vendredi 23 mai 2014

A bas les bagnoles !

Je déteste les voitures.

C'est nouveau. Jusqu'à il y a environ un an, je nourrissais plutôt une sorte d'antipathie résignée envers ces engins. Enfin, j'étais tout de même convaincue que ce n'était pas l'idéal pour la planète, et qu'on pouvait s'en passer. Mais cela s'arrêtait là.

Et puis j'ai déménagé, et je suis arrivée en banlieue. Autrement dit, dans un quartier limitrophe de Paris, très correctement desservi par les transports en commun, avec tous les commerces de proximité nécessaires, et plein de ruelles tranquilles où il fait bon faire du vélo. Un quartier, pourtant, où tout le monde possède une bagnole.
J'ai découvert ce que c'était de n'avoir quasiment aucune piste cyclable dans les environs, sauf pour rejoindre Paris (ce qui est déjà beaucoup). J'ai découvert ce que c'était qu'une ville morte le samedi soir à 21h, non pas parce que les gens ne sortent pas, mais parce qu'ils sortent en voiture. J'ai découvert ce que c'était que d'aller à l'école maternelle en longeant une nationale bruyante et puante, avec un trottoir ridiculement trop étroit où, par-dessus le marché, des véhicules motorisés stationnent souvent en toute impunité, forçant les piétons (y compris avec poussettes ou enfants en bas âge) à marcher sur la chaussée (oui, la nationale, parfaitement).

Maintenant, je ne me contente pas de penser oisivement que ces machines ne sont pas très agréables. Je les hais.

Je tiens cependant à préciser que je ne hais pas les automobilistes, pas même ceux qui klaxonnent en l'absence de tout danger, qui se garent sur les pistes cyclables ou qui roulent trop vite. Je suis parfois très en colère contre eux, mais nul n'est parfait en ce bas monde, et je suis certaine que si j'avais une voiture moi-même, ce genre de choses pourraient occasionnellement m'arriver.
Par ailleurs, j'ai mon permis, et je loue une voiture quand je vais en vacances dans un lieu qui n'est pas accessible en transports en commun, c'est-à-dire au moins six semaines par an. Je sais donc aussi ce que c'est que tenir un volant entre les mains, et je sais qu'il est parfois difficile de se passer des avantages que procure la voiture.

Néanmoins, depuis que ce sujet me turlupine, j'ai lu des articles et même des livres sur la question, et ma position est bien plus réfléchie et plus argumentée qu'avant. On peut la résumer en deux phrases :
- je suis persuadée qu'on pourrait se passer de 90% des voitures actuellement en situation
- et je suis persuadée que ce serait une très bonne chose.

Comme il y a beaucoup trop à dire pour le faire en une seule fois, que j'ai très envie de m'exprimer sur la question, et que l'avantage d'un blog, c'est que personne ne peut me couper la parole (tiens, je viens de comprendre pourquoi j'avais ouvert un blog), je vous annonce donc qu'à partir de maintenant, vous aurez parfois droits à des billets antivoitures, et que je vais même créer une nouvelle rubrique pour l'occasion.

Et si vous me traitez de bobo, je vous répondrai... que je ne m'en cache pas !

9 commentaires:

  1. Avant de crier haro sur le baudet, heu la voiture, c'est aussi l'urbanisme qu'il faut incriminer, non?
    Bien des paysages ont été pensés et créés pour et autour de la voiture après la deuxième guerre mondiale (oui, modèle économique oblige). Imagine-toi que dans les années 60, le maire de Lyon à l'époque voulait raser le quartier médiéval du Vieux Lyon et ses immeubles qui existent depuis la Renaissance, pour y faire passer une autoroute! Quand tu vois que c'est le quartier le plus touristique (restos, échoppe, musées), une promenade très pittoresque (traboules), un patrimoine précieux, tu as du mal à croire qu'un tel projet ait pu être sérieusement envisagé...
    Bon là je parle de la ville ; à la campagne, sans voiture, il faut jusque accepter de vivre encore moins bien qu'en 1914, et je ne jetterai pas la pierre à ceux qui s'y refusent.

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  2. Quand je dis "les voitures", nous sommes bien d'accord, je parle de tout ce qui va avec, et cela englobe bien entendu toutes les politiques du tout-voiture qui tendent à augmenter le nombre de véhicules motorisés plutôt qu'à le diminuer et aider les gens à s'en passer ! Car je suis bien consciente que dans l'état actuel des choses, c'est difficile de s'en passer (et pas seulement pour des raisons pratiques). Je ne jette la pierre à personne.

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  3. Quand j'habitais Paris intra-muros, on n'avait pas besoin de voiture pour nos déplacements. Quand on a déménagé en banlieue, d'abord à Fontenay-sous-Bois puis à Villiers-sur-Marne, on a acheté une voiture. La raison ? Pour aller à Paris même, OK, tout va bien. Mais pour aller de banlieue à banlieue ? Parfois, les bus, ça suffit, mais à partir du moment où en plus on a eu des enfants, et où notamment pour aller au boulot j'avais vu que par transports en commun j'en aurais pour plus d'une demi-heure alors qu'en voiture j'en avais pour 8 minutes, ben c'était vite vu... Mon mari, lui, se déplaçait en scooter.
    Les banlieues entre elles sont assez mal desservies, donc je comprends que lorsqu'on habite de l'autre côté du périph on "craque" pour un véhicule personnel.
    Je n'aime pas non plus les voitures : c'est moche, c'est bruyant et ça pollue. Mais (encore pire à la campagne), je trouve, à tort peut-être, que c'est un peu indispensable.
    Et financièrement, tu t'y retrouves ?
    Je précise que tous nos véhicules sont des occasions achetées entre 2000 et 5500 € et qu'on les pousse pratiquement jusqu'au bout. Alors après, certes, il y a le prix du carburant, de l'assurance et des réparations diverses...

