vendredi 20 octobre 2017

Harcèlement sexuel

Parce que, depuis une semaine, chaque fois que je pense à nourrir mon blog, je suis bloquée parce que la seule chose qui me vient à l'esprit, c'est ÇA, j'ai décidé de me lancer. Même si je parle rarement d'actualité ici et que je préfère que ce blog parle de choses futiles ou positives. Même si j'ai très peur de ce qui pourrait être dit dans les commentaires et des histoires que certaines pourraient raconter. Même si c'est sans doute une mauvaise idée de parler de choses intimes sur la place publique, fût-ce sous couvert d'anonymat.

Je n'ai jamais été victime de harcèlement sexuel au travail. Ce qui ne doit pas beaucoup vous étonner, vu que je travaille toute seule à la maison. Mais même avant, je suis passée successivement par une librairie londonienne (où il n'y avait que des femmes et un seul homme, si charmant que je l'ai ramené dans mes bagages quand je suis rentrée en France), une agence littéraire (où il n'y avait que des femmes, dont la patronne folle qui harcelait tout le monde, mais pas sexuellement), et une maison d'édition (avec nettement plus de femmes que d'hommes, et où tous les hommes, en particulier le patron et le chef de fabrication, étaient extrêmement respectueux). Zéro problème.

Mais.
Quand j'étais enfant et ado, j'étais précoce physiquement. Dans le sens où j'étais la plus grande de la classe, et où ma poitrine a commencé à pousser vers 8-9 ans.
Et j'étais très jolie.
Et à partir de mon entrée en sixième, à onze ans, j'ai pris le métro tous les jours.
Oui, voilà. Vous avez compris. Vous avez vu passer, il y a quelques mois, le sondage sur le harcèlement sexuel dans le métro ? Le pourcentage des femmes qui ont été victimes de harcèlement ou d'attouchements dans les transports en commun ?
100%.
Donc plusieurs fois chacune, forcément.
Et bien sûr, il n'y avait pas que le métro. Il y avait la rue, aussi. Et le collège.

Je ne vais pas faire la liste complète de tous ceux qui m'ont agressée verbalement ou tripotée. Il y en a trop. Ces salopards ont probablement oublié l'incident deux jours plus tard. Je m'en souviens encore, trente ans après. Quelques "incidents" m'ont particulièrement marquée.
- La fois où, jeune ado, j'ai croisé deux hommes qui m'ont touché les seins en passant, et où l'homme qui m'accompagnait m'a lancé : "Mais aussi, pourquoi tu te promènes avec ton manteau ouvert ?" (Je vous jure qu'il a dit ça. En dessous, j'avais un pull à col roulé. Je n'en veux pas du tout à cet homme, qui était sans doute furieux contre lui-même de ne rien avoir pu faire et qui ne savait pas comment exprimer sa colère. Mais oui, il m'a reproché de ne pas avoir fermé mon manteau.)
- La fois où, alors que j'avais environ 15 ans, dans un métro horriblement bondé, un homme devant moi a coincé sa main entre mes jambes, et un autre derrière moi s'est frotté à mes fesses en haletant. Ils ne se connaissaient pas. Ils n'ont pas vu qu'ils étaient à deux sur la même victime. C'était une coïncidence.
- La fois où un homme s'est assis juste en face de moi dans un métro vide, et a serré ma jambe entre les siennes, alors que ma mère était juste à côté (sans rien remarquer : nous avions des manteaux et des sacs). Je devais avoir dix ou onze ans. Si. Je n'ai même pas compris pourquoi il faisait ça. Manquait-il de place ? Je n'ai rien dit, pour ne pas être malpolie, mais j'étais très mal à l'aise.
- La fois où deux garçons de troisième, alors que j'étais en sixième, m'ont pourchassée dans la cour, m'ont coincée contre un mur, et m'ont brièvement tripotée, sous les yeux de tous mes camarades de classe qui riaient.
Et tous les jours, tous les jours, TOUS les jours, des regards très appuyés ou des réflexions, allant du "Eh, mignonne !" au "En voilà une belle jument". C'est à l'époque que j'ai appris à marcher très vite et à ne croiser en aucun cas le regard des autres passants (au point qu'il m'est arrivé de rencontrer ma mère dans la rue sans la voir).

