement idiot, je sais. En plus, je déteste être enceinte. Mais penser que ce petit numéro cinq que j'étais toute prête à accueillir ne viendra jamais me fait comme un trou dans mon amour. Un petit trou discret, comme celui de ces petits fugueurs qui ont joué à un-petit-tour-et-puis-s'en-va entre le Grand et les Things. Mais un trou qui, je crois, ne se refermera jamais complètement. Comment un être qui n'a jamais existé qu'en imagination peut-il me manquer ainsi ?
Adieu, mon petit bonhomme. Je t'aurais aimé, tu sais...
Oui, nous y pensions, et oui, je suis sérieuse. Je vous ai raconté que quand j'étais ado, j'aurais voulu avoir douze enfants, comme dans Treize à la douzaine. Plus tard, j'ai bien plus raisonnablement baissé mon ambition à six, et après les Things et le Filou, j'ai petit à petit admis que cinq suffiraient peut-être. Mais je le voulais, ce cinquième. J'ai gardé tous les vêtements de bébé, les jouets, les livres, le matériel de puériculture. Nous avons emménagé dans une maison avec une chambre de plus, actuellement salle de jeux. C'est aussi rentré en ligne de compte dans le choix que j'ai fait d'un triporteur plutôt qu'un biporteur à seulement trois places. Je me suis posé la question de savoir si je m'inscrirais dans la même maternité, où il y a déjà un dossier sur moi épais comme un dictionnaire, ou dans une autre plus proche. Nous nous sommes déjà disputé plusieurs fois au sujet du prénom. Et je lui ai choisi un surnom pour ce blog.
Mais voilà, le petit cinquième ne verra pas le jour. J'ai eu du temps pour me préparer à cette idée, car j'ai commencé il y a un an à avoir des problèmes de santé qui ont conduit à plusieurs examens et traitements qui ont à leur tour conduit à cette conclusion. Quand la gynéco me l'a dit en juin dernier, donc, je ne suis pas tombée des nues. Et je me suis dit qu'en fin de compte, c'était aussi une chance. De le savoir, surtout. Je l'ai d'ailleurs chaudement remerciée :
— Vraiment, c'était bien que nous fassions ces examens, au moins je vais pouvoir passer à autre chose. Rendez-vous compte, entre les grossesses, les moments où j'attendais d'être enceinte, et les accidents de parcours, ça fait quatorze ans que je baigne là-dedans ! Je vais enfin pouvoir passer à autre chose. Je vais pouvoir faire des projets ! Pour la première fois, je vais pouvoir dire des choses du genre "L'été prochain, nous irons camper" ou "L'hiver prochain, nous irons au ski", ou prendre des engagements professionnels à long terme, sans ajouter à chaque fois à voix haute ou mentalement "... sauf si je suis enceinte" ! Je vais pouvoir me débarrasser une bonne fois pour tout des caisses de vêtements trop petits, je vais pouvoir me projeter dans l'avenir. Et ça, c'est chouette. Pour la première fois, je vais pouvoir me représenter notre famille dans cinq ou dix ans. Je vais pouvoir penser un peu à moi, aussi. Vous vous rendez compte, je n'aurai plus jamais de petit crampon de moins de trois ans à la maison ! Fini, les nuits blanches à répétition ! Fini, les couches ! Dans seulement trois ans, je pourrai m'absenter le soir, même si Darling n'est pas là ! Et je vais avoir plus de temps libre, et je ne risquerai plus de voir s'installer le diabète gestationnel, et je vais pouvoir réfléchir à mes ambitions personnelles... En fin de compte, je suis très contente !
Sur quoi j'ai éclaté en sanglots.
Le fait que j'aie pleuré à chaudes larmes ne signifie pas que tout ce que je venais de dire était faux, pourtant. D'un certain côté, c'est réellement un soulagement de me dire que je vais passer à autre chose. Et franchement, je serais très, mais vraiment très mal venue de me plaindre alors que j'ai eu quatre enfants qui sont tous en très bonne santé (les angines et otites et strabisme et même l'asthme, ça ne compte pas). Je sais que bien des gens n'arrivent pas à en avoir, je sais que d'autres en ont un ou deux et auraient aimé en avoir davantage. Il est évident que j'ai énormément de chance.
