La vie d'une traductrice, mère célibataire de famille nombreuse
vendredi 28 juin 2019
T-shirts mal assortis
Je n'ai pas osé prendre une photo. J'aurais dû, discrètement, en faisant mine de chercher quelque chose sur mon téléphone. Parce que franchement, ces deux copines de 18 ou 20 ans qui marchaient bras-dessus bras-dessous, l'une avec un t-shirt Che Guevara marqué "Hasta la victoria siempre", l'autre avec un t-shirt Nike, c'était si drôle...
mercredi 26 juin 2019
Question d'ordures
Le Grand regarde un sac poubelle plein qui attend dans un coin de la cuisine.
Réfléchit quelques secondes.
Puis demande :
— Mais au fait, il n'y a pas de vide-ordures, dans cet appartement ?
Ça va bientôt faire un an qu'on a emménagé ici : on pourrait croire que s'il y avait un vide-ordures, il l'aurait remarqué. Mais pas forcément, en fait.
— Non. Il y en a un sur le palier, mais on ne peut y mettre que des poubelles vraiment petites, ce qui ferait gâcher des sacs plastique, donc je ne l'utilise pas.
Il hoche la tête, réfléchit encore une demi-minute, puis me demande :
— Mais alors, où vont les poubelles ? Il y a quelqu'un qui les descend ?
Voilà, aujourd'hui j'ai découvert que mon Grand croyait à l'existence des elfes de maison.
(Ça m'a rappelé un épisode de Friends où Rachel et Monica se disputent le dernier préservatif, et Rachel promet de descendre la poubelle tous les jours pendant un mois, ce à quoi Monica lui répond qu'elle lui donnera le préservatif si Rachel est capable de lui dire juste où est le local à poubelles...)
Réfléchit quelques secondes.
Puis demande :
— Mais au fait, il n'y a pas de vide-ordures, dans cet appartement ?
Ça va bientôt faire un an qu'on a emménagé ici : on pourrait croire que s'il y avait un vide-ordures, il l'aurait remarqué. Mais pas forcément, en fait.
— Non. Il y en a un sur le palier, mais on ne peut y mettre que des poubelles vraiment petites, ce qui ferait gâcher des sacs plastique, donc je ne l'utilise pas.
Il hoche la tête, réfléchit encore une demi-minute, puis me demande :
— Mais alors, où vont les poubelles ? Il y a quelqu'un qui les descend ?
Voilà, aujourd'hui j'ai découvert que mon Grand croyait à l'existence des elfes de maison.
(Ça m'a rappelé un épisode de Friends où Rachel et Monica se disputent le dernier préservatif, et Rachel promet de descendre la poubelle tous les jours pendant un mois, ce à quoi Monica lui répond qu'elle lui donnera le préservatif si Rachel est capable de lui dire juste où est le local à poubelles...)
samedi 22 juin 2019
Garde nocturne
Pour son anniversaire, j'ai offert à ma sœur, qui avait accouché trois semaines plus tôt, un cadeau dématérialisé : une nuit sans enfant. Je lui ai proposé de garder son gamin de 3 ans et demi, Gnafron, et le nouveau venu, Carotte*, pendant une nuit, pour que le papa et elle puissent enfin se reposer.
L'autre jour, elle m'a téléphoné :
— Dis, Fofo, surtout tu me le dis franchement si ça ne t'arrange pas, mais... la nuit avec les deux, ça pourrait être vendredi ?
— Hum, ce n'est pas la date que j'aurais choisie : je voulais faire un tour avec mes gamins pour la fête de la musique... samedi, plutôt ?
— Ben, vendredi c'est l'anniversaire d'un copain...
— Ah, d'accord ! OK, pas de problème. Mais profitez-en pour vous reposer quand même, hein ! Ne vous couchez pas à trois heures du matin !
— ...
— Allô ?
— Oui, je suis là, c'est juste que j'essayais de comprendre si trois heures, tu trouvais ça tôt ou tard.
