J'avais une livraison de nourriture prévue vendredi, suite à une commande passée jeudi matin.
[Parce que oui, même depuis que je suis de nouveau à Paris centre, avec des supermarchés proches de chez moi, je continue à me faire livrer mes courses d'épicerie (pas les fruits et légumes ni le peu de viande que nous mangeons). Pour des raisons de gain de temps (il me faut 10 à 15 minutes pour passer une commande, à partir d'une liste pré-établie) et surtout de quantité : rappelez-vous que nous sommes tous des gros mangeurs.]
Bref, quand le livreur a commencé à déposer, par pack de six, mes trente litres de lait dans mon couloir, j'ai été à deux doigts de m'excuser et de lui jurer que je ne faisais pas des stocks, que c'était juste pour notre consommation courante...
(Heureusement, il n'y avait pas de pâtes dans ma commande) (je les achète par paquets de cinq kilos, comme le riz, les farines, le sucre, les flocons de céréales, etc.)
La vie d'une traductrice, mère célibataire de famille nombreuse
samedi 14 mars 2020
vendredi 13 mars 2020
Fermeture des écoles
Hier, à 19h55, juste avant qu'on passe à table, j'ai allumé la télévision. Miss Thing One était à son piano (oui, elle fait du piano maintenant) et s'est tournée en voyant l'écran s'illuminer :
— Maman, la télévision elle s'est allumée toute seule !
— Non non, c'est moi qui l'ai allumée.
Elle me dévisage, ahurie.
— Pour quoi faire ?
— Eh bien, logiquement, pour regarder la télévision.
— Tu vas regarder la TÉLÉVISION ?
(Comme je l'ai dit plus tard au Grand, "Elle n'aurait pas eu l'air plus surprise si je lui avais annoncé que j'allais jouer de la trompette". Ce à quoi il a répondu : "Non, c'est sûr, et même nettement moins : c'est un peu ton style de nous annoncer tout à coup que tu te mets à la trompette. Alors que regarder la télévision...")
Ensuite, à 20h06, vous avez entendu le hurlement qui a résonné sur toute la France, quand le président a annoncé la fermeture des écoles jusqu'à nouvel ordre ? C'était moi.
Après cela, pendant le dîner, nous avons discuté en famille de ce qui allait se passer dans les semaines à venir :
— Alors, pour commencer, ce n'est pas parce que vous êtes à la maison que moi, je suis en vacances, et même très loin de là : j'ai un boulot monstre jusqu'à fin mai. Donc je vous préviens, vous aller devoir prendre en charge un certain nombre de corvées, comme la cuisine, le ménage, les lessives...
— Moi je sais faire une tarte aux pomme ! a témérairement claironné Miss Thing One.
— Moi, en tous cas, je veux pas descendre les poubelles, a dit le Grand, qui a le nez délicat.
— Moi je veux bien laver les fenêtres, a proposé Mr Thing Two, qui a le sens de l'essentiel.
Je leur ai aussi expliqué qu'en théorie, ils allaient devoir continuer leur éducation à la maison, mais sans mon aide. Qu'on sortirait quand même tant qu'on en aurait le droit, mais pas dans des lieux publics : en promenade, à pied ou à vélo pour éviter les transports en commun, sans négociation possible. Et puis j'ai annoncé une mesure drastique :
— Et aussi, à partir de maintenant, on ne fera plus que trois repas par jour.
— HEIN ?
— Quoi ? Mais pourquoi ?
— Parce qu'on va se lever un peu plus tard, petit-déjeuner vers 9h plutôt qu'à 7h30, et donc déjeuner plus tard, et donc on peut sauter le goûter. Ce qui nous fera un repas de moins à préparer, moins de rangement, de vaisselle etc.
— Mais nous on adooooore le goûter !
— Eh bien, on sautera le dîner, alors. On fera un goûter-dîner vers 18h30, comme en Allemagne ou dans plein d'autres pays.
Je dirai que dans l'ensemble, c'est l'annonce qui a suscité le plus de désolation. Mais je tiendrai bon. Nous survivrons.
Enfin, j'espère...
— Maman, la télévision elle s'est allumée toute seule !
— Non non, c'est moi qui l'ai allumée.
Elle me dévisage, ahurie.
— Pour quoi faire ?
— Eh bien, logiquement, pour regarder la télévision.
— Tu vas regarder la TÉLÉVISION ?
