lundi 14 décembre 2015

Une famille nombreuse qui a bon appétit

"Un jour, dans quatre ou cinq ans, ils reviendront affamés tous les après-midi vers 17h, trois enfants et un ado maigre comme un clou, plus quelques copains éventuels. Faudra-t-il alors que je prépare un gâteau tous les jours ?", demandais-je en 2012.

Comme j'étais naïve.

Trois ans plus tard, cela fait longtemps que je prépare tous les jours, pour le le goûter, soit un gâteau, soit quelques plaques de cookies ou autres biscuits. Aujourd'hui, j'avais préparé un bon gros gâteau aux pommes, bien épais, bien bourratif. Les petits avaient fêté un anniversaire, à l'école, donc ils en ont à peine mangé. Même après mon propre goûter, il en restait les trois quarts. Puis le Grand est arrivé...
(soupir)

J'essaie donc de m'accoutumer à l'idée que dans quelques années, ce sera deux gâteaux par jour. Et s'il n'y avait que les gâteaux...
Quelques exemples ?


- Ce soir, au dîner, j'ai servi deux poulets. Je n'en pouvais plus des batailles et des caprices pour la moindre miette (et puis ils voulaient TOUS un pilon). Il reste pas mal de blanc, de quoi agrémenter le risotto ou les pâtes demain, et les carcasses permettront de faire un délicieux bouillon en vue d'un minestrone rassasiant. N'empêche. Deux poulets. Pour six personnes, dont la moitié ont moins de six ans. Dans quatre ans, trois poulets ? Et dans huit ans, si le Grand est encore là, quatre poulets ? Au moins, ce sera une excellente motivation pour devenir végétarienne.

- Lorsque je fais de la purée mousseline, je fais systématiquement deux sachets, et il n'en reste jamais. Loin de là, ils se plaignent toujours qu'il n'y en a pas assez. Je vais bientôt devoir passer à trois sachets.

- Quand je ne suis pas là, Darling a encore le réflexe "picardises". Vous savez, ces plats intitulés "esprit de famille", sur lesquels est écrit "pour trois à quatre personnes". Il fait deux paquets d'un coup, bien sûr. A eux cinq, ils mangent tout. Quand les petits grandiront, il faudra passer à trois paquets. Mais où trouverons-nous une poêle assez grande pour les réchauffer ?

- J'ai acheté un plat à lasagnes gigantesque, le plus grand que j'aie pu trouver : il a la taille d'une plaque à pâtisserie, donc à peine moins large et profond que mon four. L'idée était de pouvoir faire des lasagnes, gratins etc. en quantité suffisante pour les soirs où nous avions des invités. Et ça marche encore, ou à peu près. Mais je sais que ça ne va pas durer. Nous ne sommes déjà pas loin de finir le plat à nous seuls. Donc s'il y a une ou deux personnes en plus, il faudra que je fasse deux plats, bien sûr.

- Un de mes dîner classique, dans la série "pas trop long, équilibré, et tout le monde aime ça", c'était la tarte aux légumes. J'en fais désormais moins souvent, car il faut que je fasse deux tartes, ce qui signifie le double de pâte à étaler, mais aussi de légumes à éplucher, d’œufs à battre, etc.

- Je ne fais plus jamais, jamais, jamais de repas sans féculents. Tous les jours, pâtes, riz, pommes de terre sont au menu. Pour que Darling, diabétique, ne risque pas les crises d'hypoglycémie ? Oui. Mais pas seulement. Quand nous étions trois, avec un seul enfant petit et pas d'ado, je faisais parfois une petite fondue de poireaux, par exemple. J'en utilisais sept ou huit. Logiquement, maintenant, il en faudrait vingt. Pas le temps, pas le courage.

- Hier, j'ai fait des pizzas. Trois différentes, chacune de la taille d'une plaque à pâtisserie. Elles étaient bonnes – nous n'en avons rien laissé –, mais la pâte était trop fine. "La prochaine fois, double les quantités", m'a conseillé Darling. Sauf que j'avais déjà eu bien du mal avec mes 1,2 kg de pâte. Mon kitchenaid peinait, et j'ai dû terminer le pétrissage à la main. Avec deux kilos et demi de pâte, je n'ose imaginer...

