jeudi 28 avril 2016

Vacances à Nantes, suite et fin

Il faut se rendre à l'évidence : je n'aurai jamais le temps ni la patience de vous raconter par le menu nos vacances à Nantes, et d'ailleurs, je ne suis pas certaine qu'un compte-rendu chronologique soit très intéressant. Je vais donc me contenter de quelques morceaux choisis.

- Et tout d'abord, pour répondre à ceux qui se posent la question : nous avons loué un triporteur sur place. Le mien n'est absolument pas transportable, et j'aurais vraiment été très malheureuse de ne pas pouvoir profiter du merveilleux réseau cyclable de Nantes. J'ai donc loué le seul vélo-cargo ayant plus de deux places disponible dans toute la ville, ainsi qu'un vélo "normal" pour le Grand. Cela n'a pas été sans mal : nous avons dû nous y aller trois fois pour la location (la première fois, il y avait eu malentendu sur les horaires, et c'était fermé ; la deuxième fois, il y avait une manif avec des casseurs, et le quartier était bouclé), et deux fois pour la restitution (j'avais oublié de récupérer ma carte d'identité laissée en caution). Mais ça en valait la peine : pendant cinq jours, nous avons sillonné Nantes dans tous les sens exclusivement à coups de pédale, et je crois pouvoir affirmer que je connais désormais le plan de Nantes sur le bout des doigts. Même si le réseau de transports en commun de Nantes m'a semblé très au point, rien ne vaut un moyen de transport qui passe partout, qu'on peut arrêter dès qu'on voit quelque chose qui attire le regard, qui permet d'avoir une vue à 360° autour de soi, qui se gare partout, qui ne fait pas de bruit, et qui part du pied de l'immeuble. Et en plus, le Grand m'a suivi sans jamais protester, ni flancher, ni avoir peur, ni tomber : j'estime que c'est désormais un "vrai" cycliste, et j'en suis très contente.

- A propos du Grand : je râle assez souvent quand il fait l'ado, mais cette fois, je vais en dire du bien. Il a été par-fait. Aussi parfait qu'un garçon de treize ans peut l'être, disons. Il s'est levé tous les jours à 8h et demie sans râler (ou presque). Il s'est passé de tablette, d'internet, et d'écrans en général pendant une semaine, à l'exception d'une petite heure de DS par jour. Il m'a accompagnée dans toutes les sorties. Il a donné systématiquement la main à l'un des petits à chaque fois que c'était nécessaire. Il a été plutôt sage quand on était à l'appartement. Et il n'a boudé qu'une demi-heure quand il a perdu trois fois de suite contre notre hôte à TimeLine (un jeu sur l'Histoire) (le lendemain, il a eu sa revanche) (je le soupçonne d'avoir appris par cœur les dates de toutes les cartes à la suite de sa défaite). Ah, et il ne m'a saoulée qu'une vingtaine de fois par jour sur des sujets tels que la politique extérieure du Japon ou les hyperpuissances mondiales ou l'état des droits de l'homme en Namibie (je vous jure). Il faut dire que même si j'avais apporté plusieurs romans, il a préféré passer presque tout son temps libre à lire un vieil Atlas des relations internationales datant de 1993 (déjà périmé quand je suis entrée à Sciences-Po, donc) que j'avais éliminé de ma bibliothèque quelques jours plus tôt et qu'il avait récupéré in extremis dans la pile de livres à jeter. (Sans commentaire)

- Nous sommes sortis tous les jours, et même deux fois par jour quand nous n'avions pas emporté de pique-nique, histoire de ne pas trop envahir notre hôte. Je dois avouer que les horribles dix ou quinze minutes de Allez-faire-pipi-mettez-vos-chaussures-d'abord-les-chaussettes-mettez-les-manteaux-arrêtez-de-chahuter-ne-vous-disputez-pas-pour-choisir-celui-qui-appuiera-sur-le-bouton-de-l'ascenseur-ne-sautez-pas-dans-l'ascenseur-venez-ici-entrez-dans-le-triporteur-laissez-moi-vous-attacher-ne-vous-marchez-pas-sur-les-pieds-ne-chahutez-pas n'étaient pas mes préférées, mais une fois en route, en général, tout allait mieux. Du coup, forcément, nous avons eu le temps de faire tout ce qu'on m'avait recommandé de faire, et même plus encore. Les machines de l'île ; le jardin des plantes ; la cathédrale ; le petit train touristique ; le château ; la traversée de la Loire en bateau ; Trentemoult ; la Tour de Bretagne ; l'île de Versailles ; le passage Pommeraye et les vieilles rues du centre ville... Je dois reconnaître cependant que ce que les enfants ont préféré, c'est le grand parc sur l'île de Nantes, et le "square avec le dragon" devant le château. Mais dans l'ensemble, aucune sortie n'a été jugée mauvaise, même quand les enfants avaient eu du mal à se décider à sortir.

- Enfin, un dernier mot sur la ligne verte. Il faut savoir qu'à Nantes a été dessiné dans les rues de la ville un long ruban vert qui passe par tous les monuments les plus importants. Nous l'avons croisé à de multiples reprises, et même suivi quelques fois sur quelques centaines de mètres, à pied ou à vélo ; c'était toujours une joie pour les enfants, un peu comme les balises quand on suit un parcours de randonnée. Si j'avais été seule, je me serais probablement amusée à faire la boucle complète, même si ça doit prendre toute la journée (sans les visites). Quoi qu'il en soit, nous étions toujours très heureux de le repérer. Et le tout dernier jour, en fin d'après-midi, sous la grue jaune à la pointe de l'île, nous avons eu la surprise de rencontrer l'homme chargé de le rafraîchir ! Depuis, les enfants se demandent si c'est lui qui a tracé le ruban dans toutes les rues à lui tout seul, et même s'il ne fait que cela de toute l'année – car le temps qu'il revienne à son point de départ, la couleur doit déjà être à moitié effacée, et le travail à recommencer (un peu comme le ravalement du Louvre qui n'en finit jamais...)



PS : Ah, encore un mot sur les finances : avec des billets SNCF pris très longtemps à l'avance, tarif "mini-groupe prems" ; avec des sorties souvent complètement gratuites, ou alors gratuites pour les enfants ; avec l'hébergement offert ; avec la location du triporteur et du vélo (notre seul luxe) à un prix très raisonnable ; avec de la nourriture basique, encore plus que d'habitude ; et sans achats d'aucune sorte (pas de "souvenirs", pas de restos, pas de taxis, pas même de cafés en terrasse – parce qu'un café pour maman exige des chocolats chauds ou des jus de fruits pour les enfants, et ça grimpe vite), ces vacances étaient absolument parfaites pour une famille nombreuse fauchée ! Avoir l'occasion de voir de nouveaux paysages sans vider son compte en banque, ça fait du bien...


4 commentaires:

  1. Trop chouette!
    Des vacances pas chères et à Nantes!
    Bon je ne suis pas objective j'suis Nantaise, de naissance de coeur et d famille!
    Je t'aurais trouvé un hébergement sans problème si j'avais vu l'appel à l'aide!
    Comme quoi Internet n'a pas que des mauvais côté! :)

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  2. Ficelle for ever2 mai 2016 à 09:49

    Félicitations au Grand, quand même!

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