(Après des années d'enfance pénibles, ma sœur et moi nous entendons désormais très bien, mais il faut bien avouer que nous continuons à ne pas nous ressembler sur un certain nombre de points.)
Bref, vendredi, elle m'amène les deux gamins : celui qui n'est encore qu'un paquet qui veut uniquement manger et être porté dans les bras, et celui qui alterne entre ses deux mots préférés, "pourquoi" et "non". (Mais si, ils sont adorables, ses gamins, c'est juste que je les aimerai encore plus dans quelques années, voilà) (la catégorie "mère indigne" n'est plus assez alimentée, on pourrait y adjoindre quelques billets estampillés "tante indigne"). Comme je l'ai promis à mes enfants, on va quand même faire un petit tour dans le quartier à l'occasion de la fête de la musique : Carotte en écharpe, Gnafron que je tiens solidement par la main ("Pourquoi il faut donner la main ? Mais je voulais pas donner la main, moi !"), les autres tout autour. J'ai déclenché quelques haussements de sourcils, mais tout s'est bien passé, je n'en ai pas perdu un seul, et on a même dansé cinq minutes (le Grand était allé se cacher, en mode "moi je vous connais pas") (remarquez que moi aussi, j'avais envie de ne pas le connaître, car il avait absolument tenu à mettre un manteau sur son t-shirt à manches longues. Si.)
Retour, dîner un peu chaotique, lit d'appoint pour l'un et lit parapluie pour l'autre, douche pour l'un et bain pour l'autre, album pour l'un et biberon pour l'autre, rangement et vaisselle avec bébé en écharpe, réveil qui sonne à 22h30 dans la chambre de Gnafron parce qu'il a tripoté les boutons avant de s'endormir, dernier biberon à 23h, et puis au dodo tout le monde, moi comprise.
A un mois et des poussières, le petit machin fait déjà quasiment ses nuits, ce qui est totalement injuste (je rappelle que les Things ont tété une fois par nuit – chacun – et le Grand et le Filou deux fois par nuit jusqu'à six mois). Il dort donc jusqu'à 5h15, prend un biberon, se rendort vers 6h. (Injuste, je vous dis.) Je somnole vaguement jusqu'à ce que Gnafron se réveille sagement vers 7h20. Somme toute, une nuit pas trop mauvaise. On va acheter du pain, on prend un petit déjeuner, on s'occupe comme on peut : j'ai promis de ne pas les ramener avant 10h du matin. Je tiens parole : j'arrive vers 10h15.
Je trouve ma sœur et mon beauf complètement hagards, hirsutes, les yeux injectés de sang.
— Oulà, quelque chose me dit que vous n'en avez pas profité pour dormir enfin huit heures d'affilée...
— Ben non, on est rentrés vers 5h, et après, le temps de se coucher...
Bref, ils se sont endormis à l'heure où je me réveillais.
J'avoue qu'à leur place, ce n'est pas ce que j'aurais fait de ma nuit sans enfant, mais chacun son truc, hein ? "Moi, ce qui me donne la pêche, encore plus que dormir, c'est faire la fête !", m'a expliqué ma sœur. Tant mieux pour eux, ma foi !
(N'empêche qu'une fois les deux mioches largués, je ne suis pas restée longtemps : la conversation de ma frangine et son chéri était un poil moins brillante que d'habitude...)
* Une idée du Grand, qui s'est amusé à convaincre ses frères, sa sœur et son cousin qu'ils devaient appeler le bébé comme ça. Non, je n'ai aucune explication.
L'autre jour, elle m'a téléphoné :
— Dis, Fofo, surtout tu me le dis franchement si ça ne t'arrange pas, mais... la nuit avec les deux, ça pourrait être vendredi ?
— Hum, ce n'est pas la date que j'aurais choisie : je voulais faire un tour avec mes gamins pour la fête de la musique... samedi, plutôt ?
— Ben, vendredi c'est l'anniversaire d'un copain...
