samedi 16 novembre 2013

MA nouvelle baby-sitter

Notre toute première baby-sitter s'appelait Maëlle. Elle habitait dans la même résidence que nous, et c'était une jeune étudiante sympa et dynamique. Le Grand devait avoir environ deux ans quand nous avons fait sa connaissance ; elle venait le garder quand nous allions au théâtre ou au cinéma, peut-être une fois par mois. Le Grand l'aimait beaucoup, car elle l'autorisait à manger assis en tailleur par terre, regardait avec lui un épisode des "Gens qui rient" (Friends) (pas très adapté à son âge, je vous l'accorde) et le laissait se coucher tard. Mais pour avoir été gardée moi-même par des baby-sitters étant petite, je sais que ça fait partie du plaisir, ces soirées où on peut déroger à toutes les règles habituelles et dont, en fin de compte, tout le monde ressort content : les parents parce qu'ils ont passé une soirée en amoureux, le gamin parce qu'il a fait tout ce qui est normalement interdit, et la baby-sitter parce qu'elle a été payée pour manger des pâtes et terminer sa dissertation ou regarder des DVD qu'elle n'a pas chez elle.

Quand Maëlle a déménagé en Australie, ce fut le tour de Manon, la fille d'une amie d'ami. Manon jouait très bien au playmobils, apparemment, et le Grand attendait toujours sa venue avec impatience. Son seul défaut était qu'elle habitait un peu plus loin, et comme nous n'avions pas de voiture pour la raccompagner, il fallait y aller à pied, ce qui occasionnait régulièrement des disputes avec Darling ("— Elle n'a pas besoin qu'on la raccompagne, je suis sûr qu'elle sort souvent toute seule à 23h ! — Je me fiche de ce qu'elle fait d'habitude, si elle se fait agresser en sortant de chez moi je ne me le pardonnerai jamais, on raccompagne toujours une baby-sitter, c'est la règle ! — Tu exagères, elle ne cours aucun risque ! Et je n'ai pas envie d'y aller, je suis crevé. — Bon, d'accord, alors c'est moi qui vais y aller. — Ah non, hors de question que tu te balades dehors toute seule à une heure pareille, c'est dangereux ! — Mais tu viens de dire que...").

Après la naissance des jumeaux, nous ne sommes plus beaucoup sortis, tout simplement parce que je ne voulais pas confier deux bébés d'un coup à une petite jeunette alors que j'étais déjà débordée moi-même. Mais au bout d'un an, nous avons tout de même fait appel deux ou trois fois à Marylin, une jeune fille qui avait travaillé à la crèche l'année précédente, et qui donc connaissait bien les Things, et savait s'y prendre avec des bébés. Elle n'est pas venue souvent, mais je lui voue une reconnaissance éternelle, car c'est elle qui est venu s'occuper des gamins le soir où j'ai accouché du Filou, ce qui a permis à Darling d'assister à la naissance. Elle m'avait même dit que je pouvais l'appeler en pleine nuit si je perdais les eaux à deux heures du matin, tant je redoutais de devoir partir seule pour la maternité.

Il y a eu aussi Marine, sœur aînée d'un ami du Grand, qui a gardé occasionnellement ce dernier tout seul avant l'arrivée des Things, mais surtout qui est venu passer deux semaines avec moi l'été qui a suivit la naissance du Filou, m'évitant la déprime et la panique qui m'attendaient fatalement si je devais rester tout ce temps en tête-à-tête avec deux bambins de deux ans et un nouveau-né. Une jeune fille adorable, qui m'a apporté un vrai soutien logistique et un vrai soutien moral ; j'ai été ravie des quinze jours que nous avons passés ensemble.

Et depuis, plus rien. Tout simplement parce que je ne me voyais pas lâcher un(e) baby-sitter innocent(e) dans une maisonnée avec un Grand surexcité et trois bébés, donc autant de douches à donner, autant de bouches à rassasier, autant de couches à changer. Quand je sortais, c'était donc toujours avec un(e) ami(e), pas avec Darling. Mais depuis notre déménagement, je me suis rendu compte que la situation avait changé. Les Things savent désormais parler, donc les hurlements de rage ou de désespoir incompréhensibles ne sont plus à craindre. Par ailleurs, le Filou se réveille de moins en moins souvent la nuit. J'ai donc estimé que nous pouvions recommencer à sortir. L'assistante maternelle du Filou m'a recommandé une jeune fille dénommée Mathilde, qui viendra avec une amie et partagera avec elle corvées et rémunération. Et donc ce soir, pour la première fois depuis des lustres, je sors en tête-à-tête avec Darling. Je n'en reviens pas moi-même.

Et que ça se passe bien ou mal, je pense qu'on peut raisonnablement s'attendre à ce que le/la prochain(e) baby-sitter s'appelle Marianne, Marieke, Madeleine ou Malick...

(Remarque : pour conserver cette coïncidence si drôle, je n'ai pas changé les prénoms des personnes concernées. Si jamais quelqu'un me lisait, se reconnaissait, et s'en offusquait, je m'engage bien entendu à l'anonymiser immédiatement.)

1 commentaire:

  1. je comprend bien la difficulté de laisser ces petits à une jeune fille ici aussi c'est rare ils sont 3 deux garçons et une fille ( 5ans/ 4 ans/1 an) je me trouve parfois bien déborder et ne me voit pas laisser cela à quelqu'un d'aussi jeune alors j'ai la chance d'avoir des enfants qui font leur nuit je les couche vers 20 heures et nous sortons après quand cela arrive bonne continuation et au plaisir de vous lire

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