vendredi 30 janvier 2015

Capsulite

En tout début d'année scolaire, je vous racontais que j'avais commencé à faire du judo, dans le prolongement de mes leçons de jiu-jitsu d'autrefois. Je vous avais aussi dit que j'adorais ça. Et ensuite, je ne vous en ai plus jamais parlé.
Pourquoi ?
Parce qu'à la deuxième séance, fin septembre, je me suis fait mal à l'épaule. A l'épaule gauche. En hissant quelqu'un de lourd. Sur l'épaule droite. Oui, je sais, c'est bizarre. J'ai dû reculer trop violemment l'épaule gauche pour faire basculer le bonhomme sur l'épaule droite, et ça a fait un petit crac. Sur le moment, ça m'a fait mal, mais c'est passé très vite, si bien que j'ai tout de même terminé la leçon. Sauf que le lendemain, j'avais de nouveau mal. Et le surlendemain aussi. Une semaine plus tard, je ne me sentais toujours pas prête à retourner au judo. Deux semaines plus tard non plus.
Résumons : après quelques semaines où je me suis répété avec beaucoup de conviction "Oh, ça va bien finir par passer tout seul", j'ai fini par aller voir l’ostéopathe, puis le médecin, et enfin le kiné.

Quatre mois plus tard, il faut se rendre à l'évidence : loin de s'améliorer, mon épaule ne fait qu'empirer. Pas tellement la douleur, même si elle est bien présente et parfois gênante (essentiellement la nuit), mais surtout la perte de mobilité. Au bout d'un mois, je ne pouvais plus dégrafer mon soutien-gorge. Au bout de deux mois, j'avais du mal à me gratter le dos. Au bout de trois mois, il devenait difficile d'enfiler un sac à dos ou un gilet. Et maintenant, même me laver l'épaule droite est exclus. Certes, mon épaule droite n'est jamais très sale, Darling m'aide à ôter mon soutif, j'ai appris à enfiler les gilets en commençant par la bonne manche, et je garde à portée de main quelques longs crayons au cas où mon dos me démangerait, donc tout ceci n'est pas dramatique. N'empêche que le fait que mon épaule soit de plus en plus bloquée malgré des séances de rééducation nombreuses n'est pas bon signe. Du coup, après une nouvelle visite chez le médecin, le verdict est tombé : c'est une capsulite.
Mais encore ?
Wikipedia est mon amie :
La capsulite rétractile, ou « épaule gelée », est une affection douloureuse de l'épaule responsable d'une impotence fonctionnelle majeure du membre atteint.
Ce qui ne m'apprend pas grand-chose de nouveau.
Sauf que le médecin a ajouté un détail : ça dure... douze à dix-huit mois.
Bigre !
La kiné a confirmé. Capsulite. La bonne nouvelle, c'est que ce n'est pas très grave. La mauvaise nouvelle, c'est que c'est long. Très long.
L'autre bonne nouvelle, c'est qu'au bout de quelques mois – Wikipedia dit 9 –, la douleur devrait s'estomper. L'autre mauvaise nouvelle, c'est que mon épaule va se bloquer de plus en plus, jusque vers le 14ème mois, toujours selon Wikipedia.

— Ce qui me désole le plus, c'est de penser que mon mari avait raison quand il m'a déconseillé de recommencer le judo parce que j'étais trop vieille, me suis-je lamentée aujourd'hui auprès de la kiné.
— Oh, il ne faut pas trop accuser le judo. Si j'avais fait le même mouvement que vous, je me serais peut-être fait mal, mais ça serait peut-être passé en trois jours. On ne sait pas pourquoi chez certains patients, ça dégénère en capsulite, et pas chez d'autres.
— Parce que j'ai laissé traîner avant d'aller voir le médecin ?
— C'est sûr que vous auriez mieux fait d'agir plus vite, mais ça n'explique pas tout non plus. En fait, la capsulite est très largement soupçonnée d'être une maladie psychosomatique.
— Ah bon ?
— Oui. On la retrouve souvent chez des personnes angoissées, par exemple.
— Mais je ne suis pas angoissée, moi !
— Ça peut être autre chose. Le stress, par exemple. Ou une fatigue intense.
— ...
— Tout ce que je peux vous dire, c'est que même si vous avez toujours l'air pleine d'énergie, visiblement, votre corps a éprouvé le besoin à un moment donné de dire "Stop ! Ça suffit !", et il a saisit le premier prétexte venu.
— ...
(Conversation certifiée 100% authentique.)


