vendredi 22 juillet 2016

Voyage et étape

Et nous voilà arrivés. Mais non, nous ne sommes pas passés par la Russie, uniquement par le Massif Central, mais nous y sommes restés deux nuits pour nous reposer. Enfin,  nous détendre. Enfin, je veux dire, profiter de la présence de personnes charmantes et de leurs nombreux enfants. Avec les miens, ils étaient onze entre un an et dix ans, plus mon ado, sans compter les fœtus. Autant dire que les tablées évoquaient vaguement des colonies de vacances, et que nous avons fait sensation quand nous sommes arrivés à la piscine du village (et que nous avons eu besoin de nous y reprendre à trois fois pour compter le nombre de billets d'entrée nécessaires). Mais c'était vraiment très chouette, cette étape dans la maison familiale de mon amie d'enfance (rencontrée quand j'avais l'âge des Things), une énorme maison pleine de recoins et de vieux meubles et de détours et de trésors et de livres antiques et, donc, d'enfants. La grand-mère de mon amie a eu 26 petits-enfants, et la génération suivante semble bien partie pour imiter les deux précédentes en terme de numérosité. Inutile de dire que pour une fois, je me sentais complètement dans la norme avec ma petite famille. (Un peu moins du point de vue de mon statut familial, en revanche. Après avoir entendu un débat sur la possibilité de faire servir ou non l'une des gamines à la messe du dimanche, le Grand a lancé avec sa négligence habituelle : "Mais maman, ils savent que vous n'êtes pas mariés, papa et toi ?") (Ça a beaucoup fait rire mon amie.)
Bref, après cette étape aussi dépaysante qu'agréable, nous avons repris la route hier matin et sommes arrivés hier soir. Les petits se sont empressés de sortir absolument tous les jouets des caisses, le Grand s'est empressé de brancher sa tablette, et Darling s'est empressé de mettre un vin blanc au frais pendant que je m'empressais moi-même de préparer le repas du soir (c'est prouvé, je suis la pire féministe de l'histoire du féminisme) (sachant que c'est moi qui avais conduit toute la journée, hein, puisque Darling est assez féministe pour être tout à fait à l'aise dans son rôle d'homme qui n'a pas le permis et qui se fait transporter par son épouse – pardon, sa concubine). Mais ce matin, je me suis enfuie en prétextant que c'était le jour du marché, et après avoir passé un quart d'heure à acheter des fruits et légumes pour trois jours au prix où j'aurais payé deux kilos de tomates à Paris, je me suis affalée sur le canapé rembourré d'un café qui sert des jus d'orange pressés et offre le wifi par la même occasion. Pendant ce temps-là, Darling étend le linge. Enfin, j'espère.
Bref, nous avons posé nos bagages pour cinq semaines. Il fait chaud, il y a des moustiques, j'ai été saluée avec enthousiasme par une inconnue qui m'a reconnue, les fruits sont délicieux, le pain est infect, je suis contente d'y être, mais je m'ennuie déjà. Tout est normal, quoi.
Allez, c'est parti !

3 commentaires:

  1. Allez, un petit commentaire pour que tu n'aies pas squatté le canapé du café en vain ! J'espère vraiment que Darling a étendu le linge et mets-le aux fourneaux, quand même, sinon, tu rends vrai le dicton "les vacances pour une mère de famille, c'est juste changer d'évier" !
    Au fait, vous n'avez pas oublié la carte du monde ?

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    1. C'est Darling qui s'occupe de la vaisselle. Ce qui n'empêche pas que je trouve le dicton terriblement vrai...

      La carte du monde est la première chose que le Grand ait mis dans son sac, tu penses !

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  2. L'ennui c'est l'étape avant la détente.
    C'est une sensation de vide un peu flippante. Un peu comme le vide qu'on a dans les oreilles quad on se retrouve dans une campagne trop silencieuse.

    Donc profite. Tout va bien :-)

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