(Comme je l'ai dit plus tard au Grand, "Elle n'aurait pas eu l'air plus surprise si je lui avais annoncé que j'allais jouer de la trompette". Ce à quoi il a répondu : "Non, c'est sûr, et même nettement moins : c'est un peu ton style de nous annoncer tout à coup que tu te mets à la trompette. Alors que regarder la télévision...")
Ensuite, à 20h06, vous avez entendu le hurlement qui a résonné sur toute la France, quand le président a annoncé la fermeture des écoles jusqu'à nouvel ordre ? C'était moi.
Après cela, pendant le dîner, nous avons discuté en famille de ce qui allait se passer dans les semaines à venir :
— Alors, pour commencer, ce n'est pas parce que vous êtes à la maison que moi, je suis en vacances, et même très loin de là : j'ai un boulot monstre jusqu'à fin mai. Donc je vous préviens, vous aller devoir prendre en charge un certain nombre de corvées, comme la cuisine, le ménage, les lessives...
— Moi je sais faire une tarte aux pomme ! a témérairement claironné Miss Thing One.
— Moi, en tous cas, je veux pas descendre les poubelles, a dit le Grand, qui a le nez délicat.
— Moi je veux bien laver les fenêtres, a proposé Mr Thing Two, qui a le sens de l'essentiel.
Je leur ai aussi expliqué qu'en théorie, ils allaient devoir continuer leur éducation à la maison, mais sans mon aide. Qu'on sortirait quand même tant qu'on en aurait le droit, mais pas dans des lieux publics : en promenade, à pied ou à vélo pour éviter les transports en commun, sans négociation possible. Et puis j'ai annoncé une mesure drastique :
— Et aussi, à partir de maintenant, on ne fera plus que trois repas par jour.
— HEIN ?
— Quoi ? Mais pourquoi ?
— Parce qu'on va se lever un peu plus tard, petit-déjeuner vers 9h plutôt qu'à 7h30, et donc déjeuner plus tard, et donc on peut sauter le goûter. Ce qui nous fera un repas de moins à préparer, moins de rangement, de vaisselle etc.
— Mais nous on adooooore le goûter !
— Eh bien, on sautera le dîner, alors. On fera un goûter-dîner vers 18h30, comme en Allemagne ou dans plein d'autres pays.
Je dirai que dans l'ensemble, c'est l'annonce qui a suscité le plus de désolation. Mais je tiendrai bon. Nous survivrons.
Enfin, j'espère...
dimanche 16 février 2020
Nuit glacée
La dernière fois j'étais dans la gadoue sous une tente (tiens je ne vous ai toujours pas raconté), cette nuit je vais faire encore plus fort...
jeudi 16 janvier 2020
Un goûter monotone
Un copain de Mr Thing Two vient souvent à la maison depuis le début des grèves.* Pour le goûter, il a eu droit une fois à une tarte aux pommes, une fois à des cookies, une fois à des biscuits de Noël. Hier, devant les financiers aux framboises, il s'étonne :
— Mais vous avez souvent des goûters variés**, ici ?
Mr Thing Two fait la moue, et répond :
— Ben, non. C'est tous les jours des gâteaux.
* Depuis début décembre, l'école des gamins est fermée une fois par semaine pour cause de grève. Je soutiens à 100% les revendications des instits et des profs, bien sûr. Et même si ça ne me facilite pas la vie, heureusement que je bosse à la maison. Tout le monde n'a pas cette chance. Résultat, je me suis retrouvée deux ou trois fois avec quatre ou cinq gamins au lieu de trois, pour rendre service à d'autres parents.
** Je cite. Mr Thing Two s'est lié avec les gamins les plus intellos de sa classe. Je me demande bien pourquoi ?
— Mais vous avez souvent des goûters variés**, ici ?
Mr Thing Two fait la moue, et répond :
— Ben, non. C'est tous les jours des gâteaux.
* Depuis début décembre, l'école des gamins est fermée une fois par semaine pour cause de grève. Je soutiens à 100% les revendications des instits et des profs, bien sûr. Et même si ça ne me facilite pas la vie, heureusement que je bosse à la maison. Tout le monde n'a pas cette chance. Résultat, je me suis retrouvée deux ou trois fois avec quatre ou cinq gamins au lieu de trois, pour rendre service à d'autres parents.
