Rendez-vous chez la coiffeuse. Le Filou n'a pas beaucoup progressé depuis la dernière fois (tiens, c'était exactement il y a un an). Comme j'étais plutôt désargentée ces derniers temps, depuis un an, c'est toujours moi qui lui ai coupé les cheveux, et j'ai une technique imparable pour qu'il ne bouge pas et ne se soucie pas le moins du monde de ce que je fais : je le colle devant la télévision. Mais chez la coiffeuse, il n'y a pas de télévision, donc il proteste, il hurle, il essaie même de fuguer :
— Noooon ! Ze veux PAS couper les boucles d'or !
Ça fait rire la coiffeuse, mais elle est un peu inquiète :
— Je ne vais pas pouvoir faire grand-chose s'il gigote comme ça...
Pas le temps de négocier, de menacer, d'expliquer, d'argumenter. Sous le regard légèrement désapprobateur des quatre ou cinq clientes (bien ma veine : normalement, le salon est vide quand je viens), je me résigne donc à sortir la grosse artillerie :
— Ne vous inquiétez pas, Madame, je vais le faire obéir grâce à une technique éducative de pointe. Filou, arrête de brailler et écoute-moi : si tu es sage, quand on rentrera à la maison, tu auras un bonbon.
Infaillible. Il n'a plus bougé.
(Hélas, ensuite, c'est le Grand qui est arrivé et qui n'a pas arrêté d'asticoter son petit frère, à tel point que la coiffeuse a soupiré que c'était le moins sage de la famille – si, si, elle connaît Mr Thing Two – et l'a menacé de lui raser la boule à zéro s'il continuait...)
La vie d'une traductrice, mère célibataire de famille nombreuse
samedi 9 juillet 2016
jeudi 7 juillet 2016
Comment je n'ai pas échappé aux Bleus
Je n'aime pas trop le foot, en tous cas pas le foot qu'on regarde à la télévision, et surtout pas celui qui fait intervenir des équipes "nationales". Et pas seulement parce que ces équipes représentent encore moins la nation que le faisait autrefois le "suffrage universel masculin" ("Comme si les femmes ne faisaient par partie de l'univers", avait remarqué un de mes profs, mais je m'égare). Je n'ai pas du tout envie de lancer une polémique, mais j'ai un peu de mal à voir la différence entre le patriotisme et le nationalisme, et beaucoup de mal à voir la différence entre "je préfère les Français" et "J'aime moins les étrangers". Je sais, je sais que l'immense majorité des spectateurs de foot, y compris parmi ceux qui soutiennent "leur" équipe, sont à mille lieues d'être xénophobes. N'empêche, la nuance m’échappe.
Bref, ce midi, j'ai annoncé que j'allais essayer d'échapper à la demi-finale.
— Ah, toi aussi, tous ces "Allez les bleus", ça t'agace ? a lancé mon père adoptif qui, provenant d'un pays neutre, a un peu de mal à s'échauffer pour tout cela (voir ici l'hilarante explication de Zep)
— C'est qui, les bleus ? a demandé le Grand.
La dernière fois, j'étais allée au théâtre ; cette fois, j'ai opté pour le cinéma ? Il y avait un film qui avait l'air intéressant à 20h. Mais à 19h10, juste avant de partir, je me rends compte qu'il y a un film qui a l'air encore plus intéressant à 19h50, à 8 km d'ici. En pédalant très très vite, je peux sans doute y arriver...
A 19h45, je pénètre dans le cinéma, à la fois très fière de moi, dégoulinante de sueur, rouge comme une tomate, et un peu inquiète à l'idée que s'il faut faire la queue dix minutes pour prendre mon billet comme c'est souvent le cas, je risque de rater les publicités, et ce serait dommage, car je n'en vois pas souvent. Naïve que je suis. Je n'ai jamais vu un multiplexe aussi vide.
— Il n'y a pas grand-monde, je me demande pourquoi ? ai-je demandé au monsieur qui vendait les billets.
Il n'a pas même souri. Soit c'est le fils du patron, soit il avait demandé sa soirée pour regarder le match comme les autres et il a eu la courte paille.
