vendredi 10 février 2012

Joies et dangers du googlage

Après le premier jet et le lissage, et avant la relecture sur papier, il y a pour moi une étape importante dans la finalisation d'une traduction : celle de la vérification.
Je fais souvent les recherches les plus simples en cours de traduction, mais je garde les autres pour la fin. Et je passe donc une partie de la journée sur Wikipedia ou sur Google. Le dictionnaire a ses limites quand il s'agit de termes techniques ou d'argot.
C'est ainsi que j'ai été amenée à chercher des photos de Palerme sur un nombre incalculable de sites touristiques pour vérifier si la petite construction dans laquelle se réfugiait mon héros poursuivi par la mafia pouvait réellement être qualifiée de "kiosque".
C'est ainsi que je me suis retrouvée sur des blogs de tricot, aussi perplexe qu'une poule devant une tondeuse à gazon, pour essayer de comprendre ce qu'était concrètement une maille à l'envers.
C'est ainsi que chaque fois que l'un de mes héros monte sur un bateau, je me vois obligée de passer des heures sur des sites de passionnés de marine pour utiliser les mots justes.
C'est ainsi qu'en cherchant des renseignements sur Babe, le petit cochon, j'ai pu admirer des centaines de dames peu vêtues sur Google image. (Faites le test, pour voir.)

Je ne déteste pas cette étape, j'apprends souvent plein de choses. Mais je tombe parfois sur des informations ou des citations dont je me passerais bien. Quand il faut vérifier le nom d'une maladie, par exemple...

Il y a un autre sujet sur lequel je suis encore plus ignorante que sur le tricot, les bateaux ou la médecine : la drogue. Or, dans les romans pour adolescents, on trouve parfois des choses bien peu catholiques. Il me faut donc vérifier systématiquement comment on désigne telle ou telle action ou tel ou tel accessoire, sans quoi mes lecteurs risquent de se douter que c'est une respectable mère de famille qui a écrit ces lignes et pas le jeune rebelle de quinze ans qui parle à la première personne du singulier.
Si un jour la police saisit mon ordinateur, je suis mal barrée.

Mais j'ai gardé le pire pour la fin.
Aujourd'hui même, en voulant vérifier si les cristaux de cocaïne pouvait bien être transformés en poudre à l'aide d'une "petite râpe en plastique"(j'avais déjà trouvé qu'on en faisait des "rails" qui étaient "sniffés" à l'aide d'un petit tube appelé "paille", merci Wikipedia) et en tapant donc "râpe cocaïne" dans Google, devinez ce que j'ai trouvé ?
(Indice : Google ne prend en compte ni les trémas, ni les accents, et a cru que ma requête était en langue anglaise.)

Bon. Y a-t-il un cocaïnomane dans la salle ?

5 commentaires:

  1. Le ministère de la santé avait fait édité une brochure sur les drogues "Savoir plus, risquer moins". Tu dois sûrement pouvoir la trouver et la télécharger par internet gratuitement.
    A l'époque on la trouvais partout, dans les kiosques à journaux, pour 2€ je crois.

    A l'époque, la cocaïne était encore une drogue qui coûtait très chère. Et les junkys se l'injectait avec une seringue après l'avoir réchauffé dans une grosse cuiller. (dans le film "Trainspotting")

    Je n'ai aucun souvenir de "râpe" dans tout ce que j'ai vu. Mais j'ai 3 idées :
    - Soit ça veut que dans le labo clandestin, la cocaine est produite sous la forme de gros cristaux.
    - Soit ça veut dire, pour les usagers, que la poudre peut s'agglutiner, et qu'il faut reséparer tout ça. (peu probable)
    - Soit c'est une façon de parler, pour dire qu'on prépare les lignes à sniffer. (jamais entendu)
    Jamais (séries, films, lectures) je n'ai vu un usager sortir une rape. La cocaïne est toujours déjà poudreuse, ce qui est logique, car les revendeurs successifs la "coupe" avec d'autres produits pour augmenter leur marge. Farine, aspirine, etc. D'ailleurs une coke trop pure augmente les risque de faire une overdose avec. Il y a peu de chance que la poudre s'agglutine à nouveau.

    Oui, je sais ce que veux dire "rape" en anglais, je n'invite pas les gens à vérifier.

