jeudi 5 juillet 2018

Retour au bercail parisien

Dans une semaine exactement, je vais déménager.
En tout, j'aurai donc passé cinq ans, presque jour pour jour, dans cette jolie maison située dans une banlieue plutôt cossue. J'y serais encore restée quelques années sans la séparation avec Darling. Mais il est finalement apparu que pour toutes sortes de raisons (surtout financières, mais aussi pratiques, psychologiques...), il valait mieux déménager. Et je n'ai pas hésité longtemps sur la destination.

Je retourne en appart, je retourne à Paris, pas dans le même arrondissement qu'avant mais pas trop loin quand même. Un immeuble des années 70, grand et moche, avec des appartements fonctionnels et tous identiques, du parquet vitrifié, des grandes baies vitrées, des placards dans le couloir, des salles de bain sans fenêtres, des vide-ordures sur le palier, un gardien au rez-de-chaussée et un local à vélo trop petit.

Tout n'est pas toujours blanc ou noir, dans la vie. Mais dans l'ensemble, si je devais résumer mon état d'esprit en ce moment, je dirais que je suis RAVIE.

Oui, je sais, pour plein de gens, ça peut paraître ahurissant. Et je les comprends, hein. Je ne dis pas que je ne regretterai rien, d'ailleurs. Il y a un certain nombre de trucs qui me manqueront, par exemple :
- Un nombre de pièces suffisant pour que chaque enfant ait sa chambre (non que le Filou et Mr Thing Two se plaignent de devoir partager, bien au contraire, mais c'était plus tranquille !) et pour que mon bureau et ma chambre soient deux pièces différentes (à présent, je vais passer 22h par jour au même endroit) ;
- Le jardin où les enfants pouvaient jouer et chahuter ;
- L'absence de voisins du dessous et donc d'obligation de crier "chuuuut !" à longueur de temps ;
- Le long chemin cyclable qui allait de chez moi à Paris le long de la Marne, et que j'adorais emprunter le soir, dans l'obscurité et le silence, en revenant du cinéma ;
- Le théâtre municipal qui passait des pièces du meilleur niveau à des prix inférieur de moitié à celui des salles parisiennes ;
- La possibilité de faire refaire sa carte d'identité sans faire la queue ;
- La très grande cave où je pouvais entasser tout et n'importe quoi, le cellier où je pouvais empiler les sacs de 10 kilos de pâtes ou de riz, le garage où une douzaine de vélos logeaient à l'aise ;
- Les herbes aromatiques toujours fraîches et à portée de main...

Mais, mais, mais. Ne plus passer pour une extra-terrestre parce qu'on n'a pas de voiture. Connaître à nouveau ses voisins (parce que, contrairement à la légende, on finit souvent par connaître au moins certains de ses voisins de palier dans un immeuble, alors qu'en cinq années ici, je n'ai jamais vu mes voisins, puisqu'ils sortent toujours de chez eux en... voiture, eh oui !). Avoir une vraie bibliothèque toute proche, et qui ne ferme pas à 16h. Avoir quinze cinémas et quinze théâtres à deux kilomètres à la ronde. Pouvoir acheter une ampoule spéciale, des clous à béton ou un grillage sur mesure chez un vrai quincailler au lieu d'errer dans les rayons d'un affreux Monsieur Bricolage beaucoup trop lointain. Avoir une boulangerie en face pour les croissants du dimanche matin. Par les fenêtres, voir un monde gris mais vivant, et non un marronnier entouré par deux poubelles et un portail derrière lequel il ne passe jamais personne. Et surtout, surtout, avoir une station de métro en bas de chez soi et des bus qui ne s'arrêtent pas à 20h30.

Et puis aussi, Paris, quoi. Parce que Paris. La plus belle ville du monde – si, si. Ma ville à moi, depuis toujours, même si Londres n'est pas loin derrière dans mon cœur.

Alors tant pis pour l'absence de jardin ou de balcon, tant pis pour l'espace restreint, tant pis pour les nuisances sonores des voisins et pour l'ascenseur obligatoire. Nous sortirons plus souvent, et nous profiterons d'autant mieux de la nature quand nous irons en vacances. En attendant, je vais redevenir une bobo parisienne, et c'est tant mieux !

PS : Il va sans dire que je parle ici uniquement de mon ressenti, à moi: je n'ai aucun mal à comprendre que certains puissent préférer vivre n'importe où plutôt qu'à Paris. (Tant mieux, d'ailleurs, sinon on serait vraiment trop serrés...)

11 commentaires:

  1. Bon courage pour le déménagement et bon nouveau démarrage à Paris!
    C'est vrai que vu comme ça, ca fait presque envie!

    Ps de mon coté j'ai des contacts avec mes voisins... quand ils rentrent leur voiture et moi mon vélo

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  2. Mais tu t'excuserais presque de ressentir ce que tu ressens, quelle idée ! Bon vent à toi !

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    1. Disons que je ne voudrais surtout pas être mal interprétée et qu'on pense que je n'ai que mépris pour les banlieusards et provinciaux... surtout que ces derniers représentent désormais 90% de mes amis, et sans doute à peu près la même proportion de mon lectorat !

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  3. Bon déménagement et bonnes retrouvailles avec la vie Parisienne !
    Je suis ravie ici que tu sois ravie la-bas !

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  4. Oui, tout ça, c'est parfait (et pour moi, ça sera beaucoup plus pratique…:-) )

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  5. Ravie aussi que tu sois ravie. Et bon courage pour la dernière ligne droite avant l'emménagement dans tes nouveaux quartiers !
    (et bien contente de te relire ici aussi)

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  6. C'est sur que chacun ses repères et son ressenti.. moi je m'y retrouve beaucoup plus dans ma "ville" moyenne de province, avec tout à porté d'un coup de pédale, maison à 10 minutes à pied d'une gare TGV), et des transport en communs qui n'existent pas le dimanche ! Paris, c'est bine pour un WE, et encore ! Trop agité pour moi ! Mais je comprend que ça puisse plaire ! Bon déménagement / emménagement à toi.

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  7. Merci à tous ! Je viens juste de voir vos commentaires : je ne reçois plus de notifications par email, il faut sans doute que je mette à jour quelque chose. Je croyais que tout le monde s'était résigné de mon absence et qu'il ne passait plus personne par ici...

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    1. Nan nan t'inquiète ! Moi ça me fait le meme coup, Blogger a du faire un truc mais je ne sais pas quoi
      J'en profite pour faire un commentaire global de soutien. Les déménagements c'est chouette ! C'est super! C'est le pied!
      Quand c'est fini.

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  8. J'ai vécu la même chose, passer d'une grande maison avec jardin dans un quartier super calme à un appartement en ville, pour les mêmes raisons et je pleure encore ma maison ! Mais, de la même manière, je n'irai jamais vivre à Paris et je ne supporte même plus ma propre ville, sale, bruyante et incivique. Pour autant, je ne la quitte pas parce que, oui, les magasins à portée de pieds, mon boulot à 15 mn, toujours à pied, ça n'a pas de prix !
    Je suis admirative de ta façon de regarder le verre à moitié plein et te souhaite une jolie vie parisienne. (je me rends compte que le ton peut sembler sec, mais non, hein, je suis très contente pour toi que tu le vives bien !)

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