Dans la salle, sept personnes en tout. Dont un homme. J'ai eu envie de lui proposer séance tenante (c'est le cas de le dire) de m'épouser, mais il était avec une femme, et je n'étais pas complètement sûre que ce soit sa sœur.
J'ai donc vu Love and Friendship. Ma mère et Télérama avaient aimé, donc j'étais assez confiante. J'avais raison, c'est super. Je me suis rappelée seulement au moment où le générique commençait qu'en théorie, j'évitais les adaptations, mais je me suis consolée en me rappelant que je n'avais pas lu le bouquin. Je me suis régalée. Et j'ai été très contente que le personnage principal ne soit pas "puni" à la fin. J'avais très peur pour cette femme sournoise et manipulatrice, qui ne fait en réalité qu'utiliser les seules armes à sa portée à l'époque de Jane Austen. Et puis elle est si belle, et elle parle si bien (j'ai très vite arrêté de lire les sous-titre pour profiter de la diction magnifique des acteurs), et elle est si intelligente ! J'en suis tombée raide amoureuse, moi aussi...
Je suis donc sortie avec un grand sourire. Mais j'ai vite compris que le film n'avait pas duré assez longtemps. Du monde partout, des voiture garées n'importe où, sur des passages piétons et des pistes cyclables (non mais il faut comprendre, ces gens-là avaient sans doute impérativement besoin d'utiliser leur voiture ce soir : ils habitent loin, n'ont pas de télévision, et ont la phobie des transports en commun et des vélos, donc ils sont venus en voiture parce qu'ils ne pouvaient pas faire autrement, les pauvres, et ils sont trop pauvres pour payer une place dans un parking souterrain payant, et ils ne vont pas boire une goutte de bière parce qu'ils savent qu'il faut être sobre pour conduire). La barbe.
J'ai voulu m'enfuir tout de suite, mais j'étais partie si vite que je n'avais rien pris à manger (c'est tout dire) et j'avais vraiment trop faim pour refaire le trajet dans l'autre sens sans auparavant consommer un peu de carburant. J'ai donc évité très soigneusement les bars et pubs et je suis entrée dans un fast-food écolo que j'avais repéré précédemment, non sans avoir d'abord bien vérifié qu'il n'y avait aucun écran à l'intérieur. Mais au moment où j'ai payé mon bol de Waterzooi et ma tarte aux figues bio (véridique) (j'adore), j'ai compris l'astuce : les serveurs avaient planqué un ordinateur derrière la caisse, et à chaque fois qu'ils entendaient une clameur s'élever dans la rue, ils lâchaient tout pour aller voir ce qui se passait.
— Et dire que je suis entrée ici parce que je pensais que c'était un endroit garanti sans OGM et sans football ! me suis-je lamentée.
— Ne vous inquiétez pas, vous ne le verrez pas, a promis le caissier. Mais vous savez, le jeu, c'est l'opium du peuple... [Sic]. Il faut bien se divertir !
— Ben moi, pour me divertir, je suis allée voir un film, et contrairement à vous, j'avais 100% de chances d'en ressortir de bonne humeur, pas 50% !
Il a ri. Et puis il m'a tendu la facturette très vite, parce que les gens du pub d'à côté avaient fait "Ooh !", et il est allé coller le nez à son écran.
Après ce dîner frugal mais exquis, je suis rentrée en pédalant joyeusement dans le crépuscule par une petite route très tranquille où, pour la première fois de ma vie, j'ai croisé plus de femmes que d'hommes (c'est là qu'on se rend soudain compte à quel point la nuit est encore un domaine très masculin). Avant d'arriver au bout, j'ai entendu une fanfare de klaxons, et des cris. Et puis des sirènes, plein de sirènes. Je me suis demandé, incrédule, si des ambulanciers avaient eu cette idée ahurissante de participer ainsi à la liesse générale, avant de comprendre que c'étaient sans doute des flics qui se précipitaient dans un coin où des crétins avaient voulu fêter leur (?) victoire en cassant quelque chose, ou en tapant sur un Allemand qui passait par là, ou quelque chose du genre. Juste avant d'arriver à la maison, je suis passée sous des immeubles au rez-de-chaussée duquel des gamins braillaient à tue-tête "Vive la France" sous l’œil bienveillant de leurs parents. J'ai voulu leur crier "Et les Français qui dorment, ils ont le droit de vivre, eux aussi ?", mais comme j'allais assez vite, j'étais déjà trop loin.