La conclusion de la kiné a été double :
- Il faut que j'aille la voir au moins deux fois par semaine pendant au moins six mois ;
- Il faut que je me repose.
Ce qui me fait un peu le même effet que si elle m'avait dit "Il faut que vous fassiez des économies, et il faut que vous me donniez mille euros". Complètement antinomique. Deux matinées par semaine chez le kiné jusqu'à nouvel ordre ! Il ne manquait plus que cela dans mon emploi du temps, tiens.



Voilà, après je suis rentrée à la maison, en vélo bien sûr, et j'ai été prise sous une véritable tempête de neige, et je suis arrivée avec les jambes trempées de neige fondue, du haut des cuisses jusqu'aux orteils. Non, mon épaule est restée bien au chaud sous mon imperméable ultra-costaud. Elle n'est gelée que métaphoriquement...

10 commentaires:

  1. D'après mon copain, faire du taichi ou du qi gong pourrait être une bonne idée pour continuer à bouger sans heurter le corps. Bon, après vous n'aurez peut-être pas le temps de caser ça en plus dans l'emploi du temps, mais si vous cherchez à bouger en douceur, pour éviter de trop vous raidir ou vous tétaniser l'épaule, ça peut être une solution. Efficacité prouvée!

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    1. Pourquoi pas ? Merci du conseil. La kiné m'a recommandé la sophrologie, aussi. Je vais enquêter.

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  2. Même tempête de neige ici, à vélo aussi...
    Pour la Cpasulite (joli nom!), je pense à un rdv chez le médecin l'année dernière pour un genou qui me gênait de plus en plus.
    Verdict: Soignez votre rapport aux autres, pensez à vous, vous avez un problème de Je-Nous...
    J'ai dû faire la même tête que toi!
    Ah notre corps!!
    Bon courage.

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    1. Ah oui, franchement, parfois il nous embête, hein ?

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  3. Hummm...tu es certaine que ça n'est pas uniquement pour que Darling dégrafe ton soutien-gorge ?? ;-)

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  4. Je confirme pour le qi gong , un bon moyen de dérouiller sa carcasse sans la traumatiser ;-)

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  5. Le dernier "Yourope" sur Arte était sur le cannabis (tout le bien, tout le mal). Pour les gens qui n'arrivent pas à se détendre, et les vieux qui ont des douleurs articulaires, c'est utile.
    Alors je ne sais pas pourquoi je ressors ça sur ce blog, moi qui n'ai jamais humer du cannabis que par tabagisme passif. Peut-être parce que tu racontais les conseils bizarres et contradictoires de ton thérapeute.
    Aussi parce que j'ai eu une élongation à l'épaule il y a 3 ans (j'avais dormi le bras par dessus la tête) et que pendant 2 semaine chaque nuit j'avais l'impression qu'on me donnait des coups de couteau dans l'épaule. (le corps laisse tomber la production d'endorphine et à ce moment de la journée tu douilles) A ces moments là, on m'aurais dit "une taf?" j'aurais tenter le truc.
    Ce qui me fait penser que pour mon élongation, c'est l'électrostimulation qui m'a le plus aidé, pour que les muscles arrêtent de se contracter tout seul et me faire mal, ce qui a aidé aussi à regagner plus vite la mobilité. Peut-être que ton kiné/osthéopathe/etc. à l'appareil, demande lui si ça peut être utile dans ton cas?

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    1. Heureusement, je n'ai pas si mal que ça. C'est un peu gênant la nuit, en effet, mais on est loin de tes coups de couteau. Et ma kiné me fait en effet des électromachins de temps en temps. Avec un peu de chance, je pourrai me passer de cannabis ! ;-)

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    2. Haha!

      Si les électromachins te font beaucoup de bien, tu peux acheter l'appareil.
      Je crois que la marque de référence est suédoise (ou un autre pays du nord, je ne sais plus, je peux demander si tu veux).
      Comme ça tu pourras le faire à la maison. Et ça pourra resservir. L'appareil vient avec une notice pour savoir où placer les gomettes gélatineuses.

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    3. Hélas, ça ne fait pas une grosse différence...

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