** Je cite. Mr Thing Two s'est lié avec les gamins les plus intellos de sa classe. Je me demande bien pourquoi ?
dimanche 5 janvier 2020
Vacances de Noël
Après avoir travaillé comme une folle – quand je le pouvais – en novembre et décembre, j'avais vraiment besoin de me changer les idées et de me reposer une fois ma traduction rendue. J'ai donc très peu travaillé pendant ces vacances. Par contre, j'ai fait tout plein d'autres choses.
Et puis le Grand Rex et la fééries des eaux, et puis Les filles du docteur March avec Miss Thing One, et puis le dernier Star Wars pour moi, et puis un gros roman qui attendait que j'aie enfin le temps d'y consacrer une quinzaine d'heures, et puis une promenade / jeu de piste ponctuée d'énigmes dans un quartier mal connu, et puis un grand parcours à vélo pour découvrir les pistes cyclables toutes neuves, et puis un 31 décembre en famille mais néanmoins dansant (où Miss Thing One faisait du "modern jazz", moi de la salsa, Mr Thing Two de la danse africaine, et le Filou du hip-hop, le tout sur les musiques de jeux vidéos que nous choisissait le Grand), et puis des tas de petits gâteaux de Noël...
Bref, de très bonnes vacances, même si nous n'avons pas quitté Paris. Plein de souvenirs pour tout le monde.
Mais je vous avoue que je ne suis pas fâchée de retrouver ma routine à partir de demain !
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Il est chouette, mon sapin en bois de récup et tissu, non ? |
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J'ai emmené mes trois gamins + mes deux neveux (respectivement 4 ans et 6 mois) voir les vitrines animées et déco des grands magasins. Un jour de grève des transports. Même pas peur. |
"Océans en voie d'illumination", au Jardin des Plantes. |
Magnifique. Je l'avais raté l'année dernière, je suis bien contente d'y être allée cette année. |
Au gré de nos déplacements dans Paris, en partie à pied pour cause de grève, on voyait des trucs rigolos... |
Le cirque, le lendemain de Noël, c'est un must, non ? Plus de lions ni d'éléphants, mais des numéros très sympas. |
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La patinoire éphémère sous la verrière du Grand Palais. Là aussi, nous avons tous adoré ! |
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Goûter dans le parc du château de Malmaison, après avoir visité l'expo Sempé (merci à mon père adoptif de nous y avoir emmenés !) |
Un autre truc très chouette : "L'Histoire de France en Playmobil" aux Invalides. Ici, la libération de Paris. |
Et là, je vous laisse deviner qui fait le siège de la Rochelle... |
Cette Annonciation avec l'ange à droite, à l'expo Alana du musée Jacquemart-André, est dédiée à une amie (qui se reconnaîtra) |
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Ce matin, le musée Rodin était gratuit. Le Filou est resté songeur devant cet affreux Balzac... |
Mr Thing Two, lui, a beaucoup apprécié la fête foraine des Tuileries ! |
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J'ai COUSU des sacs à cadeau réutilisables. Je n'en reviens toujours pas moi-même. |
Après le réveillon pour 16 personnes préparé la veille, il nous restait largement de quoi faire un bon brunch en famille le 25. |
Le moment tant attendu de l'ouverture des cadeaux (Au point du jour, ainsi que vous pouvez le constater) |
Et puis le Grand Rex et la fééries des eaux, et puis Les filles du docteur March avec Miss Thing One, et puis le dernier Star Wars pour moi, et puis un gros roman qui attendait que j'aie enfin le temps d'y consacrer une quinzaine d'heures, et puis une promenade / jeu de piste ponctuée d'énigmes dans un quartier mal connu, et puis un grand parcours à vélo pour découvrir les pistes cyclables toutes neuves, et puis un 31 décembre en famille mais néanmoins dansant (où Miss Thing One faisait du "modern jazz", moi de la salsa, Mr Thing Two de la danse africaine, et le Filou du hip-hop, le tout sur les musiques de jeux vidéos que nous choisissait le Grand), et puis des tas de petits gâteaux de Noël...
Bref, de très bonnes vacances, même si nous n'avons pas quitté Paris. Plein de souvenirs pour tout le monde.
Mais je vous avoue que je ne suis pas fâchée de retrouver ma routine à partir de demain !
Libellés :
bonheurs petits et grands,
photographie,
Sorties en famille
dimanche 15 décembre 2019
Traduction contrariée
Dimanche 1er décembre : salon de Montreuil avec un auteur.
Lundi : dernier jour du salon de Montreuil, participation à une table ronde.
Mardi : après-midi chez un éditeur.
