samedi 1 mars 2014

Bilan d'une semaine de ski

Et donc, après avoir vérifié cinq fois si c'était vraiment vraiment vraiment vraiment vraiment la bonne date, je suis partie de la station de ski hier soir avec mes trois gamins, et nous sommes arrivés à la maison ce matin, si tôt que nous avons surpris Darling et le Filou au saut du lit et que nous avons pu prendre notre petit-déjeuner tous ensemble.
Le voyage s'est très bien passé. A part les nausées et vomissements du Grand et de Miss Thing One au sortir du car qui nous a ramenés à la ville, je veux dire. Et à part l'heure d'attente dans la gare minuscule, pendant laquelle Mr Thing Two, qui n'avait pas mal au cœur, lui, a sauté, couru, hurlé, ri, fait des galipettes à même le sol trempé de neige fondu, sous les yeux médusés des autres Parisiens qui attendaient le train. J'ai fait semblant de ne pas le connaître et je me suis employée à consoler les deux autres, et au bout d'environ 200 minutes, l'heure s'est enfin écoulée et nous avons pu monter dans le train, à neuf heures et quart.
Nuit parfaite : échange de couchettes entre le Grand et un monsieur qui avaient chacun trois membres de leur famille dans le compartiment de l'autre (les critères d'attribution des places de la SNCF ont toujours été un mystère, pour moi), barrières trouvées à l'autre bout du train (cette fois je n'ai pas attendu que quelqu'un passe, et j'ai bien fait, car les contrôleurs bavardaient tranquillement dans leur compartiment réservé et n'avaient visiblement pas du tout l'intention de venir voir si des passagers avaient besoin de quelque chose, ni même s'ils avaient des billets valables), emmitouflage des gamins dans les sacs de couchage fournis (j'ai amélioré ma technique depuis la semaine dernière : ils n'ont pas réussi à s'en dégager), extinction des feux, et quand les deux autres passagers (un monsieur et son jeune garçon) sont montés et se sont installés à leur tour dans les couchettes du bas une demi-heure plus tard, tous les mômes dormaient déjà. Mieux encore, rien ne les a réveillés jusqu'à 6h40 ce matin, c'est-à-dire un quart d'heure avant l'arrivée à la gare.

Bilan de la semaine ? Excellent. Pour tout le monde.
- Les Things ont réellement découvert la neige, sous toutes ses formes ; ils ont pris le télésiège, se sont roulés dans la poudreuse, ont vu les flocons tomber du ciel, ont fait leurs premiers pas à ski, ont descendu une longue piste sur leurs skis entre nos jambes, ont visité une maison entièrement faite de neige (avec chambre, salle à manger, etc.), ont mangé une crêpe dans un restaurant d'altitude, ont découvert ce qu'était un brouillard à couper au couteau, ont fait de la luge, et même des glissades sans luge, et des batailles de boules de neige, etc. Même hier, pendant la dernière montée en télésiège dans une neige tourbillonnante, emmitouflés de la tête au pied, avec seulement le nez qui dépassait (et qui gelait), ils s'émerveillaient encore.
- Le Grand, qui était le moins motivé de tous, a commencé la semaine en disant qu'il détestait skier et qu'il voulait rentrer tout de suite, et a terminé en admettant que, même si les cours n'étaient pas amusants (mais qui s'est jamais amusé en cours de ski ? Pas moi, en tous cas), c'était plutôt chouette de savoir skier. Pour finir sur une note positive, je suis montée hier après-midi avec lui tout en haut du domaine, et nous sommes redescendus tranquillement par des pistes bleues et vertes quasiment désertes (le mauvais temps avait décidé la majorité des vacanciers à avancer leur départ). Arrivé en bas, il m'a supplié d'en faire "juste encore une". Comme il n'avait pas fait de ski depuis cinq ans, il a été rétrogradé d'une classe, et a raté son examen final par-dessus le marché ; mais il ne s'est pas trop vexé qu'on lui propose d'emporter une médaille équivalente au flocon alors qu'il a eu sa première étoile en 2009, et a accepté sans honte une médaille encore inférieur pour étoffer sa collection. Et surtout, en une semaine, il a fait de réels progrès, même s'il a bien du mal à ne pas rester constamment en chasse-neige. Lui qui n'était pas du tout sûr de vouloir venir quand je lui ai posé la question il y a trois mois, il n'a pas hésité une seconde quand on lui a demandé s'il était prêt à recommencer l'année prochaine.
- Moi, je suis ravie. Je n'ai skié "pour de vrai" qu'une heure et demie par jour, pendant que les enfants étaient en cours, mais ça a suffi à remplir ma coupe de bonheur. La station n'était pas trop petite (j'ai parcouru les pistes plusieurs fois, mais pas tant que ça), ni trop grande (et donc pas trop chère), et surtout, elle n'était pas trop peuplée ; moi qui n'aime rien tant qu'être seule sur une piste, j'ai été comblée plusieurs fois. J'ai aimé le soleil, j'ai aimé la neige qui tombait dru, j'ai même aimé le brouillard qui m'a momentanément égarée entre deux pistes, un jour, parce qu'on ne voyait même plus les panneaux. En dehors du ski, j'ai apprécié les crêpes au nutella dévorées chaque jour au goûter, les déjeuner en "famille élargie" avec ma mère, son mari et ma soeur, les dîner et les petits-déjeuners seule avec les Things (ma mère logeait le Grand, et je trouvais ça si calme, si calme, ces repas avec "seulement" deux jeunes enfants !), et les soirées où j'avançais vaillamment ma traduction de quelques pages avant que mes yeux ne se ferment tout seuls à l'heure où d'habitude je me mets tout juste au travail.
- Ma sœur et son père ont bien profité de leurs vacances, eux aussi, du moins j'en ai l'impression. En tous cas, il me semble qu'ils ne regrettent pas d'être partis, même si ma petite sœur a également raté son examen (équivalent deuxième étoile) parce qu'elle s'est fait mal le quatrième jour (rien de grave, je la soupçonne d'avoir eu autant envie que moi de descendre les pistes allongée sur un traineau tiré par un secouriste skieur confirmé, même si elle prétend qu'elle a surtout eu froid pendant la descente).
- Quant à ma mère, elle qui n'aime ni le froid, ni la neige, et encore moins le sport en général et le ski en particulier, et qui a passé la semaine à faire des allers-retours en portant des bottes, des casques, des skis, voire des enfants, et à préparer nos repas sur deux malheureuses plaques électriques avec des casseroles trop petites, elle s'est définitivement assuré une place au paradis. (Maman, MERCI.)

Conclusion ? L'année prochaine, on y retourne. Des vacances comme ça, c'est la grande goulée d'air qui permet de replonger en apnée dans la vie quotidienne. Et ça faisait longtemps que je n'avais pas respiré autant d'un coup...

2 commentaires:

  1. Super ! Et j'avoue que je suis curieuse de savoir ce que tu penseras de tes passages traduits au cours de cette semaine, à la relecture !

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  2. (Julien)
    Le plaisir est partagé. Ravi que tu sois ravie.
    Mes souvenirs de classes de neige me reviennent, très dépaysants.

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