Voilà. A 10 ans, j'étais une gamine à peu près heureuse et insouciante. A 18 ans, j'étais dépressive. J'ai dû voir un psy pendant plusieurs années pour remonter la pente.

Et puis, vers 16 ans, j'ai eu un petit copain. Très travaillé par ses hormones. Et qui, au début de notre relation, n'a pas su ou voulu comprendre que non, ce n'était pas normal que je sois tétanisée ainsi.
Et mon corps a dit ce que ma bouche n'osait pas dire.
Le vaginisme est une contraction musculaire prolongée ou récurrente des muscles du plancher pelvien qui entourent l'ouverture du vagin. Cette action réflexe, involontaire et incontrôlable, empêche de façon persistante toute pénétration vaginale désirée (...). Sa source est toujours psychologique, mais découle souvent d'une source physiologique. Une tentative de pénétration en dépit d'un vaginisme peut entraîner de graves douleurs qui vont souvent l'exacerber (...).
Le vaginisme secondaire survient en général après un traumatisme, physique ou psychique (mauvaise expérience), de toute nature. On parle alors plutôt de « dyspareunies », c'est-à-dire de douleurs vaginales lors des relations sexuelles. Les dyspareunies ne sont pas des maladies en soi, plutôt des symptômes dont il faut chercher la cause.  (Source : Wikipedia)
Pendant plusieurs années. Ma gynéco s'arrachait les cheveux. Il lui fallait une demi-heure pour réussir à m'examiner.
Ça n'a pas arrêté mon petit copain. Il aurait préféré que je n'aie pas mal, bien sûr, mais il pensait que c'était juste un problème physique, et qu'il fallait faire avec. Ce qu'il faisait. Toujours. Même quand je disais "pas ce soir".
Je ne lui en veux pas (et je ne veux aucun commentaire négatif sur lui, s'il vous plaît). Il ne savait pas. Pas plus que moi. Je croyais que c'était normal d'avoir peur et mal. Je croyais que c'était normal qu'il insiste jusqu'à ce que je cède. Je ne savais même pas qu'on pouvait avoir du désir avant d'avoir eu du plaisir. Je ne savais pas que je pouvais avoir du plaisir, d'ailleurs. Comme tant de jeunes filles, j'ignorais qu'il y avait un organe féminin consacré à ça.

Je vais m'arrêter là. Aujourd'hui, je n'ai (presque) plus peur. Aujourd'hui, je sais que les agressions sexuelles sont punis par la loi. Aujourd'hui, j'ai un garçon de 15 ans qui a parfaitement intégré la notion de consentement, et une fille de 7 ans dont je vous jure qu'elle n'ira pas au collège en métro, dussé-je la conduire en vélo tous les jours, parce qu'à 12 ou 14 ans, même si on sait qu'on a la loi pour soi (ce que j'ignorais), on n'ose absolument pas s'en prendre à un homme de 20 ou 30 ans. Aujourd'hui, en cas d'attouchements, je saurais me défendre. Aujourd'hui, de toute façon, j'ai des cheveux gris, donc quand je passe devant un groupe d'adolescents sur le trottoir, ils ne me regardent même pas. Mais aujourd'hui encore, j'ai toujours le réflexe de fermer mon manteau, de baisser les yeux, et de presser le pas. Et même si je vais beaucoup mieux, je sais que ces milliers de blessures grandes ou petites subies pendant mon adolescence m'ont à jamais traumatisée, et que je ne m'en remettrai jamais complètement.

