samedi 24 janvier 2015

Derniers problèmes à régler

La fin d'une traduction, avant la correction orthographique et la relecture : on règle les derniers problèmes, ceux qu'on a laissés en suspens en se disant "on verra plus tard". Les jeux de mots. Les proverbes, qui n'ont parfois pas d'équivalent dans une autre langue. Les noms propres. L'éditrice m'a dit de les garder en VO ; oui mais s'ils veulent dire quelque chose, ou si ce sont des surnoms ? Je parie que dans le tome suivant, on comprendra pourquoi ce personnage est surnommé d'après une carte à jouer, et je serai bien ennuyée... Les rimes : cette prophétie, il va bien falloir la mettre en vers, quitte à s'éloigner un tout petit peu du texte original. Les adresses ; est-ce que je mets "rue" en français, ou je le laisse en VO ? Pas sûr que les gamins comprennent... Les slogans ; ah, mais zut, fallait-il vraiment nous donner le slogan de ce vendeur de sandwichs qu'on ne reverra jamais dans la série ? Les dernières vérifications, aussi : alors, voyons un peu si je trouve un plan de la ville ou se passe l'action, histoire d'être sûre de ne pas dire de bêtises... Et cette étrange dédicace, au début du roman, comment dois-je la comprendre ? C'est quoi, ce truc entre guillemets, un private joke, une émission de télé, une allusion que je n'ai pas comprise ? Cette citation mise en exergue, elle a sûrement déjà été traduite, donc autant prendre la citation officielle si je la trouve, mais je n'ai pas les œuvres complètes de ce philosophe en français chez moi. Et encore, j'ai de la chance, il est dans le domaine public, donc avec beaucoup de patience, je vais finir par trouver ça quelque part ; quand c'est un roman récent, c'est plus dur... C'est bon, il ne me reste plus rien en surligné ? Ah si, bon sang, le titre, j'oubliais le titre, impossible à traduire littéralement ; l'éditrice m'a dit de lui faire des suggestions, et pour le sous-titre aussi !

Selon les textes, une dizaine, un vingtaine, une trentaine de mots ou de phrases à revoir, tout au plus. Et souvent, au moins dix heures de boulot...

2 commentaires:

  1. Je vais toujours regarder le titre original et souvent, la traduction appauvrit l'idée. Mais j'imagine combien ça doit être difficile. Pour ma part, ça me fait toujours bizarre de lire "rue" dans un roman américain, mais pour les enfants, c'est peut-être plus facile. Ah oui et j'adore les notes des traducteurs en bas de page pour expliquer un jeu de mots ou un surnom.

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    1. Les notes, c'est l'aveu d'échec du traducteur. La consigne est d'en faire le moins possible, surtout dans un roman jeunesse. "Street", ou "road", dans un roman pour adultes, ça passe encore, mais qu'en est-il de "court", "drive", "lane", "mews", "close", et que sais-je encore ? Et surtout, les traductions ne sont pas toutes réalisées à partir de l'anglais...

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