— Ah, d'accord ! OK, pas de problème. Mais profitez-en pour vous reposer quand même, hein ! Ne vous couchez pas à trois heures du matin !
— ...
— Allô ?
— Oui, je suis là, c'est juste que j'essayais de comprendre si trois heures, tu trouvais ça tôt ou tard.
(Après des années d'enfance pénibles, ma sœur et moi nous entendons désormais très bien, mais il faut bien avouer que nous continuons à ne pas nous ressembler sur un certain nombre de points.)
Bref, vendredi, elle m'amène les deux gamins : celui qui n'est encore qu'un paquet qui veut uniquement manger et être porté dans les bras, et celui qui alterne entre ses deux mots préférés, "pourquoi" et "non". (Mais si, ils sont adorables, ses gamins, c'est juste que je les aimerai encore plus dans quelques années, voilà) (la catégorie "mère indigne" n'est plus assez alimentée, on pourrait y adjoindre quelques billets estampillés "tante indigne"). Comme je l'ai promis à mes enfants, on va quand même faire un petit tour dans le quartier à l'occasion de la fête de la musique : Carotte en écharpe, Gnafron que je tiens solidement par la main ("Pourquoi il faut donner la main ? Mais je voulais pas donner la main, moi !"), les autres tout autour. J'ai déclenché quelques haussements de sourcils, mais tout s'est bien passé, je n'en ai pas perdu un seul, et on a même dansé cinq minutes (le Grand était allé se cacher, en mode "moi je vous connais pas") (remarquez que moi aussi, j'avais envie de ne pas le connaître, car il avait absolument tenu à mettre un manteau sur son t-shirt à manches longues. Si.)
Retour, dîner un peu chaotique, lit d'appoint pour l'un et lit parapluie pour l'autre, douche pour l'un et bain pour l'autre, album pour l'un et biberon pour l'autre, rangement et vaisselle avec bébé en écharpe, réveil qui sonne à 22h30 dans la chambre de Gnafron parce qu'il a tripoté les boutons avant de s'endormir, dernier biberon à 23h, et puis au dodo tout le monde, moi comprise.
A un mois et des poussières, le petit machin fait déjà quasiment ses nuits, ce qui est totalement injuste (je rappelle que les Things ont tété une fois par nuit – chacun – et le Grand et le Filou deux fois par nuit jusqu'à six mois). Il dort donc jusqu'à 5h15, prend un biberon, se rendort vers 6h. (Injuste, je vous dis.) Je somnole vaguement jusqu'à ce que Gnafron se réveille sagement vers 7h20. Somme toute, une nuit pas trop mauvaise. On va acheter du pain, on prend un petit déjeuner, on s'occupe comme on peut : j'ai promis de ne pas les ramener avant 10h du matin. Je tiens parole : j'arrive vers 10h15.
Je trouve ma sœur et mon beauf complètement hagards, hirsutes, les yeux injectés de sang.
— Oulà, quelque chose me dit que vous n'en avez pas profité pour dormir enfin huit heures d'affilée...
— Ben non, on est rentrés vers 5h, et après, le temps de se coucher...
Bref, ils se sont endormis à l'heure où je me réveillais.
J'avoue qu'à leur place, ce n'est pas ce que j'aurais fait de ma nuit sans enfant, mais chacun son truc, hein ? "Moi, ce qui me donne la pêche, encore plus que dormir, c'est faire la fête !", m'a expliqué ma sœur. Tant mieux pour eux, ma foi !
(N'empêche qu'une fois les deux mioches largués, je ne suis pas restée longtemps : la conversation de ma frangine et son chéri était un poil moins brillante que d'habitude...)
* Une idée du Grand, qui s'est amusé à convaincre ses frères, sa sœur et son cousin qu'ils devaient appeler le bébé comme ça. Non, je n'ai aucune explication.
mardi 18 juin 2019
Le bac de français du Grand
Le Grand a passé le bac de français, hier.