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  4. Il va falloir que j'explique très vite que ce que je déteste, c'est le système du "tout voiture", et pas les gens qui ont des voitures parce qu'ils ne peuvent pas faire autrement (ou croient de toute bonne foi ne pas pouvoir faire autrement).

    Cela dit, quand on calcule les coûts cachés et le temps que prend réellement une voiture, on a parfois des surprises. Combien d'heures de travail par an te faut-il pour payer cette voiture ? Combien de semaines de vacances pourrais-tu prendre en plus, si tu n'avais pas ce poste de dépense ? Un argument sur lequel je reviendrai, car je n'y avais jamais songé avant de m'intéresser à cette question, mais qui mérite d'être considéré.

    Par ailleurs, si tu mettais 8 minutes pour aller au boulot en voiture, combien de temps aurais-tu mis en vélo ? Probablement pas plus de vingt. Et tu aurais pu te passer en toute bonne conscience de faire du footing ou de t'abonner à une salle de sport...
    Et puis, dans les transports en commun, on peut lire, non ? Une heure de lecture par jour, contre seize minutes "fichues" à conduire - plus le temps passer à se garer, à faire le plein, à l'entretien... Pour moi aussi, ça aurait été vite vu !

    (De la provoc ? Moooaaaa ?) ;-)

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    1. Le vélo pour aller au boulot, j'aurais pu avant d'avoir mon fils aîné, oui. Une fois qu'il était là, je devais d'abord aller au sud de ma commune le déposer chez sa nounou, et ensuite remonter vers le nord, pour aller dans une autre commune, vers mon collège. Et puis je vais faire ma princesse, mais le vélo, quand il flotte, j'aime pas trop.
      Je suis sûre qu'il y a des solutions, et je suis la première à dire que les bagnoles sont un gouffre financier. J'ai moins de frais bien sûr depuis que je traduis et donc bosse à la maison, mais, je le redis, quand on habite à la campagne, c'est un peu obligatoire... Cela dit, les enfants et moi allons à l'école en vélo : c'est à 5 minutes ! ;-)

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    2. Quand me Grand avait entre 8 mois et 3 ans, je faisais vingt minutes de vélo avec lui pour l'emmener chez l'assistante maternelle, puis vingt-cinq minutes toute seule pour aller au travail. Avec une grande cape les jours de pluie. J'arrivais en pleine forme et bien réveillée ! C'est à partir du deuxième enfant que ça se complique, et c'est pour ça que j'appelle de mes vœux une généralisation de l'usage des biporteurs et triporteurs !

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    3. J'ai oublié un truc essentiel. Je n'avais pas envie d'arriver en sueur devant mes élèves ! Je transpire pas mal et je suis du genre à mettre 3 heures à dérougir après l'effort.
      Et puis quand la sonnerie retentissait à 7h50 pour aller chercher les élèves et pour un peu que j'avais des photocopies à faire avant d'aller prendre ma classe, fallait être sur place à 7h30. Je me levais déjà assez tôt comme ça, même en y allant en voiture (avec le crochet chez la nounou avant)...
      En plus, si je compte, bien le transport en vélo jusqu'au travail, avec enfant à déposer et à chercher te prenait minimum 1h30 par jour (aller-retour) ! Alors OK, c'est super pour se muscler les cuisses, mais dans ma vie d'avant pour ma part j'avais l'impression de courir après le temps... :-(

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  5. Ah, et puis encore un truc : c'est vrai, les banlieues entre elles sont mal reliées, et c'est une des choses que je voudrais voir changer dans cette optique anti-voiture. Cela dit, combien de banlieusards font des déplacements de banlieue à banlieue tous les jours ? Il me semble qu'une grande partie d'entre eux travaillent soit à Paris, soit dans leur propre ville.

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  6. 12 ans que nous sommes ni l'un ni l'autre sans voiture avec 5 enfants, la vie de personnes sans voitures n'étant pas pour autant aussi simple, aujourd'hui je ne l'envisage même la voiture du moins pas dans l'immédiat , trop d'inconvénients, du moins je suis de très mauvaise volonté pour cela au grand désespoir de mes proches. Je regrette seulement une chose c'est de n'avoir découvert les vélos cargo que cette année... que d'argent jetté par les fenêtres dans les auto écoles nous nous serions économisé... Nous espérons aujourd'hui faire le bon choix, du moins trouver le vélos adapté (s'il existe) sachant que nous avons des cotes importante entre 5 et plus de 10%.. Qu'il est dommage que nous soyons si pauvre en France de cette culture du vélo qu'ont le Danemark la Hollande, l'Allemagne ou même les USA....alors que plus les cyclistes sont en nombre plus le nombre d'accident de cycliste chute. Malgrès les appréhension de quelques uns, nous avons la chance et pourvu que ca dure (svp pitié pas de déménagement) d'habiter dans une zone très calme avec peu de circulation (30 minute environs voir un peu plus, de Paris intra muros quand même). la politique ecolo de la ville est très active avec entre autre un service public gratuit de pédi bus accompagnant et ramenant meme les enfants pour certains quartiers... Il ne manque plus que quelques bakfiets, yuba ect..Dommage que le meeting du paris cargo bike soit toujours fixe au meme endroit chaque année, ce qu limite au bouche à oreille je pense un peu...

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