vendredi 20 janvier 2017

Ballerina, et un après-midi avec Miss Thing One

Quelques mots tout de même sur dimanche dernier. Je vous l'avais dit, après la journée passée avec Mr Thing Two, j'avais promis d'en faire autant avec Miss Thing One, notamment en l'emmenant voir un film au cinéma, déjeuner dans une crêperie, et faire du vélo, trois activités que son jumeau n'apprécie pas beaucoup ou pas du tout.

Finalement, il a fallu revoir le programme à la baisse, notamment à cause de la fièvre qui s'est déclenchée chez la gamine pendant la nuit du samedi au dimanche et de la météo peu clémente. Mais elle n'était pas trop malade, donc nous avons pu sortir quelques heures. Après le déjeuner, nous sommes allées dans un cinéma proche de chez moi pour y voir Ballerina. Ensuite, nous avons pris le goûter dans un salon de thé dont j'avais vérifié qu'il servait ce dont elle rêvait, des crêpes au nutella – avec un thé Earl Grey, je vous prie. Enfin, nous sommes rentrées à pied, main dans la main, en faisant un petit détour pour emprunter un "passage secret" que nous ne connaissions ni l'une ni l'autre, et pour admirer les péniches éclairées dans la nuit.

Bien sûr, ce fut un après-midi formidable. Ma diablotine souvent grincheuse est devenue par miracle la plus mignonne des fillettes en se retrouvant en tête-à-tête avec sa maman. J'ai pu vraiment discuter avec elle, lui expliquer des choses sans que son jumeau comprenne avant elle, la laisser parler lentement sans que quelqu'un lui coupe la parole, l'interroger un peu sur ses copines et sur son futur spectacle de danse sans devoir l'interrompre pour gronder un touche-à-tout ou donner de l'eau à un assoiffé ou fermer le manteau d'un frileux. Une réussite sur toute la ligne, comme l'avait été le dimanche précédent avec son frère. Et puisque l'un comme l'autre ont reparlé maintes fois de cette sortie depuis, j'en conclus qu'ils ont vraiment apprécié. Je le referai ; promis, juré. Une fois par mois, si j'y arrive. Pour redécouvrir plus tranquillement ces deux-là, un peu sacrifiés sur l'autel – certes sympathique – de la gémellité et de la famille nombreuse...


Quelques mots sur Ballerina, pendant que j'y suis ? Pour commencer, mon ressenti : j'ai adoré. Mais vraiment ! Je me suis laissée prendre au jeu comme ça ne m'était pas arrivé avec un dessin animé depuis Raiponce. Et Miss Thing One était du même avis, à tel point que quand les lumières se sont rallumées, elle a protesté : "C'est déjà fini ?"

Plus objectivement, je vois des qualités et des défauts dans l'histoire de cette fillette qui rêve de devenir danseuse et qui s'échappe vers 1880 de son orphelinat pour aller à Paris avec son meilleur ami. Les défauts, d'abord :
- C'est bien entendu totalement et absolument irréaliste, le plus ahurissant étant le fait qu'une fois entrée à l'opéra, l'héroïne devient une danseuse hors pair en... une semaine (si, si) ;
- La "méchante" n'était pas indispensable, et la course-poursuite finale ressemble trop à un passage obligé et pas assez à une nécessité du scénario ;
- Les anachronismes abondent tant et plus, à commencer par les tenues (Félicie se balade le plus souvent... en short, et tête nue, bien sûr) et par le langage ("Il est trop beau !"). Je comprends qu'imiter le langage d'il y a 140 ans aurait posé des problèmes au jeune public, mais ne pouvait-on au moins gommer les expressions trop modernes ?

Mais ces légers défauts sont compensés par bien des qualités. La première étant que les personnages sont très réussis et même assez crédibles et nuancés pour la plupart, et que notre petite héroïne est terriblement attachante avec son acharnement et sa façon de mettre les pieds dans le plats. A part ça, les dessins sont superbes, l'histoire fonctionne bien (on veut vraiment qu'elle y arrive, nous aussi !), et j'ai aussi beaucoup apprécié que les scénaristes évident les écueils disneyens : pas d'animaux de compagnie, pas (trop) d'humour bête au détriment de l'histoire, pas l'ombre d'une princesse, et tenez-vous bien, Félicie ne retrouve pas miraculeusement sa mère à la fin et demeure obstinément "personne". Cela n'a l'air de rien, mais c'est courageux. Presque autant que le fait que Félicie soit physiquement plus grande que son ami. Je vous jure, ils ont osé. C'est fou, non ?


Bref, cette sortie cinéma, comme le reste de la sortie, s'est avérée être tout sauf une corvée, et j'en ai profité presque autant que ma fille. Malgré tout, je dois avouer que j'ai été assez estomaquée quand s'est assis à côté de moi, dans le cinéma presque plein, un monsieur d'une cinquantaine d'années, d'allure sportive, venu seul, sans le moindre bambin pour lui servir de prétexte. Si j'avais été seule, moi aussi, j'aurais peut-être engagé la conversation, mais puisque ma gamine était là, je me suis abstenue...


PS : Oui, j'avais illustré mon billet sur la sortie avec Mr Thing Two de photos de ce dernier, et ici, de la miss, pas l'ombre. N'y lisez pas un acte manqué quelconque, mais au cinéma, on ne prend pas de photos, et quand nous sommes sorties du cinéma, il faisait déjà nuit. Et le salon de thé n'était pas spécialement joli. Bref, l'appareil est resté dans mon sac cette fois-ci. Ce n'est que partie remise !

3 commentaires:

  1. C'est vrai qu'on se sent parfois un peu seul en allant voir un film d'anim au cinéma sans être "accompagné" (!) par un enfant.
    Je me souviens m'être sentie en léger décalage avec les personnes présentes dans la salle quand je suis allée voir Ernest et Célestine au cinéma avec ma mère et mon compagnon, il y a quelques années. Et pareil pour Up, Wall-E, Ma Vie de Courgette, Le Chant de la mer... Il y avait beaucoup de familles, et pour ainsi dire, pas d'adultes venus sans enfants.
    Ces films sont magnifiques, mais j'ai l'impression que les gens continuent de penser que le cinéma d'animation, c'est pas pour les grands. Alors que, de ce côté-là, l'animation bouge et que tout le monde peut s'y retrouver...
    (je suis d'ailleurs sûre que, en y réfléchissant bien, tous les lecteurs de ce blog ont déjà été émus par un film d'anim vu à l'âge adulte! ;p )

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    1. C'est clair, on dirait qu'on a toujours besoin d'un enfant-prétexte pour aller voir un animé, alors que ces productions sont souvent destinés à un public large. On ne m'a dit que du bien de Ballerina.

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    2. Sauf quand c'est une production anglo-saxonne et qu'on va le voir en VO sous-titré : là, on a "le droit". Mais à la séance de 15h un dimanche ou un mercredi, il n'y a pas beaucoup d'adultes, et surtout pas beaucoup d'hommes seuls !

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