jeudi 12 juillet 2018

Lundia à gogo

Quoi, quoi, j'ai trop d'étagères? Qui dit que j'ai trop d'étagères? C'est même pas vrai, la preuve, elles tiennent (démontées) dans une seule pièce. Et d'abord, c'est pas juste des étagères, c'est des Lundia.
(Oui, le déménagement s'est bien passé, même si je prévois qu'il va me falloir quelques centaines d'heures de travail pour monter lesdites étagères et tout ranger...)

Le mystère des 45

Les déménageurs arrivent demain matin à 8h. J'ai vidé TOUTE la maison et j'ai tout mis en carton, avec l'aide de ma mère. Tous les meubles sont démontés. Il n'y a plus rien qui traîne, nulle part.
Et au fait, mon lave-linge remarche. Le réparateur a trouvé un bout de plastique dans le filtre. Rien d'autre.
Et pourtant, il reste 45 chaussettes dépareillées dans ma boîte (plus un gant).
Je n'ai aucune explication.

mardi 10 juillet 2018

Joie bruyante

Je déteste, je maudis, je hais, j’exècre, je vomis tous ceux qui ne sont pas capables de manifester leur joie autrement qu'en empêchant tout le monde de dormir, y compris les femmes qui viennent d'accoucher, les personnes qui commencent leur journée de travail à 3h du matin, les malades et les migraineux, les bébés au rythme encore trop fragile, et les parents débordés sur le point de déménager.

(Franchement, je dois me retenir d'aller balancer des cailloux sur les voitures qui klaxonnent ou dans les vitres de mes voisins qui hurlent. Je suis dans une rage folle.) (Du coup j'écris pour que ça passe) (En plus c'est moins fatigant que jeter des cailloux : je ne sens plus mes bras à force de trimbaler caisses et cartons.)


lundi 9 juillet 2018

Mauvaise surprise matinale

La mauvaise surprise du jour, c'est quand tu descends après avoir été réveillée à 6h30 par un gamin surexcité, prête à commencer une nouvelle journée à faire des cartons, démonter des étagères, appeler Darty et mille autres organismes, préparer à manger pour 6 sans four ni lave-vaisselle, etc., que tu vas dans la cuisine avant d'affronter tout ça, et que tu te rends compte que ta mère a déjà emballé ton thé.

dimanche 8 juillet 2018

La punition divine

Il y a eu le jardin dévasté par des travaux de terrassement ;
Il y a eu le gros dégât des eaux qui a provoqué la démolition d'une salle de bain ;
Il y a eu le lave-vaisselle tombé en panne et qu'on me jure de réparer "sous peu" depuis trois semaines (celui-là, j'aurais dû m'y attendre : il a le chic pour me lâcher quand je suis particulièrement débordée) ;
Il y a eu le four qui a cessé de fonctionner à cause d'un problème de branchement ;
Il y a eu Internet (et le téléphone, bien sûr) qui a été coupé pendant deux jours dans tout le quartier ;
Il y a eu, hier soir, la vitre cassée par un gamin qui s'est pourtant juste appuyé dessus ;
Et puis il y a eu, aujourd'hui, le lave-linge qui s'est arrêté en plein programme et qui a refusé de se remettre en marche ou même de se vidanger, avec les conséquences aquatiques que vous imaginez.

J'ai été parricide dans une autre vie, vous croyez ?

("C'est le bon dieu qui te punit parce que tu m'as forcé à déménager, maman !" m'a lancé le Grand, le seul des enfants qui râle à la perspective de changer prochainement d'adresse)

samedi 7 juillet 2018

Le restaurant et la barrière de la langue

Pour fêter les vacances, hier soir, nous sommes allés dîner dans un restaurant bon marché (les prix grimpent vite, avec quatre enfants) qu'on nous avait recommandé, non loin de notre futur appartement :
— Les enfants, on va aller dîner au restaurant chinois !
— Mais non, on peut pas ! s'affole le Filou.
— Pourquoi ?
— Mais pask'on parle pas comme en Chine ! On va rien comprendre !

On lui jure que les serveurs devraient parler français, en tous cas suffisamment pour prendre la commande. Il accepte d'entrer mais reste dubitatif. Le serveur nous distribue des menus. Le Filou en prend un, l'ouvre, aperçoit des caractères chinois (la liste des plats est bilingue), et déclare :
— Tu vois, c'est tout écrit en chinois, ze comprend rien du tout !

