lundi 4 septembre 2017

139 jours

Aujourd'hui, pour fêter la rentrée, j'ai fait un petit calcul. Corrigez-moi si je me trompe, mais pour l'année scolaire 2017-2018, les enfants auront en tout 36 semaines de cours. En enlevant les samedi, dimanche, jours fériés ET les mercredi (le maire de ma commune a appliqué la réforme le plus mal possible, avec seulement deux heures ridicules le mercredi et aucune véritable activité périscolaire, du coup il a eu beau jeu de décréter que les parents étaient contre et de revenir à la semaine de quatre jours à la première occasion), cela fait 139 jours d'école dans toute l'année.

139 jours.

Le nombre le plus faible de toute l'Europe. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Le Monde, dans un article daté du 24 novembre 2015 :
La France est le pays où le jour moyen de jours d'école par an dans l'enseignement primaire est le plus bas de tous les pays de l'OCDE.
Et ça, c'était alors qu'on était encore à 4,5 jours par semaine.

Devinez quoi ? Ce n'est pas bon pour les enfants. Les spécialistes le disent, et tout le monde le sait, même si on fait semblant de l'ignorer. Ce n'est pas bon non plus pour les mères, car, oh, surprise, ce sont elles qui prennent des temps partiels pour s'occuper de leurs bambins, ce qui nuit fortement à leur carrière (et là aussi, c'est Le Monde qui le dit dans un article d'il y a trois jours intitulé La réforme des rythmes scolaires : un impact significatif sur l'emploi des femmes).

Rien de nouveau. Z'ont qu'à pas faire de gosses, les bonnes femmes. Ou convaincre leur mari de prendre un temps partiel. Sauf que bon, comme c'est presque toujours monsieur qui a un meilleur salaire, ça a peu de chances d'arriver.
Et pourquoi est-ce que c'est monsieur qui a un meilleur salaire ? Ben tiens, à cause de ces fameux écarts de salaire (de 26% ou 35% selon le mode de calcul) que les patrons justifient, entre autres, par... le fait que les femmes ont des horaires moins souples à cause de leurs gamins, et qu'elles prennent des temps partiels.
Ce ne serait pas ce qu'on appelle un cercle vicieux, par hasard ?


Bon sang, 139 jours sur 365. Même pas un jour sur deux, loin de là. Et dans mon cas, pas question de travailler moins, bien sûr. Donc je travaillerai dans de moins bonnes conditions, voilà tout. Dans le bruit, ou le soir, ou en vacances. Et je ne dormirai pas beaucoup. Pas grave, je suis habituée...

(D'ailleurs, je vais me coucher, tiens.)

8 commentaires:

  1. Mais que veux-tu? On ne va quand même pas embaucher de dispendieux FONCTIONNAIRES ou autres DIPLOMÉS pour s'occuper d'une tâche aussi FRIVOLE que l'éducation et l'épanouissement des ENFANTS!
    M'enfin!

    Ficelle for ever

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  2. Bonjour,
    Petite, il parait que j'allais en classe 5 jours complets par semaine: lundi, mardi, mercredi, vendredi et samedi.
    Je ne m'n souviens pas, c'est dire le traumatisme. Par contre, je me souviens que nous disposions de temps pour tout. Nous avions aussi moins de vacances.
    Les enfants ont besoin d'une routine bien établie pour se sentir en sécurité.
    Mais, bon, les grosses têtes du ministère de l'enseignement public ( je leur refuse le droit d'éduquer mes enfants, je m'en charge) n'ont plus mis les pieds dans un établissement scolaire depuis des lustres.

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  3. Ici PapaKo est passé à 90% et moi je suis passée de 80 à 90%.
    On va perdre un peu en salaire, PapaKo gagne effectivement plus que moi.
    Mais les enfants auront un témoignage fort du partage de leur éducation par leur père et leur mère et ça n'a pas de prix. (et moi je vais pouvoir bosser plus j'espère que ça va alleger ma charge de travail quotidienne (quoi personne n'y croit?))

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  4. Au risque d'avoir un discours un peu dissonant, je ne trouve pas que le nombre de jours de classe soit le problème (sauf pour les parents bien entendu...). L'important n'est pas le nombre de jours de classe mais ce que l'on y fait. Depuis des décennies, réforme après réforme, on a augmenté le mille-feuille des matières à apprendre dès l'école primaire "puisque les enfants ont un cerveau-éponge". Bientôt, on attaquera la philo au CP. Et cela au détriment des fondamentaux. Alors oui, les journées sont trop chargée, mais on a le choix : réduire le champ des apprentissages (et donc le nombre d'heures par jour) ou rallonger le nombre de jours à l'école (en ce cas, ça permettra de mettre les profs un peu plus au boulot car quand même, autant de vacances, c'est pas sain, hein ?).
    Quant à la semaine des 4 jours, c'est ce qui se pratiquait quand ma fille était petite et j'en étais ravie car une coupure dans la semaine lui était bien profitable pour recharger les batteries.

