mardi 7 février 2012

A eux de nous faire préférer le train...

Objectif (non professionnel) du jour : prendre un billet pour le Grand, qui va passer quelques jours en province, chez sa grand-mère, pendant les vacances de février.
Après examen de toutes les possibilités (accompagnateurs SNCF, aller-retour de Darling pendant la journée, rencontre à mi-chemin avec la grand-mère...), nous décidons qu'il partira plus tôt que prévu, puisque ma mère passe justement par Paris peu avant. Ils feront le voyage ensemble, et pendant les deux jours suivants où ma mère travaille, il se tournera les pouces, voilà.

Or, ma mère a déjà son billet. Elle part le mercredi soir, à 19h11. Je vais juste prendre un autre billet pour lui ; j'en ai pour cinq minutes.
Je vais sur voyages-sncf.com. Je trouve le train de 19h11. Je demande à choisir ma place, en voiture 15, pas trop loin du siège numéro 42.
Le site me propose une place voiture 7.
Gné ?
Je recommence. Une fois, deux fois, trois fois. Toujours la voiture 7.
Je commence à m'énerver. Non d'un chien, pourquoi pas la voiture 16, s'il n'y a plus de place en voiture 15 ? Sinon, ils vont être dans deux rames différentes, sans possibilité de passer de l'une à l'autre !
Tiens, mais d'ailleurs, maintenant que j'y pense...

Vérification faite, il y a deux trains qui partent le mercredi soir à 19h11. Deux rames différentes, avec des références différentes. Un iDTGV, et un TGV normal.
Ma mère a pris une place dans l'iDTGV. C'était moins cher, à l'époque (il y a quatre jours).
Maintenant, au contraire, c'est 20 euros de plus que le TGV normal. Il y a sûrement une logique, mais j'ignore laquelle.
Bon, on ne va pas chipoter. Vingt euros de plus, pour me débarrasser du gamin pendant presque trois jours de plus que prévu, c'est donné. Je recommence ma réservation, avec le bon train, cette fois.
Ah oui, mais dans l'iDTGV, on ne peut pas choisir sa place. Juste son "ambiance". Ma mère est-elle plutôt "zap" ou "zen" ? Bon, allez, je choisis au pif, je valide, on verra bien : je recommencerai jusqu'à ce qu'il me propose la voiture 15.
Sauf que le site refuse de me dire quelle place il m'a attribuée. Je le saurai après le paiement. Ça me fait une belle jambe.

Bon, j'en ai assez. Parfois, les humains sont irremplaçables. Je téléphone à la SNCF.
Une voix charmante m'informe que cet appel va me coûter très cher, puis me demande de prononcer à voix haute le nom du service voulu. Je tousse, donc je dois m'y reprendre à deux fois. Attention, c'est parti. "Sommaire". "Billet". "France". Musique d'ambiance, longtemps, puis quelqu'un me répond. Un homme, un être humain, un cerveau pensant (mais si). Alléluia !
Je suis une cliente modèle : je donne la date, l'heure, l'âge de l'enfant, le taux de réduction de la carte famille nombreuse, le numéro de voiture souhaité.
Sauf que non, il n'y a pas de voiture 15, me dit-on.
— Ah, mais c'est parce que vous êtes dans le mauvais train, il y en a deux à la même heure, attendez, je vais vous donner la référence.
(Une cliente modèle, je vous dit.)
— C'est bizarre, cette référence n'apparaît pas dans le système. Ce ne serait pas un iDTGV, pas hasard ?
— Si, c'est ça.
— Ah mais oui mais non, les billets iDTGV sont vendus uniquement par Internet.

Ne nous énervons pas. Je lui explique mon problème. Je lui demande ce qui se passerait si je faisais monter mon gamin dans l'autre rame. Croit-il que le contrôleur s'offusquerait ?
— Franchement, c'est possible, parce que les contrôleurs des iDTGV ne sont pas les mêmes que les contrôleurs des TGV. En fait, ce n'est pas la même compagnie.
— Et si ma mère changeait son billet et prenait directement les deux places côte à côte ?
— Elle peut, mais il y a des pénalités quand on fait des échanges.

...

...

— Dis, mon grand, ça te dérangerait tant que ça d'aller au centre de loisirs aux prochaines vacances ?




(Finalement j'ai pris un billet pour l'iDTGV, mon gamin est en voiture 18. J'ai aussi pris le billet retour, avec le billet aller de Darling qui va aller récupérer le gamin sur place. J'ai dû réinitialiser mon mot de passe trois fois, car pour une raison mystérieuse, ce site ne me reconnaît qu'une fois sur deux. Et puis j'ai dû refaire le paiement exactement six fois de suite, chaque billet séparément, car de temps en temps, le site m'affirmait que ma carte "ne permettait pas le paiement 3dsecure". Et n'enregistrait pas mon panier, bien sûr. Et surtout pas sous mon compte, auquel je ne pouvais de toute façon pas me reconnecter. En gros, ça m'a pris un peu plus de temps que si j'étais allée chez ma mère à pied. Mais j'ai réussi. Mon enfant aura des vrais vacances. J'ai vaincu voyages-sncf.com. Je n'ai pas démoli mon ordinateur. Je n'ai pas hurlé. Je suis une championne. Vive moi. Je n'ai pas bossé une minute de la soirée, mais je peux aller me coucher avec la satisfaction du devoir accompli.)

4 commentaires:

  1. Amusant, non?
    Et finalement, tu as inscrit ton fils en ambiance "zap", n'est-ce pas?

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  2. Et zut, je savais bien que j'avais forcément fait une erreur quelque part... Bah, tant pis, je lui donnerai un ou deux calmants avant le départ.

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  3. Et c'est quoi l'ambiance zap pour non initiées ?
    Quant à la SNCF, il y aurait de quoi faire un blog tout entier dédicacé à cette affreuse administration. Elle n'en mérite pas tant.

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  4. Le contrôleur va-t-il faire des histoires à un bout de chou?
    A moins d'un TGV plein comme un oeuf il y a aura probablement de la place partout.

    Je me souviens mon retour de Mayence à Dijon pour les fêtes de Noël. Il y avait la même neige qu'actuellement.
    Le site de la SCNF n'indiquait que 3 trajets hallucinants.
    Et quelques trains européens. Qui veut payer 200€, pour passer à Bruxelles et perdre plus de temps?

    J'ai fini par utiliser le site allemand (deutsche bahn), plus de train, plus d'indications, plus rapide, plus d'ergonomie (= moins de pub)
    J'ai coupé le trajet en deux : un changement en Allemagne, la frontière, et des sauts de puces en France, de gare en gare. Je crois : Strasbourg Belfort, Belfort Besançon, 1H30 d'attente, Besançon Dijon.

    Mon ordi avait lâcher quelque jour avant. Je tapais mes recherches sur le clavier allemand dans la bibliothèque universitaire.
    Peu dormi la veille. Une valise à traîner. Neige jusqu'à la cheville.
    A 6H le train? pas de bus mon vieux. Petit sprint jusqu'à la gare.
    Arrivé à Dijon vers 22H. Mon corps avait produit tant d'hormone, je me suis senti sous cocaïne les jours suivants.

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