dimanche 3 décembre 2017

Echange de maison

Cet été, j'ai passé deux semaines à Londres avec ma mère, ma soeur-ado, et les Things (pendant que Darling emmenait le Grand et le Filou à la mer). Je m'étais promis de vous raconter nos vacances, ce que je n'ai pas fait, et de vous envoyer des cartes postales virtuelles, ce que je n'ai pas pu faire. Mais surtout, je voulais vous raconter comment nous avions fait pour loger à Londres, à cinq, pendant 14 nuits, sans devoir braquer une banque ou vendre un enfant.

La réponse tient dans les trois mots du titre : échange de maison.

Si jamais certains d'entre vous ne connaissent pas le concept, c'est tout simple : vous allez loger chez une famille qui, en retour, vient loger chez vous, soit à la même date, soit en décalé dans le cas d'un échange non-simultané. C'est gratuit (sauf l'inscription au site), ça repose sur la confiance (les problèmes sont très rares, mais il y a une assurance), et c'est génial. Non seulement pour des raisons économiques (c'est LE frein aux vacances, surtout quand on a un certain nombre d'enfants et qu'on veut partir plus qu'un weekend : trouver un hôtel ou une location à un prix raisonnable pour cinq ou six est impossible), mais aussi parce que ça permet de vivre dans un endroit vivant, comme les autochtone, avec une cuisine (ce qui évite de se ruiner au restaurant ou de se contenter de sandwichs), avec des jouets (qui vous sauvent la vie quand vous avez des mômes), avec une machine à laver, des livres, des DVD, des vélos, etc., selon l'endroit où l'on tombe.

Mes parents avaient pratiqué quelques fois quand j'étais adolescente, et je me souviens en particulier de quinze jours dans une très belle maison au bord de la mer en Toscane ; par la suite, ma mère était aussi allée en Californie, à l'époque où Internet n'existait pas et où il fallait mettre une petite annonce dans un catalogue et contacter les gens par lettre ou téléphone. Je m'étais toujours promis d'en faire autant, mais malheureusement, Darling fait partie de ces gens qui ne supportent pas l'idée que des inconnus puissent fouiller dans leurs sous-vêtements ou lire leur correspondance de jeunesse (alors que, soyons clairs, non seulement les gens qui viennent en vacances dans votre région ont autre chose à faire qu'espionner votre vie intime, mais en plus, même s'ils tombent sur un sex-toy rigolo ou le journal intime où vous confiiez vos amours impossibles à quinze ans, on s'en fiche complètement, non ?).

Du coup, quand nous avons décidé d'aller à Londres, c'est ma mère qui a mis sa maison sur Homelink, et j'y ai ajouté la maison de ma grand-mère en Italie pour augmenter nos chances. Nous nous y sommes prises un peu tard (les gens commencent à proposer des échange environ six mois avant les vacances, or nous étions déjà au printemps), mais par miracle, après vingt ou trente tentatives vaines, nous avons trouvé une famille qui a accepté un échange non-simultané : ils étaient absents en août et voulaient bien nous céder leur maison si nous pouvions faire en sorte de libérer la nôtre pendant les vacances de Noël. Et voilà comment nous avons eu à notre disposition, pendant quinze jours, une maison dans une ruelle adorable et typiquement anglaise, avec quatre chambres, trois salles de bain, une grande cuisine, le tout près d'un très grand parc et pas loin d'une station de métro qui conduisait tout droit vers le centre de Londres.
Et franchement, ces vacances font parties des meilleures vacances que j'ai passées depuis la naissance des Things. Puisque, pour la première fois, nous avions le temps de profiter de Londres (alors qu'à chaque fois que j'y vais, c'est en coup de vent, justement pour des question de prix d'hôtel ou parce que je suis logée chez quelqu'un et que je ne veux pas abuser de son hospitalité), nous avons pu voir tout ce qui nous faisait envie, sans pour autant faire de stakhanovisme touristique.

