vendredi 24 janvier 2014

Le pain à l'attaque de la garde-robe

Je fais du pain. En quatrième vitesse, comme toujours. Ces derniers jours, je cours après le temps. J'ai même renoncé à faire les soldes, alors que je n'ai plus rien à me mettre.
Du pain, donc. Ça va plus vite de le faire que d'aller l'acheter, maintenant que je n'ai plus une boulangerie sur le trajet entre la crèche et l'appart. Et c'est moins cher. Et surtout, il se garde beaucoup plus longtemps. Bref, ne perdons pas de temps. Vite, j'ouvre la boîte à farine. Un nuage s'en échappe. Ah, mince ! Mon pull est tout blanc. En fait ce n'est pas mon pull, c'est celui de Darling, car je n'ai pas assez de pulls. Il va râler. Darling, pas le pull. Tant pis. Je peux m'en passer. Du pull, pas de Darling. Je l'enlève ; de toute façon je n'ai plus froid.
J'ajoute la levure, un peu de sucre, du sel dans un coin, et je me retourne vivement pour prendre de l'eau. Un peu trop vivement. Zut ! Qui a laissé ce bol contenant encore un fond de céréales imbibées de lait ? J'ai tâché mon pantalon ! Pas grave ? C'est vite dit. En excluant ceux qui sont troués, je n'ai plus que deux pantalons qui me vont, et le second est au sale. Bon. Je frotte avec de l'eau. Ça part, mais j'ai perdu au moins une minute. Activons-nous.
Je verse l'eau, laisse mon kitchenaid pétrir pendant que je vide le lave-vaisselle. Puis je renverse la pâte sur le plan de travail fariné. Beurk, ça colle aux mains. Ah, zut, j'ai oublié de retrousser les manches de mon T-shirt. Si j'utilise mes doigts, je vais encore me salir. Sans compter que je ne suis même pas certaine d'avoir un T-shirt correct et propre à me mettre à la place : je n'en ai vraiment pas beaucoup. Je pourrais me laver les mains, certes. Mais je perdrai encore une précieuse minute. Alors je fais comme tout le monde dans ce cas-là, j'attrape ma manche avec mes dents, et...
Crac !
Ah.
Bon.
Finalement, je vais peut-être aller faire les soldes, en fait.

Moralité : comme dit un proverbe chinois ou indo-éthiopien que je me répète quinze fois par jour et que je n'applique jamais, "quand tu es pressé, va encore plus lentement que d'habitude".
(Et comme disait ma grand-mère, "quand tu cuisines, mets un tablier, andouille.")

5 commentaires:

  1. tu me fais pitié!! viens donc à la boutique! tu rhabilleras toute la famille!
    tata

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  2. Les autres membres de la famille ont tout ce qu'il faut, c'est moi qui me promène en haillons !

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  3. J'ai bien ri !
    Et je me reconnais aussi dans les fringues de pauvresse (pas dans le pain maison, je ne le fais pas moi-même) !

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  4. Comment se fait-il que vous, adepte des appareils électroménagers, ne disposiez pas d'une machine à pain? J'adore la mienne, gain de temps, d'argent, expérimentations à l'infini. Elle bosse quand vous dormez. Ah, l'odeur de la brioche chaude pour le petit déj!

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    1. Franchement, pour moi, le gain de temps serait minime (il faut exactement le même temps pour mettre les ingrédients dans la machine à pain que dans le bol du kitchenaid, donc je n'économiserais que les deux minutes qu'il me faut pour la mise en forme et l'enfournement), alors que la perte de place serait énorme (ma cuisine est si petite !). Je préfère mon kitchenaid, qui fait bien plus que du pain ! Et je n'ai pas besoin de la fonction "bosse pendant la nuit" : je prépare ma pâte le matin, je laisse lever dans la journée, j'enfourne en fin d'après-midi, et le pain est encore chaud au moment du dîner...

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