dimanche 10 février 2019

Râleries du Filou et oeuvres de Bordalo II

(Désolée pour mon absence de ces derniers jours. Quand les enfants sont malades, les parents trinquent. Je suis sûre que vous me comprenez.)

Après une semaine assez pénible, samedi, je propose une sortie. J'ai récemment fait la liste de tous les musées et monuments que nous n'avons pas encore vus à Paris, et même en ne comptant que ceux qui sont vraiment intéressants (je passe mon tour sur le musée de l'éventail, par exemple, ou celui de la contrefaçon), ça en fait un gros paquet. Je propose trois options. On vote. C'est le musée des arts asiatiques, le musée Guimet, qui gagne.

Sauf que juste après, je me rappelle qu'il y a une expo que je voulais voir avant qu'elle disparaisse. Il s'agit des œuvres d'un artiste, Bordalo II, qui dénonce la pollution en transformant des ordures en sculptures, qui représentent entre autres des animaux en voie de disparition (à cause des ordures, justement, vous suivez ?) C'est beau, c'est écolo, ET c'est gratuit, ce qui ne gâte rien. Allez, on y va.

Hurlements du Filou.
Forcément.

Il faut savoir que le Filou est un grand, un immense râleur. Depuis l'époque où il se roulait par terre tous les soirs quand il voyait le contenu de son assiette, il a un peu changé, mais pas tant que ça : il ne se lamente plus trop au sujet du menu, mais il est devenu très, très casse-pied pour... tout le reste, en fait. Un rien, la moindre contrariété, la plus petite déception, la plus insignifiante moquerie, le fait monter dans les aigus et éclater en sanglots. La seule chose qui le rend supportable, c'est qu'il n'a pas le moindre atome de rancune ou de bouderie, donc ça passe toujours en moins de temps qu'il ne m'en a fallu pour écrire ce paragraphe. N'empêche que parfois, c'est pénible.

Bref, il s'écroule par terre comme si le plus grand chagrin du monde venait de lui tomber dessus, réclame le musée "Guillemet" à cors et à cris, me traite de vilaine méchante, devient rouge de colère, trempe son t-shirt de larmes, et je vous jure que je n'exagère pas. Qu'importe : cinq minutes plus tard, nous voilà parti. Dans l'ascenseur, il est déjà aussi joyeux que les autres.

Bordalo II fait des trucs sympas. Si ça vous intéresse, c'est à la galerie Mathgoth, dans le 13ème arrondissement. Regardez donc (cliquez sur les images pour les voir en plus grand) :






Après la visite, nous rentrons en suivant des balises, nous traversons un parc original, nous courons dans des ruelles charmantes. Le Filou s'amuse comme un fou. Dans l'ascenseur, en remontant chez nous, je lui demande :
— Alors, Filou, suis-je si méchante que ça ? Ça valait la peine de faire une crise pareille ? Est-ce que c'était vraiment "nul", cette sortie ?
Il se renfrogne, mi-agacé, mi-honteux, et soupire :
— Oh, zut. Z'espérais que t'allais oublier de me dire ça.

1 commentaire:

  1. ça prouve qu'il est lucide.
    C'est en effet très beau et, paradoxalement, très gai ce que fait cet artiste !

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