vendredi 9 septembre 2016

Des seins et un vélo

(Je me demande si ce titre va attirer de drôles de pervers par ici ?)

 Aujourd'hui, je suis allée faire ma première mammographie. Ben oui, la quarantaine, tout ça. Je suis d'abord passée entre les mains d'une infirmière qui m'a écrabouillé le sein gauche entre deux plaques, horizontalement, puis en biais, avant de passer à l'autre côté. Quand elle m'a vue froncer les sourcils, elle a tenté de me rassurer :
— Ne vous inquiétez pas, c'est un peu désagréable, mais ça ne fait pas mal.
— Oh, je ne m'inquiétais pas. Je me demandais juste comment vous faites pour les femmes qui ont des soutifs bonnet A ?
Elle a ri, mais n'a pas répondu. Du coup je reste très curieuse de connaître la réponse.

Ensuite, c'est un docteur qui m'a fait une échographie des seins. Je ne savais même pas que ça existait. Je me suis dit que je préférais les échographies où on vous annonce pour la septième fois que "Tout va bien, il a cinq doigts à chaque main". Cette pensée m'a rendue mélancolique, donc j'ai pensé au bouquin que j'étais en train de lire quand le docteur m'avait interrompu. D'abord, pourquoi m'avait-il interrompu ? Il aurait pu me tartiner de gel pendant que je tenais ma liseuse d'une main, après tout. C'est un roman que je vais peut-être traduire bientôt. Ce qui est chouette, c'est qu'il parle de féminisme ET de vélos, alors franchement, c'est pour moi, non ? Vivement que je sache comment il se termine. Très probablement bien. A mon avis, l'héroïne...
— Vous avez l'air soucieuse, m'a dit soudain le docteur. Ne vous en faites pas, il n'y a rien d'anormal.
— Pardon ? Ah ! Euh, d'accord, merci.
Il me souriait si gentiment que je n'ai pas osé lui dire que j'avais totalement oublié ce que je faisais là.
S'il y a une chose que je ne suis pas, c'est hypocondriaque.


Après la mammographie, j'ai déjeuné avec une copine, et puis je suis allée commander des Lundia (on ne me juge pas, SVP) (ce n'est pas ma faute si Darling continue à acheter sans cesse des livres) (oui, d'accord, moi aussi, mais si peu) (et puis d'abord ça fait au moins 18 mois que nous n'avons pas acheté d'étagères, voilà), et puis je suis passée à la pharmacie, et puis j'ai vaillamment enfourché mon vélo pour faire les dix kilomètres de retour. Et au bout de dix mètres, j'ai découvert qu'il y avait quelque chose d'anormal.
Aucune des vitesses ne fonctionnait, sauf la première.
Sur un vélo à huit vitesses.
J'ai pensé fugitivement à un ami cycliste qui conseille systématiquement aux débutants de rouler avec une petite vitesse, parce que pour les articulations, il vaut mieux mouliner que forcer sur les pédales.
J'ai bien pensé à accrocher mon vélo quelque part et rentrer en vélib, ou même en transports en commun (pourquoi pas ? J'avais ma liseuse), mais j'avais oublié mon gros antivol.
J'aurais aussi pu chercher un vélociste dans les environs, mais mon téléphone était presque déchargé.
J'ai fait mes dix kilomètres en moulinant comme une furieuse, avec pour seul résultat d'avancer à la vitesse d'un joggeur asthmatique. Je serais allée presque aussi vite à pied.
Ça m'a passablement agacée.
S'il y a une chose que je ne suis pas, c'est patiente.


(Voilà, c'étaient les deux scoops du jour. Merci de votre attention.)


2 commentaires:

  1. Pour répondre à ta question "Je me demandais juste comment vous faites pour les femmes qui ont des soutifs bonnet A ?", adolescent, j'ai un "sein" qui était "gonflé" donc j'ai eu droit à une mammographie et je devais vraiment pas dépasser, même pas atteindre d'ailleurs, un bonnet A, donc il écrase tant qu'ils peuvent le sein entre les deux plaques et là, quand tu n'as pas de sein mais juste des glandes mammaires d'ado qui ne veulent pas "dégonfler", c'est douloureux !

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  2. Etant "sujet à risque", j'ai déjà eu droit à plusieurs séances. Ce n'est en effet pas très agréable, et j'imaginais aussi ce que ça pouvait donner sans poitrine.

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