Et puis je suis arrivée à la maison, et j'ai trouvé Darling de fort mauvaise humeur qui m'a dit "Pff, ce n'était pas mérité, l'équipe allemande a dominé toute la partie".
Bon. Voyons le bon côté des choses : j'ai un excellent prétexte pour retourner au cinéma dimanche. Et cette fois, je choisirai un film plus long...
Bref, ce midi, j'ai annoncé que j'allais essayer d'échapper à la demi-finale.
— Ah, toi aussi, tous ces "Allez les bleus", ça t'agace ? a lancé mon père adoptif qui, provenant d'un pays neutre, a un peu de mal à s'échauffer pour tout cela (voir ici l'hilarante explication de Zep)
— C'est qui, les bleus ? a demandé le Grand.
La dernière fois, j'étais allée au théâtre ; cette fois, j'ai opté pour le cinéma ? Il y avait un film qui avait l'air intéressant à 20h. Mais à 19h10, juste avant de partir, je me rends compte qu'il y a un film qui a l'air encore plus intéressant à 19h50, à 8 km d'ici. En pédalant très très vite, je peux sans doute y arriver...
A 19h45, je pénètre dans le cinéma, à la fois très fière de moi, dégoulinante de sueur, rouge comme une tomate, et un peu inquiète à l'idée que s'il faut faire la queue dix minutes pour prendre mon billet comme c'est souvent le cas, je risque de rater les publicités, et ce serait dommage, car je n'en vois pas souvent. Naïve que je suis. Je n'ai jamais vu un multiplexe aussi vide.
— Il n'y a pas grand-monde, je me demande pourquoi ? ai-je demandé au monsieur qui vendait les billets.
Il n'a pas même souri. Soit c'est le fils du patron, soit il avait demandé sa soirée pour regarder le match comme les autres et il a eu la courte paille.
Dans la salle, sept personnes en tout. Dont un homme. J'ai eu envie de lui proposer séance tenante (c'est le cas de le dire) de m'épouser, mais il était avec une femme, et je n'étais pas complètement sûre que ce soit sa sœur.
J'ai donc vu Love and Friendship. Ma mère et Télérama avaient aimé, donc j'étais assez confiante. J'avais raison, c'est super. Je me suis rappelée seulement au moment où le générique commençait qu'en théorie, j'évitais les adaptations, mais je me suis consolée en me rappelant que je n'avais pas lu le bouquin. Je me suis régalée. Et j'ai été très contente que le personnage principal ne soit pas "puni" à la fin. J'avais très peur pour cette femme sournoise et manipulatrice, qui ne fait en réalité qu'utiliser les seules armes à sa portée à l'époque de Jane Austen. Et puis elle est si belle, et elle parle si bien (j'ai très vite arrêté de lire les sous-titre pour profiter de la diction magnifique des acteurs), et elle est si intelligente ! J'en suis tombée raide amoureuse, moi aussi...
Je suis donc sortie avec un grand sourire. Mais j'ai vite compris que le film n'avait pas duré assez longtemps. Du monde partout, des voiture garées n'importe où, sur des passages piétons et des pistes cyclables (non mais il faut comprendre, ces gens-là avaient sans doute impérativement besoin d'utiliser leur voiture ce soir : ils habitent loin, n'ont pas de télévision, et ont la phobie des transports en commun et des vélos, donc ils sont venus en voiture parce qu'ils ne pouvaient pas faire autrement, les pauvres, et ils sont trop pauvres pour payer une place dans un parking souterrain payant, et ils ne vont pas boire une goutte de bière parce qu'ils savent qu'il faut être sobre pour conduire). La barbe.