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    1. Ils auraient moins besoin de recharger leurs batteries si les cours magistraux s'arrêtaient à 14h ou 14h30 et s'ils consacraient l'après-midi à des activités sportives ou manuelles, comme ça se fait dans d'autres pays. Six heures par jour assis sans bouger à écouter, à 7 ou 8 ans, c'est trop. Demande à Mr Thing Two ce qu'il en pense... Il vaudrait mieux que ce soit moins longtemps, mais cinq fois par semaine.

      Et si tu étais ravie qu'elle reste le mercredi à la maison, je suppose que c'est parce que ça n'a pas entravé ta carrière !

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    2. C'est sûr qu'il y a des gamins qui supportent plus ou moins bien le fait de rester assis sans bouger! Je pense que si je devais récupérer Thing2 après une journée d'école, j'apprécierais grandement que l'institution lui aie fait faire au préalable 3 heures de natation/gym/courses/trompette pour qu'il soit bien cuit pour le goûter/lego/lecture!
      Ta réflexion dépasse le sujet du temps scolaire, mais touche le problème de fond sur la répartition des tâches et l’implication des deux parents dans la scolarité/les activités de l’enfant. C’est une « chance » pour la mère d’avoir un conjoint qui peut/veut s’impliquer dans les corvées. Même si on voit de plus en plus des hommes balader des poussettes dans le métro, il y a encore des pères qui seraient bien en peine de trouver la bonne école de danse que fréquente sa fille depuis deux ans pour la récupérer à la place de sa femme coincée en réunion…
      Ficelle for Ever

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  5. Bien raisonné Fofo!

    Grenadine : c'est bien les avis différents.

    Il faut centrer la question sur les très jeunes enfants.
    Ce sont eux qui ont besoin d'accompagnateurs entre l'école et les activités périscolaires. Ce sont eux qu'on ne peut pas laisser rentrer à pied. Ce sont eux qu'on ne peut laisser seuls à la maison, même en vacances.

    Un souvenir a mis longtemps à me revenir : moi et mon frère allions souvent chez une nounou. C'était une voisine de cartier qui avait une fille du même âge. Ma mère racontait que le reste de sa paie y passait. Elle disait parfois qu'elle aurait pu ne pas travailler. Elle ironisait que c'était "pour la retraite", mais ça l'a maintenue dans l'emploi, et mon père a pu tenter des promotions plus risquées sachant que foyer pouvait toujours compter sur une autre paie. Donc la nounou c'était transitoire, (par intermittence pendant 2-3 ans) mais dur émotionnellement, puisque en tant qu'enfant la nounou est gentille et a le beau rôle "mais elle est payée". Tu peux en vouloir à ton père et ta mère d'être pas là (à des âges où on est assez fusionnel), ton parent peut souffrir de son taf, et il rate des moments de vie sympa, et il récupère un peu le rôle du méchant/de la méchante.
    Epilogue : ça a payé. Mon père a eu un meilleur poste et on a déménagé. Ma mère a continué sa carrière et a été à la retraite très jeune. (Puis ma soeur est tombée malade mais c'est une autre histoire)

    La réforme semble avoir accentué les problèmes d'organisations, et la détresse des parents.
    Avec les jeunes enfants, on a toujours l'impression que l'état n'arrive jamais à trouver le bon milieu.
    Il n'y a jamais assez de jour d'école, de garderies, et de crèche. Il y a les solutions intermédiaires plus coûteuse : nounou, truc privé moins remboursés. Et le volet démerde : solidarité "autres parents", famille, voisins.

    La question des fondamentaux?
    Je pense que ce n'est pas le sujet, et que rien n'a vraiment changé.
    Tout dépend toujours du prof, de l'établissement, et de la ville où tu es. C'est un angle mort, je me retiens alors de généraliser.
    Et si, assez jeune, tu peux aller à ton établissement et tes activités à pied
    La réforme a juste répartie a confiture autrement, j'ai l'impression.

    J'ai eu des profs bons et sympa, mais nul pour enseigner le dessin et le sport. Il y a eu aussi des goûters et des meublages avec des cassettes. (J'estime aussi que le français est un travail de longue haleine ; et pareil pour les math ; en somme on peut pas matraquer les enfants avec ça, et chaque prof essaie toujours de reprendre le programme de l'année dernière pour ne laisser personne derrière)
    On avait des intervenants hebdomadaires pour l'allemand, la musique, et des ateliers microscopes en biologie, et une bibliothèque assez sympa.
    J'allais souvent à "l'étude" en CP CE1 CE2 en attendant qu'un de mes parents sortent du boulot, et j'aimais ça. On avait des profs sous un jour différent, plus détendu.
    J'aimais mes matins bol de céréale trop sucrée puis télé.
    J'estime que j'ai eu de la chance.

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  6. oui école le matin sport ou activités l'après midi, mercredi après midi pour repos et pourquoi pas samedi matin à école? mais là le samedi matin c mort, le sacro saint week end ! pourtant c un de mes meilleurs souvenirs : samedi midi mon père venait nous chercher et après on mangeait des frites!!! ben oui ce jour là mon père ne travaillait pas, ils avaient un peu de temps sans les enfants pour les corvées et du coup le w end était un vrai w end!!! mais là je parle d'un temps très ancien!!!

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