mercredi 18 novembre 2015

Parisienne, et rien à déclarer

Je ne sais plus comment dire aux gens que ce n'est pas parce que je suis française, et à plus forte raison quasi-parisienne, que j'ai quelque chose d'intelligent à dire sur les attentats. A part "C'est gentil de vous inquiéter pour moi, mais vous qui prenez la voiture tous les jours, vous avez statistiquement beaucoup plus de chance de vous faire tuer dans la fleur de l'âge que moi d'exploser dans le RER", mais ce n'est pas vraiment ce qu'ils veulent entendre. Et quand ça dérive sur des sujets tels que la nocivité de l'Islam (par rapport à l'innocuité de leur chère Eglise Catholique à travers les siècles, c'est bien ça ?) ou les méfaits de l'immigration (alors, comment vous dire que j'ai moi-même une double nationalité ?), j'ai un peu de mal à rester polie.

Du coup, depuis hier matin, à chaque fois que je rencontre un voisin ou un commerçant qui me connaît et que je les vois prendre une mine tragique, j'entame la conversation par "Bonjour, ça ne vous dérange pas de ne pas me parler des attentats, s'il vous plaît ?". Qu'ils en tirent la conclusion qu'ils veulent.

( Désolée, dès demain j'en reviens à des sujets strictement futiles, promis.)

5 commentaires:

  1. Moi, j'ai l'impression que nous sommes en 1940. Mon fils fait ses études à Paris et la boulangère, le facteur, les mamans à l'école, des gens que je connais à peine m'interpellent dans la rue pour savoir s'il va bien (c'est vrai que j'habite dans un village mais quand même). Franchement, ils vont finir par me faire flipper ! ;-)

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  2. Il y a des risques que l'on accepte de prendre, et d'autres qui sont intolérables. Oui quand on prend sa voiture on sait qu'on peut avoir un accident. Quand on se rend à un concert, un match de foot, ou dans un restaurant, non on n'accepte pas l'idée de se faire déchiqueter par des Kalash.
    Je ne suis pas très pro-curés moi-même, mais je ne peux pas excuser ces actions sous prétexte que l'Inquisition faisait des saloperies en son temps.
    La fêtes des Lumières a été annulée cette année. Je comprends cela, mais ça me fais ch...de me dire que c'est exactement l'effet recherché et qu'ils ont gagné.

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    1. Et quand on a un gamin qui traverse la rue, on sait qu'il peut se faire faucher ? Combien d'enfants sont morts ainsi l'année dernière, par exemple ? Je trouve que c'est tout autant intolérable.

      En aucun cas je ne trouve que l'Inquisition justifie quoi que ce soit. Je dis juste qu'il y a des dingues partout. Surtout dans les religions.

      Et je suis d'accord avec toi, si on annule des événements, cela revient à céder. Moi, je suis prète à prendre le risque de me faire déchiqueter dans le métro ou au spectacle. Enfin, pas plus, mais pas moins non plus, que de me faire renverser par un chauffard quand je circule à vélo, ou agresser quand je rentre du cinéma très tard.

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  3. je suis d'accord avec ficelle, on ne peut pas comparer un accident à un attentat
    ces fous délirants et incultes tuent sans savoir pourquoi
    Il y a eu bcp de morts à Paris et au Mali (et ailleurs...) par ces dingues embrigadés au nom d'un dieu qui n'a certainement pas demandé cela (s'il existe)
    Non fofo je ne suis pas d'accord avec toi cette fois ci
    tata

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    1. Mais où ai-je comparé les terroristes et les chauffards ? Ce n'était pas mon propos. J'ai juste voulu dire que je n'ai pas plus peur en prenant le métro qu'en conduisant une voiture sur une nationale. Tous ces villageois qui s'inquiétaient fort aimablement pour moi ont eu un jour un proche mort dans un accident de la route. Il faut savoir relativiser le danger pour combattre la peur, et il faut la combattre, cette peur, n'est-ce pas ?

      Ce qui n'ôte strictement rien à l'horreur de ce qui s'est passé, bien sûr. Je ne suis pas du tout en train de minimiser la folie de ceux qui ont fait ça et la douleur des proches de victimes.

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