mardi 30 septembre 2014

Des maux et des mots

J'ai mal à l'épaule. Vendredi dernier, au judo, en faisant un ipponquelquechose, c'est-à-dire une projection par-dessus mon épaule droite, je me suis claqué quelque chose dans l'épaule... gauche. Je n'ai toujours pas compris comment je me suis débrouillée, et je ne sais pas si c'était un muscle, un ligament, ou un autre truc-machin qu'on a dans le corps (je n'ai pas fait médecine, désolée). Rien de grave, je peux encore porter un gamin ou m'habiller (quoi que le dégrafage de soutifs soit devenu un moment difficile), mais de nombreux gestes sont douloureux. La barbe.
— Peut-être que tu ne devrais pas te remettre au judo, en fin de compte, me dit Darling le plus sérieusement du monde. Il faut s'y faire, quand on est vieux, on est moins souple...

J'ai mal au pouce. En découpant des carottes avec un couteau en céramique flambant neuf, je me suis scalpé le pouce, preuve que mon couteau était de bonne qualité. Juste deux ou trois millimètres, mais tranchés net, pas juste une entaille comme d'habitude (non que ça m'arrive si souvent : disons deux ou trois fois par an, ce qui est raisonnable vu le nombre de légumes que j'émince chaque semaine). Du sang partout ; il a même fallu que je relave les carottes, sinon je n'aurais plus pu prétendre que j'avais fait un risotto végétarien. Trois jours plus tard, c'est encore loin d'avoir cicatrisé. Et bien sûr, entre les vaisselles, les douches des gamins, les lavages de main répétés, etc., je dois sans cesse changer de pansement "imperméable". La barbe.
— Tu peux t'estimer heureuse, ça aurait pu être un doigt que tu utilises pour taper sur ton clavier ! me console gentiment Darling (qui tape avec deux doigts et n'imagine même pas qu'on puisse utiliser les dix).

J'ai mal à la gorge, au nez et aux oreilles. Une bête rhino-quelque-chose, attrapée sans nulle doute à force de moucher les trois petits environ quarante-douze fois par jour. Un virus, une bactérie, un microbe, qu'importe, une saleté, quoi. Je soupçonne que c'était la même qui a donné deux jours de fièvre au Filou il y a dix jours. Rien de dramatique, je sais que ça va passer assez vite, mais je dors très mal, même quand le Filou me fait la grande bonté de ne pas me tirer du lit trois fois au milieu de la nuit. Du coup, je suis un peu fatiguée. La barbe.
— Bah, ce n'est rien, prends un paracétamol et ce sera fini, me conseille Darling (qui s'est bien gardé de prendre le moins médicament quand ça lui est arrivé pendant son jour de repos, trop heureux qu'il était d'avoir un prétexte pour faire une sieste de quatre heures).

Bref, la barbe.



Coda : ce matin, après avoir conduit les mômes à l'école, je vais à la pharmacie pour acheter des pansements, du paracétamol et une pommade pour les entorses (il faudrait que je fasse l'inventaire de ma pharmacie, un de ces jours), et au moment de payer, je me trouve nez à nez avec... le maire de ma commune. Celui auquel j'avais posé des questions embarrassantes en public dès mon arrivée, celui contre lequel j'ai déposé un recours deux mois après avoir emménagé, et celui auquel j'ai omis de dire bonjour la dernière fois que je l'ai croisé. J'en suis restée comme deux ronds de flan. Je savais qu'il était pharmacien, mais il ne m'était pas venu à l'idée qu'il travaillait encore. J'ai bredouillé quelque chose de très intelligent, du genre "Vous avez un montant minimum pour les cartes bleues ?", j'ai payé sans vérifier le total, et je suis partie en sifflotant d'un air dégagé. Encore une chose qui a changé avec mon déménagement : il y a deux ans, mes chances d'être servie par Delanoë dans un magasin était assez minces...

1 commentaire:

  1. Je compatis. Moi j'ai une angine toute banale ^^

    Si ta blessure à l'épaule ne te donne pas l'impression qu'on te donne des coups de couteau la nuit, ça va.
    (Le corps a la fâcheuse tendance à donner des micro-contractions aux muscles et ligaments douloureux quand il les répare.)
    Si oui tu peux aller chez un kiné qui a un appareil à électro-stimulations (ou un ami qui a le boîtier, les gommettes à électrode, et la notice sur où les placer), ça sollicite le muscle sans douleur, ça lui fait produire des endorphines, ça inhibe les tressautements, et ça accélère la récupération. (ça prends 20mn)

    Il y a un endroit de chaque épaule où 3 os du dos sont tenu ensembles avec 3 ligaments (juste avant l'os du bras), c'est une zone critique où les athlètes se blesse souvent. Après, le moindre mouvement est douloureux.
    En bas ce sont les ligaments croisés que les athlètes s'arrachent souvent.

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