(Je donne une minute pour se remettre à tous ceux qui sont tombés dans les pommes parce que "hein, quoi, mais il n'était pas encore en maternelle il y a trois ou quatre ans ?")
Bien entendu, il a choisi le sujet d'invention, parce que "du coup y a rien à réviser, et comme je suis un gros lecteur je me débrouille pas mal. J'ai souvent des notes correctes, quand j'arrive à finir".
(De nos jours, un gros lecteur est donc quelqu'un qui lit (relecture comprise) entre quinze et trente romans par an. Il me soutient que personne dans sa classe ne lit autant que lui. Triste jeunesse, tout fout l'camp ma bonne dame, elle est belle la jeune génération, tout ça tout ça.)
L'embêtant, c'est que les profs savent bien que les flemmards se précipitent tous sur le sujet d'invention pour ne pas avoir à bosser. Du coup, cette fois, il fallait faire un poème.
— Heureusement que c'était pas obligé que ça rime, sinon j'aurais fait genre trois vers, hein.
— Et alors, tu t'en es sorti ?
— Bof, j'avais passé trop de temps sur la question de corpus, alors j'ai dû faire court.
— Mais tu penses que ça allait ?
— J'espère. J'ai utilisé un langage très grandiloquent, en tous cas. Au fait, ça veut dire quoi, "contrepieds" ?
— Prendre le contrepieds de quelque chose, c'est faire le contraire.
— Ah, ouf. Bon, alors au moins j'ai pas fait de contresens dans le sujet.
— C'est rassurant. Et tu as eu le temps de te relire ?
— Euh... mais tu sais, l'orthographe, ça ne compte que pour deux points.
— Je vois. Bon, plus qu'à croiser les doigts.
— La bonne nouvelle c'est que tous ceux qui voulaient faire le sujet d'invention, quand ils ont vu que c'était un poème, ils ont changé d'avis, du coup il y en aura moins, du coup peut-être les profs seront plus indulgents.
L'autre bonne nouvelle, c'est qu'il ne fait pas partie des nombreux malheureux qui ont parlé d'Andrée Chédid au masculin parce que ça ne leur est tout simplement pas venu à l'idée que ça pourrait être une femme, même avec un E au prénom. (Une autrice au bac ? Alors qu'année après année, ce sont toujours des hommes ? Non mais c'est n'importe quoi, je vous jure. Après ce sera quoi ? Des footballeuses ?)
Allez, on croise tous les doigts pour le Grand. Il en a besoin :
— Maman, "fasciné" ça s'écrit avec un C, ou avec deux S ? Comme j'hésitais, j'ai mis un coup l'un, un coup l'autre.
Heureusement que l'orthographe ne compte que pour deux points, dites donc...
(Je donne une minute pour se remettre à tous ceux qui sont tombés dans les pommes parce que "hein, quoi, mais il n'était pas encore en maternelle il y a trois ou quatre ans ?")
Bien entendu, il a choisi le sujet d'invention, parce que "du coup y a rien à réviser, et comme je suis un gros lecteur je me débrouille pas mal. J'ai souvent des notes correctes, quand j'arrive à finir".
(De nos jours, un gros lecteur est donc quelqu'un qui lit (relecture comprise) entre quinze et trente romans par an. Il me soutient que personne dans sa classe ne lit autant que lui. Triste jeunesse, tout fout l'camp ma bonne dame, elle est belle la jeune génération, tout ça tout ça.)
L'embêtant, c'est que les profs savent bien que les flemmards se précipitent tous sur le sujet d'invention pour ne pas avoir à bosser. Du coup, cette fois, il fallait faire un poème.
— Heureusement que c'était pas obligé que ça rime, sinon j'aurais fait genre trois vers, hein.
— Et alors, tu t'en es sorti ?
— Bof, j'avais passé trop de temps sur la question de corpus, alors j'ai dû faire court.
— Mais tu penses que ça allait ?
