jeudi 12 juin 2014

Les premières phrases du Filou

Le Filou, deux ans et trois mois au compteur, commence vaguement à envisager de peut-être se mettre à parler un jour. Dans cette phase dite "de l'explosion du langage", il acquiert, oh, allez, au moins un nouveau mot par semaine. Merveilleux, non ?

Tenez, par exemple : depuis presque un an, nous insistons pour qu'il essaie de prononcer le nom de ses frères et sœur. Eh ! bien, il y vient. Dans une bouffée d'inspiration soudaine, il y a une dizaine de jours, il a nommé sa sœur "Caca". Autant vous dire que la gamine ne l'a pas très bien pris. Soucieuse de ne pas envenimer davantage leurs relations déjà pas toujours faciles, j'ai beaucoup insisté pour qu'il tente au moins la version simplifiée de son prénom, "Lila". Trop difficile. Mais il a bien voulu prononcer du bout des lèvres "Lala". Ouf, incident diplomatique clos. Depuis, il s'en tient à ça, et est très fier de pouvoir la nommer. Quand nous la cherchons, il nous informe aimablement que "Lalalala !" ("L'est là, Lala !").

De même, après avoir quelque temps estimé qu'il pouvait également nommer Mr Thing Two "Lala" (ben quoi, ce sont des jumeaux, non ?), il accepte désormais – parfois – de se corriger et de lancer un vague "Aki". Ce qui me fait systématiquement penser au "Cococuacuakiki" d'Averell Dalton (que voulez-vous, je suis une intello).
Le Grand attend encore de savoir à quelle sauce il va être bavé. J'ai hâte, vraiment.

N'empêche que c'est bien agréable de pouvoir désormais communiquer autrement que par des braillements. Même si ça ne fait pas forcément gagner du temps, il faut bien le reconnaître. L'autre jour, quelques minutes après avoir été couché, il m'appelle. Quand j'entre dans sa chambre, il me réclame "do do do". Je commence par lui tendre un verre d'eau. Mais non, il ne veut pas "d'eau", il veut "do do do". Mouais. Dodo ? Le dos ? Mais non, trois fois, on te dit ! Do-do-do ! J'ai tout tenté, y compris de faire diversion, mais à chaque fois que je renonçais et que je faisais mine de partir, l'enfant était pris de sanglots. Do do do ! Do do do ! Et puis finalement, l'ampoule s'est allumée au-dessus de ma tête. Il voulait tout simplement deux doudous. Bon sang, mais c'est bien sûr !

Bref, jamais mes talents de traductrice n'ont autant été mis à l'épreuve. Devinez un peu ce que signifie les phrases suivante, pour voir...
- Foufou boum boum boum !
Le chien est tombé. ("Ouaf ouaf, badaboum")
- Cou, atam, apala !
Regarde, il n'y a rien sur la table. ("Ecoute" – ou peut-être "look", nous n'en sommes pas certains – "à table, pas là")
- Cou, vi, patou patou, oh non !
Regarde, j'ai balancé les livres dans toute la pièce, il serait peut-être judicieux de me gronder car je suis parfaitement conscient que je n'avais pas le droit de le faire. (Bonjour le taux de foisonnement, pour celle-ci) (private joke pour traducteurs).
- Abas, ding ding ding !
J'aimerais aller prendre mon biberon. (Ah oui, pas évidente, celle-là, hein ? Il faut savoir que dans la cuisine, donc en bas par rapport à sa chambre, se trouve le micro-ondes utilisé pour réchauffer les biberons, et qui sonne quand il a terminé...)

Etc., etc., etc – non, un seul "etc.", parce qu'il n'a pas encore assez de vocabulaire, mais ça viendra. Si, si, on y croit.

1 commentaire:

  1. Je suis sûre que tu as lu des auteurs moins créatifs que lui.

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