J'ai voulu m'enfuir tout de suite, mais j'étais partie si vite que je n'avais rien pris à manger (c'est tout dire) et j'avais vraiment trop faim pour refaire le trajet dans l'autre sens sans auparavant consommer un peu de carburant. J'ai donc évité très soigneusement les bars et pubs et je suis entrée dans un fast-food écolo que j'avais repéré précédemment, non sans avoir d'abord bien vérifié qu'il n'y avait aucun écran à l'intérieur. Mais au moment où j'ai payé mon bol de Waterzooi et ma tarte aux figues bio (véridique) (j'adore), j'ai compris l'astuce : les serveurs avaient planqué un ordinateur derrière la caisse, et à chaque fois qu'ils entendaient une clameur s'élever dans la rue, ils lâchaient tout pour aller voir ce qui se passait.
— Et dire que je suis entrée ici parce que je pensais que c'était un endroit garanti sans OGM et sans football ! me suis-je lamentée.
— Ne vous inquiétez pas, vous ne le verrez pas, a promis le caissier. Mais vous savez, le jeu, c'est l'opium du peuple... [Sic]. Il faut bien se divertir !
— Ben moi, pour me divertir, je suis allée voir un film, et contrairement à vous, j'avais 100% de chances d'en ressortir de bonne humeur, pas 50% !
Il a ri. Et puis il m'a tendu la facturette très vite, parce que les gens du pub d'à côté avaient fait "Ooh !", et il est allé coller le nez à son écran.
Après ce dîner frugal mais exquis, je suis rentrée en pédalant joyeusement dans le crépuscule par une petite route très tranquille où, pour la première fois de ma vie, j'ai croisé plus de femmes que d'hommes (c'est là qu'on se rend soudain compte à quel point la nuit est encore un domaine très masculin). Avant d'arriver au bout, j'ai entendu une fanfare de klaxons, et des cris. Et puis des sirènes, plein de sirènes. Je me suis demandé, incrédule, si des ambulanciers avaient eu cette idée ahurissante de participer ainsi à la liesse générale, avant de comprendre que c'étaient sans doute des flics qui se précipitaient dans un coin où des crétins avaient voulu fêter leur (?) victoire en cassant quelque chose, ou en tapant sur un Allemand qui passait par là, ou quelque chose du genre. Juste avant d'arriver à la maison, je suis passée sous des immeubles au rez-de-chaussée duquel des gamins braillaient à tue-tête "Vive la France" sous l’œil bienveillant de leurs parents. J'ai voulu leur crier "Et les Français qui dorment, ils ont le droit de vivre, eux aussi ?", mais comme j'allais assez vite, j'étais déjà trop loin.
Et puis je suis arrivée à la maison, et j'ai trouvé Darling de fort mauvaise humeur qui m'a dit "Pff, ce n'était pas mérité, l'équipe allemande a dominé toute la partie".
Bon. Voyons le bon côté des choses : j'ai un excellent prétexte pour retourner au cinéma dimanche. Et cette fois, je choisirai un film plus long...
mercredi 6 juillet 2016
Planning de vacances et weekends
Depuis deux jours, je fais des projets. L'idée de passer de nouveau plus d'un mois avec les gamins au même endroit que les années précédentes me déprimait un peu, donc j'ai commencé à planifier des sorties dans les montagnes ou grandes villes voisines, ce qui m'a très vite remonté le moral. De fil en aiguille, je me suis penchée sur mon planning de l'automne. Il va falloir qu'on visite la nouvelle maison de ma mère, qui déménage cet été dans une autre ville. Et qu'on aille dans la ville natale de Darling, peut-être à la Toussaint : depuis le temps qu'on promet aux enfants d'y retourner... Oh dis donc, j'ai cette amie qui va souvent en formation dans une ville que je rêve de connaître, et elle m'a dit qu'elle avait une chambre d'hôtel avec un lit double : ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde. Ah, et puis bien sûr, il y aura cette tournée avec un auteur dont je serai l’interprète – j'ai rêvé où l'éditrice m'a parlé d'une escale à Bruxelles ? Oh, et puis tiens, maintenant que j'y pense, ce même auteur m'avait proposé de me loger si jamais j'avais envie de retourner à Londres un weekend, et ça fait deux ans que je n'y suis pas allée...