— J'espère. J'ai utilisé un langage très grandiloquent, en tous cas. Au fait, ça veut dire quoi, "contrepieds" ?
— Prendre le contrepieds de quelque chose, c'est faire le contraire.
— Ah, ouf. Bon, alors au moins j'ai pas fait de contresens dans le sujet.
— C'est rassurant. Et tu as eu le temps de te relire ?
— Euh... mais tu sais, l'orthographe, ça ne compte que pour deux points.
— Je vois. Bon, plus qu'à croiser les doigts.
— La bonne nouvelle c'est que tous ceux qui voulaient faire le sujet d'invention, quand ils ont vu que c'était un poème, ils ont changé d'avis, du coup il y en aura moins, du coup peut-être les profs seront plus indulgents.
L'autre bonne nouvelle, c'est qu'il ne fait pas partie des nombreux malheureux qui ont parlé d'Andrée Chédid au masculin parce que ça ne leur est tout simplement pas venu à l'idée que ça pourrait être une femme, même avec un E au prénom. (Une autrice au bac ? Alors qu'année après année, ce sont toujours des hommes ? Non mais c'est n'importe quoi, je vous jure. Après ce sera quoi ? Des footballeuses ?)
Allez, on croise tous les doigts pour le Grand. Il en a besoin :
— Maman, "fasciné" ça s'écrit avec un C, ou avec deux S ? Comme j'hésitais, j'ai mis un coup l'un, un coup l'autre.
Heureusement que l'orthographe ne compte que pour deux points, dites donc...
jeudi 13 juin 2019
Travaux d'aiguille
J'ai un point douloureux dans le dos, depuis des mois, peut-être des années. Pas tout le temps, mais souvent, en particulier quand je suis assise devant mon ordinateur.
Ce matin, je retourne voir le kiné que j'avais déjà vu il y a trois mois. Il examine, masse, manipule, puis soupire :
— Le problème, c'est que vous avez un muscle trop tendu à gauche. Du coup vous avez un côté plus court que l'autre, ce qui engendre cette gêne au niveau de l'estomac et ce point douloureux dans le dos.
— Oui, c'est à peu près ce que j'avais cru comprendre. Et pourtant, je fais des étirements, du sport, des auto-massages, tout ça !
— Ça ne suffira pas, le muscle est trop contracté. Ce qu'il faudrait, c'est le piquer.
— Pardon ?
— Avec une aiguille sèche, sans produit. Vous savez, comme pour l'acupuncture.
— Euh... Ah ?
— C'est la technique des "trigger points". Je vais vous piquer à cet endroit-là, et ça obligera le muscle à se détendre.
Euh, OK, je vais y réfléchir, et je vous rappellerai, d'accord ?
Ou alors, on peut prendre rendez-vous pour, disons... décembre, par exemple ?
Ou l'année prochaine ?
...
Pourquoi il enfile des gants ?
— Ne vous inquiétez pas, l'aiguille est longue, mais elle est très fine.
Mais, mais, mais... mais ?
— Du coup ça ne fait pas mal quand on pique.
Non mais c'est une blague, il va m'enfoncer 5 centimètres d'acier dans la chair, là, tout de suite, sur un coin de table, sans même m'avoir fait signer un consentement préalable, la personne à prévenir en cas d'urgence, un testament, quelque chose ?
— Enfin, si, ça fait mal quand l'aiguille pénètre dans le muscle, bien sûr.
Quoi ?
— C'est le but. Ça va vous faire des secousses et ça va détendre toute la zone.
Au secours ! Je veux mon avocat, ou ma maman !
— Vous êtes prête ? J'y vais.
— AÏE !
Sur un point, au moins, il n'a pas menti. Ça fait MAL.
Tellement que là, quelques heures plus tard, je ne sens plus mon point dans le dos : je ne sens que le point sur le côté où il m'a enfoncé une grosse aiguille dans un muscle (!!!).
