lundi 1 décembre 2014

La digne conclusion d'une journée bien remplie

Après s'être levée aux aurores, et habillée élégamment (enfin, avec des vêtements moins moches et troués que d'habitude, quoi), et avoir accompagné le Filou chez l'ass-mat une heure plus tôt que d'habitude, afin d'arriver au salon du livre jeunesse juste avant l'ouverture ;
Après avoir passé la matinée à parler dans une langue avec un auteur, et avoir joué l'interprète lors de deux rencontres, un rendez-vous avec une éditrice, et une séance de dédicaces ;
Après avoir déjeuné sur le pouce avec cet auteur très bavard, cherché un taxi, accompagné l'auteur jusqu'à la gare ;
Après avoir accueilli quelques minutes plus tard un autre auteur parlant une autre langue, et l'avoir accompagné aussitôt dans une autre gare que celle par laquelle il était arrivé ;
Après être allé avec lui en province, à une heure et demie de Paris, dans une librairie où il était attendu depuis des heures par des fans hystériques ;
Après avoir écrit en lettres capitales des centaines de prénoms, avoir offert des centaines d'autocollants, avoir eu le plus grand mal à trouver le temps de passer aux toilettes, et avoir renoncé à réclamer un goûter ;
Après avoir attrapé un train deux minutes avant son départ, et avoir espéré rentrer suffisamment tôt pour pouvoir dîner avec un ami de passage à Paris ;
Après avoir subi une panne de train en rase campagne, avoir attendu deux heures, avoir dû descendre du train dans une gare où il n'y a jamais dû y avoir plus de trois voyageurs à la fois (les jours d'affluence), dans le vent glacial ;
Après être monté dans un autre train, et avoir passé le reste du voyage assise par terre, étant donné que ce train-là était déjà plein de voyageurs ;
Après avoir négocié avec l'éditeur ayant invité cet auteur pour pouvoir se faire rembourser un taxi vu l'heure tardive, avoir cherché un taxi pendant un quart d'heure, et avoir finalement dû se résigner à prendre le RER ;
Après une journée pareille, donc, quand on a l'impression d'être parti depuis 48 heures, qu'on a jonglé avec trois langues, qu'on a sauté deux repas (oui, le goûter, c'est un repas), qu'on a passé cinq heures dans un train, qu'on a le crâne prêt à exploser, qu'on arrive chez soi à 23h40, que n'a-t-on pas forcément envie de découvrir ?

Réponse : que Darling, qui est exceptionnellement allé se coucher de bonne heure (ce qui lui arrive quatre fois par an), a certes caché dans le jardin les clefs (prêtées le matin même à une autre invitée qui quittait la maison), comme convenu, afin que l'on puisse pénétrer dans la maison, mais qu'il a omis de laisser le portail ouvert.

C'est ainsi qu'à minuit moins le quart, j'ai manqué de déchirer mon seul pantalon "de dame" en escaladant la grille du jardin hérissée de piques pointues. Une veine qu'aucun voisin n'ait regardé par la fenêtre à ce moment-là.

Et dire qu'il y a tant de journées où je me plains qu'il ne se passe rien...

6 commentaires:

  1. Ma pauvre, non mais une panne de train, c'était bien le jour!
    Je regrette de ne pas t'avoir vue escalader la grille ; tu pourras le refaire?
    Enfin tu vas pouvoir te reposer le week end prochain, car il y aura juste toi et moi et 3 999 998 autres badauds.

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    1. Tu veux dire qu'à côté, le salon de Montreuil, c'est de la gnognotte ?

      Je veux bien ré-escalader la grille, mais seulement avec une tenue confortable et un loup noir sur le visage.

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  2. Eh ben ma pauvre Fofo,quelle aventure ! Je ne peux même pas te souhaiter un bon repos, j'imagine que tu as dû te remettre au boulot (et une maman de 4 enfants ne se repose jamais, sans doute)...

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  3. Il n'y a qu'à toi que ça arrive, ce genre d'aventure, ma pauvre ! Suggestion : et si tu faisais faire un triple des clés, en cas de besoin pour les invités ? Parce que mon petit doigt me dit que ce genre d'emploi du temps et d'aléa, ça doit bien t'arriver trois ou quatre fois par an, non ? :)

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  4. Rassure-toi, c'est très différent : Montreuil c'est surpeuplé bouillant, ici ce sera surpeuplé glacé.
    En revanche, les vendeurs de gaufres, crêpes, chocolats chaud, vin chaud sont légion alors qu'au Salon de Montreuil, c'est pas là qu'on mange le mieux.

    Chiche. J'apporte le loup noir et on fait une photo.

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  5. J'aurais vraiment du sortir mon appareil photo d'Oeil de Lynx, pendant que tu jouais les fantômettes par dessus cette grille! C'était un très très grand moment ! ;)

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