lundi 8 juin 2015

Un coup de main ?

Encore un mot sur la Convergence. Récit d'un petit moment de gêne :

Au retour, tandis que j'essayais péniblement de grimper une légère montée en soufflant comme un bœuf, j'ai été dépassée par un groupe de cyclistes qui revenaient eux aussi de la Concorde et qui m'ont lancé des "Bravo !" et des "Courage !", comme un certain nombre d'autres participants avant eux.
— C'est dur, hein ? m'a crié un monsieur en train de me doubler.
— Oui ! Vous me tirez ? ai-je plaisanté en faisant mine de tendre la main pour m'agripper à la sienne.

En souriant, il m'a montré sa main, lui aussi. Ou plutôt son moignon. J'étais tombée sur peut-être le seul cycliste du jour amputé du bras droit...

PS : Et en bonus, cette photo qu'on vient de m'envoyer, de moi, mon triporteur et mon gilet jaune :

crédits photo © Yéya

dimanche 7 juin 2015

Convergence francilienne 2015

L'année dernière, j'avais adoré ce grand rassemblement de vélos venus des quatre points cardinaux d'Île de France, convergeant vers la Place de la Concorde. Cette année, jusqu'à la dernière minute, je me suis demandé si j'allais participer. Parce que le Grand a toujours cette fichue maladie de croissance qui l'empêche de faire du sport, parce que les quatre enfants réunis dépassent désormais largement les 100 kg, ce qui fait beaucoup, parce que l'assistance électrique du triporteur est en panne... Jusqu'à ce matin 9h, je n'ai pas arrêté de tergiverser. J'y vais toute seule ? Non, mon vélo a un problème avec les vitesses, il faut que je l'emmène chez le vélociste. J'emmène juste les jumeaux ? Mais le pique-nique à trois, c'est moins sympa, et puis si j'aime mieux quand le Grand est là pour m'aider à gérer les petits. Les jumeaux et le Grand ? C'est super lourd, et ça me fait mal au cœur de laisser le Filou tout seul à la maison avec son père, il va hurler en nous voyant partir.
Finalement, je me suis dit que j'allais tenter le coup. J'ai vérifié qu'ils tenaient encore tous les quatre dans la caisse, je suis partie un peu en avance pour pouvoir faire la première montée à mon rythme, et je me suis promis de m'arrêter en chemin si je flanchais.
Je n'ai pas flanché. Je suis allée jusqu'au bout, et retour. J'ai trimbalé environ 250 kg (moi comprise) sur 32 km, aller et retour, sans aucune assistance. Je pense que j'ai dû battre le record du vélo le plus chargé parmi les quelques milliers présents aujourd'hui. J'aurais dû réclamer une médaille, dis donc.
Pourtant, il y avait quelques autres vélo-cargos, regardez :


Nous avons aussi vu quelques vélos sympathiques, même si j'étais le plus souvent trop occupée à ahaner pour prendre des photos :

(Cliquez pour agrandir)
Le pique-nique devant les Invalides, par un temps idéal (ensoleillé, mais pas excessivement chaud), était bien sympathique :

Le retour fut un peu difficile, surtout que, comme le Filou s'est endormi sur les genoux du Grand, je n'ai pas pu demander à celui-ci de marcher à côté pendant les montées comme à l'aller. Résultat, je ne sens plus mes jambes (par contre, je pense que je les sentirai demain, et encore plus après-demain...). Mais c'était vraiment chouette, et je suis très contente d'être allée au bout. A refaire, sans faute !



samedi 6 juin 2015

Léger retard de paiement

Allez, aujourd'hui, sur un coup de tête, comme ça, je me lance dans le rattrapages des formalités administratives, et j'ouvre même le courrier arrivé ces derniers jours. Je renvoie un contrat contresigné à l'éditeur. J'expédie les photocopies de mes billets de train à l'institut où j'ai fait un atelier d'écriture, pour remboursement. Je me réabonne à Que Choisir. Je relance un éditeur qui a omis de me payer. Je réclame un nouveau devis pour le remplacement de la chaudière (avant l'hiver, ce serait bien).

Et tiens, ce truc à payer au Trésor Public, c'est quoi ? Oh, dis donc, c'est une grosse somme ! Frais de garde pour les Things... Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Ça fait un bout de temps qu'ils ne sont plus gardés nulle part, les Things ! Depuis qu'ils ont quitté la crèche en juillet 2013, très exactement.

De quand ça date, ce truc ?

Ah.

De juillet 2013. C'est juste une relance. Il a juste fallu un bon bout de temps pour que mon cher Trésor me retrouve, à cause du déménagement.

...

Bon, d'accord, je paie, alors.

vendredi 5 juin 2015

On échange ?

Ce matins, hurlements au petit déjeuner.
Mr Thing Two :
— Mais pourquoi y a école ? Non, y a pas école ! Je veux pas aller à l'école !!!
Le Filou :
— Moi veux pas pati ! Moi veux pas aller à Oline [son ass-mat, note de la traductrice] ! Moi veut aller avec Akit et Lila ! Moi veux aller à l'icole !