N'empêche que ça me pince encore le cœur, souvent. Quand je vois ma sœur avec son mignon petit Gnafron. Quand je retrouve un soutien-gorge d'allaitement au milieu de mes slips. Quand je me rends compte que dans quelques années à peine, je n'aurai plus que des ados ou pré-ados pour décorer le sapin de Noël avec moi. Quand je reçois un faire-part d'une copine qui vient d'avoir un bébé. Quand j'entends parler d'une famille de cinq ou six enfants. Quand ma mère me persuade de donner mes vêtements de grossesse à Emmaüs. Vous savez quoi ? Je n'ai pas pu. J'ai récupéré le sac poubelle qu'elle avait préparé, et je l'ai remis à la cave. C'est complètement idiot, je sais. En plus, je déteste être enceinte. Mais penser que ce petit numéro cinq que j'étais toute prête à accueillir ne viendra jamais me fait comme un trou dans mon amour. Un petit trou discret, comme celui de ces petits fugueurs qui ont joué à un-petit-tour-et-puis-s'en-va entre le Grand et les Things. Mais un trou qui, je crois, ne se refermera jamais complètement. Comment un être qui n'a jamais existé qu'en imagination peut-il me manquer ainsi ?
Adieu, mon petit bonhomme. Je t'aurais aimé, tu sais...
lundi 4 janvier 2016
Spam écolo (ou presque)
Spam du jour :
Suit une liste d'hôtels luxueux.
Franchement, pendant qu'ils y étaient, ils auraient pu aussi nous offrir le billet d'avion, pour nous récompenser de notre engagement écologique, non ?
(C'est dommage, ça démarrait bien, je trouve. C'était presque crédible... Je leur écris pour leur dire qu'on s'y laisserait davantage prendre s'ils offraient, que sais-je, un repas dans un restaurant bio végétarien, ou un pull en coton recyclé estampillé commerce équitable ?)
Dans le cadre de l'initiative EcoMachinTruc, vous avez été sélectionnée pour participer à une étude portant sur la protection de l'environnement. Nous souhaiterions vous inviter à remplir une courte enquête composée d’une dizaine de questions portant sur vos habitudes au quotidien en termes d’écologie : recyclage, aliments bio, économie d’énergie, etc. La participation à l’enquête est anonyme et vous prendra tout au plus 2 minutes.
Votre participation à l’enquête nous aidera à motiver les citoyens européens et à les sensibiliser aux problèmes écologiques auxquels est confrontée notre planète.
Le partenaire de notre étude a soulevé des fonds pour offrir aux participants la possibilité de retirer un Voucher hôtelier donnant droit à un hébergement dans un établissement d’Europe.
Suit une liste d'hôtels luxueux.
Franchement, pendant qu'ils y étaient, ils auraient pu aussi nous offrir le billet d'avion, pour nous récompenser de notre engagement écologique, non ?
(C'est dommage, ça démarrait bien, je trouve. C'était presque crédible... Je leur écris pour leur dire qu'on s'y laisserait davantage prendre s'ils offraient, que sais-je, un repas dans un restaurant bio végétarien, ou un pull en coton recyclé estampillé commerce équitable ?)
dimanche 3 janvier 2016
La coupelle était pleine...
Allez, une petite anecdote, que j'ai un peu hésité à raconter parce qu'après l'histoire du plancher cassé et de la porte défoncée, entre autres, j'ai un peu peur de passer pour quelqu'un de violent, alors que je suis douce comme un agneau (hum, hum)... Mais après tout, c'est plutôt une histoire drôle, et puis souvenez-vous que je ne raconte que les fois où il se passe quelque chose, et pas les nombreuses soirées où tout va bien !
Bref, trêve de précautions oratoires :
Vacances de Noël, une journée pénible, en huit-clos, et un dîner exaspérant, avec des gamins qui n'arrêtent pas d'enchaîner bêtises, caprices, et râleries. J'essaie de leur faire plaisir en allant chercher de la glace pour le dessert. Pendant que je l'ouvre, le Grand apporte des coupelles : trois très belles coupelles en céramique pour les plus de 10 ans, et trois coupelles en mélamine (une rose, une bleue, une jaune) pour les petits. Qui se mettent aussitôt à se disputer :
— Je veux la rose !
