mercredi 8 juillet 2015

Vol de carte bleue

J1. Darling ne trouve plus sa carte bleue.
— Bah, ce n'est pas la première fois que ça t'arrive, dis-je. Tu vas la retrouver. Ne panique pas.

J2. Darling téléphone à la banque pour faire opposition.
— J'ai cherché vraiment partout, me jure-t-il. Je suis même allé dans le dernier magasin où je l'avais utilisée. J'ai dû la perdre dans la rue, ou alors on me l'a volée.

J3. Après avoir couché le Filou, je vais voir Darling :
— Au fait, je sais que c'est trop tard, mais j'ai eu des nouvelles de ta carte bleue. Tu avais raison, on te l'avait vraiment volée.
— Ah bon ? Elle a été retrouvée par la police ?
— Non, par moi.
— Comment ça ?
— Elle n'est jamais sortie de la maison. Le voleur, c'était le Filou. Il a dû la voir sur un meuble, il a trouvé qu'elle était jolie, et il l'a planquée à l'intérieur de sa taie d'oreiller. Je viens de la découvrir en changeant ses draps. La bonne nouvelle, c'est que je ne pense pas qu'il ait eu le temps de faire des achats frauduleux avec...

(Notez bien qu'Arsène Lupin avait six ans lorsqu'il commis son premier vol. Le Filou a une grande carrière devant lui.)

Boucles d'or

Hier soir, en sortant de chez l'assistante maternelle, j'annonce :
— Bon, Filou, on ne rentre pas directement à la maison, on va chez la coiffeuse, avant. Elle va nous couper les cheveux, à toi et à moi.
Lui, horrifié :
— Non !
Moi, rassurante :
— Mais si, ne t'inquiète pas, ça ne fais pas mal du tout ! Tu verras, je passerai la première.
Sauf que le problème n'est pas là. Avec des larmes dans la voix, il plaide :
— Mais moi n'a beau, côme ça ! Moi n'a boucles d'or !

Note à moi-même : à l'avenir, ne plus lui répéter à longueur de temps à quel point il est beau. Pas plus d'une fois par jour, disons.

(Je vous rassure, il est toujours aussi beau, avec sa coupe de petit mec.)

mardi 7 juillet 2015

Concombres à gogo

Ils étaient vendus par deux, et après réflexion, j'en avais acheté deux lots.
Puis il y en a eu dans mon panier bio. Deux, encore une fois. Sauf que cette semaine-là, exceptionnellement, j'ai eu deux paniers.
Et voilà comment je me suis retrouvée avec huit énormes concombres dans mon frigo.
Des recettes, quelqu'un ?

dimanche 5 juillet 2015

Une soirée ciné-resto avec deux ados

Ma mère et moi décidons de faire plaisir à ma petite sœur et au Grand, et de sortir avec eux ce soir : on laisse les moins de six ans à Darling, et on emmène les ados au cinéma voir Vice-versa, et même au restaurant !

Acte I. On sort de la maison, et le Grand demande :
— C'est au cinéma juste à côté ?
— Il n'y a pas de cinéma juste à côté – enfin, il y en a un, mais qui ne présente qu'un seul film, deux fois par semaine.
— Hein ? Mais alors on va où ?
— Dans Paris, à quatre stations d'ici.
— Oh non ! Je n'ai pas envie de prendre le RER ! Pff...

(Imaginez, à la fin de chaque acte, un intermède de cinq à dix minutes de râleries et bougonnements)

Acte II. Au cinéma, le Grand :
— Je peux acheter du pop-corn ?
— Non.
— Mais si ! Allez, je te rembourserai !
— Pas question. On va dîner juste après.
— Oh, vraiment, t'es pas sympa ! Vous êtes en train de me gâcher ma soirée, là !

Acte III. Le film commence. Ma soeur s'exclame :
— Mais c'est en anglais !
— Ah oui, désolée, j'ai pris une séance en VO, je n'ai pas fait attention.
— Mais j'aime pas les sous-titres ! Je ne vais rien comprendre ! On ne peut pas plutôt sortir et chercher une séance en VF dans un autre cinéma ?

Acte IV. Le film est terminé, et nous sortons :
— On mange où ? demande le Grand.
— Je ne sais pas...
—  A la crêperie à côté de la maison !
— Non, c'est trop loin.
— Si, je veux aller là-bas, sinon c'est pas la peine !
— Non, moi je ne veux pas de crêpes, intervient ma soeur.
— Un japonais, alors ?
— Ah non, je n'aime pas le poisson.
— Il y a aussi de la viande.
— Non, je n'ai pas envie. Je veux une pizza.

Acte V. Nous avons trouvé un resto, français, assez cher. Ma soeur réclame :
— Je peux avoir un coca ?
— Non, un plat et un dessert, c'est déjà bien suffisant.
— Mais si, je veux un coca !
— J'ai dit non.
— Oh la la, mais pourquoi ? Je ne vois pas en quoi ça te dérange ! C'est moi qui décide ce que j'ai envie de boire !

