vendredi 6 juin 2014

Deux pique-niques en quatre minutes

8h15, j'enfile les manteaux des Things, je mets mes chaussures, je prends mes clefs, et je salue Darling avant de conduire les gamins à l'école :
— A tout de suite. Au fait, tu as bien donné l'enveloppe à l'instit, hier ?
— Oui, oui. C'était pour quoi, cet argent ?
— Une sortie. Ils vont passer toute la journée à la ferme, vendredi.
— Vendredi prochain ?
— Non, ce... Oh bon sang ! C'est aujourd'hui ! Et il leur faut un pique-nique !

8h16, j'ai ôté mon manteau mais gardé mes chaussures, je coupe quatre tranches de pain, je commence à les tartiner de beurre, et en même temps, j'aboie des ordres :
— Darling, va me chercher les sacs à dos, il y en a un dans l'armoire de Miss Thing One et l'autre au porte-manteau de Mr Thing Two. Mon Grand, surveille les gamins dehors, qu'ils ne fassent pas de bêtises et ne se salissent pas. Le Filou, ne traîne pas dans mes pattes !

8h17, j'ai terminé les sandwichs avec du jambon miraculeusement trouvé dans le frigo, et Darling les emballe dans du film plastique (je hais le film plastique). Je me précipite à la cave, je rafle deux mini paquets de chips périmé depuis 2013 (le Grand en a mangé un dimanche et il est encore en pleine forme, donc ça ne peut pas leur faire de mal, pas vrai ?), deux gourdes, deux compotes. Je remonte à la cuisine, je remplis les gourdes d'eau, je répartis tout ça dans des sacs, j'ajoute des biscuits à chacun. Pas le temps d'éplucher deux carottes, tant pis.

8h18, je monte quatre à quatre dans leurs chambres, je retrouve une casquette pour l'un, un chapeau pour l'autre – taille 2-4 ans, trop petit, mais on s'en fout. Je les fourre dans les sacs à dos.

8h19, nous partons d'un pas vif.

8h28, j'arrive à l'école. Je ne suis même pas en retard.
— Vous avez pensé aux pique-niques et aux chapeaux ? demande l'instit.
— Oui, bien sûr.
— Ah, c'est bien ! Figurez-vous qu'il y a pas moins de quatre parents qui ont oublié.
— Oh ! Franchement, c'est scandaleux ! Comment peut-on oublier une chose pareille ?

8h41, de retour à la maison, j'aurais bien mangé trois grosses tartines pour me remettre de mes émotions ; malheureusement, il n'y avait plus de pain. Mais je n'ai même pas râlé.

3 commentaires:

  1. Bravissima !
    J'ai tenté le coup du paquet de chips périmé l'autre jour, mais les souris étaient passées avant moi...

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  2. C'est ce qu'on appelle une journée qui démarre en fanfare...
    En tout cas, bien joué !

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  3. Quelle chance qu'il reste du jambon dans le frigo... Chez nous c'est le genre de trucs qu'il n'y a jamais quand on en a besoin...

    Mais en revanche on a la chance d'avoir un petit supermarché entre la maison et l'école qui ouvre à 8h...

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