vendredi 15 avril 2016

Des justifs peu justifiés

Le facteur sonne. Je vais ouvrir. C'est un énorme colis. Chic, des justifs* ! J'imagine que c'est le troisième tome de ma dernière série fantastique : il vient de paraître. Ou peut-être le deuxième, car je n'ai pas reçu les justifs à l'époque où il est sorti, en septembre. Tiens, il serait temps que je me manifeste, d'ailleurs. L'éditrice me l'a bien dit : depuis que la boîte confie l'envoi des exemplaires au distributeur au lieu de le faire elle-même, c'est souvent n'importe quoi. Je confirme.

J'ouvre le paquet. Il y a là dix exemplaires d'un roman inconnu, Le rêve de Trucmuche, d'une auteure française, Machine Bidule*. Dix exemplaires. Dix.

J'imagine que Mme Bidule a elle-même reçu dix exemplaires du troisième volume de ma série fantastique...




* Justifs : jargon très répandu dans le milieu pour "exemplaires justificatifs", ces livres qui sont envoyés aux auteurs (ou traducteurs, donc) pour prouver que leur roman est paru, et aussi pour qu'ils puissent se vanter en les distribuant autour d'eux (au début) ou supplier leurs amis de les aider à s'en débarrasser (au bout d'un moment).

* Ce n'est pas son vrai nom. Ah, vous aviez deviné ?


1 commentaire:

  1. J'aime bien ta définition des justifs, c'est exactement ça ! haha

    RépondreSupprimer