22 commentaires:

  1. Comme toi, jamais eu de problème au sein (oui, je sais) des entreprises que j'ai fréquentées. En revanche dans le métro, oui, même si c'était beaucoup moins fréquent que pour toi. Encore que... est-ce que j'ai toujours compris ce qui m'arrivait ?
    A l'âge adulte, je me suis soudain souvenue d'une image de mon enfance : je devais avoir 6 ans et je tenais la main de ma grande grande soeur (dont les yeux étaient à de nombreux centimètres au-dessus des miens) dans le métro ; un monsieur ouvrait son imperméable et me montrait une carotte, une drôle de carotte qui me semblait bien pâle, puis refermait son imperméable et recommençait. Pourquoi n'en ai-je parlé à personne ? Et pourquoi cela me revenait soudain ? Sans doute parce que, bien que n'ayant rien compris, j'avais été imprégnée d'une forme de malaise.
    Sur l'éducation des garçons, je me souviens de ma satisfaction quand mon fils est revenu du lycée (en 2e je crois) en fulminant contre les mecs de sa classe qui se disaient mutuellement que quand une fille disait "non" en fait cela voulait dire "oui".
    Mais, sur l'éducation, je voudrais dire quelque chose qui me semble aussi primordial : il faut apprendre à nos enfants à dire "non". Je n'embrasse jamais un enfant, même tout petit, sans sa permission, et quand des parents insistent pour qu'un enfant me fasse un bisou, je rectifie toujours en disant qu'il peut me dire bonjour ou au revoir autrement (souvent, ça les amuse beaucoup qu'on leur serre la main) et surtout ce n'est pas parce qu'il ne veut pas me faire un bisou qu'il n'est "pas gentil".
    Mon fils a été agressé, quand il avait dix ans, par un type qui l'avait coincé dans un ascenseur et qui lui demandait une fellation. Et ce tout petit bonhomme a dit "non". Bien sûr, il s'est retrouvé avec l'objet du délit dans la main, ce qui est déjà horrible à vivre mais n'est pas tout à fait la même chose (d'ailleurs sur le plan pénal, le premier est un viol, le second une agression sexuelle). Il faut vraiment dire et répéter à nos enfants que leur corps leur appartient et que PERSONNE n'a le droit de leur demander d'en faire ce qu'eux ne veulent pas faire.

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    1. Tu as mille fois raison. J'ai déjà beaucoup insisté sur le fait que personne n'avait le droit de les toucher aux parties intimes à part le docteur et leurs amoureux plus tard. Mais c'est vrai, il faut aussi leur rappeler qu'ils ont le droit de dire non, même à un adulte. Parce que c'est à l'opposé de tout ce qu'on leur inculque depuis toujours ("il faut obéir aux adultes").

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  2. Je crois qu'on aurait toute une anecdote glauque a raconter...
    Dire non et l'apprendre aux enfants me parait primordial

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    1. Dans le cas du harcèlement de rue, le plus primordial de tout, c'est d'apprendre aux garçons dès leur plus jeune âge que ce n'est pas drôle de commenter le physique de quelqu'un (et encore moins de toucher quelqu'un sans sa permission). Parce qu'à part avec mon petit copain, à aucun moment on ne m'a laissé l'occasion de dire non. D'ailleurs, même avec mon copain, je ne crois pas que ses parents lui aient appris ce que ça voulait dire, quand une fille dit non.

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  3. Je te rejoins totalement...
    Pareil, ici, jamais vécu au boulot, mais alors les transports en commun!! J'ai le souvenir d'un gros dégueulasse qui était souvent dans mon tram à 15 ans, et que je redoutais.
    L'avantage, c'est qu'en fait c'est de la répétition de ses gestes, à ce gros dégueulasse, que j'ai tiré assez de dégoût, dans la durée, pour 1. être capable un jour de le repousser 2. ne plus jamais me laisser faire ensuite.
    Moi qui avais toujours peur de me tromper "ils font ptet pas exprès", je me suis mise à appliquer ce précepte sécurité du monde industriel : "doute = stop". Bref, j'ai inversé la charge de la preuve : si leurs gestes faisaient que je me sentais agressée, alors c'était EUX qui étaient en faute, pas moi. Et donc quand j'ai eu à affronter le métro parisien, j'étais munie de la phrase "eh oh, vous gênez pas, surtout!".

    Mais en effet, on ne m'avait jamais appris à dire non. Et donc j'apprends à mes enfants à dire non, n'en déplaise à leurs grands-parents, et je n'insiste jamais pour des bisous de au revoir et cie.

