vendredi 4 avril 2014

Crise

J'ai un peu l'impression d'être revenue aux heures les plus mémorables de l'hiver dernier. Hier matin, peu après le départ de Darling avec le Filou, le téléphone sonne. "Allô, Maman ?". Vous allez me prendre pour une demeurée, mais je n'ai pas compris qui c'était. Le fait que le Grand me téléphone un jeudi à 10h10 ne faisait tout simplement pas partie du domaine du possible, surtout qu'il n'a PAS de téléphone. Pourtant, c'était bien lui, qui utilisait le portable d'un copain. Tous les profs de la journée absents, impossible de sortir du collège sans autorisation, un coup de fil ne suffit pas, il faut venir le chercher. Bon. Retour, lessive, coup de fil de ma mère pour organiser les déplacements de l'été, puis à nouveau, le téléphone sonne. "Allô, madame Darling" ? Là, je savais qui c'était : quand on m'appelle par ce nom qui n'est pas le mien, c'est qu'il est arrivé quelque chose à un gamin. Bingo, Miss Thing One était agonisante quand je suis arrivée à la maternelle, la tête posée sur son assiette à la cantine. Ramenée à la maison sur mon dos. Mise au lit. Déjeuné (prévu de longue date) avec une copine, et longue discussion sur le thème "la vie, c'est compliqué, et l'amour, n'en parlons pas" (mais nous en avons quand même parlé). Puis fin de la sieste de la gamine, circuit habituel pour rapatrier les mômes, retour à la maison, soirée difficile, toute seule (Darling rentrait à 20h30). Nuit infernale, relevée dix fois, pour Miss Thing One et pour le Filou qui pleuraient à tour de rôle. Ce matin, migraine à couper au couteau. J'emmène quand même Mr Thing Two à l'école. Au retour, je trouve tout le monde en larmes ou en cris. Miss Thing One, fiévreuse et donc de très mauvaise humeur, avait repoussé brutalement le Grand qui envahissait son espace vital, et ce dernier avait basculé en arrière, tombant sur le Filou, qui était tombé à son tour, sur le radiateur. Théorie des dominos. Une bosse de la taille d'un oeuf de caille. Darling affolé. Finalement tout le monde se calme (ne croyez pas ce que disent les magazines qui veulent vous faire culpabiliser, la télévision est la meilleure des baby-sitters), on met du froid sur la bosse, le Grand part au collège, et moi je retourne au lit parce que mon cerveau essaie de sortir de mon crâne à chacun de mes mouvements, oui ça fait mal. Une heure plus tard, Darling me réveille, d'abord parce qu'il doit aller bosser (horaires décalés, il reviendra encore à 20h30 ce soir), et ensuite parce que le Filou est patraque, il s'est endormi dans ses bras. Traumatisme crânien ? Saleté de virus transmis par Miss Thing One ? Scarlatine transmise par un copain de chez l'assistante maternelle ? Darling file au boulot et me laisse seule avec ma perplexité, mes gamins malades et mon mal de tête. On déjeune. Miss Thing One va mieux, elle n'arrête pas de papoter. le Filou va plus mal, il n'arrête pas de chouiner et refuse même les pâtes (alors là, c'est grave). Vérification faite, il a 39° et des poussières. Au lit, tous les deux. Elle ne veut pas dormir. Lui veut dormir, mais il n'y arrive pas. Finalement, il vomit. Abondamment. Sur tout son lit, et son doudou (j'en ai un de rechange, bien sûr). Et ensuite sur notre lit pendant que je change les draps du sien. Là, il est 14h, ils dorment enfin tous les deux. Je vais vérifier toutes les 20 minutes comment va le petit, sans savoir au juste ce que je suis censée vérifier. Comme l'escalier craque et que la porte de sa chambre grince, je vais forcément finir par le réveiller alors qu'il a besoin de dormir. Je ne sais toujours pas qui va aller chercher Mr Thing Two, ni qui va garder les autres si je dois filer aux urgences avec le Filou. Et j'ai mal à la tête. Et une traduction à finir pour mercredi (dernier).
Et sinon, vous, ça va ?

10 commentaires:

  1. Et le pire dans tout ça c'est que : quand on raconte ce genre de mésaventures aux mamans de grands enfants (en gros plus de 14-15 ans...). Elles nous disent : "Petits enfants, petits soucis... Grands enfants, grands soucis"
    Vivement qu'ils grandissent ;-)

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  2. D'un autre côté, il faut bien admettre que ne pas dormir parce qu'un bébé est malade est moins angoissant que ne pas dormir parce qu'une ado n'est toujours pas rentrée à trois heures du matin, qu'une chute contre un radiateur est généralement moins grave qu'une chute de moto, et qu'attraper la scarlatine a moins d'effets à long terme sur la santé que se mettre à fumer...
    (Je n'ai pas vraiment hâte d'en avoir deux de 16 ans et un de 14...)

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  3. Je ne sais pas comment tu fais sans aide ! Ma mère avait une aide ménagère pour l'aider à s'occuper de nous 5, ce qui a dû lui permettre de se « dédoubler » les jours d'urgences - j'ai oublié, mais statistiquement, c'est obligatoire). Y a plus qu'à espérer que le Filou n'a rien de plus grave qu'une bosse et un virus et que ton cerveau va vite consentir à rester à sa place. Zondes....

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  4. Des fois je ne sais pas comment je fais non plus. Mais je ne trouve pas d'aide !
    A part ça, le doliprane a fait de l'effet, le Filou va mieux, donc on peut écarter le traumatisme crânien, je pense. Par contre, Miss Thing One a 39,5. Et en allant récupérer son jumeau, j'ai appris que la maîtresse serait absente lundi.
    (soupir)

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  5. T'ai-je déjà dit que tu étais mon Héroïne?
    Si non, et bien c'est fait!

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  6. J'espère que ça va mieux. Je voterais bien pour un(e) jeune au pair en septembre, mais ce ne sont pas des décisions faciles à prendre...
    (Et pour l'axiome "grands enfants, grands soucis", je suis dans le déni pour l'instant.)

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  7. Eh, ben dis donc, quel planning ! Dire que j'ai failli te proposer de me retrouver au salon de la pâtisserie,(Sugar Paris) vendredi ou samedi . Comme si t'avais que ça à faire, hein !
    Croisage de doigts pour que tout le monde aille vite mieux...et que la trad' avance.

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  8. Il y avait un salon de la PATISSERIE ? Heureusement que tu ne m'en as pas parlé !

    4F: Je rêve d'une jeune fille au pair. Mais il faudrait libérer une chambre, c'est-à-dire se passer de salle de jeu...

    Julien, je suis flattée (mais ça prouve juste que tu ne m'as jamais vu en train de hurler sur mes gamins quand ils me poussent à bout).

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  9. Une nounou me disait qu'en général, les enfants préfèrent investir d'autres pièces de la maison qu'une salle de jeu réservée. Mais c'est vrai que rien que pour caser les monceaux de jouets, ça doit être pratique.

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  10. Moi aussi Fofo je suis pleine d'admiration ! Ma pauvre, dans ces moments-là c'est vrai qu'un soutien extérieur serait d'une aide précieuse... Courage à tous !!!

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