mardi 15 octobre 2013

Gla gla

Avant, dans notre appart parisien, nous avions toujours chaud. Les gens qui venaient nous rendre visite en hiver s'en plaignaient : ils devaient ôter deux ou trois couches avant d'être à l'aise. Moi-même, j'étais toujours en T-shirt, manches courtes l'été, manches longues l'hiver. Et pas parce que nous surchauffions notre appartement, bien au contraire : les radiateurs n'étaient généralement allumés que dans la salle de bain et la salle à manger, et nous dormions toute l'année fenêtre ouverte. Mais avec des voisins au-dessus, au-dessous, à droite, à gauche, qui chauffaient leur appartement, je crois que nous aurions même pu nous passer d'allumer les radiateurs, tout court, et conserver tout de même une température agréable.

Lorsque j'ai acheté cette maison, j'ai compris que c'était fini, tout ça. Pas de maison mitoyenne, des vieilles fenêtres avec des vitres fines comme du papier à cigarette (je sais, il va falloir les changer vite), trois étages différents... En bonne bobo écolo, je m'en suis presque réjouie. Tout le monde sait que c'est très vilain de trop chauffer sa maison, et qu'en baissant la température ne serait-ce que d'un degré, on économise plein de ressources (et aussi plein de sous, par la même occasion). Je me suis promis que cet hiver, pour la première fois de ma vie ou presque, j'allais porter des pulls. Une amie m'a même tricoté des mitaines, pour protéger mes doigts gourds pendant mes longues heures de travail sur mon clavier (et elle me les a offert en plein mois d'août, en vacances, un jour où il faisait 35° à l'ombre, ce qui avait un petit côté cocasse).
Il y a quinze jours ou trois semaines, quand les températures ont commencé à baisser pour de bon, Darling a suggéré d'allumer le chauffage. Je me suis indignée. Pas question ! Halte au gâchis ! Mettons des pulls ! Soyons écolos ! Pas de chauffage avant le 1er novembre, au plus tôt !

Et puis il y a quatre ou cinq jours, j'ai craqué. Je ne sais pas si c'était quand je me suis relevée en pleine nuit pour mettre une couverture par-dessus la couette, ou quand j'ai enfilé un pull en polaire par-dessus mon pull en laine et mon T-shirt, ou quand je me suis rendu compte le jeudi que le linge étendu le dimanche n'était pas encore sec. En tous cas, j'ai monté le thermostat, qui a fait un "clic" très prometteur.
Et ensuite, il ne s'est rien passé.
Perplexité. La chaudière fonctionne, pourtant. Et très bien, même : je m'ébouillante à chaque fois que je fais la vaisselle. Y aurait-il une position "été" qui coupe le chauffage ? Tout ce que je vois, c'est qu'il y a deux boutons, et qu'ils sont tous les deux sur "ON".

Allô, un chauffagiste ?

Le premier n'a jamais décroché son téléphone.
Le deuxième m'a dit qu'il me rappellerait et ne l'a jamais fait.
Le troisième m'a expliqué qu'il était surbooké (non mais franchement, ces gens qui attendent qu'il fasse froid pour vérifier si leur chauffage fonctionne, ce n'est pas un peu n'importe quoi, dites ?).
Le quatrième m'avait promis de passer ce soir. Vu l'heure qu'il est, j'ai un peu perdu espoir.

A l'heure où je vous écrit, le thermomètre accroché juste au-dessus de mon bureau affiche 16°C. Et je suis dans la pièce la plus chaude de la maison. Mais ne vous inquiétez pas, emmitouflée dans une couverture en laine, avec mes deux pulls et mes mitaines, j'arrive encore à travailler. Et ma bonne conscience me réchauffe : plus écolo que ça, tu meurs. De froid.

6 commentaires:

  1. Un jour, un copain très militant, a essayé de me faire culpabiliser de vivre en maison individuelle: pour lui, le vrai écolo, habite dans du collectif! Ici aussi j'ai résisté jusqu'à jeudi, pour allumer la chaudière... qui marche avec un bruit de centrale! (t'as bien ouvert les radiateurs? )

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  2. Bien sûr que c'est plus écolo de vivre en immeuble. Pour limiter l'étalement urbain, pour réduire le besoin de transports individuels, pour mettre en commun les ressources comme le chauffage ou le jardin... mais aucune agence ne m'a trouvé un huit pièces à Paris pour le prix de mon quatre pièces, je me demande pourquoi !

    14°C dans la maison quand je me suis levée ce matin. Il va falloir faire quelque chose...
    (Oui, les radiateurs sont ouverts ! ;-))

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  3. Essaie avec une bouillotte. Quand le corps refuse de regagner une chaleur normale, la bouillotte résous le problème très vite (et t'évite d'attraper un rhume). C'est un peu le chauffage minimum, la bouillotte.

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  4. Le problème c'est surtout pour les enfants la nuit, comme ils bougent beaucoup, ils ont tendance à se découvrir. La journée avec des pulls ça peut passer. On a rallumé les chauffages ici aussi et il y en a un qui ne fonctionne plus... comme tu dis, on ne pense pas à vérifier ses chauffages en été. Surtout qu'il fonctionnait très bien au printemps quand on a tout éteint. Bon courage pour le chauffagiste, trouver des artisans devient de plus en plus difficile.

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  5. Tu as purgé les radiateurs, en commençant par ceux du haut ?
    Il y a normalement un sélecteur quelconque qui désactive le circuit de chauffage si c'est la même chaudière qui fait l'eau chaude du robinet, mais si tes deux boutons sont sur ON, ça devrait être bon.
    Bon courage, j'espère que ton chauffagiste arrivera vite ! Ici, c'est la vitre du poêle à bois qui s'est cassée le jour où on voulait se faire une petite flambée...

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  6. Ça y est, il est passé ! Et le thermomètre est tout doucement en train de remonter. Nous approchons les 19°C. La gloire !
    En fait c'était la pompe qui était bloquée, du coup l'eau chauffait, mais ne montait pas dans les conduits. Ah.

    Julien : la bouillotte, c'est une bonne idée, je n'y avais pas pensé !

    Akane : moi aussi j'avais peur pour les gamins la nuit, mais dans des pyjamas bien chauds + maillot de corps, avec une gigoteuse très épaisse pour le Filou et des couettes bien bordées pour les Things, tout le monde a bien dormi.

    Marmeline : Il faut purger les radiateurs ? Allons bon. Je ne sais même pas en quoi ça consiste. Je vais me renseigner d'ici le printemps prochain...

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