Sachant qu'il va bientôt entrer en CP et donc qu'il ne sait donc PAS lire, même en français, je vous laisse apprécier sa mauvaise foi...


jeudi 5 juillet 2018

Retour au bercail parisien

Dans une semaine exactement, je vais déménager.
En tout, j'aurai donc passé cinq ans, presque jour pour jour, dans cette jolie maison située dans une banlieue plutôt cossue. J'y serais encore restée quelques années sans la séparation avec Darling. Mais il est finalement apparu que pour toutes sortes de raisons (surtout financières, mais aussi pratiques, psychologiques...), il valait mieux déménager. Et je n'ai pas hésité longtemps sur la destination.

Je retourne en appart, je retourne à Paris, pas dans le même arrondissement qu'avant mais pas trop loin quand même. Un immeuble des années 70, grand et moche, avec des appartements fonctionnels et tous identiques, du parquet vitrifié, des grandes baies vitrées, des placards dans le couloir, des salles de bain sans fenêtres, des vide-ordures sur le palier, un gardien au rez-de-chaussée et un local à vélo trop petit.

Tout n'est pas toujours blanc ou noir, dans la vie. Mais dans l'ensemble, si je devais résumer mon état d'esprit en ce moment, je dirais que je suis RAVIE.

Oui, je sais, pour plein de gens, ça peut paraître ahurissant. Et je les comprends, hein. Je ne dis pas que je ne regretterai rien, d'ailleurs. Il y a un certain nombre de trucs qui me manqueront, par exemple :
- Un nombre de pièces suffisant pour que chaque enfant ait sa chambre (non que le Filou et Mr Thing Two se plaignent de devoir partager, bien au contraire, mais c'était plus tranquille !) et pour que mon bureau et ma chambre soient deux pièces différentes (à présent, je vais passer 22h par jour au même endroit) ;
- Le jardin où les enfants pouvaient jouer et chahuter ;
- L'absence de voisins du dessous et donc d'obligation de crier "chuuuut !" à longueur de temps ;
- Le long chemin cyclable qui allait de chez moi à Paris le long de la Marne, et que j'adorais emprunter le soir, dans l'obscurité et le silence, en revenant du cinéma ;
- Le théâtre municipal qui passait des pièces du meilleur niveau à des prix inférieur de moitié à celui des salles parisiennes ;
- La possibilité de faire refaire sa carte d'identité sans faire la queue ;
- La très grande cave où je pouvais entasser tout et n'importe quoi, le cellier où je pouvais empiler les sacs de 10 kilos de pâtes ou de riz, le garage où une douzaine de vélos logeaient à l'aise ;
- Les herbes aromatiques toujours fraîches et à portée de main...

Mais, mais, mais. Ne plus passer pour une extra-terrestre parce qu'on n'a pas de voiture. Connaître à nouveau ses voisins (parce que, contrairement à la légende, on finit souvent par connaître au moins certains de ses voisins de palier dans un immeuble, alors qu'en cinq années ici, je n'ai jamais vu mes voisins, puisqu'ils sortent toujours de chez eux en... voiture, eh oui !). Avoir une vraie bibliothèque toute proche, et qui ne ferme pas à 16h. Avoir quinze cinémas et quinze théâtres à deux kilomètres à la ronde. Pouvoir acheter une ampoule spéciale, des clous à béton ou un grillage sur mesure chez un vrai quincailler au lieu d'errer dans les rayons d'un affreux Monsieur Bricolage beaucoup trop lointain. Avoir une boulangerie en face pour les croissants du dimanche matin. Par les fenêtres, voir un monde gris mais vivant, et non un marronnier entouré par deux poubelles et un portail derrière lequel il ne passe jamais personne. Et surtout, surtout, avoir une station de métro en bas de chez soi et des bus qui ne s'arrêtent pas à 20h30.

Et puis aussi, Paris, quoi. Parce que Paris. La plus belle ville du monde – si, si. Ma ville à moi, depuis toujours, même si Londres n'est pas loin derrière dans mon cœur.

Alors tant pis pour l'absence de jardin ou de balcon, tant pis pour l'espace restreint, tant pis pour les nuisances sonores des voisins et pour l'ascenseur obligatoire. Nous sortirons plus souvent, et nous profiterons d'autant mieux de la nature quand nous irons en vacances. En attendant, je vais redevenir une bobo parisienne, et c'est tant mieux !

PS : Il va sans dire que je parle ici uniquement de mon ressenti, à moi: je n'ai aucun mal à comprendre que certains puissent préférer vivre n'importe où plutôt qu'à Paris. (Tant mieux, d'ailleurs, sinon on serait vraiment trop serrés...)