mercredi 24 octobre 2012

A bout de souffle

Premier hiver en collectivité pour le Petit. Premiers microbes, ou premiers virus (jamais compris la différence).
Deux ou trois jours un peu ronchon, avec une température un peu trop haute, un nez pris, de la toux. Et surtout, deux ou trois mauvaises nuits, qui se terminent en apothéose sur celle où le gamin ne dort QUE dans mes bras entre 3h30 et 7h, heure à laquelle se lève la maisonnée.

Et puis hier matin, enfin, un bon petit 38,5° ! Allez, hop, on appelle le médecin !
Sauf que le pédiatre travaille non-stop de 7h30 à 21h, que le médecin de la résidence est en vacances, et que mon propre médecin est à la retraite. Je finis par dénicher un généraliste qui me reçoit hier soir. Un jeune médecin, un remplaçant, qui n'a de toute évidence pas l'habitude des enfants ; très gentil, mais qui a un peu de mal à examiner la gorge ou les oreilles d'un bébé qui se débat.
Verdict ?
— L'examen clinique est normal, madame. Il n'a rien.

Bon. Je sais déjà ce qui m'attend : une autre très mauvaise nuit, et puis une autre consultation demain ou après-demain, où on m'annoncera que le môme a une otite carabinée. C'est toujours comme ça. Quand un médecin jure la main sur le coeur qu'un gamin n'a rien (ou la version plus conciliante, "ce doit être les dents") alors que les parents en bavent depuis un bout de temps (et le gamin, n'en parlons pas), ce sont toujours les parents qui ont raison. Toujours. Il n'a peut-être rien de visible pour l'instant, ce gosse, mais il a quelque chose. Et comme mes deux grands-parents maternels, ma mère, ma soeur, moi-même et mes trois premiers enfants sont tous victimes d'otites à répétition, je parierais pour une otite.

Une très mauvaise nuit plus tard, le pédiatre accepte de me recevoir "entre deux patients".
En fait, c'est une bronchiolite. Ah oui ? Tiens, c'est nouveau, ça. Il paraît que j'en ai fait, petite, mais en tant que parent, je suis miraculeusement passée au travers. Du coup, je suis presque guillerette. J'aime les nouvelles expériences.
Bronchiolite, donc. Bronchiolite "sifflante", même. Ce qui signifie apparemment qu'il fait un bruit de pneu qui se dégonfle en permanence, qu'on peut compter toutes ses côtes à chaque fois qu'il tente d'inspirer un peu d'air, et qu'il halète toute la journée comme s'il venait de courir un marathon. Remèdes ? Pas d'antibiotique, juste du doliprane, de la ventoline (bon courage), et... de la kiné respiratoire. On m'en avait parlé, je l'ai testée cet après-midi. Une dame adorable a torturé mon gamin, a appuyé de toutes ses forces sur sa cage thoracique, lui a fourré un mouchoir jusqu'au fond de la gorge pour le faire vomir, puis lui a fermé la bouche et a injecté au moins un demi-litre de sérum phy dans sa narine gauche, lequel sérum phy est ressorti par la narine droite accompagné d'un bon litre de mucus. Tu m'étonnes qu'il n'arrivait plus à respirer, le pauvre chou.
Je ne sais pas s'il a été traumatisé, mais moi, oui.
— On se revoit demain ? m'a dit la dame adorable quand je suis partie.
Ah ben oui, vous pensiez qu'une unique séance suffisait ? Que nenni.

Ah, et j'oubliais le meilleur : pas de crèche. Le pédiatre m'a annoncé ça d'un air un peu désolé ; il faut croire que ma bonne mine laisse deviner que j'ai dormi environ huit heures en trois nuits. Mais c'est comme ça. Le gamin a besoin de repos, ce qui consiste à faire les aller-retour à la crèche pour aller chercher les Things, aller à la pharmacie, aller chez le kiné, aller faire les courses d'appoint, bref, à passer la journée en vadrouille dans les rues de Paris.
C'est moi qui le garde, bien sûr, parce que Darling travaille, lui. Trois jours, jusqu'au weekend. Le jour où je devais traduire ces albums urgents ? Oui. Le jour où j'avais rendez-vous dans une énième banque pour essayer de trouver un financement acceptable ? Oui, aussi. Et le jour où j'avais rendez-vous chez le notaire pour signer la promesse d'achat de notre future maison ? Oui, ce jour-là également.

— Tant pis pour toi, m'a dit Darling. Tu n'avais qu'à ne pas le sevrer.

3 commentaires:

  1. j'adore la dernière phrase! ici petitF a une otite alors qu'il encore allaité cet ingrat!

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  2. Aïe... Pourvu que ça passe au plus vite !


    Dans le genre médecins doués, un couple d'amis a demandé à un pédiatre de regarder les oreilles de leur fils, et celui-ci de répondre : "On fera ça à la prochaine visite. Ça fera 31 euros."

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  3. J'ai bien connu les joies des séances de kiné respiratoire avec mon 2e (il en a eu 50 en tout en 2 ans - sans mentir). Au début, c'est impressionnant ; j'étais à deux doigts de pleurer quand je voyais le kiné étouffer à moitié mon gosse, mais après je voyais que mon loulou était soulagé, et il a fini par prendre l'habitude... (comme moi)
    Courage en tout cas !

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