    Mais tu sais quoi fofo ? Eh bien sache que ton billet m'est bien utile. Parce que malgré toute ma propre expérience, je n'aurais jamais eu l'idée de NE PAS envoyer ma fille au collège en métro (le jour où elle ira au collège, donc dans très longtemps. Et pour peu qu'un métro puisse être concernée); zut, autonomie, machin, apprendre à défendre, truc!
    Bref, il a fallu que je te lise pour que d'un coup, je réalise qu'en effet, j'aurais ptet eu beau tout faire pour lui donner la capacité à repousser le gros dégueulasse, c'était trop demander d'elle que de l'y exposer tout de même.
    Alors, pour elle dans 10 ans, je te dis merci.

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    1. Non, hélas, toutes les armes qu'on donne à nos enfants ne suffisent pas. Ma mère m'avait avertie, elle m'avait donné des stratégies (parler à voix haute au type pour qu'il ait honte), elle m'avait montré le meilleur endroit pour se tenir dans le métro (entre les sièges du milieu, là où personne ne peut se coller contre toi parce que ça se verrait)... Je m'en souviens très bien. Mais à 12 ans, généralement, on N'OSE PAS s'en prendre à un adulte. Et comme tu dis, il y a toujours un doute. Je me souviens avoir cru un jour que le sac d'un monsieur me rentrait entre les jambes. Ce n'est que quand le métro s'est vidé que j'ai vu que le monsieur n'avait pas de sac. J'étais glacée. Lui faisait semblant de rien, un petit sourire narquois sur les lèvres.

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  4. Bravo pour ce courageux témoignage fort utile. Comme Gwen, je n'aurais pas eu l'idée d'éviter les transports en communs à mes filles, n'ayant pas eu à les prendre enfant.
    Une amie d'enfance a eu, à un jeune âge, une généreuse poitrine. Quoiqu'elle fasse, ou qu'elle aille, elle avait des regards appuyés, des rires, des réflexions, des insultes, des gestes évocateurs. Un vrai sacerdoce. Aller à la piscine publique était un calvaire. Au lycée, elle a fait une réduction mammaire pour se libérer de tout ça. Voilà, ELLE a eu une grosse opération, ELLE s'est mutilée (allaitement devenu impossible), pour avoir la paix.

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    1. J'ai mis des années à réaliser que ma poitrine n'était pas difforme, juste "généreuse", en effet.

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    2. Je crois qu'elle a aussi pensé que c'était elle le problème. En tout cas, c'est elle qui s'est ajusté à la société. Ça me fait beaucoup de peine. Je ressens aussi de la culpabilité. Tout son entourage était témoin de ses déboires et je ne crois pas que personne n'ait jamais rien dit. Je l'ai vu entendre les pires choses devant ses parents, à 12 ans. Tout le monde faisait semblant de ne rien entendre, et puis on partait un peu plus tôt que prévu. Peut-être que ce n'était pas la bonne attitude. Peut-être que dire "ça suffit" aurait fait du bien. Je crois que nous avons manqué de courage et qu'elle a dû se sentir très seule, toutes ces années

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  5. Ton témoignage me sidère, non pas que je ne te croie pas, loin de là, mais je suis atterrée de penser qu'il y a autant d'hommes ou d'ados aussi tarés qui se baladent dans les rues. Je n'ai que très rarement pris les transports en commun et j'ai des (tout) petits seins, je n'ai pas le souvenir de m'être fait agresser par quelqu'un dans la rue, et je ne me rendais pas compte que c'était aussi courant. Mais pourquoi nous, les femmes, n'arrivons-nous pas à élever nos garçons dans le respect du corps de l'autre, et dans le respect de soi même? Comment penser qu'on est un être humain quand on est capable de tripoter quelqu'un sans son accord? Qui est responsable? Comment c'est possible? A ce sujet, j'ai lu un article qui m'a aussi ouvert les yeux. https://abompard.wordpress.com/2017/02/13/7-raisons-pour-lesquelles-tant-dhommes-ne-comprennent-pas-le-consentement-sexuel/
    Merci pour ton témoignage courageux.

