lundi 25 novembre 2013

Hunger Games

Ça s'est passé en mai ou juin dernier. Ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Quelques jours plus tôt, j'avais acheté le premier volume de Hunger Games, en anglais. Normalement, je ne lis pas énormément de littérature pour "Young Adults" en dehors du travail, car j'en ingurgite déjà bien assez comme ça. Mais quand un roman a vraiment beaucoup de succès, je finis par le lire pour pouvoir juger si les romans pour lesquels je dois faire des fiches de lecture n'en sont pas des pâles copies, ou s'ils s'en inspirent de près ou de loin.

Bref, Hunger Games. Je l'avais entamé la veille, et j'avais lu le premier tiers, peut-être la moitié. Ce soir-là, je suis allée me coucher assez tôt parce que j'étais épuisée : les mauvaises nuits se succédaient, à l'époque. Du coup, je me suis dit que je pouvais lire quelques pages, allez, un petit quart d'heure.
Quand j'ai terminé le livre, il était plus de deux heures du matin. Non, vraiment, ça faisait longtemps que je n'avais pas été aussi déraisonnable.

Mais que voulez-vous que je vous dise ? J'avais été totalement incapable de reposer le roman avant de l'avoir fini. Il faut dire que c'est un excellent roman. Une dystopie effrayante dans un monde post-apocalyptique pas forcément complètement crédible mais très bien décrit, dans lequel on peut voir un parallèle évident avec notre propre société. Mais aussi des personnages tous nuancés, intéressants, plus vrais que nature, même les personnages secondaires les moins importants. Une héroïne / narratrice très réussie, pas trop parfaite, à laquelle il est impossible de ne pas s'identifier. De l'action, et un suspense à couper le souffle (ou à empêcher de dormir). Des scènes pleines d'émotion. Une histoire d'amour palpitante. Ah, et j'oubliais cette idée de base fantastique, la télé-réalité poussée jusqu'à ses limites les plus extrêmes, qui met parfois le lecteur dans la peau de ce téléspectateur malsain qui ne veut pas perdre une miette de l'histoire (comment ne pas le comprendre ?). Bref, un de mes coups de cœur de l'année.

Normalement, quand je lis ces succès anglo-saxons déjà traduits en français, je me contente du premier volume, parce que j'ai si peu de temps pour lire "gratuitement" que je préfère souvent lire autre chose que de la littérature moderne pour enfants et adolescents, pour changer un peu. Je n'ai jamais lu les suites d'Eragon, Percy Jackson, Les orphelins Baudelaire ou Artemis Fowl. Mais cette fois, je n'ai pas résisté. J'ai lu le deuxième volume, et je crois bien que je l'ai également terminé à une heure indue, même si je m'étais méfiée (le premier soir, j'avais demandé au Grand de cacher le bouquin dans sa chambre).

Et puis j'ai lu le troisième, et là, j'avoue que j'ai été très déçue. Je ne dis pas qu'il est mauvais en soi, simplement, il n'est plus dans la veine des deux premiers. Les scènes d'action prennent le pas sur les scènes d'ambiance, et ce ne sont même plus des dangers variés ou des bagarres entre individus, mais des batailles, des vraies scènes de guerre, les bombes, les pistolets, les canons, les courses-poursuites, rien que des choses qui ne me plaisent pas tellement. Les personnages s'effacent, perdent de leur importance au profit de scènes grandioses mais qui ne me "parlent" pas. La mort d'un ami de l'héroïne est si vite racontée qu'on risque presque de la manquer si on lit trop vite, alors que la mort de sa jeune alliée faisait tellement pleurer, dans le premier volume. Et par-dessus le marché, l'histoire d'amour est négligée, et sa fin est expédiée en trois paragraphe, de la manière la plus frustrante qui soit. J'imagine que c'est surtout ça que je ne pardonne pas à l'auteure : après nous avoir baladés pendant si longtemps dans une histoire si romantique et si forte, paf, un dialogue de deux phrases (littéralement !), un épilogue mi-figue mi-raisin qui se déroule vingt ans plus tard, et contentez-vous de ça. Mais, heu ?

(Au sujet de ce troisième volume, je me suis demandé si l'auteure ne l'aurait pas par hasard rédigé après avoir su que les droits cinématographiques de la trilogie allaient être achetée, et si elle ne l'avait pas pensé davantage comme un scénario que comme un roman, en gardant en tête ce que donneraient les effets spéciaux. Cela expliquerait la baisse de l'émotion au profit des descriptions .)
(A propos : je précise que je n'ai pas vu les films, et n'irai pas les voir. Je n'aime voir les adaptations des romans que j'ai appréciés.)


Mais bon, en dehors de mes réserves sur ce troisième volume, je recommande très chaudement cette lecture à ceux qui aiment ce genre de littérature et qui seraient encore passés à travers. Cette histoire très forte restera dans ma mémoire, et je suis certaine de ne pas l'oublier de sitôt !

2 commentaires:

  1. oh que je suis d'accord :) complètement...
    ça c'est bon d'avoir retrouvé ton blog...que j'adore toujours :)
    tanti baci da torino
    Anna

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