jeudi 5 janvier 2017

Un documentaire sur l'actualité

Boulot, boulot, boulot. Cette semaine, ma vie se résume à ça. Hier soir, je me suis couchée à 2h du matin. Cela faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivée.

Mais ce n'est pas le plus gênant. Après tout, je peux supporter quelques nuits écourtées : ce n'est pas pire que quand j'avais trois bébés qui dormaient mal. Non, le problème, c'est que j'ai provisoirement changé de registre. Plus d'apprentie fée qui prend des cours pour utiliser sa baguette magique, plus d'animaux qui construisent une ville dans le métro, plus de gamines qui mènent joyeusement l'enquête dans un pensionnat, plus d'adolescent qui se découvre homosexuel et amoureux, plus de dystopie futuriste qui se termine bien, plus de roman historique présentant derrière un filtre romantique une époque qui ne devait guère l'être. Entre deux romans jeunesses, j'ai accepté un projet complètement différent, sur un sujet d'actualité brûlant. Et pas gai.

Du coup, non seulement je m'y mets au saut du lit et j'y reste jusqu'à ne plus tenir debout, mais en plus, quand je vais enfin me coucher, je repense à ces drames épouvantables que, d'habitude, je préfère lâchement ignorer. Je m'imagine à la place des victimes. Ou plutôt, parce que c'est tout simplement la pire chose qui soit au monde, je m'imagine avec mes enfants à la place des victimes. Et là, je frôle la crise d'angoisse. Malgré ma fatigue, hier soir, il m'a fallu une demi-heure pour m'endormir.

Et pourtant, comme c'est pour une de mes maisons d'éditions habituelles, il s'agit d'un documentaire qui s'adresse aussi aux adolescents. Mon Grand n'a d'ailleurs qu'une hâte, c'est de le lire, puisque ça parle entre autres de géopolitique. Autrement dit, cela reste très modéré. Aucune description sanglante, aucune image qui fait dresser les cheveux sur la tête. Je devine ou je pressens ce que l'auteur ne raconte pas, mais je n'ai pas à décrire en détails une scène de torture.

Du coup, pour la énième fois de ma carrière, je me demande comment font les traducteurs qui bossent pour des ONG tels qu'Amnesty International ou Médecins Sans Frontières. Quand je reçois les lettres d'information de ces organisations, en général, je n'ose même pas les feuilleter. Je ne veux même pas imaginer ce que ce doit être de passer des jours et des jours là-dessus.

Allez, j'y retourne. C'est bientôt fini. Dès demain, je commence un nouveau roman...
(Manque de pot, ce sera un roman pas très joyeux, sur un thème très actuel, lui aussi)
(Mais c'est un roman jeunesse, donc il n'est pas glauque et il se termine sur une note optimiste)
(Ouf)

6 commentaires:

  1. Oh, comment peut on faire pour te soutenir? On t' envoie un kit de survie? Une colis de romances harlequin pour aider à digérer ton travail quand tu l' auras terminé? Malheureusement, on ne peut pad offrir des "bons pour heures de sommeil" :(

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    1. Je pense que les romances Harlequin risquent plutôt d'énerver Fofo que de l'apaiser... (Tu peux regarder quelques résumés pour te faire une idée du statut de la femme dans environ les deux tiers de la production actuelle.) Et avec la tendance dark romance, elle risque même d'avoir du mal à dormir à cause d'une scène de torture.

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    2. Ah bon? Il y a ça dans les Harlequin maintenant?
      Du temps où j'en avais lu, il n'y avait guère que le brushing de la dame qui était malmené par une course rapide en décapotable au soleil couchant.

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    3. Ils gardent une ou deux collections sages pour garder le public brushing, bien sûr, mais sinon, je pense qu'ils mettent les bouchées doubles pour rattraper le retard pris sur la concurrence, qui a explosé, et pas toujours dans des directions que j'apprécie...

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    4. Bon, je vais me contenter de relire Twilight, alors.
      ;-)

      (En fait, j'ai été beaucoup plus classique : chocolat pendant, et grande balade à vélo après !)

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  2. Je compatis, penchée que je suis sur la traduction de tous les maux possibles que risque d'engendrer la présidence Trump pour le pays dont je suis désormais citoyenne et le reste du monde... Je peux aller me recoucher pour faire l’autruche ?!

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