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    1. Très bon article, en effet. Il y aurait beaucoup, beaucoup, beaucoup à dire sur la culture populaire. Sur le baiser à la Han Solo ou Ratatouille, il y a ça, par exemple : https://emmaclit.com/2016/08/21/premier-baiser/

      Mais en effet, il y a plein d'hommes qui pensent que ce n'est "pas si grave". Même ceux qui ne feraient jamais une chose pareille peuvent rigoler en parlant d'un de leurs copains qui a mis une main aux fesses d'une femme. Mais je veux croire qu'il y en a moins maintenant qu'il y a trente ans, et qu'il y en aura moins dans trente ans que maintenant.

      Par contre, je t'en prie, s'il te plaît, je suis sûre que ton intention n'est pas mauvaise, mais c'est horrible de dire "pourquoi nous, les femmes, n'arrivons pas à élever nos garçons dans le respect du corps de l'autre"... D'abord parce que si, on peut y arriver, et pour mon Grand, par exemple, j'ose dire que c'est gagné. Et ensuite parce que c'est comme si tu disais que si certains hommes se comportent comme des salauds, c'est UNE FOIS DE PLUS la faute aux femmes ! Je suis sûre que ce n'est pas ce que tu voulais dire. Mais les enfants, ça s'élève à deux...

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    2. (Et j'ajouterai que l'éducation ne peut pas tout, quand la culture populaire nous montre que James Bond est super cool, par exemple)

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    3. Oui, tu as raison, encore le formatage... En plus, je pense que j'ai aussi réussi à élever mon ainé (18 ans) dans ce respect, alors je me trompe doublement!

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  6. J'avais une collègue pas timide qui lorsqu'elle était dans le métro bondé et subissait des attouchements, prenait la main du type et la brandissait en l'air et disant très fort : "C'est à qui ça ?" La honte intégrale pour le pervers.

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  7. Je suis atterrée par le nombre et par l'impunité de ces raclures, comme souvent en ce moment... et horrifiée par la partie centrale. Il ne s'agit pas de harcèlement, le titre devrait être "attouchements et viol".
    Mais comment les garçons sont-ils donc éduqués ? Par la culture populaire, comme tu dis ?

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    1. 1 filles sur 5 agressée sexuellement dans son enfance et 1 garçon sur 7. Il n'y a pas une énorme différence. Mon mari qui vient de Paris, a plusieurs fois subit des attouchement d'hommes dans le métro, même adulte (du style, le mec qui colle sa grosse éréction contre ses fesses et se frotte). Évidemment c'est plus facile pour lui de réagir : il est grand et costaud.
      Il suffit de voir tous ces hommes qui ont été violés enfants ou ado dans le monde du cinéma. C'est monstrueux. D'ailleurs je refuse de voir les gounies, les maman j'ai raté l'avion etc pour ces raisons.Les garçons sont presque autant touchés...mais ils parlent encore moins que les femmes. Ils ont encore plus honte1 filles sur 5 agressée sexuellement dans son enfance et 1 garçon sur 7. Il n'y a pas une énorme différence. Mon mari qui vient de Paris, a plusieurs fois subit des attouchement d'hommes dans le métro, même adulte (du style, le mec qui colle sa grosse élection contre ses fesses et se fritte). Évidemment c'est plus facile pour lui de réagir : il est grand et costaud.
      Il suffit de voir tous ces hommes qui ont été violés enfants ou ado dans le monde du cinéma. C'est monstrueux. D'ailleurs je refuse de voir les gounies, les maman j'ai raté l'avion etc pour ces raisons.Les garçons sont presque autant touchés...mais ils parlent encore moins que les femmes. Ils ont encore plus honte

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    2. Certes, les garçons peuvent être des victimes tout comme les filles (quoique moins souvent après 15 ans). Reste que les harceleurs et agresseurs sont presque toujours des hommes, donc la question des l'éducation des garçons se pose bel et bien en priorité.