Sachant que, malgré leurs deux ans d'écart, il y a encore pas mal de gens qui les confondent, j'ai été très tentée de les échanger ni vu ni connu...

mercredi 3 juin 2015

Un lave-vaisselle pas indispensable (parait-il)

Drriiinnng !
— Allô ?
— Oui, bonjour, c'est Darty, je vous appelle au sujet de votre lave-vaisselle.
— Ah ?
— Alors, attendez que je reprenne l'historique...
— Oh, je peux vous le faire moi-même, l'historique : je vous ai téléphoné il y a trois semaines pour vous dire que mon lave-vaisselle était en panne, vous m'avez donné un rendez-vous avec un technicien une semaine plus tard, il est venu mais il a dit qu'il avait besoin d'une pièce, il nous a donné un nouveau rendez-vous une semaine plus tard, il est revenu et il a remplacé la pièce mais il s'est rendu compte qu'il y en avait une autre qui était HS, et il nous a donné un troisième rendez-vous une semaine plus tard, c'est-à-dire demain matin.
— Oui, alors justement, la pièce qu'il avait commandée n'est pas arrivée. Elle devrait arriver dans une semaine. Si tout se passe bien. Je vous propose donc un nouveau rendez-vous jeudi en huit.
— Oh non !
— Et si.
— Mais c'est la barbe ! Nous sommes une famille de six, ça nous fait perdre un temps fou, et pourtant je me retiens de cuisiner autant que d'habitude ! Vous ne pouvez pas nous prêter un autre lave-vaisselle, en attendant que celui-ci soit réparé ? Vous faites ça avec certains électroménagers, non ?
— Ah oui, mais seulement avec ceux qui sont indispensables. Une machine à laver ou une table de cuisson, mais pas un sèche-linge, par exemple.
— Mais vous ne faites pas ça avec les télévisions, aussi ?
— Si, mais madame, il y a des gens qui ne peuvent pas se passer de leur télévision...


Alors que nous, visiblement, nous pouvons nous passer de lave-vaisselle.
(Soupir.)

mardi 2 juin 2015

Des lecteurs qui ne lisent pas

"Pourquoi les gens qui se rendent dans une administration en sachant qu'ils vont devoir attendre au moins une demi-heure n'emportent-ils pas un bouquin ?" demandais-je récemment. Une question que je me suis toujours posée, et à laquelle j'ai obtenu la réponse suivante, de la sémillante Ficelle : "Je lui dis à Fofo, qu'il y a des gens qui savent lire mais qui n'aiment pas ça, ou bien c'est trop violent comme information?"

Bon, d'accord.
Admettons.

Mais cet après-midi, j'ai passé deux heures et demie dans une des plus grandes librairies de Paris en compagnie d'une auteure très célèbre. Non, pas JK Rowling, mais il y avait quand même des gens qui étaient arrivés à 13h30 pour la voir, alors que la séance de dédicaces ne commençait qu'à 17h. Pendant deux heures et demie, j'ai entendu au moins trois cent lecteurs répéter à cette auteure que ce qu'elle faisait était formidable, qu'ils adoraient ses romans, qu'ils la remerciaient d'exister, voire qu'elle leur avait sauvé la vie. C'était souvent charmant, parfois émouvant. Mais ce qui m'a intrigué, c'est que parmi les gens qui faisaient la queue pour avoir leur dédicace, des vrais lecteurs qui avaient tous attendu au moins une demi-heure pour remercier une auteure dont les romans n'ont même pas été adaptés en films, il y en avait peut-être tout au plus un sur vingt qui faisait la queue en bouquinant. Les autres ont attendu parfois en jouant avec leur portable, mais souvent sans rien faire. Alors qu'ils auraient pu avaler vingt ou cinquante pages de leur lecture en cours et ne pas voir le temps passer.

Si vous avez une bonne explication, ça m'intéresse.

Tiens, en cadeau bonus, une citation de Stephen King. Je n'ai jamais lu de roman de Steven King, mais je viens de terminer son essai, Ecriture, mémoires d'un métier, qui ne m'a pas appris grand-chose mais qui m'a vraiment beaucoup fait rire par endroits (quel style, quel humour !). Et je me suis bien reconnue dans les lignes suivantes :
Les livres sont des instruments de magie portables qui n'ont pas leur pareil. (...) J'ai toujours un livre sur moi, où que j'aille. On ne peut jamais savoir quand on aura besoin d'emprunter la sortie de secours : une file d'attente d'un kilomètre au péage, le quart d'heure qu'il faut passer à se barber dans quelque bâtiment administratif sinistre de la fac en attendant que votre prof principal (lui-même aux prises avec un casse-bonbons quelconque qui menace de se suicider parce qu'il a raté tel ou tel examen à la noix) sorte pour que vous puissiez avoir sa signature sur un formulaire d'abandon, le hall d'embarquement d'un aéroport, une laverie automatique par un après-midi pluvieux, et, la pire situation de toutes, la salle d'attente de votre médecin, quand il faut de surcroît poireauter pendant une demi-heure pour se faire tripoter là où justement ça vous fait mal. En de tels moments, avoir un livre est vital. Si je dois passer un certain temps au purgatoire avant d'aller ailleurs, je crois que je m'en sortirai bien pourvu qu'il y ait une bibliothèque de prêt.

lundi 1 juin 2015

Traumatisés

Retour d'atelier d'écriture. Je suis partie hier matin. J'arrive juste avant que les enfants aillent se coucher. Ma mère, de passage à Paris, vient de terminer de leur raconter un livre.
— Bonjour mes chéris !
— Bonjour ! répond le Grand.
Miss Thing One me fait un sourire.
Mr Thing Two me fait coucou de la main.
Le Filou, qui est en train de regarder un livre, m'ignore.
— Ils n'ont pas l'air trop traumatisés par ton absence, commente ma mère.
(Faut dire que moi non plus, je n'étais pas traumatisée de passer la nuit à l'hôtel, dans le calme, loin d'eux.)

Plus tard, je dis à Darling :
— Je te rappelle que tu dois rentrer tôt demain soir. Je fais l’interprète auprès d'un auteur anglais, je ne serai pas là dans la soirée.
— Hein ? Encore ? Mais tu n'es jamais là !
C'est lui le plus traumatisé, en fait.