— Non, elle est à moi !
— Non, c'est pour moi !
J'essaie d'intervenir, mais ils sont fatigués, casse-pieds, de mauvaise humeur (moi aussi). Il y en a déjà deux qui pleurent ou qui crient d'une voix stridente, avant même que j'aie eu le temps de négocier. J'essaie de les faire taire, en vain. Une énorme vague de ras-le-bol m'envahit. J'ai mal à la tête. J'en ai marre. Je veux du silence. J'ai envie de hurler (mais non, ce n'est pas contradictoire), ou de leur taper dessus. Finalement, je me contente de prendre la coupelle en mélamine rose et de la balancer à travers la pièce. Un peu trop fort. Si fort, en fait, qu'à ma grande surprise, elle éclate aussitôt en morceaux.
Tout le monde fige.
Silence total.
Plus personne ne pleure. Au moins, ça a marché.
Et du coup, je n'ai plus envie de les taper. Autre bon point. Tout cela en échange d'une coupelle quasi-incassable, ce n'était pas trop cher payé, je trouve.
Je commente :
— Voilà. Comme ça, vous n'avez plus besoin de vous disputer.
Les trois plus jeunes sont encore sous le choc. Ils me dévisagent, les yeux ronds. Leur père n'ose pas bouger non plus. Et puis, à côté de moi, je perçois un léger mouvement. Je me tourne, et je m'aperçois que le Grand, qui était en train de distribuer les coupelles, a récupéré avec discrétion celles en céramique qui étaient à ma portée, et les éloigne prudemment...
Du coup, croyez-y ou non, mais le dîner s'est terminé par un énorme fou-rire général qui a remis tout le monde de très bonne humeur. J'en ri encore quand j'y repense.
(Une famille de fous, je sais) (Et c'est moi la plus folle, je le sais aussi)
Bref, trêve de précautions oratoires :
Vacances de Noël, une journée pénible, en huit-clos, et un dîner exaspérant, avec des gamins qui n'arrêtent pas d'enchaîner bêtises, caprices, et râleries. J'essaie de leur faire plaisir en allant chercher de la glace pour le dessert. Pendant que je l'ouvre, le Grand apporte des coupelles : trois très belles coupelles en céramique pour les plus de 10 ans, et trois coupelles en mélamine (une rose, une bleue, une jaune) pour les petits. Qui se mettent aussitôt à se disputer :
— Je veux la rose !
— Non, elle est à moi !
— Non, c'est pour moi !
J'essaie d'intervenir, mais ils sont fatigués, casse-pieds, de mauvaise humeur (moi aussi). Il y en a déjà deux qui pleurent ou qui crient d'une voix stridente, avant même que j'aie eu le temps de négocier. J'essaie de les faire taire, en vain. Une énorme vague de ras-le-bol m'envahit. J'ai mal à la tête. J'en ai marre. Je veux du silence. J'ai envie de hurler (mais non, ce n'est pas contradictoire), ou de leur taper dessus. Finalement, je me contente de prendre la coupelle en mélamine rose et de la balancer à travers la pièce. Un peu trop fort. Si fort, en fait, qu'à ma grande surprise, elle éclate aussitôt en morceaux.
Tout le monde fige.
Silence total.
Plus personne ne pleure. Au moins, ça a marché.
Et du coup, je n'ai plus envie de les taper. Autre bon point. Tout cela en échange d'une coupelle quasi-incassable, ce n'était pas trop cher payé, je trouve.
Je commente :
— Voilà. Comme ça, vous n'avez plus besoin de vous disputer.
Les trois plus jeunes sont encore sous le choc. Ils me dévisagent, les yeux ronds. Leur père n'ose pas bouger non plus. Et puis, à côté de moi, je perçois un léger mouvement. Je me tourne, et je m'aperçois que le Grand, qui était en train de distribuer les coupelles, a récupéré avec discrétion celles en céramique qui étaient à ma portée, et les éloigne prudemment...