Bilan, dans mon planning des six prochains mois, il y a :
- L'Italie, avec au moins six destinations magnifiques ;
- L'Espagne ;
- L'Angleterre ;
- La Belgique (je crois)
- Le Massif Central ;
- Les Alpes ;
- L'Alsace (sous réserve).
Inutile de vous dire que je trépigne d'impatience !
Bilan, dans mon planning des six prochains mois, il y a :
- L'Italie, avec au moins six destinations magnifiques ;
- L'Espagne ;
- L'Angleterre ;
- La Belgique (je crois)
- Le Massif Central ;
- Les Alpes ;
- L'Alsace (sous réserve).
Inutile de vous dire que je trépigne d'impatience !
mardi 5 juillet 2016
On est encore petit quand on a 14 ans...
Ils sont arrivés à trois. Trois gamins que le Grand a rencontrés en petite section de maternelle, trois gamins que j'ai donc connus à l'âge où ils pouvaient passer sous une table sans se baisser. Bien entendu, maintenant, l'un d'entre eux avoisine 1,80m, un autre a une coup de cheveux déstructurée du plus bel effet, les voix ont fini de muer, on distingue une ombre de moustache...
Pour le dîner, nous avons fait deux services : un premier avec Darling, le Filou et moi (les Things sont chez ma mère) (à trois, c'est fou ce que c'est calme), puis un autre avec des ados. J'avais prévu, comme l'année dernière, une "crêpes-party" : on met l'appareil à mini-crêpes et des tas d'ingrédients sur la table, et on les laisse faire. J'ai préparé un saladier de pâte à crêpes dépassant tous mes records personnels : 9 œufs, 750g de farine, un litre et demi de lait. Bien entendu, ils ont tout avalé, sauf une malheureuse demi-douzaine de mini-crêpes que je me suis empressée de manger ce matin au petit-déj avant que l'un d'eux se jette dessus au réveil.
Puis ils ont regardé Les aventures de Rabbi Jacob, l'un des films préférés du Grand, en riant comme des phoques toutes les deux minutes, en particulier au moment où tout le monde patauge dans la pâte à chewing-gum. Inutile de dire que moi, dans la pièce voisine séparée par un simple rideau, je n'ai même pas essayé de travailler (mais j'ai confectionné une nouvelle paire de boucles d'oreilles, donc je n'ai pas perdu ma soirée). Puis j'ai envoyé tout le monde au lit.
— Qui veut aller prendre sa douche ce soir ? Qui préfère la prendre demain matin ?
— Non, mais moi c'est bon, je me suis lavé ce matin, ça peut attendre que je rentre chez moi demain soir.
— Moi aussi.
— Moi pareil.
14 ans, l'âge où les garçons aiment l'eau autant que les chats (et même nettement moins que mon chat, que la pluie ne dérange pas particulièrement). Je n'ai pas insisté. Après tout, du moment qu'on ne me force pas à dormir dans la même pièce qu'eux...
(Mais j'ai envoyé le Grand prendre sa douche, lui, et pour une fois, il n'est pas resté une demi-heure dans la salle de bain ; il en est même ressorti incroyablement vite.)
A minuit passé, ils se sont installés tous les quatre sur des matelas par terre dans la salle de jeu, je leur ai souhaité bonne nuit, je leur ai recommandé environ quinze fois de parler à voix basse, et je suis montée me coucher. Je n'étais pas encore arrivée dans ma chambre quand s'élevaient déjà les premiers éclats de rire et les premières vociférations. J'ai enfoncé des boules quiès dans mes oreilles, j'ai fermé la porte, et j'ai presque bien dormi, sauf quand j'étais réveillée par des vibrations qui secouaient le lit (Concours de chatouilles ? Batailles d'oreillers ?). A trois heures du matin, j'ai ôté une boule quiès de mon oreille, j'ai entendu des voix, je l'ai remise. Je n'ai aucune idée de l'heure à laquelle il se sont enfin endormis.