Etc. Je pourrais aussi vous parler du lait (42 litres, lors de ma dernière commande : le livreur avait l'air un peu étonné) ; des pommes (je ne peux plus aller les acheter en vélo, il n'y en a jamais assez, même quand je remplis panier ET sacoches : il va falloir ressortir le triporteur), des contenants toujours trop petits (pourtant, autrefois, je le trouvais grand, ce saladier...), des problèmes de feux (une cuisinière à cinq feux, c'est bien joli, mais pour peu que vous vouliez caser une cocotte et une poêle et une marmite de la taille nécessaire pour six, ça ne tiendra pas : ça m'éneeeeerve !), mais je vous quitte, j'ai des yaourts à lancer... Tiens, d'ailleurs, il serait peut-être temps de m'acheter une deuxième yaourtière ?

(Sérieusement, quand je pense à ce que ça pourrait être quand ils auront respectivement dix, douze, douze et vingt ans, ou même, avec un gamin de moins, treize, quinze et quinze ans, j'ai des sueurs froides...)

8 commentaires:

  1. Respect!
    (et courage!!)

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  2. Je ne sais pas pourquoi, je pense à la femme de l'Ogre, dans le Petit Poucet. On n'explique pas comment elle faisait pour nourrir son Ogre de mari et sept petites Ogresses leur filles.

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  3. Ah, quand même... Bon, niveau quantités, à part se convertir au hachi-bu des gens d'Okinawa, je vois pas. De la farine plus complète pour les lasagnes et les pizzas, pour les caler plus ?
    Niveau boulot, ma foi, il y a de la main d'œuvre, donc faut embaucher. Et je te dirais bien d'envoyer Darling au marché pour trouver des poulets moins faméliques, mais ça ne multiplierait pas les pilons !

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  4. Nous étions 6 chez ma maman,maintenant quand je vais y passer le week-end end avec mes enfants nous sommes 12! C'était beaucoup de salade en été et de soupe en hiver (les enfants sont toujours chargés d'éplucher). Bon courage et bon appétit !

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  5. Chez nous, nos trois ados étaient chargés de chercher le lait (3 litres pas jour) "C'est qu'on élève un veau à la maison", a dit un jour l'un d'entre eux en manière d'excuse à la caissière qui les connaissait bien.
    Certains légumes surgelés ne sont pas chers, achetés au kilo, et là pas d'épluchage... (je pense aux quiches, soupes, etc.) Le temps, c'est de l'argent, non mais! Bon courage!

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  6. Je suis très admirative des familles nombreuses rien que pour la préparation des repas et les quantités de bouffe ingurgitées. Quand je me projette d'ici 4 ou 5 ans avec deux garçons ados à la maison (qui auront sûrement le gabarit de leur père, voire le dépasseront - je les vois bien faire 1,90 m ou plus), je me disais que j'allais devoir faire des courses tous les 3 jours au lieu d'une fois par semaine. Mais je suis vraiment une petite joueuse à côté de toi !
    Je te tire mon chapeau d'arriver à trouver le temps de faire tout un tas de choses toi-même, notamment les gâteaux et biscuits pour les goûters.
    A part ça, si tu cherches sérieusement une deuxième yaourtière, j'en ai une qui dort sur mes étagères depuis 3 ans (plus personne chez moi ne mange de yaourts au lait de vache). Contre remboursement des frais de port, je suis prête à te l'envoyer, si tu veux (avec un jeu de pots, of course).

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    1. Moi, c'est imaginer les lessives qui me donne le tournis. Au quotidien, et dans les moments riants genre gastro, poux... Rien qu'à penser que le linge grandit avec mes deux enfants seulement, ça me fatigue, alors... (et là aussi, j'essaie de les mettre au boulot pour plier et ranger, mais ce n'est pas concluant.)

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  7. Pour les yaourts, j'avais le même soucis (une fournée ne faisait pas 2 jours) j'ai trouvé!
    je fais chauffer 2 litres de lait à 50° je mélange avec 2 yaourts, je rempli 20 pots que je place dans deux grands plats à gratin dans lesquels je mets de l'eau très chaude (bain marie) et zou au four! (2h à 50° puis arrêt du four et toute la nuit SANS ouvrir.
    Ca me change la vie!

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