    Tu as compris pour la maille à l'envers?
    Tu connais une lyonnaise experte en la matière! Je pensais que toi-même tu savais tricoter.
    (Pour aller à l'essentiel, une maille "normale", c'est quand tu place le fil nouveau derrière, et en ramenant le fil, du crée une boucle par devant dans l'ancienne boucle.
    Et une maille inversé, c'est quand tu place le fil nouveau devant, et ramène la boucle derrière.
    En soit, les 2 mailles faites sont parfaitement identiques, mais c'est l'enchaînement qui est archi important (la bonne alternance "normal" "inversée").
    Car chaque maille crée d'un côté des petites vaguelettes, et de l'autre côté un petit V.
    Si tu fais le même type de maille tout le temps, tu va avoir un tissus boudiné.
    Si tu te débrouille pour placer tous les V du même côté, tu obtiens du "jersey", c'est très joli. Tous les V d'un côté, et toutes les vaguellettes de l'autre.
    Si tu n'alternes jamais, tu obtiens un tricot au rendu boudiné.
    Et tous les rendus de tricots sont obtenus par cette méthodes : un certain rythme de maille envers, maille endroit. + les techniques qui réduisent ou rajoutes des mailles (on nique et on crée des mailles pour garder le même nombre, ce faisant on obtient des effets : des trous ("les jours"), des petites montages, etc.)

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  2. C'est la première fois qu'un commentaire est plus long que la note à laquelle il répond, hu hu !
    Une chose est sûre, selon Wikipedia, la cocaïne se présente parfois sous forme de cristaux, donc ensuite il faut la réduire en poudre d'une manière ou d'une autre. Mais visiblement, "râper" n'est pas le mot juste. Peut-être "effriter" ou "émietter".
    Pour le tricot, je ne saurais pas dans quel sens tenir une aiguille ! Mais je m'en suis sortie.

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  3. Je ne sais que dire, sinon que je suis plus compétente en tricot qu'en cocaïne ; mais méfiez-vous quand même : le tricot devient vite une addiction.

    Et puis j'aime bien lire un com de Juju qui explique le tricot, j'ai l'impression qu'aucune substance chimique ne remplacerait cela.

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  4. mais eeeuh ~_~
    Il faut se méfier quand j'écris "bref". Pire : "Pour aller à l'essentiel".
    Il s'en suit toujours une longue tirade indigeste.

    Oui, ça doit être drôle de lire mon explication... quand on connait déjà le tricot. Quand on a la mémoire visuelle des vaguelettes, des petits V. Et de la maille qu'on crée dans la maille de la rangée précédente pour rajouter une nouvelle ligne (...de mailles évidemment), même si on conserve le même nombre de maille, donc les mailles se prolongent sur un axe verticale, bien que le fil se déroule horizontalement pour rajouter des mailles horizontalement.

    Pire : que le Jersey, c'est alterner une rangée de maille à l'endroit, puis une ranger à l'envers, parce qu'une fois une rangée de maille faite on inverse les aiguilles de main, ce qui est devant passe derrière, pour que le fil qui est passé de gauche à droite reviennent de droite à gauche, c'est pourquoi on inverse le type de maille pour maintenir les petits V du même côté.
    *

    Va expliquer ça de façon simple.
    * un problème qu'on n'a pas quand on tricote une chaussette, puisqu'on tourne en rond.

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  5. Dans la série Alias, une formatrice dit à la super espionne "vous avez une visualisation 3D parfaites" (pour résoudre les casse-têtes, pour le sens de l'orientation). Je crois que le tricot nous forme à ça. Le coup du devant derrière, et le fil il est où, et ma gauche c'est ma droite. J'ai perdu ma maille, comment je récupère ça. J'ai fait une erreur de maille 1mètre plus haut dans l'écharpe *, passé moi la capsule de cyanure.

    * véridique, j'ai offert une écharpe bleue avec une erreur dans la répétition du motif, j'ai fait 2 lignes de jersey excédentaire avant de faire les petites montagnes. J'en rougis encore.

    Je suis sûr qu'après on peut crocheter des serrures à barrillet, et se repéré avec un bandeau sur les yeux dans le repère du méchant.

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