Mercredi : kiné le matin. Et les trucs habituels du mercredi après-midi avec les gamins, danse et piano et compagnie.
Jeudi : école fermée pour cause de grève.
Vendredi : ma sœur me confie mes deux neveux de 7 mois et quatre ans.
Samedi : toujours les mioches de ma sœur (en plus des miens). Et un concert le soir.
Dimanche : le Filou est malade. Gastro.
Lundi : Filou malade (mais moins)
Mardi : école fermée pour cause de grève.
Mercredi : un mercredi, quoi. Et une réunion le soir.
Jeudi : Miss Thing One malade. Si malade qu'on passe la journée aux urgences. Pneumopathie.
Vendredi : Miss Thing One malade (mais moins)
Devinette : aujourd'hui, samedi 14 décembre, ai-je un peu, beaucoup, ou énormément de retard sur ma traduction à rendre impérativement pour vendredi prochain ?
(Bon, enfin, je me plains, je me plains, mais 24h après avoir survécu de justesse à un incendie, mon héros vient de tomber dans de l'azote liquide, à environ -200°C. Ça fait relativiser, non ?)
Lundi : dernier jour du salon de Montreuil, participation à une table ronde.
Mardi : après-midi chez un éditeur.
Mercredi : kiné le matin. Et les trucs habituels du mercredi après-midi avec les gamins, danse et piano et compagnie.
Jeudi : école fermée pour cause de grève.
Vendredi : ma sœur me confie mes deux neveux de 7 mois et quatre ans.
Samedi : toujours les mioches de ma sœur (en plus des miens). Et un concert le soir.
Dimanche : le Filou est malade. Gastro.
Lundi : Filou malade (mais moins)
Mardi : école fermée pour cause de grève.
Mercredi : un mercredi, quoi. Et une réunion le soir.
Jeudi : Miss Thing One malade. Si malade qu'on passe la journée aux urgences. Pneumopathie.
Vendredi : Miss Thing One malade (mais moins)
Devinette : aujourd'hui, samedi 14 décembre, ai-je un peu, beaucoup, ou énormément de retard sur ma traduction à rendre impérativement pour vendredi prochain ?
(Bon, enfin, je me plains, je me plains, mais 24h après avoir survécu de justesse à un incendie, mon héros vient de tomber dans de l'azote liquide, à environ -200°C. Ça fait relativiser, non ?)
mercredi 4 décembre 2019
Normal ou pas
Fiche de lecture. Un roman sur le racisme aux Etats-Unis. L'histoire d'un garçon noir qui découvre la discrimination systématique, le racisme parfaitement assumé par une grande partie de la population, la différence de traitement entre lui et son ami blanc alors qu'ils font exactement la même chose. Un roman sur le fait que c'est "normal" d'être blanc et que quand on ne l'est pas, on est toujours "l'autre".
Un roman poignant, sans aucun doute. Mais moi qui l'ai lu sous sa forme de manuscrit, sans quatrième de couverture ni résumé ni rien, j'ai eu besoin de lire plus de quinze pages avant de comprendre si le narrateur était un narrateur ou une narratrice. L'auteur n'a pas songé un instant qu'il était nécessaire de préciser le sexe de son personnage. Ben oui, c'est "normal" d'être un garçon, non ?
On est toujours l'autre de quelqu'un.
(Sauf peut-être, en France, si on est blanc, homme, cisgenre, hétérosexuel, de famille catholique, parisien, neurotypique, valide, français, grand, en bonne santé physique et mentale, riche, omnivore, automobiliste... qu'est-ce que j'oublie ?)
(Et ça fait quel pourcentage de la population ?)
Un roman poignant, sans aucun doute. Mais moi qui l'ai lu sous sa forme de manuscrit, sans quatrième de couverture ni résumé ni rien, j'ai eu besoin de lire plus de quinze pages avant de comprendre si le narrateur était un narrateur ou une narratrice. L'auteur n'a pas songé un instant qu'il était nécessaire de préciser le sexe de son personnage. Ben oui, c'est "normal" d'être un garçon, non ?
On est toujours l'autre de quelqu'un.
(Sauf peut-être, en France, si on est blanc, homme, cisgenre, hétérosexuel, de famille catholique, parisien, neurotypique, valide, français, grand, en bonne santé physique et mentale, riche, omnivore, automobiliste... qu'est-ce que j'oublie ?)
(Et ça fait quel pourcentage de la population ?)
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