Acte VI. Nous choisissons les plats :
— Je peux prendre autre chose que ce qu'il y a sur l'ardoise ?
— Non, tu prends une formule, c'est moins cher.
— Oh mais si, allez ! Je n'aime rien de tout ça !
— Ni le steak-frites, ni le hamburger, ni la salade, ni le carpaccio, ni le confit de canard, ni le pavé de saumon ? Tu es si difficile que ça ?
— Bon, d'accord, j'aime bien, à la rigueur, mais ce n'est pas ça que je voulais !
— Pourquoi, tu voulais quoi, au juste ?
— Des spaghettis à la bolognaise.


Moralité : n'essayez pas de faire plaisir à des ados de 13 et 14 ans. Laissez-les plutôt enfermés dans leur chambre, d'où vous ne les ferez sortir que pour prendre une douche, vider le lave-vaisselle et manger du concombre. De toute façon, quoi que vous fassiez, ils râleront ; alors à quoi bon ?

jeudi 2 juillet 2015

Ça va chauffer (bis)

16h. 33°C à l'intérieur de la maison. L'un des plombiers de l'équipe qui travaille chez moi depuis trois jours vient me voir :
— Euh, madame, ça y est, on a terminé...
— Ah, super ! On va pouvoir prendre des douches tièdes ce soir, alors ! Hier, j'ai lavé les enfants au jet, dans le jardin...
Il sourit, mais il a l'air un peu embêté. Pourquoi ?
— Avant de partir, il faut quand même qu'on teste la chaudière...
— D'accord, très bien. Mais ça va mettre longtemps à chauffer, l'eau ?
— Non, seulement une vingtaine de minutes. Mais... il faut aussi qu'on teste le chauffage...
— ...
— ...
— C'est une blague ?
— Non, je suis désolé. Je viens de régler le thermostat sur 38°C, on va attendre un petit quart d'heure pour vérifier que tous les radiateurs sont bien chauds.
— ...

(Ça me rappelle quand ma grand-mère italienne avait insisté pour que j'essaie son manteau de fourrure alors qu'il faisait environ 41°C dehors et pas beaucoup moins dedans.)



Maquillage

Ma soeur de 14 ans loge chez nous depuis quelques jours. Ce matin, Mr Thing Two, tout excité, me désigne une énorme trousse de toilette :
— Regarde, Maman, ça c'est son mariage !
— Son... ?
— Oui, regarde, il y a plein de couleurs dedans !
— Ah, son maquillage !
— Oui, c'est ça.
Puis il réalise que je ne sais sans doute pas ce que c'est, et prend un ton très didactique :
— Un maquillage, c'est des couleurs qu'on se peint sur le visage, et comme ça on peut faire semblant d'être un autre gens.

Ah, ben voilà. Moi qui me suis toujours demandé à quoi ça servait au juste, c'est la meilleure définition qu'on m'ait jamais donnée.


mercredi 1 juillet 2015

Ça va chauffer !

Travaux de rénovation dans ma maison, isolée comme une maison des années 1900, c'est-à-dire pas du tout. Après les fenêtres à double vitrage il y a quelques mois, nous remplaçons la chaudière qui ne serait pas anachronique dans une adaptation des Trois Mousquetaires, avant de passer un de ces mois à l'isolation des combles perdus (ce qui permettra peut-être d'éviter que le deuxième et dernier étage, où dorment quatre des six habitants de la maison, fasse trois degrés de moins que le rez-de-chaussée en hiver, et quatre degrés de plus en été. Depuis deux jours, Miss Thing One dort en compagnie de son jumeau, au premier : j'avais peur de la retrouver cuite au matin...)

Le chauffagiste est plein d'ardeur enthousiaste :
— Vous verrez, cette nouvelle chaudière à condensation va vous changer la vie !
— Vous croyez ? Tant mieux, parce que j'avoue que ça me fait mal au coeur de remplacer l'autre alors qu'elle fonctionnait encore à peu près...
— Ah oui, mais de toute façon, la vôtre, elle serait devenue illégale à partir de septembre, à cause des nouvelles normes. Et puis celle-là, elle consommera beaucoup moins de gaz. Et vous pourrez régler séparément la température du chauffage et celle de l'eau chaude, ça évitera à vos enfants de risquer de se brûler en prenant leur bain. Et puis il y a un thermostat réglable intégré, vous pourrez le programmer pour que les radiateurs se mettent en marche une heure avant votre réveil, pour ne pas sortir du lit et aller vous doucher quand la maison est encore à 16°C. Et ça va chauffer beaucoup mieux, vous verrez, ça va bien chauffer !

C'est donc l'un des jours les plus caniculaires de l'année que j'ai dû me m'enflammer me passionner pour une chaudière super-puissante...

(En compensation, plus d'eau chaude pendant trois ou quatre jours. Douches froides pour tout le monde. Ça tombe bien ? Bof, pas forcément. Par contraste, l'eau paraît vraiment glaciale...)