A présent, à 10h et demie, ils ne sont pas encore sortis. Mais depuis une dizaine de minutes, j'entends du remue-ménage. Je parie pourtant qu'ils n'émergeront que vers midi, après avoir passé deux heures à jouer aux Pokemons et lire des Picsou et échanger des blagues finaudes du genre "C'est un papier qui est dans une barque, il tombe dans l'eau et il crie : Au secours, j'ai pas pied !"
14 ans, l'âge où on a le corps d'un homme, mais parfois encore l'âme d'un tout petit enfant...
Pour le dîner, nous avons fait deux services : un premier avec Darling, le Filou et moi (les Things sont chez ma mère) (à trois, c'est fou ce que c'est calme), puis un autre avec des ados. J'avais prévu, comme l'année dernière, une "crêpes-party" : on met l'appareil à mini-crêpes et des tas d'ingrédients sur la table, et on les laisse faire. J'ai préparé un saladier de pâte à crêpes dépassant tous mes records personnels : 9 œufs, 750g de farine, un litre et demi de lait. Bien entendu, ils ont tout avalé, sauf une malheureuse demi-douzaine de mini-crêpes que je me suis empressée de manger ce matin au petit-déj avant que l'un d'eux se jette dessus au réveil.
Puis ils ont regardé Les aventures de Rabbi Jacob, l'un des films préférés du Grand, en riant comme des phoques toutes les deux minutes, en particulier au moment où tout le monde patauge dans la pâte à chewing-gum. Inutile de dire que moi, dans la pièce voisine séparée par un simple rideau, je n'ai même pas essayé de travailler (mais j'ai confectionné une nouvelle paire de boucles d'oreilles, donc je n'ai pas perdu ma soirée). Puis j'ai envoyé tout le monde au lit.
— Qui veut aller prendre sa douche ce soir ? Qui préfère la prendre demain matin ?
— Non, mais moi c'est bon, je me suis lavé ce matin, ça peut attendre que je rentre chez moi demain soir.
— Moi aussi.
— Moi pareil.
14 ans, l'âge où les garçons aiment l'eau autant que les chats (et même nettement moins que mon chat, que la pluie ne dérange pas particulièrement). Je n'ai pas insisté. Après tout, du moment qu'on ne me force pas à dormir dans la même pièce qu'eux...
(Mais j'ai envoyé le Grand prendre sa douche, lui, et pour une fois, il n'est pas resté une demi-heure dans la salle de bain ; il en est même ressorti incroyablement vite.)
A minuit passé, ils se sont installés tous les quatre sur des matelas par terre dans la salle de jeu, je leur ai souhaité bonne nuit, je leur ai recommandé environ quinze fois de parler à voix basse, et je suis montée me coucher. Je n'étais pas encore arrivée dans ma chambre quand s'élevaient déjà les premiers éclats de rire et les premières vociférations. J'ai enfoncé des boules quiès dans mes oreilles, j'ai fermé la porte, et j'ai presque bien dormi, sauf quand j'étais réveillée par des vibrations qui secouaient le lit (Concours de chatouilles ? Batailles d'oreillers ?). A trois heures du matin, j'ai ôté une boule quiès de mon oreille, j'ai entendu des voix, je l'ai remise. Je n'ai aucune idée de l'heure à laquelle il se sont enfin endormis.
A présent, à 10h et demie, ils ne sont pas encore sortis. Mais depuis une dizaine de minutes, j'entends du remue-ménage. Je parie pourtant qu'ils n'émergeront que vers midi, après avoir passé deux heures à jouer aux Pokemons et lire des Picsou et échanger des blagues finaudes du genre "C'est un papier qui est dans une barque, il tombe dans l'eau et il crie : Au secours, j'ai pas pied !"
14 ans, l'âge où on a le corps d'un homme, mais parfois encore l'âme d'un tout petit enfant...
dimanche 3 juillet 2016
Paris Cargo Bike Meeting 2016
J'en ai vus, aujourd'hui, des vélos capable de faire taire l'objection "oui mais moi je ne peux pas me passer de ma voiture, avec les enfants, et les courses..."