Du coup, croyez-y ou non, mais le dîner s'est terminé par un énorme fou-rire général qui a remis tout le monde de très bonne humeur. J'en ri encore quand j'y repense.
(Une famille de fous, je sais) (Et c'est moi la plus folle, je le sais aussi)
samedi 2 janvier 2016
L'ennui
"Le bonheur n'est pas très intéressant à raconter", ai-je lu quelque part aujourd'hui. L'ennui non plus, quand on n'est pas Moravia. Au bout d'une bonne semaine, le Filou étant guéri, Darling ayant repris le travail, j'espérais enfin sortir avec tous les enfants, et voilà que le Grand est invité à passer le weekend chez un copain, et je n'ose pas encore me risquer dans le RER toute seule avec les trois. Alors quoi ? On va à la bibliothèque ? Raté, elle est exceptionnellement fermée ce samedi. Bon, ben on reste à la maison, comme hier et avant-hier, et on joue aux Lego, et on mange des pâtes, et on passe trois quarts d'heures dans le jardin ; il y a des disputes, une sieste pour le petit, un Winnie l'Ourson pour faire passer 75 minutes, et puis des bêtises (oh non, ne me dites pas qu'ils ont encore entièrement vidé l'armoire pendant que je faisais la vaisselle !), les incontournables lessives, quelques cris, et cette impression de faire de la garderie – et mal. Je n'ai jamais passé aussi peu de temps assise devant mon ordinateur, même pendant l'été. C'est peu dire que j'ai hâte de retrouver une vie normale. De commencer une nouvelle traduction. D'avoir un rendez-vous professionnel. De recommencer à faire du sport. De lire. De ne cuisiner qu'une fois par jour (deux en comptant le goûter). D'être seule.
Allez, plus qu'une journée, je vais y arriver !
Allez, plus qu'une journée, je vais y arriver !
vendredi 1 janvier 2016
Des crêpes, un film et des souhaits
Une fois de plus – c'est une habitude, chez nous – le réveillon s'est fêté en toute discrétion chez nous pour cause de microbes et de manque d'organisation (mais depuis notre jour de l'an 2013, je ne me plains plus). Le dîner de crêpes très vite expédié (Mr Thing Two, qui n'aime pas les crêpes, est allé se coucher sans dîner en protestation ; le Filou traîne encore sa saleté de virus qui l'empêche de se nourrir d'autre chose que de compotes à boire et yaourts à boire ; Darling était à ramasser à la petite cuillère après son retour au boulot, et Miss Thing One était trop fatiguée pour avoir très faim...), les ados et moi avons décidé de regarder un film, histoire de ne pas aller nous coucher à 10h le soir du réveillon. Le cahier des charge était assez précis :
- Un film français, car ma soeur ne tolère pas les sous-titres, et moi je ne voulais pas voir un film anglais doublé en français ;
- Une comédie, car le Grand n'aime pas quand c'est triste.
Du coup nous nous sommes souhaité une bonne nouvelle année après avoir vu La grande vadrouille. On va dire qu'il y a pire. Au moins, nous avons commencé 2016 en riant...
Sur ce, je vous souhaite une année avec aussi peu de virus et de bombes que possibles, une année pleine d'amour donné et reçu sous toutes ses formes, une année où vous aurez le courage, l'énergie et la chance de mener à bien les projets qui vous tiennent le plus à cœur. Et c'est aussi ce que je me souhaite. Bonne année à tous !
- Un film français, car ma soeur ne tolère pas les sous-titres, et moi je ne voulais pas voir un film anglais doublé en français ;
- Une comédie, car le Grand n'aime pas quand c'est triste.
Du coup nous nous sommes souhaité une bonne nouvelle année après avoir vu La grande vadrouille. On va dire qu'il y a pire. Au moins, nous avons commencé 2016 en riant...
Sur ce, je vous souhaite une année avec aussi peu de virus et de bombes que possibles, une année pleine d'amour donné et reçu sous toutes ses formes, une année où vous aurez le courage, l'énergie et la chance de mener à bien les projets qui vous tiennent le plus à cœur. Et c'est aussi ce que je me souhaite. Bonne année à tous !
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