J'ajouterai que ces échanges permettent aussi parfois de faire la connaissance de gens qui, par définition, sont ouverts d'esprit, curieux, et aiment voyager en découvrant la culture d'autres pays (plutôt qu'en se prélassant dans un club med aseptisé avec piscine et repas standardisés). J'ai même fini par recevoir des Danois chez qui je doute pouvoir aller moi-même, simplement parce qu'ils m'étaient sympathiques et que ma maison italienne était disponible aux dates demandées ; nous sommes arrivés là-bas quelques heures avant qu'ils repartent, et nous avons déjeuner ensemble dans une ambiance très détendue. De même, nous rencontrerons bientôt nos hôtes anglais à Noël, quand ils arriveront chez ma mère juste avant notre départ.

Pourquoi est-ce que je vous raconte ça maintenant ? Parce que sur Homelink, les échanges de proposition concernant les prochaines vacances d'été sont en train de commencer. Et que je me suis dit qu'il fallait vraiment que j'en parle à ceux qui ne connaissent pas ou qui hésitent à sauter le pas. Les choix qui s'offrent à moi me donnent presque le tournis. Berlin ? Édimbourg ? Rome ? Bruges ? Aarhus ? Rennes ? Je ne pensais pas que j'aurai un jour l'occasion d'hésiter entre toutes ces destinations en ne m'inquiétant que du prix du transport... Vivement les prochaines vacances, où qu'elles soient !



PS: Homelink n'est pas le seul site qui propose ce genre de choses, mais après une rapide étude de marché, c'est celui qui nous a le plus convaincu, et c'était déjà l'organisation par laquelle passaient mes parents autrefois. Il va sans dire que ce billet est spontané et absolument pas sponsorisé !  

PS du 04-12 : pour ceux qui hésitent, on peut faire une inscription temporaire d'un mois gratuitement avant de s'inscrire pour de bon.

6 commentaires:

  1. Ca me fait envie depuis longtemps mais j'ai toujours peur que ma région ne soit pas attirante... Faudrait peut être que j'essaye quand même! (et puis c'est vrai il y a un petit cot lacher prise de laisser toute sa maison à des inconnus...)

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    1. Sur le site de Homelink, ils disent que ce qui nous semble banal à nous peut paraître merveilleux à plein d'autres gens. Je ne dis pas que ce n'est pas plus facile quand on habite en plein centre de Paris ou en bord de mer, mais je pense en effet qu'on peut trouver presque où qu'on habite.
      (Et j'ai oublié de mettre dans mon article qu'on peut faire un essai d'un mois gratuitement avant de s'abonner pour de bon. Je vais le rajouter.)

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  2. Merci Fofo pour ton expérience. Moi, ça me fait rêver ! Surtout pour des villes comme Londres, où la vie est trop chère. C'est mon mari qui coince, il est comme Darling. Pourtant, je trouve le concept super, pour toutes les raisons que tu cites. Ce serait bien que j'arrive à le convaincre de franchir le pas ! Et puis on habite une belle maison en bois à 15 minutes de la mer, dans une région très touristique... Je pense que ça attirerait quelques candidats !

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  3. Moi j'ai sauté le pas cette année et nous avons déjà échangé trois fois ! Un pur bonheur à chaque fois ! Le côté "ils vont fouiller dans nos affaires" ne me stresse absolument pas, il suffit de ranger les sex toys ;-) et la barrière de la langue suffit à dissuader de lire le journal intime de mes 15 ans (mais où est-il, d'ailleurs ?). Nous n'avons, hélas, rencontré "en vrai" aucun de nos échangeurs mais toujours discuté par mail ou what's ap avec plaisir. Je vise Londres pour le mois de mai, d'ailleurs !

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  4. Ça me tente de plus en plus.
    Reste à convaincre celui qui paye l'autre moitié du prêt!

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  5. J’en rêve, avec ma meilleure amie qui voyage depuis des années dans le monde entier avec des logements de rêve grâce au même site (et sans problème), mais moi-aussi, mon mari asocial fait un blocage :(

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