Caisse en osier : joli, non ? |
Des petits vide-poche latéraux qui ferment à clef... génial. |
Un biporteur classique, avec caisse en bois. |
Le très design Urban Arrow. |
Un requin qui ne passe pas inaperçu ! |
Celui-là n'est pas un vélo cargo, mais il me plaît bien. |
Un vélo (pliant, mais adulte) dans un vélo. Essayez d'en faire autant avec une voiture... |
Pour des enfants, non, mais pour une caisse ou une valise, celui-là est extra (et tout léger). |
Et pleins d'autres encore que j'ai pu essayer, dont le Douze (mon rêve) et des longtails (vélos allongés)... |
Mais qui donc organisait ce sympathique pique-nique ouvert à tous ? L'association Paris Cargo Bikes, bien sûr ! |
Récit de mon premier "Paris cargo bike meeting", il y a deux ans, ici.
Plus de renseignements là.
samedi 2 juillet 2016
Silence !
Ça se passe dans une école anglaise du début du siècle, et bien entendu, la professeure de français est une Française que tout le monde appelle "Mamzelle", comme il se doit. A un moment donné, les élèves chahutent, et Mamzelle les rappelle à l'ordre, en français.
J'avais mis :
— Taisez-vous !*
Avec une note de bas de page :
* En français dans le texte (note de la traductrice).
Va savoir pourquoi, ça n'a pas plu au correcteur. C'est devenu :
— Silence !*
* En français dans le texte (note de la traductrice).
Et comment dit-on "silence" en anglais, hein ?
(J'ai bien ri)
(Ça m'a rappelé l'anecdote connue, quoique fausse, de Zevaco qui aurait écrit "Ah ! s'écria Pardaillan en espagnol"...)
J'avais mis :
— Taisez-vous !*
Avec une note de bas de page :
* En français dans le texte (note de la traductrice).
Va savoir pourquoi, ça n'a pas plu au correcteur. C'est devenu :
— Silence !*
* En français dans le texte (note de la traductrice).
Et comment dit-on "silence" en anglais, hein ?
(J'ai bien ri)
(Ça m'a rappelé l'anecdote connue, quoique fausse, de Zevaco qui aurait écrit "Ah ! s'écria Pardaillan en espagnol"...)
vendredi 1 juillet 2016
La Cantatrice Chauve au théâtre de la Huchette

(— Mais c'est pas les mêmes acteurs, hein ? a demandé le Grand, vaguement inquiet.)
La salle minuscule, à peine plus grande que mon salon, a surpris les ados : forcément, le contraste avec la Comédie Française où ils étaient allés dimanche était saisissant. Nous étions au deuxième rang, et avions donc les acteurs à moins de deux mètres de nous.
Verdict ? C'était très bien, quoique un peu conventionnel. Ce qui n'a rien d'étonnant, vu l'âge de la mise en scène. Les acteurs jouaient très bien, tout était très réussi, mais pour quelqu'un qui connaissait la pièce, il n'y avait pas de surprise : décor, jeu, rythme, costumes, tout était parfaitement conforme à l'idée première de Ionesco, je pense. Disons que j'ai déjà vu des Cantatrice chauve beaucoup plus déjantées, avec beaucoup plus de gags visuels ou de liberté dans l'interprétation. L'humour était bien présent, mais c'était celui du texte. Et en fin de compte, ce n'est pas un texte si facile à comprendre, en dehors du fait que "C'est n'importe quoi !", comme le murmurait le Grand, rigolard, toutes les cinq minutes. Ma sœur, elle, réfractaire à l'humour de Ionesco, s'est endormie quelques minutes à la fin...
Mais ce qui peut être considéré comme un défaut peut aussi être pris comme une qualité. Car en fin de compte, à présent, le Grand connaît La cantatrice chauve telle qu'elle a été imaginée, ce qui constitue une première expérience parfaite. Avant de voir un Molière transposé au XXIe siècle, ou en Algérie, ou sur la Lune, c'est plutôt pas mal de le voir une première fois en costumes plus ou moins d'époque avec un décor plus ou moins classique. Je suis donc très contente d'y être allée avec les ados, et qu'ils sachent désormais qui est Bobby Watson (non, pas celui-là, l'autre) ou d'où vient la citation "Comme c'est curieux, comme c'est bizarre, et quelle étrange coïncidence !"
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