lundi 9 janvier 2012

Bibliothèque

Toutes les deux ou trois semaines, le samedi, nous allons à la bibliothèque. J'ai instauré ce rituel avec le Grand quand il avait à peine deux ans : ça nous faisait au moins une sortie un samedi sur trois, pendant que Darling travaillait. J'ai recommencé à l'automne 2010, avec les trois gamins, toujours dans l'idée de sortir un peu de la maison, et aussi pour que le Grand puisse obtenir sa ration mensuelle de bandes dessinées : il ne lit que ça, mais il en lit beaucoup.

Sauf qu'avec les Things, c'est la barbe, d'aller là-bas. C'est loin : un quart d'heure quand on marche d'un bon pas, mais au moins vingt minutes avec la poussette dans une petite rue trop étroite. Il faut descendre quatre ou cinq marches pour entrer, donc trouver de l'aide. Plier la poussette double, qui ne rentre pas dans l'ascenseur, pour la laisser dans un coin où elle ne gène pas trop (avec l'autorisation spéciale du vigile, car le cas n'est pas prévu). Monter au troisième étage avec les gosses (un dans le porte-bébé et un autre dans les bras quand ils ne marchaient pas encore) (et je ne vous parle pas des quelques fois où l'ascenseur est en panne). Entasser les manteaux sur un banc, car bizarrement, il n'y a pas de porte-manteau. Surveiller les bébés pendant que le Grand choisit ses BD, ce qui lui prend toujours très longtemps, car il ne peut pas s'empêcher de commencer à les lire "pour voir si c'est bien" et ne sait pas s'arrêter. Courir après les petits qui partent dans deux directions différentes pour jeter un maximum de livres par terre : aucun coin spécial n'est prévu pour eux, et même là où se trouvent les albums spécial "tout-petit", il y a plein de bouquins placés debout en équilibre sur l'étagère. Quand on a fait la queue pour rendre et reprendre les livres, redescendre, rouvrir la poussette en essayant d'empêcher les Things de s'enfuir, remonter les marches, et j'ai gardé le pire pour la fin : remonter la rue, qui est en pente raide du début à la fin, ce qui transforme les vingt minutes de l'aller en trente bonnes minutes au retour.

Depuis plus d'un mois, ça fait trop pour mon gros ventre : je n'y vais plus.
Samedi, j'ai voulu profiter de la présence de Darling, qui est enfin en congé parental à temps partiel, pour renouer avec cette tradition. C'était donc lui qui ahanait derrière la poussette quand nous avons rencontré une voisine dont le gamin est un copain de crèche des miens. Elle m'a demandé à quelle bibliothèque j'allais.
— À la bibliothèque Machin, comme tout le monde, non ?
— Et pourquoi celle-là ?
— Parce que c'est la plus proche, il me semble.
— C'était la plus proche, avant l'ouverture de la nouvelle.
— Hein ? Laquelle ? Où ça ?
— Tu n'es pas au courant ? Il y en a une qui a ouvert au printemps dernier, à deux ou trois minutes à pied de chez nous. Elle est super : de plein pied, sans marches ni ascenseur ; il y a un local à poussette ; un coin pour les bébés avec des jouets, pour qu'ils ne s'ennuient pas ; un grand rayon de bandes dessinées ; des tas de DVD pour les enfants qu'on peut emprunter gratuitement... Tu devrais y aller !


Bon.

On va dire que tous ces samedis ou je me suis tapé l'aller-retour avec la poussette de quarante kilos, j'ai fait ma gym hebdomadaire, d'accord ?

3 commentaires:

  1. Je compatis pour la vie passée, et je me réjouis avec toi pour la vie future, transformée !
    Accessoirement, ou principalement, je t'admire, je n'ai pas beaucoup pris le courage d'aller à la bibliothèque... nous dirons que je l'ai constituée chez moi avec près de 5000 livres !

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  2. Ah, mais j'ai beau avoir plusieurs milliers de livres chez moi, j'ai remarqué que ceux de la bibliothèque étaient toujours plus tentants pour les gamins, peut-être parce qu'ils ne sont pas accessibles en permanence ! Il est même arrivé que le Grand tienne à emporter un bouquin que j'avais déjà à la maison dans une autre édition...

    Cela dit, comme je le disais, c'était aussi, voire surtout, pour faire une sortie.

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  3. Bibliothèque : endroit désuet et inconfortable si pittoresque.
    Mediathèque : espace rêvé pour chargés d'enfants, vieilles personnes et touristes, avec des livres mais pas que.

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