C'est peut-être ça, la technique, remarque. Comme le dentiste dans Lucky Luke qui arrache les dents sans qu'on le sente (parce que pendant qu'il arrache, sa collaboratrice écrase un énorme marteau sur le pied nu du patient).
Avant de me laisser partir, le kiné m'a donné rendez-vous pour dans trois semaines. Il m'a proposé de payer les deux séances d'un coup la prochaine fois, mais j'ai préféré le régler tout de suite. On ne sait jamais, si j'avais un empêchement...
Ce matin, je retourne voir le kiné que j'avais déjà vu il y a trois mois. Il examine, masse, manipule, puis soupire :
— Le problème, c'est que vous avez un muscle trop tendu à gauche. Du coup vous avez un côté plus court que l'autre, ce qui engendre cette gêne au niveau de l'estomac et ce point douloureux dans le dos.
— Oui, c'est à peu près ce que j'avais cru comprendre. Et pourtant, je fais des étirements, du sport, des auto-massages, tout ça !
— Ça ne suffira pas, le muscle est trop contracté. Ce qu'il faudrait, c'est le piquer.
— Pardon ?
— Avec une aiguille sèche, sans produit. Vous savez, comme pour l'acupuncture.
— Euh... Ah ?
— C'est la technique des "trigger points". Je vais vous piquer à cet endroit-là, et ça obligera le muscle à se détendre.
Euh, OK, je vais y réfléchir, et je vous rappellerai, d'accord ?
Ou alors, on peut prendre rendez-vous pour, disons... décembre, par exemple ?
Ou l'année prochaine ?
...
Pourquoi il enfile des gants ?
— Ne vous inquiétez pas, l'aiguille est longue, mais elle est très fine.
Mais, mais, mais... mais ?
— Du coup ça ne fait pas mal quand on pique.
Non mais c'est une blague, il va m'enfoncer 5 centimètres d'acier dans la chair, là, tout de suite, sur un coin de table, sans même m'avoir fait signer un consentement préalable, la personne à prévenir en cas d'urgence, un testament, quelque chose ?
— Enfin, si, ça fait mal quand l'aiguille pénètre dans le muscle, bien sûr.
Quoi ?
— C'est le but. Ça va vous faire des secousses et ça va détendre toute la zone.
Au secours ! Je veux mon avocat, ou ma maman !
— Vous êtes prête ? J'y vais.
— AÏE !
Sur un point, au moins, il n'a pas menti. Ça fait MAL.
Tellement que là, quelques heures plus tard, je ne sens plus mon point dans le dos : je ne sens que le point sur le côté où il m'a enfoncé une grosse aiguille dans un muscle (!!!).
C'est peut-être ça, la technique, remarque. Comme le dentiste dans Lucky Luke qui arrache les dents sans qu'on le sente (parce que pendant qu'il arrache, sa collaboratrice écrase un énorme marteau sur le pied nu du patient).
Avant de me laisser partir, le kiné m'a donné rendez-vous pour dans trois semaines. Il m'a proposé de payer les deux séances d'un coup la prochaine fois, mais j'ai préféré le régler tout de suite. On ne sait jamais, si j'avais un empêchement...
mercredi 12 juin 2019
Voler aux riches, donner aux pauvres
Pour des raisons professionnelles, j'enquête sur le degré de connaissance qu'ont les enfants et les adolescents français du personnage Robin des Bois.
(Spoiler : proche de zéro. Contrairement à ce que je croyais, Robin des Bois est bien mal connu par la nouvelle génération, y compris par les ados de 16-17 ans, qui souvent n'ont que le dessin animé de Disney comme unique référence, et même pas toujours. Moi qui m'attendais au minimum à entendre parler de Petit Jean, de la belle Marianne, de la forêt de Sherwood ou de tir à l'arc, j'ai été très déçue.)
Interrogé, le Grand se lance aussitôt dans une leçon d'Histoire britannique. Le Filou me dit que c'est un renard (voir plus haut). Mr Thing Two pense qu'à l'origine, c'est peut-être un personnage de livre, et qu'il a un arc (ah, quand même !). Avec Miss Thing One, le Grand tente une nouvelle approche :
— Dis, si je te parle de quelqu'un qui volait aux riches pour donner aux pauvres, tu vois qui c'est ?