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  8. Votre témoignage est émouvant, mais aussi assez énervant...!
     
    Que dire du proche qui vous a fait la réflexion consternante sur le manteau...?
    Sinon que j'espère qu'il n'était pas votre père.
     
    Pourquoi de votre côté suivez-vous le même chemin en impliquant le fait que vous étiez "très jolie" dans le harcèlement sexuel que vous avez subi ?!
    Vous mélangez tout !
    Il ne faut pas confondre séduction et perversion !
    Les faits que vous décrivez sont de vraies atteintes sexuelles pratiquées par des malades, et non des tentatives de drague ou des hommages à votre beauté !
    Cet amalgame, hélas très commun, est un raccourci complètement erroné, et grandement préjudiciable aux femmes en général.
    C'est le type de poncif qui aboutit généralement à l'insupportable et trop entendu :
    "Ah bon, cette fille s'est faite violer...? Mais c'est pas possible, elle est trop moche !"
     
    J'ai grandi dans une métropole, et comme vous j'ai pris le métro dès la 6ème.
    Moi aussi on me disait "très jolie".
    Certes, j'ai été abondamment regardée, sifflée, accostée, complimentée, sollicitée par des photographes à plusieurs reprises...
    Mais jamais on ne m'a insultée, et encore moins tripotée !
    Ni dans les transports, ni dans la rue, ni au collège/lycée.
    JAMAIS.
     
    Ma meilleure amie par contre, pourtant temporairement disgraciée par un appareil dentaire et une acné sévère, a vécu des expériences similaires aux vôtres, voire plus trash encore.
     
    Un pervers sexuel ne jettera pas son dévolu sur la jouvencelle la plus ravissante, ou l'enfant/ado le plus choupinet !
    Mais sur celui qu'il jugera le plus vulnérable, malléable, facile à soumettre, ou tout simplement le plus accessible de part les circonstances.
     
    C'est très bien que vous ayez su apprendre à votre fils le respect de l'autre.
    Mais il serait plutôt contre-productif que vous transmettiez à votre fille l'idée que sa beauté sera proportionnelle au nombre d'attentats à la pudeur qu'elle subira au cours de sa vie (et vice versa)...

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    1. Pour les attouchements, peut-être que ça ne fait pas de différence. Mais pour les aggressions verbales, si. Le commentaire sur la "belle jument" m'avait fait aussi mal qu'une gifle. Le fait de ne pas pouvoir marcher dans la rue sans en entendre des vertes et des pas mûres m'a sans doute affectée autant que les aggressions physiques.

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    2. J'ajouterai que les cpupables ne sont PAS des malades, dans la plupart des cas. Les garçons de troisième qui m'ont attaquée considéraient ça comme une bonne blague. Souvent, ils n'ont pas conscience du mal qu'ils font : une main aux fesses, ça ne semble "pas si grave".

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    3. Tiens, un très bon article paru dans Le Monde aujourd'hui, justement : http://www.lemonde.fr/campus/article/2017/10/25/balancetonporc-derriere-la-polemique-un-fait-social_5205693_4401467.html
      Où il est expliqué que ces harcèlements ne sont pas le fait de malades ou pervers isolés. C'est un fait social. Cela ne signifie pas que tous les hommes sont coupables, très loin de là. Mais cela signifie que c'est toute la culture de groupe qu'il faut changer, et il me semble que c'est grave de négliger cet aspect des choses et de réduire le phénomènes à des incidents isolés.

      (Et j'aimerais bien savoir comment vous avez fait pour ne pas faire partie des 100% des femmes ayant été harcelées dans le métro. Etait-ce bien en France ? Parce qu'à Londres, par exemple, j'ai constaté que ce n'est pas du tout du tout pareil...)

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  9. Il a dénoncé Philippe Ballesio pour agression verbale contre les femmes de la banque centrale de Londres car il s'est vu refuser un prêt qu'il a demandé pour l'achat de matériel informatique. En plus de cela, il a essayé de frapper un de mes collègues, la plainte est déjà dans le système judiciaire. Ensemble, nous sommes plus.

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