La gamine hésite, puis répond, triomphante :
— Lénine !
(Je vais donc dire à mon éditeur de faire plutôt un bouquin sur Lénine. A moins que mes enfants ne soient pas représentatifs ?)
(Je précise que le bourrage de crâne politico-historique, c'est le Grand, hein, ce n'est pas moi.)
(Moi, je leur bourre le crâne sur l'écologie, plutôt. Et sur Fantômette et Harry Potter.) (Chacun son truc.)
(Spoiler : proche de zéro. Contrairement à ce que je croyais, Robin des Bois est bien mal connu par la nouvelle génération, y compris par les ados de 16-17 ans, qui souvent n'ont que le dessin animé de Disney comme unique référence, et même pas toujours. Moi qui m'attendais au minimum à entendre parler de Petit Jean, de la belle Marianne, de la forêt de Sherwood ou de tir à l'arc, j'ai été très déçue.)
Interrogé, le Grand se lance aussitôt dans une leçon d'Histoire britannique. Le Filou me dit que c'est un renard (voir plus haut). Mr Thing Two pense qu'à l'origine, c'est peut-être un personnage de livre, et qu'il a un arc (ah, quand même !). Avec Miss Thing One, le Grand tente une nouvelle approche :
— Dis, si je te parle de quelqu'un qui volait aux riches pour donner aux pauvres, tu vois qui c'est ?
La gamine hésite, puis répond, triomphante :
— Lénine !
(Je vais donc dire à mon éditeur de faire plutôt un bouquin sur Lénine. A moins que mes enfants ne soient pas représentatifs ?)
(Je précise que le bourrage de crâne politico-historique, c'est le Grand, hein, ce n'est pas moi.)
(Moi, je leur bourre le crâne sur l'écologie, plutôt. Et sur Fantômette et Harry Potter.) (Chacun son truc.)
mardi 11 juin 2019
Fausse signature
Mardi après le goûter. Tournée des devoirs, cahiers de texte, carnets de correspondance. Mince, ça me fait penser que j'ai oublié de signer la fiche de conduite du Filou, hier. Oups, il a dû se faire gronder. J'ouvre le cahier. Alors, smiley souriant pour la semaine dernière, comme d'habitude, ce qui signifie que l'instit n'a rien à reprocher à son comportement, et...
Ah tiens, si, j'avais signé ?
Mais non, pourtant !
— Filou ? C'est quoi, ça ?
Il rougit un peu et rigole :
— Ben ze voulais pas me faire gronder que z'avais oublié de te faire signer, alors z'ai imité ta signature des autres fois.
Et c'était bien fait, hein. Largement assez pour que la maîtresse s'y laisse prendre.
Il commence tôt, non ?
(Remarquez que c'était déjà lui qui rallumait en cachette, à quatre ans à peine, pour finir sa lecture, ou qui avait volé la carte bleue de son père à trois ans...)
("Celui-là, il ne sera pas comme le Grand : ce ne sera pas un ado facile !", me prédit souvent ma mère.)
Ah tiens, si, j'avais signé ?
Mais non, pourtant !
— Filou ? C'est quoi, ça ?
Il rougit un peu et rigole :
— Ben ze voulais pas me faire gronder que z'avais oublié de te faire signer, alors z'ai imité ta signature des autres fois.
Et c'était bien fait, hein. Largement assez pour que la maîtresse s'y laisse prendre.
Il commence tôt, non ?
(Remarquez que c'était déjà lui qui rallumait en cachette, à quatre ans à peine, pour finir sa lecture, ou qui avait volé la carte bleue de son père à trois ans...)
("Celui-là, il ne sera pas comme le Grand : ce ne sera pas un ado facile !", me prédit souvent ma mère.)
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